• ..

        

    zimbabwe1

     

    LE REGNE DRAMATIQUE  DE   L’IMPUNITE  ET  DE  L’ARBITRAIRE.

     

    Le  vent de la déraison attise le feu dans un espace politique transformé en une arène de gladiateurs au sein de laquelle l’argument intellectuel s’efface et se cèle devant la furie de la haine viscérale et tribale  que cultivent chaque jour, les tenants d’un pouvoir atteint de démence. Obsédé par  sa pérennité, ce pouvoir a installé une impunité au sommet de l’Etat, accentuant au passage le fossé entre couches sociales situées aux antipodes de la pyramide économique.

    Les Grecs, inventeurs de la démocratie, ont très tôt compris qu’un peuple ne pouvait vivre en harmonie que s’il existe des lois justes et valables pour tous. La demande sociale, c'est-à-dire l’amélioration du quotidien du peuple doit être garantie. Celle-ci est au-delà des statues et du mausolée de la honte, du grand aéroport militaire d’Ollombo,  du barrage d’Imboulou, des  routes financées par l’Union Européenne et   autres matières inertes dont la manipulation ouvre les portes de la richesse mal acquise aux gestionnaires des chantiers. Mettre en place un système éducatif performant, un réseau sanitaire opérationnel, des denrées de première nécessité de qualité à des prix accessibles et répartir les richesses de manière équitable, donner de l’eau et l’électricité, traquer les malfrats pour les livrer à la justice, respecter les règles de la bonne gouvernance et assurer le développement durable permettent à un chef d’installer sonpays dans les quartiers de la paix sociale et de partir dans la quiétude lorsque vient l’heure du départ.

    L’arrestation de Maître Hervé Ambroise Malonga, suivie des tortures, d’un simulacre d’assassinat  et même d’un probable empoisonnement ( les nervis à la solde du pouvoir, lui ont fait avaler un liquide inconnu), sont des actes qui par leur cruauté, feraient pâlir de jalousie des dictateurs de triste mémoire comme Amin DADA ou Mobutu.  Il s’agit d’un Avocat de premier plan, ancien bâtonnier de Brazzaville, dont la notoriété et les compétences dépassent les frontières. Mais au Congo, où ce régime a banalisé  les atteintes aux droits de l’homme,  les actes de barbarie et de crimes massifs sont légion, d’autant qu’ils sont  couverts par une impunité totale octroyée  aux membres  du clan. L’énergique Paul Marie MPOUELE a une fois de plus été victime de l’arbitraire, puisque le pouvoir ne communique pas sur les motifs de son arrestation d’il ya quelques jours.

    Une série interminable d’actions teintées de laideur morale, est à mettre au compte de ces mêmes  sbires du pouvoir, inspirés par la logique d’effronterie. De l’assassinat de Marien NGouabi, jusqu’à la tragédie de Mpila, en passant  par la disparition forcée de 353 de nos jeunes compatriotes de retour d’exil, après des garanties données par le vainqueur de la guerre civile himself ; ces tricheurs et assassins de bas étages, sûrs de leur impunité, courent toujours. Tous ces crimes sont rentrés dans la catégorie des chefs d’œuvre, comme nous le rappelle si bien  Jean Richepin  :  « Un crime n'est véritablement un chef- d'oeuvre que si l'auteur reste impuni. D'autre part, l’impunité n'est complète que si la justice condamne un faux coupable ».

     Ces individus immoraux   écument les rues de Brazzaville, Pointe-Noire, Oyo ou Nkayi,   toujours prêts à frapper dès qu’un  congolais lambda dénonce leurs turpitudes. Sinon , comment comprendre l’aisance avec laquelle, ils se sont permis d’aller soustraire des Avocats du Commissariat Central , pour les soumettre à des sévices  d’un autre âge ? Toutes les enquêtes diligentées par ce pouvoir mafieux, tombent en quenouille. Aucun responsable, aucun coupable donc.

     

    La violence politique actuelle, entretenue par ce  pouvoir,  a pour but d’inspirer une peur qui jette l’effroi dans le cœur des citoyens. Une peur qui leur ôte la capacité, la possibilité et le courage de se mobiliser pour dénoncer les flagrantes violations de la démocratie. En s’attaquant à Maitre Malonga et à son collègue Maître Hombessa, exhibés avec des menottes au balcon de l’humanité,  le pouvoir met en exergue ses muscles, se mettant de facto en porte-à-faux avec les règles  élémentaires du droit et de la bienséance. Il ne respecte qu’une  seule loi : la sienne. Celle  qui fait de Sassou le monarque absolu et  des membres de son clan,  des jouisseurs insouciants qui tuent et pillent en toute impunité.

    Notre pays baigne dans l’impunité totale à tous les niveaux, motivée par un homme qui ne se reconnaît plus en  dehors des délices du pouvoir. Cet homme est même prêt à tout et contre tout, pour demeurer au pouvoir ad vitam aeternam. Quand un homme est arrivé à ce stade, enivré par les abondantes recettes pétrolières, il perd complètement la raison, et est donc capable de mettre son pays inconsciemment, dans une insécurité permanente, rien que pour garder le pouvoir, la tragédie du 4 mars 2012  est une suite logique d’un tel état d’esprit.


    La violence physique, l’allié de ce pouvoir,  remplace celle symbolique dont Pierre Bour­dieu nous enseigne qu’elle irradie insidieusement les citoyens en les engluant dans un processus de socialisation et de structuration dont ils sont inconscients. C’est la plus dangereuse des violences, car elle institue un déni de la personnalité et influence subrepticement le citoyen dans son choix. C’est une violence douce, invisible et masquée. Elle est méconnue comme étant une violence, car elle est choisie autant que subie. Les officines de ce pouvoir et leurs communicants se sont basés sur les travaux de Thiakoutine et de Pavlov pour agir, à l’insu du citoyen, sur son choix.

    Le drame de Mpila aurait dû susciter une véritable levée de boucliers. Qu’a –t-on vu ? La Mairie de Talangaï a été prise d’assaut par les sinistrés, non pas pour demander des comptes à ces irresponsables gouvernants, mais pour la conquête de cette hypothétique indemnité de 3 Millions de FCFA. L’enjeu  a été délibérément déplacé et cantonné sur  le terrain que le pouvoir gère avec maestria : la corruption. Une fois de plus, ils ont réussi un de ces  tours de magie, dont ils ont le secret.  Pathétique !

    Il est superflu de pérorer sur l’arrestation du Colonel NTsourou, qui est tout, sauf un enfant de cœur. C’est de notoriété publique ; cet officier zélé, porte sur  sa conscience la mort de beaucoup de congolais. Il  est désormais voué aux gémonies par ce régime qu’il avait servi avec obséquiosité, au point de s’illustrer dans des actes à milles lieues de l’éthique militaire, au service d’un seul homme : Sassou NGuesso.

    Sassouest persuadé que la bataille sans merci que se livrent ses proches pour la succession, est à l’origine de cette tragédie sans précédent. C’est pour cette raison qu’il à dû renforcer le cordon sécuritaire par les Angolais et les éléments de Tsambitso. Il  n’a donné plein pouvoirs qu’à deux ou  trois personnes pour mener une véritable enquête sur les tenants et aboutissants de cette histoire.

     

    Lui, le lecteur assidu de Machiavel (sic) a compris qu’il fallait très vite ériger un contre-feu pour conjurer un imprévu fâcheux, en distillant au sein de la population, à dose homéopathique, la fébrilité qui s’est emparée du pouvoir. Certains membres de sa propre famille sont sous surveillance, ils se regardent désormais en chiens de faïence. En pareilles circonstances, c’est celui qui a plus peur qui attaque le premier. Dans sa stratégie, il a délibérément  jeté un véritable imbroglio sur l’enquête jusqu’à ce que les militaires s’entre-bouffent, les uns livrant les informations sur les autres, le temps de retrouver visibilité et  fiabilité au sein des services d’espionnage et de sécurité.

    Le sort du peuple, comme on le sait, n’a jamais été sa préoccupation ; et pour cause, son pouvoir est  l’émanation exclusive de la force des armes.  C’est pour cette raison qu’il  s’était résolu à reconstituer très rapidement, son stock des armes de destruction massive qu’il venait de perdre. Sans états d’âme, des ordres avaient été donnés de faire disparaître des corps pour maintenir le nombre officiel de victimes autour de 250, alors que tout laisse penser que le nombre de 1000 victimes a été largement dépassé. L’argent et les campagnes médiatisées d’aide, pensent-ils, suffiraient  pour calmer un peuple intentionnellement appauvri. Du cynisme à l’état pur.

    La nuit a trop duré, le jour doit se  lever pour chasser le voile noir qui couvre notre pays et installer un souffle nouveau. Le système actuel a fait son temps. Par sa rigidité, il est illusoire de l’améliorer sans heurter les intérêts du clan des prédateurs.Se cantonner à son embellissement,  s’apparenterait à appliquer un cautère sur une jambe de bois. L’enjeu principal des congolais s’impose comme le nez sur la figure. Des institutions fortes susceptibles de supporter les deux piliers d’un Etat de droit à savoir, la démocratie et la République. Seule une  réelle volonté populaire, brisant tout sur son passage,  installerait des institutions capables de protéger le citoyen congolais lambda contre l’impunité et l’arbitraire qui font depuis belle lurette rage chez nous. La place du Congo au concert des nations est à ce prix.

     

    Djess dia Moungouansi  «  la plume indépendante au service du peuple »

    Vice- Président du CERCLE  LA RUPTURE


    Le blog de Djess

    http://demainlecongo.kazeo.com



     


    votre commentaire
  • L’opposition congolaise : agir pour créer un rapport de force ou périr

     

    L’opposition congolaise : agir pour créer un rapport de force ou périr

    L’opposition congolaise : agir pour créer un rapport de force ou périr 

     

    « En relations internationales, les grands font ce qu’ils veulent et les petits ce qu’ils peuvent »(Morgenthau)

     

    C'est une bien grande ambition que de vouloir abréger  les souffrances d’un peuple, soumis aux affres  d’une dictature féroce. Et si l'opposition congolaise  ne considère pas cela comme une ambition, mais comme un dévouement suprême, il faut des qualités bien supérieures encore, et une abnégation qui confine au sacrifice. En face, c’est un  truisme d’affirmer que SASSOU a définitivement élevé sa personne  au rang de passion, et a fait du pouvoir sa religion. Le décor est planté. Valétudinaire.  Aussi, bien que les dictatures  maghrébines les plus redoutables soient passées de vie à trépas, il s’accroche, comme un arapède à son rocher, contre vents et marrées, multipliant à foison,  turpitudes et intrigues.

     

    L’opposition  congolaise,  passée depuis maître  dans l’art des incantations oiseuses ou  dans cette propension à se morfondre dans les  lamentations inaudibles, attendant en vain que SASSOU lui cède quelque parcelle du pouvoir, ou un peu de « sa » rente pétrolière, doit créer d’autres ressources pour relever les défis des temps nouveaux.

     

    Et pourtant,  face à une dictature autiste, une opposition au service du peuple, devrait nécessairement faire usage des deux arcs, les plus  redoutables de son  carquois, à savoir : la mise en exergue d’un projet  d’ alternance viable, mais surtout, la capacité de créer un rapport de force susceptible de faire plier toute dictature.

     

    Dans les relations humaines en général,  et sous une dictature notamment,  si l’avilissement  d’un peuple  par un autocrate, peut paraître comme une péripétie dont la fin est écrite d’avance, dans un second temps, la capacité d’organisation, de persuasion et de se faire des alliés, doit à coup sûr, renverser ce rapport  asymétrique.

     

    Pour réussir à prendre l’ascendant sur la force dominante, aujourd’hui et  plus encore demain, il faut nécessairement, s’approprier le champ cognitif, c’est à dire par la compréhension  de l’environnement dans toutes ses dimensions. Et pour l’opposition congolaise extrêmement affaiblie à dessein, l’importance des forces morales et les pouvoirs du calcul stratégique lui donneraient au moins une chance de renverser un rapport de force  qui lui est d’abord défavorable.

     

    Voici comment,   dans l’ivresse du pouvoir,  SASSOU  occulte  les éléments les  plus déterminants en ne se cantonnant qu’aux  constituants matériels,  mécaniques et quantitatifs de la force : avoir une armée, une police et une gendarmerie à son service. Importer une quantité impressionnante d’armes de guerre  et les stocker aux domiciles de ses sbires, transformés en armurerie, quitte à provoquer des incendies dans les quartiers, comme récemment avec un incendie dévastateur  au domicile de Blaise ADOUA. Recruter sur des bases bassement tribales, de jeunes originaires de sa région pour les incorporer dans les grands corps d’Etat. Les nominations au grade de général répondent également à des ignominieuses  logiques  tribales dans le but  de constituer et d’exhiber une force dissuadant de façon permanente toute velléité contestataire,  qui couve dans toutes les couches de la société. But inavoué : la domination militaire ( théoriquement ) d’une ethnie sur le reste de la population . Il a réussi l’étrange exploit d’ethniciser cette profession. Pour un pays de  52 ethnies, et une armée de 44 généraux, nous avons 25 généraux appartenant à la même ethnie (Mbochi). Dit autrement, plus de la moitié des généraux ( 57%) que compte notre pays sont originaires de la Cuvette Centrale.  

     

    L’autocrate d’Oyo pense qu’il suffit de compter les divisions et leur puissance de feu pour déterminer le plus fort. Il espère ainsi  établir des rapports immuables, conformes à ses propres désirs mégalomanes avec le  peuple. Toute confrontation, pense-t-il,  serait vaine et les arts de la tactique et de la stratégie, inutiles. Il oublie royalement que ces disciplines  perpétuées depuis au moins deux mille cinq cent ans, ont leur raison d’être.

     

    En gérant par  la terreur,  il estime avoir  des coudées franches pour assouvir ses fantasmes  et  s’accaparer de la rente  pétrolière qui contribue à hauteur de  80% dans les  recettes d’exportations du Congo. Le pétrole congolais, devenu ainsi une rente familiale, est tributaire des caprices de SASSOU et de son fils Christel, les seuls à connaître   la quantité de pétrole vendue et les montants colossaux  générés par cette vente. Opacité oblige.

     

    De même, les officines du pouvoir sont déjà à pied d’oeuvre pour  échafauder  les tripatouillages géants lors des futures élections législatives de 2012. L’opposition, faute d’avoir  imposé leur implication dans la préparation du processus électoral,  lors de la rencontre du 18 Avril 2011 avec MBoulou (Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation),  s’étonne avec une naïveté désarmante, qu’elle soit purement et simplement  oubliée. Roulée dans la farine, à la manière de qui vous savez.  Mais que fait-elle, diantre ?l’ARD sous la plume de son Président Mathias DZON,  s’est fendue d’une impérissable saillie  épistolaire en date du 1er juillet 2011 que  MBoulou – encore une fois-  se fera un malin plaisir d’ignorer superbement. Non, toute  crédulité excessive est inopportune dans une dictature.

     

    Il y a près de deux mille cinq cent ans, les Grecs,  avec  un mode d’organisation de la société relativement bien structurée, étaient arrivés à la conclusion selon laquelle, une harmonieuse  gestion de la cité exigeait que  le renversement de la suprématie du plus fort, cède la place à une égalité, au moins partielle.

     

    Ce cheminement  leur avait permis de trouver le levier nécessaire pour abattre, du moins de limiter la force  du despote. Leur méthode consistait à décomposer la force  dans ses  éléments constituants ( matériel, mécanique, quantitatif) et démontrer  qu’ils pourraient être vaincus par d’autres constituants d’ordre affectif, intellectuel et moral.  Trois voies principales sont mises en évidence, aux quelles,  pour vous épargner une rhétorique fastidieuse et rébarbative, je n’attacherai que les noms d’Ulysse, de Léonidas et de Périclès.

     

    Pour Ulysse qui privilégie la ruse, il estime que le discours étant le lien ou l’instrument privilégié, il doit être truffé de simulacres et de mensonges. Il devient par conséquent plus puissant que la réalité, la parole l’emporte sur les faits. Etant de l’ordre du fait, la suprématie naturelle du plus fort peut être renversée par le discours, pour peu que celui-ci soit assez adroit pour séduire. Dans cette lignée, Platon nous rappelle le talent des sophistes qui par la force et la parole, donnent aux petites choses l’apparence d’être grandes, et grandes d’être petites.

     

    La voie de Léonidas est celle du courage. Pour lui,  le courage -  non pas l’intrépidité  instinctive - mais la vertu civique l’emporte sur le nombre. Démarate révèle au Roi le secret de la bravoure grecque. Celle par laquelle  des hommes libres, soumis à un maître tyrannique la loi,qu’ils craignent bien plus que tout, sont  contraints à exécuter tous les ordres, et ne doivent aucunement reculer devant l’ennemi, si nombreux soit-il, ils doivent rester à leur rang et vaincre ou périr.

     

    Quant à Périclès, il privilégie l’intelligence éclairée par le savoir. Sur le champ de bataille, le talent, les connaissances et l’expérience, estime-t-il, l’emportent davantage que le nombre et la vigueur corporelle.

     

    L’opposition congolaise doit s’inspirer de ces trois voies,  et avoir à l’esprit  que la notion de rapport de force ne s’opère que lorsqu’elle est déployée dans l’espace et dans le temps ; et que la supériorité des forces morales  est la traduction de la primauté du cœur et de l’intelligence sur tout.

     

    En dehors des cérémonies à la gloire «  du grand timonier », aucune marche de protestation n'est  autorisée dans une dictature. L’opposition sénégalaise n’a pas demandé l’autorisation à Abdoul WADE de marcher le 23 juin 2011, pour exiger le retrait de son funeste  projet de modification constitutionnelle qui aurait consacré une dévolution monarchique du pouvoir. C’est une démocratie, me dira-t-on. Tout de même, des vrais opposants le savent, un rapport de force se crée et s'aménage.  Au lieu de cela, notre opposition s'est conformée sans peine à   cette espèce d'avilissement. Depuis 2002, elle participe à des élections  même quand elle ne se fait pas d'illusions sur la transparence et la crédibilité des scrutins. De qui se moque-t- on ?

     

    « Créer  un rapport de force ou périr », l’opposition congolaise doit en faire son leitmotiv.  Pour cela, elle doit  travailler à se ménager un parcours  héroïque et digne dans l'Histoire. En définitive, on ne trompe pas l'Histoire ! On se bat contre, ou, lâche, on se tait, et on se résigne à en être l'esclave.

     

    Djess Dia Moungouansi  «  La plume libre au service du peuple »

                                                Membre du groupe de Réflexion La Rupture.

    Blog de Djess

     

    http://demainlecongo.kazeo.com


    votre commentaire
  • baa

    Bazainville


    votre commentaire

  •    MONDIALISATION: QUAND LE FMI FABRIQUE LA MISERE

    Cette serie de vidéo vous edifie sur le côté nefaste des agissements du FMI sur des économies dèja fragilisées par la gestion calamiteuise de leurs dirigeants respectifs


                                                                 REGARDEZ

    MONDIALISATION: QUAND LE FMI FABRIQUE LA MISERE 1/5

    MONDIALISATION: QUAND LE FMI FABRIQUE LA MISERE 2/5

    MONDIALISATION: QUAND LE FMI FABRIQUE LA MISERE 3/5

     

    MONDIALISATION: QUAND LE FMI FABRIQUE LA MISERE 4/5

    MONDIALISATION: QUAND LE FMI FABRIQUE LA MISERE 5/5


    votre commentaire
  •  


    Pourquoi l’effet domino maghrébin tarde-t-il  à  éclabousser le Congo ?


    Entendons-nous d’emblée : l’onde de choc maghrébin dévalera inévitablement  le désert sahélien, et viendra tôt ou tard s’échouer dans la forêt équatoriale qui cache  encore sous  ses immenses branchages ;  des dictatures inamovibles, moyenâgeuses. C’est que, face à l’exaspération du peuple, qui subit dans sa chair, les affres  imposées par le satrape d’Oyo, on se demande pourquoi jusqu’alors, la légendaire fureur  du vaillant peuple congolais  n’en a pas fait d’une bouchée de ce régime rétrograde ?


    En outre de ratiociner, beaucoup d’analystes politiques se perdent en conjectures quant  aux exégèses  à donner sur les mouvements d’exaspération sociale  du Maghreb. C’est le temps du Maghreb. Dans une certaine mesure, l’Afrique francophone  avait déjà connu sa  révolution à la suite de la chute du mur de Berlin en 1989 et du discours de François  Mitterrand de la Baule de 1990. Ces bouleversements avaient atteint son paroxysme avec la tenue des CNS dans certains pays, et  s’étaient soldés soit par un changement radical avec enracinement des valeurs démocratiques ( alternance  démocratique, élections transparentes etc.. cas du Bénin et du Mali), soit par un véritable échec ( retour de la dictature- cas du Congo). On s’en souvient.  

    Contrairement aux pays d’Afrique subsaharienne, pour la plupart englués dans la nébuleuse Françafrique,  les  pays du Maghreb ont  leur propre histoire, leur  propre contexte politique, économique et social. Et gèrent  de ce fait la crise à leur manière.

    Les évènements de la  Tunisie- hypocentre de ce séisme social- ont pris tout le monde  par surprise, y compris les Tunisiens eux-mêmes, étonnés de leur propre audace, de leur propre capacité à renverser un dictateur en place depuis plus de deux décennies. En réalité, ce régime schizophrénique contenait en son sein des subtiles fragilités. La relative bonne gestion économique avec une croissance régulière et une scolarisation exemplaire  pour cette région du monde, étaient paradoxalement l’œuvred’un régime policier et totalement corrompu ou le clan Ben Ali possédait toutes les richesses du pays.

    Les mêmes causes se retrouvent au Congo. En pire. Les Trabelsi en ont rêvé, les Sassou & Nguesso l’ont fait ! Tous les secteurs essentiels de l’économie sont en coupe réglée. Du secteur pétrolier (aval, sécurité, gestion etc..), en passant par les transports aériens, jusqu’à l’exploitation forestière ou l’audiovisuel, aucun secteur n’échappe au  clan Sassou, comme si leur slogan était devenu : «nous pillons, non pour vivre, mais pour empêcher la grande masse de vivre !».

    Les similitudes  s’arrêtent  là. La jeunesse tunisienne, largement scolarisée,  manie l’outil informatique comme leur langue maternelle, il a été le vecteur essentiel dans la mobilisation des acteurs anonymes  et dans cristallisation de leurs revendications. La vulgarisation de l’outil informatique au Congo reste encore au stade d’utopie. Seuls près de 0.2% des Congolais ont accès à Internet alors que la Tunisie a obtenu le prix du meilleur utilisateur d’Internet en Afrique avec 38 % de taux de pénétration (1). De même,  la jeunesse congolaise, qui fit à lorigine des premières contestations qui avaient  fragilisé lautorité du pouvoir du parti unique dans les années 80, subit actuellement la stratégie des autorités, fondée sur la déstructuration délibérée du tissu éducatif, dans le but dabrutir le citoyen pour quil nait plus les moyens intellectuels appropriés afin de mettre en lumière leur incompétence par une analyse des résultats des politiques engagées.

    Le démantèlement de lUniversité de Brazzaville na jamais obéi à des contingences financières imposées par les Institutions Financières Internationales, il répond à des considérations dordre stratégique : anéantir ce pôle de contestation par excellence. La déscolarisation avancée du Pool n’est pas fortuite, elle procède d’une réelle volonté du pouvoir d’anéantir toute velléité contestataire, dont cette région a le secret, en privant les futures générations d’un accès à la connaissance.


    C’est de notoriété publique. La crise tunisienne puise sa source dans l’étouffement des libertés. Certes. Mais il me semble que la cause fondamentale qui transparaît, est le pillage des ressources nationales par une minorité déshumanisée. Dans la masse spoliée, émerge la jeunesse, qui crie son manque désespérant d’emploi, donc d’avenir. L’aspect central de cette quête chez les jeunes, vient d’apparaître éloquemment en Tunisie. Cette jeunesse délaissant la liberté si chèrement acquise, vient de se jeter à corps perdus dans les eaux de la Méditerranée, en direction de la si inhospitalière Europe, à la recherche d’emploi.

    Toute proportion gardée, l’œuvre d’Alexis de Tocqueville -ce brillant penseur politique français du XIXe- nous permet de comprendre la dimension de la torpeur dans laquelle  est plongée notre jeunesse. Il  avait en effet observé quune société se battait dautant plus contre lautorité que le niveau de satisfaction des besoins y était élevé. En dautres termes, les revendications se font plus agressives quelles ont déjà été largement couronné de succès, et surtout lespérance de conquérir des avantages toujours supérieurs ne paraît pas illusoire, ce qui suppose un acquis substantiel de prospérité et de liberté.

    Donc, le préjugé répandu selon lequel un détenteur de pouvoir devrait déguerpir sous prétexte que ses sujets sont mécontents, meurent de faim ou de maladies, est une élucubration fantasque dont lhistoire humaine atteste de la triste rareté. La capacité de survie dun système dictatorial ne dépend donc pas de son aptitude à satisfaire les besoins de ses membres, mais peut on être tenté de dire, de lintensité du mépris à légard de son peuple. Un système devient dautant plus périssable quil résout davantage de problèmes, et sa longévité dautant plus assurée qu’il en résout moins. Le Colonel KADHAFI en sait quelque chose. Ce dictateur qui a réussi l’exploit  de fertiliser le désert, de loger  les jeunes diplômés, et même d’avoir mis un terme à une monarchie dont l’occident se servait pour piller les richesses de laLibye à moindre frais, est aujourd’hui traqué comme un malpropre .

    Fort de cette réalité, le pouvoir de Brazzaville a donné  des consignes clairs à ses sbires en lâchant du lest  au niveau des services de douane par exemple. Moins de tracasseries.  Ne donner aucun prétexte  à un éventuel Mohamed BOUAZIZI congolais. Ils redoutent quelque chose de rapide et  d’implacable. Comme en Juillet 2008 lors des obsèques de J.P Tchystère Tchikaya, le vent qui emportera ce régime ne viendra pas des partis- marionnettes  du pouvoir. Mais par la rue, dont le réveil a toujours été cruel.

    Aucun pays n’est vacciné contre un soulèvement populaire, surtout si les gouvernants foulent aux pieds toute règle de bonne gouvernance, notamment les libertés fondamentales, et prive ses populations de moyens pour une vie décente. Les arcanes de l’histoire sont jonchés d’innombrables dictatures, même les plus féroces ont été finalement vaincues par la volonté populaire. A cet effet, aucune Armée ne peut garantir à un dictateur quel qu’il soit, de ne pas subir le sort inéluctable qui est réservé à eux tous, un jour prochain. A bon entendeur salut !


    (1) Internet World Stats


    Djess dia Moungouansi :  « La  plume libre  au service du peuple » 

                                              Membre du Cercle de Réflexion «  LA RUPTURE »

    Le Blog de Djess

    http://demainlecongo.kazeo.com/


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique