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    Le boycott des futures élections : la pire des solutions (le 12/04/2007 à 22h02)

     

     




     

    Le boycott des futures élections : la pire des solutions




    Les analystes politiques congolais rivalisent de mâles propos sur la conduite à tenir lors des élections législatives et présidentielles de 2007 et 2009. Dans la frénésie du doute ambiant, d’aucuns mettent en avant les paradoxes et incongruités du boycott.

    Le boycott d’une élection est une démarche libre, réfléchie, volontaire et même idéologique qui vise à imposer des rapports de force différents au pouvoir, qui peut être amené à concéder à l’opposition, un véritable droit de regard sur le déroulement des élections (recensement, découpage électoral, égalité d’accès aux médias, etc.)

    En démocratie, la simple menace d’un boycott peut déjà garantir certains résultats, car la pression sur l’opinion augmente les effets psychologiques de cet acte. Surtout si les médias jouent leur rôle dans l’amplification de sa portée. Un boycott est motivé par des insatisfactions et les mandataires y sont donc sensibles, car un éventuel renouvellement de leur mandat est tributaire de la satisfaction de certaines revendications.

    Reposant essentiellement sur la communication, le boycott y tire sa force, mais elle peut être également annihilée par les effets pervers. En règle générale, cette forme de revendication est toujours utilisée comme une arme de dernier recours ou d’intimidation. Une importante page de l’Histoire, fut écrite de l’autre côté de l’Atlantique, par le Pasteur Martin Luther King qui, dans une démarche tant iconoclaste que mémorable, appela au boycott des bus de Montgomery en 1955 pour obtenir la fin de la discrimination raciale. Cet acte n’a pas mis un terme à la fin de la discrimination raciale, mais le peuple américain prit de plus en plus conscience de ce phénomène : s’ensuivirent des lois révolutionnaires sur la discrimination positive par exemple.

    Toutefois, les différents succès du boycott à travers le monde doivent être nuancés, surtout quand ils servent de références dans l’appréciation de la situation congolaise, rendue complexe par l’enchevêtrement des intérêts pétrolo-maçonniques et ceux des mafias équatoriales.

    Quels sont les enjeux alors ? Boycotter les futures élections congolaises parce qu’elles seraient perdues d’avance par l’opposition, les dés seraient pipés. Quel aveu d’impuissance pour un peuple qui entend retrouver sa place de choix dans le concert des nations !

    A mon humble avis, l’opposition congolaise n’a aucun intérêt à opter pour la politique de la chaise vide synonyme de résignation et un acte qui fait figure de riche. Cette attitude, comme je venais de l’indiquer tantôt ne porte ses fruits que dans une vraie démocratie, avec institutions efficaces et alternance politique inévitable.

    Je vais vous dire pourquoi le boycott, bouée d’air inespérée par les officines de Mpila, serait la plus mauvaise des solutions pour le peuple congolais. 

    Sassou est actuellement Président de l’Union Africaine, faute de candidats, il a des chances d’être réélu, c’est un poste budgétivore qui n’intéresse pas grand monde, mais stratégique pour le lobbying et le prestige. Il est devenu un élément important dans le dispositif Françafrique, il a donc le soutien de Chirac et demain celui de Sarkozy ou de Royal. Ne vous leurrez pas : pour la France, seule l’intensité de l’allégeance des françafricains compte, un hypothétique attachement aux valeurs démocratiques, est légué au second plan. Le natif d’Edou est désormais multi milliardaire, sa fille est l’épouse du Doyen de la Françafrique, et comme il s’en glorifie toujours, il garantit les intérêts français au détriment des intérêts congolais.

    Dans l’hypothèse où la tactique de la chaise vide représentait le seul projet d’alternance pour l’opposition, il serait illusoire de s’attendre à une unanimité, car, en dehors des quelques rares députés qui sont à l’abri du besoin, l’opposition dans son ensemble a été affamée à dessein. Sassou trouvera donc aisément quelques faire valoir censés représenter l’Opposition, qu’il saura bâillonner par la concussion et par la corruption. Et comme Milongo en 2002, ils se retireront sans honte de la course, pour laisser le boulevard à leur maître. Un hold-up réussi derechef !

    L’opposition criera à qui voudra l’entendre que les élections auraient été truquées, qu’une fois de plus sa victoire lui a été volée. La communauté internationale, représentée par qui on sait, entérinera comme toujours les résultats de ces élections, et il ne nous restera plus que les yeux pour pleurer. Pour ceux qui nous avaient tympanisés sur les vertus du boycott, il faudra s’attendre à deux réactions : pendant que certains députés légitimeront un pouvoir illégal en participant aux séances à l’assemblée, bien que dans l’impossibilité de s’exprimer librement, d’autres rejoindront sans états d’âmes, l’oyocratie pour continuer l’œuvre de destruction du pays. Pendant ce temps, le peuple congolais rempilera encore pour 7 ans de misère et de promotion de médiocrité.

    Devant la question « Quelle est la solution pour le peuple congolais ? ». Je suis tenté de recourir à Démosthène : « Il y a des gens, disait-il, qui croient confondre celui qui monte à la tribune en lui demandant : que faut-il donc faire ? A ceux-là, je donnerai la réponse selon moi la plus équitable et la plus vraie : ne pas faire ce que vous faites actuellement ».

    Un peuple incapable de relever les grands défis est condamné à l’esclavage, et subira de façon permanente, une grande l’humiliation infligée par des dirigeants véreux. En dehors de ses droits élémentaires de vivre, de se soigner, de se nourrir, confisqués par un groupe d’individus sans scrupules, il sera dans l’obligation d’accepter que les mécanismes de la démocratie soient pervertis et manipulés pour servir en toute impunité comme paravent grossier à un État policier. Le peuple doit donc tout mettre en œuvre pour tordre le cou à la fatalité que Sassou veut imposer afin d’organiser les conditions d’une véritable alternance politique.

    La chute du mur de Berlin en 1989, la Conférence de la Baule en 1990 et quelques effervescences internes menées tambour battant par l’ex-tonitruant Bokamba Yangouma et l’ex-agitateur Kolelas, avaient contraint Sassou à lâcher du lest en acceptant la tenue de la Conférence Nationale Souveraine. Une certitude : ce n’était ni un attachement soudain aux valeurs démocratiques, ni un hypothétique amour pour son pays qui auraient poussé Sassou à ce compromis. La contrainte, la pression, le fait accompli, la peur d’être lâché par ses mentors, sont les principaux axes à explorer pour faire triompher le droit sur la force.

     

    « L’homme des masses » est en train de faire le deuil d’une refondation du PCT par le biais duquel il espérait entériner son OPA sur l’UPADS et le MCDDI, et se « taper » un électorat inespéré, pour enfin porter les habits neufs d’un vrai démocrate. Par ailleurs, son incapacité à donner du bonheur à son peuple ne fait plus de doute. Bref, il a lamentablement échoué sur tous les plans. Il ne lui reste plus qu’à s’agripper comme un « muntudia » à ce pouvoir. Il ne donnera jamais au peuple congolais l’arme avec laquelle on va se débarrasser de lui. Cette arme, c’est au peuple congolais de l’inventer. Dussions-nous rappeler que toutes les fois qu’il en a eu l’occasion, il a toujours pris un malin plaisir à massacrer son propre peuple pour le pouvoir ?

    Je propose d’inventer une alternative au boycott :

    • Quel que soit le prix à payer, le peuple congolais doit prendre ses responsabilités devant l’histoire, et contraindre Sassou à mettre en place une Commission électorale Nationale Indépendante. Ce qui suppose une implication de l’opposition dans la confection des listes électorales, dans la surveillance du recensement pré électoral, et à peser de tout son poids dans le redécoupage électoral et non se contenter des tripatouillages iboviens.

    • Nul ne peut résister à la fureur d’une rue déchaînée, résolument décidée à reprendre ses droits, pour peu que cette action salutaire soit canalisée par des patriotes, ne mettant pas en avant leurs intérêts bassement égoïstes.

    • Toutes les forces vives du pays, sans exclusive, doivent s’unir pour conduire et préparer une alternance politique. L’économie congolaise est déjà dans un état apocalyptique, le pouvoir autiste ne s’en émeut pas. Ainsi, les opérations de type « ville morte » n’ont aucun effet sur eux. Il faut taper là où çà fait mal. Par des actions de grande envergure, montrer à cette barbarie, combien de fois le peuple en avait marre et voudrait remettre son mandat confisqué illégalement, à d’autres personnes dignes de confiance.

    • Un rejet de la passivité et du fatalisme pour s’opposer à cet énième viol des droits et libertés des congolais. L’opposition doit exiger la création des radios libres, ce que Sassou chef de l’opposition en 1996 avait obtenu sans peine. Créer un lobby puissant animé par la diaspora, qui fera pression sur les mentors de Sassou à l’étranger, en appuyant notamment l’action de Makosso et Mounzeo. Le peuple congolais, qui a relevé tant de défis dans le passé a aussi droit au bonheur et au respect.

    • Que ceux qui n’ont pas les moyens de venir se faire soigner à la Pitié-Salpetrière (Hôpital parisien), aillent déposer leurs ordonnances devant le Palais de Mpila.

    Le credo françafricain consiste à nous imposer leur pantin qui a brillé par sa capacité à distribuer la misère massive. Or, tout peuple aspire à vivre en paix, en choisissant librement ses dirigeants par des élections libres et transparentes, gage d’une bonne gestion des richesses nationales. En toute hypothèse, ces élections constitueront un tournant décisif qui décidera de la pérennité de la dictature actuelle ou du retour de la démocratie dans notre pays. L’apport du peuple congolais, par l’entremise d’une partie de son élite patriotique, est plus que jamais appelé à être décisif.

    Djess dia Mougouansi

    Cet article a été publié sur les sites suivants:

    Le Moustique

    http://www.congo-internet.com/xnews/index.php?val=121_le+boycott+des+futures+eacutelections+pire+des+solutions

    Mwindapress

     http://www.mwinda.org/article/djess2.html <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

     Congoplus
     
     
     

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    L'UPADS : la fin d'une histoire? (le 12/04/2007 à 22h14)


    L’UPADS : la fin d’une histoire ?



    A l'image de son père fondateur Pascal Lissouba, l'UPADS est dans un état comateux, et la déliquescence va manifestement se poursuivre jusqu'à sa dislocation totale. La dynamique « maba matatu », jadis véritable rouleau compresseur pour la conquête du pouvoir est en panne, et rien de rassurant à l’horizon pour sonner le tocsin. 


    C’est de notoriété publique, l’objectif principal d’un parti est la conquête du pouvoir, et cette perspective n’est réaliste que lorsque les moyens financiers et humains sont mobilisés autour d’un programme clair, conduit par une personnalité charismatique. Un parti qui se complait dans l’hibernation doublée d’une cacophonie assourdissante est un parti condamné à la glaciation. Or, au-delà de sa capacité personnelle à susciter l’adhésion massive, Lissouba bénéficia d’innombrables circonstances favorables : dans la mémoire collective congolaise, il fut le mythique Premier ministre de Massamba Débat qui dota le Congo de quelques infrastructures existantes; il fut qu’on le veuille ou non un grand scientifique de renommée internationale et son idée de vouloir allier les sciences à la technologie pour booster le développement du Congo n’était pas mauvaise en soi, bien qu’elle ait été réduite à la caricature et portée depuis les fonds baptismaux sur l’aire du mal-management.

    L’UPADS est actuellement confrontée à un problème que ses dirigeants refusent de voir et de traiter avec courage. Un électorat potentiel ne suffit pas à concevoir un parti de gouvernement : tout parti s’identifie à un chef qui imprime son empreinte par sa capacité de mobilisation et sa force de proposition.

    Qui parmi les dirigeants actuels a le charisme de Lissouba ? Qui parmi eux pourrait incarner le vrai renouvellement ? Qui parmi eux pourrait rassembler l'électorat du Niboland au-delà de son ethnie ? Qui parmi eux fait rêver tous les jeunes militants ? Finalement, l’UPADS survivra-t-elle au Professeur des Professeurs ?

    Répondre à ces questions devra être la priorité de ceux qui s'acharnent sur cet héritage.

    D’ailleurs, de quelle UPADS s’agit-il, entre l’UPADS-FR de Martin Mbéri, l’UPADS de Tsaty Mabiala qui a tenu son congrès le 27 et 28 Décembre 2006 à Brazzaville, l’UPADS de Makita et enfin celui de Moukouéké ? Les parangons de la vertu, obnubilés par leur exil douillet, en vouant aux gémonies ceux qui ont tenu leur congrès, à Brazzaville, semblent ignorer que la nature a horreur du vide, surtout la nature humaine. L’ataraxie de Moukouéké et son équipe n’est pas de nature à briser l’aboulie ni à doter un parti des moyens nécessaires pour affronter les arias et aléas de ce siècle nouveau. L’eau a coulé sous les ponts, aucun soupçon de congrès en vue.

    Quant aux « congressistes » de Brazzaville, en dehors des lourdes présomptions qui pèsent sur eux sur leur éventuelle collusion avec le pouvoir de Brazzaville, ils ont organisé leur congrès en violant les textes de leur parti. Serait-ce le mal nécessaire pour redonner un souffle de vie à ce parti ? L’histoire nous le dira.

    Comme si tirer à hue et à dia ne suffisait pas, les dirigeants actuels, toute tendance confondue, accumulent chacun des handicaps de nature diverse : certains trimbalent des casseroles dont ils ont du mal à se défaire; d’autres n’arrivent à mobiliser que leur cercle familial, car leur gestion calamiteuse du pays reste encore vivace dans la mémoire des populations, y compris des trois régions qui fondent le fief de l’UPADS.

    A première vue, le rapprochement entre Makita et Moukouéké, à travers « L’appel de Paris », aurait été salutaire pour ce parti, s’il n’était pas concocté pour des intérêts aux contours flous. Par sa forme, cet appel ajoute au climat délétère, une véritable confusion avec deux secrétaires généraux, l’un par intérim, l’autre issu du congrès. Le grand perdant dans cette opération est sans conteste Moukouéké, qui semble avoir été dépouillé de ses cadres. Que lui reste-t-il véritablement si les sieurs Tsaty Mabiala, Poungui, Nimi Madingou, et autres Koukébéné avec qui il avait organisé l’assemblée générale du 1er Octobre 2005 sur les Champs Elysées ont quitté son bateau pour rejoindre Gamassa, Kignoumbi et Kombo Kitombo ?

     
    Victor Tamba-Tamba, qui avait promis aller mettre un terme à ce qu’il appelait « l’amateurisme » de ceux qui préparaient le congrès à Brazzaville, s’est compromis en allant faire allégeance à Sassou, celui là même qui les avait chassés du pouvoir par la force des armes. Il se pavane dorénavant avec ostentation dans des limousines du parc présidentiel, sans doute au nom du « consensus national » qui est devenu le constant discours de VTT.

    Là encore, c’est un manque criard de grandeur d’âme que de se cacher derrière la pseudo tolérance, alors que c’est la cupidité qui éclate dans toute son horreur.

    Tant que la politique au sens propre du terme sera balayée par les basses tactiques, il serait illusoire pour ce parti d’atteindre sa force de frappe d’antan qui en faisait une redoutable machine à gagner les élections. Si rien de courageux n’est entrepris d’ici là, ils seront dans l’obligation de faire le deuil de la conquête du pouvoir par les urnes. On assiste à une crise de sens et de dessein.

    Un parti qui n'innove plus et ne fait plus rêver va directement au musée. Après le mausolée De Brazza, le roi de Mpila pensera probablement à une réalisation de ce type pour enterrer ses adversaires politiques et les avoir à l’oeil. L’UPADS est restée dans le collimateur de Sassou qui n’a jamais fait mystère de l’OPA qui entend réaliser sur ce parti fragilisé. Il ne se fera pas prier, surtout que quelques dirigeants semblent lui donner un coup de pouce dans ce sens. On tue le parti et on récupère sans effort son électorat. Le piège est entrain de se refermer inéluctablement.

    Gamassa
    Les rififis ne sont intéressants que lorsqu'ils aboutissent à la mise en place d'un système qui stimulerait l'émulation. Choisir le meilleur dans une brochette de personnalités, le plus talentueux, le plus compétent, c'est ce que leurs militants attendent.

    Qu'à cela ne tienne, les querelles intestines n'intéressent plus les Congolais qui affrontent chaque jour les affres imposées par la politique désastreuse de Sassou. Mais çà c'est une autre histoire.

    Il faut se rendre à l’évidence : un à un, tous les partis post-CNS rendent l'âme pour des raisons qui tiennent à leur inadaptation à la nouvelle donne. Ces partis construits autour de l'ethnie s'essoufflent quand ils ne disparaissent pas, surtout quand ils ne sont plus au pouvoir. Le « big bang » initié par la CNS n’a pas donné les résultats escomptés. On a malheureusement assisté à un retour insidieux de l’ethnie. L'ethnie au pouvoir organise un système de prédation de l'Etat avec un engouement qui frise l'hystérie. Une fois l'Etat confisqué, il ne reste plus hélas aux autres ethnies ou régions que des formes plus ou moins violentes en fonction de la cupidité de ses leaders et des violences subies pour le contrôler à leur tour. Une nouvelle recomposition du paysage politique est donc urgente.

    Ce travail d’architecte sur le paysage politique ne sera profitable à notre pays que s’il se faisait sur la base des idées et non, comme par le passé sur le rapprochement ethnique. Pour être viables, les formations politiques doivent transcender les clivages ethniques. Les nouveaux chefs de parti auront alors intérêt à ne pas transformer leur parti en une cour au sein de laquelle on participe à la redistribution de la manne pétrolière, mais en un lieu de gestation de compétences, d’élaboration des stratégies visant essentiellement le développement du pays. C'est encore tout un programme... et l’UPADS ne s’y inscrit me semble-t-il en aucune manière.

    Djess dia Moungouansi
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    Le Congo Brazzaville face à son destin (le 12/04/2007 à 00h56)

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    Le Congo Brazzaville face à son destin <o:p></o:p>




    Construire une nation est un travail de longue haleine qui suppose un désir de vivre ensemble entre peuples d’origines diverses ayant entériné un projet commun. Ce projet doit être la rampe de lancement sur lequel tout se repose. Cependant, depuis un certain nombre d’années, inexorablement, notre pays s’abîme dans une grave crise économique, sociale et politique, et apparaît à cet effet comme « l’exception négative » là où les autres, dans les mêmes circonstances auraient pu tirer leur épingle du jeu. L’arme du crime a été longtemps identifiée : la faute humaine (le gangstérisme politique, la concussion, les détournements et l’impunité).

    Pendant que le Congo broie du noir, beaucoup de pays africains essaient de sortir de l’ornière en entamant une recomposition profonde bien qu’inachevée de leur société, redonnant ainsi espoir aux populations. Les dirigeants d’un pays qui veulent réussir trouvent les moyens, ceux du Congo se cachent derrière les excuses.

    Une autre dynamique doit être inventée, ce qui appelle une autre approche permettant d’apporter en amont des réponses précises et concrètes à certains problèmes tout en opérant une rupture avec le passé dans bien des domaines. Des changements pourraient être saisis à travers le dynamisme des activités informelles, le refus des pratiques immobilistes que nous propose « <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="La Nouvelle Espérance" w:st="on">La Nouvelle Espérance</st1:PersonName> » et surtout à travers la redynamisation des projets viables pour notre pays.

    Au sortir de <st1:PersonName ProductID="la CNS" w:st="on">la CNS</st1:PersonName>, nous avons tous cru que le pont était fait entre le passé auquel on associait la gabegie, les assassinats, le monopartisme et le futur qui suscitait l’espérance puisque notre destin, pensait-on, était désormais entre les mains « des élus » qui auraient à tout moment une espèce d’épée de Damoclès représentée par l’éventuelle sanction des mandants que nous étions. Nous avons par paresse et par manque de rigueur, occulté un élément indispensable dans tout changement : le capital humain et on s’est naïvement attaché au seul côté institutionnel.

    Disons-le sans circonlocutions : bien que urgent mais surtout indispensable, le départ de Sassou du pouvoir ne sera pas la panacée, car il faudra penser à reconstruire ce pays. La tâche ne sera pas une sinécure. Mais avec qui pourrait-on le faire alors que la jeunesse, principal moteur d’une nation, a été longtemps déscolarisée, démotivée, mais surtout pervertie à dessein ?

    L’urgence sera de ce côté-là, car ceux qui ont été en contact avec les armes, et qui ont désormais d’autres centres d’intérêts, ne seront pas ramenés à la « vraie » réalité par la force du Saint esprit. Les campagnes de thérapie de groupe, maladroitement et indirectement organisées par « les églises de réveil », qui ont à l’heure actuel pignon sur rue au Congo, doivent être formalisées dans un programme lisible, avec des professionnels de la psychothérapie, de la psychanalyse, de la psychiatrie etc. Ne rigolez pas, c’est sérieux, car ces jeunes qui ont gratuitement tué, violé pour certains, et qui ont été violés, perdu des parents et l’espoir pour d’autres, doivent être soignés si l’on veut qu’ils soient utiles à la nation. Sans çà, nous n’aurons que des robots qui ignorent superbement les règles de la vie en société et continueront inconsciemment leur travail de sape. La dictature a besoin de tels alibis pour justifier son incapacité à améliorer les conditions de vie des populations en axant tout son programme sur la sécurité obsessionnelle.

    Pour tordre le cou à cette morosité ambiante, une massification de l’éducation est urgente, car la contribution du capital humain à l’élaboration de la richesse des nations est reconnue universellement, même si certains de ses effets n’apparaîtront qu’à long terme. Ainsi, les investissements en ressources humaines favorisent l’acquisition de certaines compétences et l’accès à l’instruction d’une masse importante de la population. Après la destruction par les guerres civiles successives du secteur de la formation académique et technique, structures nécessaires pour la construction ou l’amélioration du capital humain, une réorganisation s’impose. Avec la détérioration des systèmes de formation, c’est tout un système de valeurs qui s’écroule. La vision erronée consiste de ne plus percevoir l’école comme le vecteur principal de connaissances ou le lieu de promotion sociale par toute une génération.

    Il est illusoire de s’attendre à hypothétique augmentation de la productivité individuelle sans une acquisition des connaissances élémentaires, d’autant que celles-ci rendent apte l’individu à exploiter et à utiliser l’information, à s’adapter aux nouvelles technologies et méthodes de production. Ainsi, des études dans la province de HUNAN en CHINE, ont montré que les paysans relativement instruits étaient plus susceptibles d’adopter des variétés hybrides à rendement élevé. Dans le même ordre d’idées, et à grande échelle, un pays doté d’un niveau général d’instruction satisfaisant voit la probabilité d’accès à la formation de sa population active, après études, augmenter. C’est ainsi qu’au PEROU, selon le même rapport de <st1:PersonName ProductID="la Banque Mondiale" w:st="on">la Banque Mondiale</st1:PersonName>, la population active masculine, ayant fait des études secondaires, augmente de 25% (1) leurs chances de recevoir une formation d’employeurs.

    On ne le dira jamais assez : la rente pétrolière aurait dû desserrer les contraintes financières imposées par les institutions financières internationales. Contre toute attente, la presse internationale nous révèle comment Monsieur NGokana, à travers les sociétés écrans, détourne sans scrupule des millions de dollars au nez et à la barbe des congolais plongés dans une indigence sans précédent. Ces comportements hostiles à l’orthodoxie financière la plus élémentaire, limitent les effets d’entraînements qu’aurait pu produire notre rente. Les importations de biens d’équipements et des biens de consommation, le rapatriement des profits et des salaires des ingénieurs français de Total et enfin la fuite des capitaux, plombent considérablement tous les espoirs.
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    Le Congo est quasi exportateur d’un seul produit : le pétrole. Notre économie est donc vouée aux fluctuations de cette rente. Par ailleurs, elle se heurte à d’importants goulets d’étranglements, tels le poids du tribalisme dans l’attribution des emplois, les critères politiques de localisation des unités de production (Exemple l’usine d’eau d’Okiessi à Oyo), la lourdeur de l’appareil administratif, la faible rentabilité des grands projets( aéroport militaire d’Ollombo), l’insuffisance des équipements électriques, des télécommunications et des voies de communication secondaires. Les quelques unités productives héritées de la période Massambat Débat sont en fin de vie et ne sont plus en mesure de créer la dynamique autonome du système productif ; celui-ci, fortement dépendant de l’extérieur, est caractérisé par des dysfonctionnements techniques, financiers et gestionnaires. Figurez-vous, on n’a jamais pu construire une seule autoroute sur toute l’étendue du territoire national, alors que des pays comme <st1:PersonName ProductID="la Côte-d" w:st="on">la Côte-d</st1:PersonName>’Ivoire ou le Cameroun, des pays à revenus intermédiaires comme le nôtre, en sont dotés.

    Affronter notre destin lié à la production pétrolière, c’est réduire considérablement les nombreux symptômes dus au syndrome pétrolier qui tire notre économie vers le bas. Faute de diversifier nos exportations, nous connaissons une spécialisation appauvrissante. Ce qui apparaît comme une diversification, profite beaucoup plus au secteur des biens non échangeables qu’aux biens échangeables. Ce sont pourtant les derniers qui génèrent de la valeur ajoutée.

    Nous sommes, à n’en point douter à la croisée des chemins, là où on doit éviter que notre destin méandre, en lui imposant la rectitude et affronter cette réalité qui nous nargue avec violence. Pour cette raison, la résignation ne doit pas être notre allié. Une nation ne peut être construite que par des patriotes, prêts à faire des sacrifices, chacun à son niveau, et non par des fossoyeurs comme ceux qui sont actuellement aux commandes de notre pays. Ceux là qui ont malheureusement à la place d'un coeur qui bat, sensible, capable de compassion, une authentique pierre. Ils n’ont pas non plus des yeux d'humains capables de verser des larmes ni de voir la misère effroyable qu’ils répandent délibérément pour transformer les congolais en esclaves, mais ils ont des yeux de Condor qui fixent le soleil sans ciller.

    Quand on voit des moments de doute que connaissent même certaines grandes démocraties, on est persuadé d’une chose : toute œuvre humaine est imparfaite et la construction d’une nation ne finit jamais, tel Sisyphe, condamné à faire rouler sur la pente d’une montagne un rocher retombant toujours avant d’avoir atteint le sommet. Le Congo a les ressources nécessaires pour relever les grands défis, pour peu qu’elles soient rationnellement mises au service du développement et du progrès social.

    (1) Banque Mondiale « Le monde du travail dans une économie sans frontière » Rapport 1995 p.41

    Djess dia Moungouansi<o:p></o:p>

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    Cet article a été publié sur  http://www.mwinda.org/article/djess5.html

     

                                                http://www.iciafrik.salifa.com/article1562.html<o:p></o:p>

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