•   <xml><w:worddocument><w:compatibility><w:breakwrappedtables><w:snaptogridincell><w:wraptextwithpunct></w:wraptextwithpunct></w:snaptogridincell> Congo Brazzaville : Les non-dits sur la gestion de la SNPC et de ses nouveaux statuts

    MM. Itoua, Gokana, Sassou et Cie dans le collimateur ...

    Pour la petite histoire, M. Marie Auguste Denis Gokana, actuel Président directeur général (PDG) de la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC), est parmi les trois co-fondateurs de cette structure nationale, spécialisée dans les hydrocarbures, avec M. Jean Richard Bruno Itoua, cités comme les intellectuels congolais dans le monde pétrolier et de l’énergie.

    Au sortir des événements tragiques de 1997, le trio des intellectuels nationaux, évoluant précédemment dans des sociétés pétrolières basées au Congo, propose au Président Denis Sassou Nguesso de créer une société nationale de pétrole, à l’image de SONANGOL en Angola, pour jouir d’une indépendance sur le marché mondial du pétrole, avec une main mise sur les avoirs pétroliers du Congo.

    Ainsi créée, la première direction  de la SNPC, fut confiée à M. Bruno Jean Richard Itoua qui se déploie pour asseoir cette structure naissante, en utilisant parfois les relations privées interpersonnelles et familiales pour établir des contacts permanents avec le monde pétrolier extérieur.

    A ce sujet, les retombées se sont ressenties au sein de la SNPC jusqu’à ce que cette structure nationale spécialisée ouvre des bureaux en Europe, précisément à Paris en France et à Londres en Grande Bretagne.

    Dans la foulée, eu égard au fonctionnement de la SNPC, il ya  eu la création des sociétés écrans pour la commercialisation clandestine du pétrole congolais à l’étranger, comme le souligne l’auteur Xavier Harel dans son ouvrage intitulé «Afrique Pillage à Huis Clos, comment une poignée d’initiés siphonne le pétrole africain», paru aux éditions Fayard et publié en octobre 2006 et un documentaire réalisé par des journalistes français :

    «Denis  Gokana dépose le 7 février 2002 les statuts de Sphynx UK, une « société de service et de prestations d’études pétroliers».

    Crée dans la foulée Sphynx bermuda. Le 7 janvier 2003, il  crée Africa oil  and Gas Corporation et bien d’autres plutard.

    Des  richesses  confisquées  par une élite

    Le  clan  sassou  mène grand  train grâce à l’argent  du  pétrole. mais  de  masse ne s’intéresse pas seulement  aux pétrodollars. Au  cours de l’été 2004, plusieurs ambassade  étrangers  à Brazzaville ont reçu une longue liste des «  biens acquis » par le président Denis Sassou Nguesso et sa famille.     D’après cette liste, qui compte probablement des inexactitudes, le clan sassou ne contrôlerait pas moins de quarante-sept entreprises dans le pays. Il s’agit le plus souvent d’entreprises publiques ayant fini dans l’escarcelle du  régime après avoir été bradées dans la plus grande opacité. Dans le domaine des travaux publics, le clan sassou aurait crée six sociétés (ABS, SOGEA, SGEC) qui lui permettent de rafler les principaux marchés (routes et bâtiments publics). Le pétrole reste la propriété quasi exclusive de l’entourage du président, et les principales entreprises  (SNPC, SLOG, CORAF) sont contrôlées  par proches.

    Cette razzia agace jusque dans les rangs de la majorité.

    En octobre 2003, les députés Gabriel Bokilo et Léon Alfred Opimbat, le sénateur Pierre Nzé, le vice-président du conseil économique et social Jean-Marie Tassoua et le directeur national de la  BEAC ( banque des états d’Afrique centrale ) ont dénoncé  «  la  corruption, le vol, la fraude et l’impunité généralisés, la gestion du pétrole, la gestion des forets,  l’affairisme du clan familial  présidentiel ». Tous sont pourtant membres des forces démocrates unies (FDU), un parti qui s’inscrit dans la mouvance présidentielle.

    Les  dépenses somptuaires engagées par Sassou  Nguesso lors de ses nombreux déplacements à  l’ étranger.L’ «  homme des masse » ne descend que dans les plus  grands  palaces. Ce n’est pas choquant en soi, même pour le président d’un pays pauvre, mais Denis Sassou Nguesso ne se déplace jamais sans une véritable cour, logée dans les mêmes  hôtels que lui aux frais de la princesse.

    Les  nouveaux Dénisiens accusent Denis Gokana de s’être  constitué en peu de temps un patrimoines immobilier digne d’un milliardaire «  Pendant ce temps, se désolent-ils, Brazzaville comme Pointe-Noire sont souvent sans carburant ni pétrole, et les Gokana et les Kiki Sassou jouissent, jouissent.»

    Népotisme à tous les étages

    La  Société  congolaise de transports maritimes (Socotram) est une autre spécialité congolaise. Le neveu de Sassou, Wilfried dit Willy Nguesso,  en assure  la  présidence. La Socotram  a été créée en 1990  pour percevoir, officiellement  pour le compte de l’Etat, 40% des taxes maritimes  sur les tankers qui chargent  le pétrole  congolais, soit une vingtaine de millions de dollars  par an.

    Première curiosité : la Socotram n’est pas un établissement  public. Promptes  à dénoncer les atteintes du FMI à la souveraineté  national,  les autorités congolaises considèrent comme normal qu’un établissement chargé de livrer l’impôt-fonction régalienne  par  excellence.

    - ne soit contrôlé qu’à  45%  par l’Etat. Deuxième curiosité : l’actionnaire majoritaire de Socotram fut longtemps la société Trading & Shipping, domiciliée  au   Liechtenstein avant d’être cédée à la  Guinea  Gulf Shipping  Company, enregistrée cette fois au Luxembourg  en 2005.  Troisième curiosité : la Sossou n’a jamais reversé  un  franc  CFA de dividendes à  son  actionnaire  public. Quatrième curiosité : la  Socotram  figure bien au budget  de l’Etat mais  au titre des entreprises subventionnées. L’Etat lui a versé 3,1 milliards  de francs CFA (4,75 millions d’euros) en 2003 et 5 milliards (7,67 millions d’euros) en 2004 !

    En résumé, la Socotram  est une entreprise privée dont l’actionnaire principal est domicilié au Luxembourg, chargée de  lever des impôts (  9,2 millions d’euros en 2005) qu’elle ne reverse jamais au Trésor congolais et touchant  des millions d’euros de  subventions étatique. On  comprend mieux le train de vie de Wilfried Nguesso. Le neveu du président s’est fait épingler par le canard enchaîné après s’être attiré  les  foudres de ses voisins lors de la remise à neuf de son appartement de 550 m2- dont 100 m2 de terrasse – dans un immeuble cossu de  Courbevoie, au pied de la défense.                    

    «Lorsque Denis Sassou Nguesso reprend le pouvoir, à la fin des années 90, il découvre que son prédécesseur a bradé à Elf, pour une poignée de dollars, d’importants actifs pétroliers. Il considère également que le passage au contrat de partage de production avec les compagnies pétrolières a réduit les recettes du Congo. Il réclame donc à Elf entre 300 et 500 millions de dollars de dédommagement. Les négociations sont longues (cinq ans) et coûteuses (plusieurs millions de dollars dépensés en conseils).

    Denis Gokana participe à la dernière ligne droite, alors que les pourparlers s’étaient quelque peu enlisés sous la direction de Bruno Itoua.

    Gokana est notamment à l’origine de l’accord particulièrement opaque scellé, en septembre 2003, entre Total et le Congo sur le gisement Likouala. Les litiges pétroliers devant trouver leur résolution dans la chose pétrolière, Total cède notamment au Congo, pour un franc symbolique, les 65% qu’il détient dans le gisement Likouala. Ce vieux champ off-shore (80% des réserves récupérables ont déjà été pompées) est censé contenir encore une trentaine de millions de barils.

    Mais, au lieu d’en confier la gestion à la SNPC, le Congo le revend immédiatement pour 160 millions de dollars à une société de droit congolais, ‘’Likouala SA’’.

    Seule consolation : le Congo aurait fourni au FMI «l’assurance que la République du Congo, sa compagnie pétrolière d’Etat (SNPC) et Total Exploration et Production, sont les seules parties impliquées dans cette transaction ; et que tous les bénéfices et profits attenants, leur reviennent et à personne d’autre.» Où vont les revenus générés par  l’exploitation de Likouala ? Là encore, mystère et boule de gomme. Les auditeurs de KPMC n’en ont en tout cas jamais trouvé la trace. Les sommes en jeu sont pourtant loin d’être négligeables : 48 millions de dollars en 2005 et plus de 60 millions en 2006.

    Total affirme qu’après avoir cédé sa participation au Congo, il n’est plus désormais que l’opérateur du gisement, celui qui fait tourner la boutique. Vraiment ? L’administrateur de Likouala SA n’est pas exactement un inconnu. Pourtant, en apportant sa pierre à l’édifice Likouala SA, Total participe à l’évaporation de la rente pétrolière du Congo. Au détriment de celui-ci. Pourquoi la compagnie participe-t-elle à ce type de montage ? Pour se concilier les bonnes grâces du Président Denis Sassou Nguesso ? Pour conserver un marché ? Un avantage indu ?

    Fonctionnement de la SNPC à Londres

    Quelques temps après, les activités de la  SNPC ont prospéré, car le PDG de cette société congolaise, M. Bruno Itoua, a muté M. Denis Marie Gokana et Denis Christel Sassou Nguesso, au comptoir de Londres, la plaque tournante des transactions pétrolières mondiales où ils sont bien reçus par M. Caüs Paul de la Croix Ebélébé, un demi frère du PDG de la SNPC, qui à son tour se plie en quatre pour le démarrage effectif des activités du bureau de la SNPC en Grande

    Bretagne.

    A Londres MM. Gokana, Christel Sassou Nguesso et Caüs Ebélébé vont commencer à tisser du mauvais coton, car les salaires de la SNPC tombent au compte gouttes au bureau londonien.

    Selon plusieurs indiscrétions, Kiki Sassou Nguesso n’aurait survécu à ce calvaire de Londres que grâce à quelques avantages financiers accordés par la sœur aînée, Mme Edith Lucie Bongo-Ondimba.

    M. Denis Gokana, n’a pu sortir de cette dure épreuve simplement par ses émoluments de conseiller spécial du chef de l’Etat congolais.

    Quant à Caüs Ebélébé, il n’a eu sa vie sauve que par son ancienneté de citoyen français, vivant à Londres depuis plusieurs années.

    Cette douloureuse expérience imposée par le PDG de la SNPC à l’équipe de la structure de Londres, a permis aux deux administrateurs, à savoir Denis Gokana et Christel Denis Sassou Nguesso, de claquer la porte pour descendre à Brazzaville car, ils en avaient  marre de l’irrégularité des salaires.

    Au Congo, les deux Denis se sont rendus à M’pila pour voir le grand Denis, le père de Christel Sassou NGuesso. Dieu seul  sait, comment ils ont présenté Bruno Itoua sur la gestion de la SNPC.

    Le départ de Bruno Itoua de la SNPC

    Selon la société d’audit KPMG. Bruno Itoua a ainsi cédé 6 cargaisons à Sphynx UK, alors controlé par Denis Gokana, avec une ristourne de près de 10% par rapport au prix du marché.

    Le pasteur Bruno Jean Richard Itoua n’a pas été non plus épargné par Xavier Harel et plusieurs médias qui l’indexaient sur sa gestion peu orthodoxe de la SNPC.

    Contre toute attente, le PDG de la SNPC qui était dans le secret du Chef avec plusieurs garde-fous autour de Mpila et qui croyait certainement être irremplaçable après avoir créé plusieurs filiales, surtout après avoir balancé des fausses informations pour esquiver les institutions financières internationales de Bretton Woods qui faisaient marcher le Congo sur le statut de l’IPPTE, a été relevé pour se contenter d’un poste ministériel.

    Pour sortir sa tête de l’eau, après le naufrage de la SNPC, Bruno Itoua  en grand cerveau penseur, crée une autre structure plus importante, la SPCE qui a le monopole du contrôle et de la distribution de l’énergie au Congo. Contrairement à la SNPC qui dépend uniquement du pétrole, une ressource naturelle tarissable.

    Gokana et Kiki aux affaires

    Les initiés de Londres sur le marché pétrolier mondial à travers leur expérience cumulée en Europe, se voient confier la gestion de la SNPC.

    A cet instant, démarre la course effrénée contre la montre pour rattraper le retard.

    A leur tour, Gokana et Kiki créent aussi des sociétés écrans sur la vente du pétrole à l’étranger et bien d’autres connues par plus d’une personnes.

    Dés l’instant, commence  la belle vie au Congo, avec l’achat des véhicules de luxe, des villas et d’autres avantages qui les poussent à festoyer

    aux grands jours au point même de manquer d’élégance auprès des autorités nationales, à l’opposé du grand Denis, reconnu très discret, comme le rapporte l’auteur Xavier Harel dans ‘’pillage à huis clos’’, ainsi que  le journal Talassa dans les précédentes éditions publiées sur le dossier gaspillage des revenus pétroliers au Congo.

    A ce sujet, malgré les critiques acerbes formulées sur la gestion peu orthodoxe de la SNPC, M. Gokana n’a jamais voulu rien savoir.

    Pour preuve, l’inobservation des instructions des ministres de tutelle, comme le défunt  Jean Baptiste Tati-Loutard et l’actuel chef de ce département Félix Loemba sur la gestion des fonds du pétrole congolais. Car, diverses sources concordantes ont démontré que les revenus pétroliers au Congo, subissent des malversations au sein de la SNPC.

    Dans ce contexte, plusieurs plaintes officielles ont été également adressées par les Parlementaires, les opposants congolais et les institutions financières internationales auprès du chef de l’Etat congolais, M. Denis Sassou Nguesso pour le manque d’orthodoxie financière sur la vente du pétrole, l’absence de collaboration du PDG de la SNPC avec les autres structures de gestion des avoirs pétroliers dans le pays, le cas de l’agence de régulation du secteur pétrolier aval, ainsi que le manque de respect de la hiérarchie.

    Au regard de toutes ces remarques observées dans la gestion de la SNPC, le nouveau ministre de l’économie, du budget et des finances, M. Gilbert Ondongo avec la bénédiction du Président de la  République du Congo qui veut lui-même contrôler les finances, a créé un monstre à quatre têtes à l’image de la transition en RDC avec trois vice-présidents de la République. Prélude de parler en profondeur des ces statuts et ces agendas cachés, il semble impérieux de faire escale sur la misère de l’agence de régulation du secteur pétrolier aval.

     

    Insubordination du PDG de la SNPC à la tutelle

    En dehors de la SNPC, le Parlement Congolais par la loi n°-31-2006 du 12 octobre 2006 avait adopté une loi portant création de l’organe de régulation du secteur pétrolier, promulguée par le chef de l’Etat.

    Cette loi dispose que «l’Agence de Régulation de l’Aval Pétrolier» (ARAP) est une autorité de contrôle et de suivi des normes et des activités du secteur pétrolier aval, qui est chargé également de la gestion du fonds des  financements de la stabilisation des prix des produits pétroliers.

    De même, l’arrêté n° 1159 du 26 janvier 2007, fixant modalités de collecte et de reversement du produit des postes de la structure des prix produits  pétroliers par l’ARAP, à l’article 16 stipule que pour un mois donné, le produit de la collecte est reversé au plus tard le 15 du mois suivant dans les comptes du Trésor public prévus à cet effet.

    Toutes ces dispositions pratiques n’ont pas fait fléchir le PDG de la SNPC qui n’a jamais exécuté les instructions du ministre de tutelle à travers des correspondances diverses datant de 2006 à 2009, portant entre autres sur le recouvrement des sommes dues au titre du poste de la structure des prix des produits pétroliers dénommé «financement de l’organe de régulation», le financement de l’agence de régulation de l’aval pétrolier (ARAP), la mise à disposition des fonds pour l’acquisition des véhicules, afin d’effectuer des contrôles techniques inhérent à ses missions, le budget prévisionnel des deux sessions statutaires du comité de direction , l’avance sur fonds de fonctionnement ARAP, ainsi que la création d’un cadre formel de travail entre ARAP et la SNPC.

    La suite dans notre édition.

     

    Ghys Fortune DOMBE-BEMBA & BOUANA-LEHO

     

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    <xml><w:worddocument><w:compatibility><w:breakwrappedtables>L’UPADS : une réconciliation à fleurets mouchetés.

     

    Pour  l’indicamétrie (1), une réconciliation  ne peut pas être productive, car rien de positif ne peut se réaliser, quand l’esprit est en proie aux forces de la nuit et de l’obscur. Le mal brouille la vue. La culture de l’incurie  et celle de la recherche du gain politique en tout, tarissent l’âme, flétrissent l’esprit ; et leurs ondes de chocs, négatives, sont incommensurables. Le potentiel de feinte et de mal qui habite le cœur de celui qui tire doctement les ficelles dans le clair obscur, ainsi que d’une majorité des responsables de l’Upads  est, de trop loin, supérieur aux valeurs du bien et du progrès qui les avaient habités quand ils se lançaient (pour les plus sincères d’entre eux en tout cas) à la conquête du pouvoir d’Etat sous Lissouba.

     

    La laideur morale qui entoure la démarche de Jocelyne Lissouba suffit elle seule  à expliquer la crise qui fait rage au sein du parti des trois palmiers. Nous avons droit à une funeste  métaphore à travers laquelle les fossoyeurs de l’ancienne machine électorale qu’était ce parti, se réunissent autour de sa dépouille sans vie, après avoir livré son âme en gage de fidélité au Maître des lieux : le bien nommé Dénis Sassou NGuesso.

     

    « Il n’y a pas pire aveugle que celui qui refuse de voir » nous rappelle d’adage courant. Les dirigeants de l’Upads toute fraction confondue, refusent  de juguler le profond  malaise dans lequel est plongé ce parti. La cacophonie jouée par les uns et les autres l’entraine chaque jour dans les abysses du désespoir et les incantations d’une réconciliation concoctée par les officines de Mpila  n’y fera rien. Au contraire, Sassou fera florès de son projet : la pérennité dictatoriale.

     

    D’aucuns sont sur l’expectative, à se demander l’intérêt de Sassou  à avoir  une Upads unifiée. Telle qu’elle semble se dessiner, c'est-à-dire à  hue et à dia, cette pseudo réconciliation en demi-teinte, cantonnera ce parti  en un décorum désuet du paysage politique congolais,  impossible de peser sur les grandes orientations du pays ni sur la mise en place des conditions d’une véritable alternance politique.

     

    Comment Mpila compte tirer partie de ce rififi ?  Derrière le laxisme apparent, se cache une logique de fer. À savoir, rester le plus longtemps possible au pouvoir en s’appuyant sur l’opposition. Acquis à sa cause et à la merci des humeurs du Dieu de Mpila, les futurs députés de ce parti, « nommés » par lui, n’auront évidemment aucune marge de manœuvre. Et faisant fi du suffrage universel, ils  entérineront  son projet  qui consistera à se faire élire aux prochaines présidentielles,  uniquement par un parlement acquis à sa cause.

     

    Entre l’UPADS du  «  Secrétaire Général  à vie » Christophe Moukouéké et l’UPADS des « héritiers génétiques » de Lissouba, incarné par l’aile Gamassa, il n’y a aucune divergence idéologique. Pour preuve,  les uns et les autres rivalisent d’ardeur   pour  se rapprocher de la mangeoire de Mpila.

     

    En mettant très rapidement trois ou quatre choses sur table, ceux qui estiment poursuivre l’aventure du Professeur des Professeurs doivent impérativement mettre le doigt, non pas sur, mais dans la plaie, crever l’abcès, mais surtout sortir définitivement de cette hypocrisie maladive.

     

    -         On ne le dira jamais assez ; pour accéder au pouvoir par voie démocratique, un certain nombre de conditions sont nécessaires. A un  environnement  démocratique doivent s’ajouter d’énormes moyens financiers, des réseaux,  mais surtout, on doit correspondre à la période. L’UPADS et Lissouba étaient dans ces  conditions en 1992. Qu’en est-il actuellement?

     

    -         C’est un secret de polichinelle : Lissouba  est indisponible, il ne reviendra plus sur la scène politique. Les hommes charismatiques, faisant l’unanimité dans l’électorat des « Maba matatu » étant rares, où dénicher cette perle rare ?  Un parti sans leader est  voué à l’hibernation. Un électorat potentiel ne suffit pas à concevoir un parti de gouvernement : tout parti s'identifie à un chef qui imprime son empreinte par sa capacité de mobilisation  et sa force de proposition.

     

    -         Il est illusoire de parler de réconciliation en vouant aux gémonies d’autres dirigeants qui ont fait la pluie et le beau temps de ce parti. Des deux choses l’une ;  soit ce parti opte pour une véritable rupture avec le passé, ce qui impliquerait un nettoyage, en bon et due forme,  de tous les anciens qui on été avec Lissouba ( Moukouéké, Tamba-Tamba, Gamassa, Mbéri, Munari, Tsaty Mabiala, Nimi Madingou etc..) et faciliter l’émergence des jeunes ( mais où diable sont-ils ?) ; soit  organiser une réconciliation sans exclusive. Retour à la case départ.

     

    -         Cette  réconciliation sans exclusive remettra forcément en selle M’Béri Martin qui n’a jamais fait mystère de son allégeance au régime dictatorial.  Mais surtout, l’aile Mgoungounga Kombo Nguila, aujourd’hui dirigée par Tsonguissa Moulangou, qui est susceptible, par son indépendance d’action, par  son intransigeance envers le régime de Brazzaville, d’injecter une grande dose d’espoir dans ce parti.

     

    -         Toutes ces contradictions doivent être gérées au sein d’une espèce de  « commission Vérité et Réconciliation »  par le biais  de laquelle, tous ceux qui ont fait du tort au parti, par extension  au pays,  doivent  avouer leur forfait  ou se repentir devant les instances du parti, dirigées par les hommes et femmes consensuels, triés sur le volet.

     

    Prendre le taureau par les cornes suppose que l’on éviterait l’hypocrisie qui consiste à se reconnaître tous de la pensée de Pascal Lissouba, alors qu’il ne reconnaitrait manifestement plus personne maintenant. Il faut se rendre à l’évidence, pour que ce parti survive à son fondateur, il faut beaucoup plus de courage qu’on ne le croit. Les futurs dirigeants doivent se remettre en question pour que naisse sur les cendres une véritable légitimité.

     

    Les saupoudrages actuels n’entrainent que des lourdeurs qui empêchent ce parti de s’arrimer à la modernité afin d’affronter  avec sérénité la logique dictatoriale imposée par Mpila. En donnant une véritable légitimité aux dirigeants du plus grand parti d’opposition, cela donnerait un peu plus de lisibilité au  combat, et mobiliserait comme il se doit l’appui du peuple.

     

    La dévolution du pouvoir de façon héréditaire doit être bannie dans un parti qui se veut démocratique. De même, il convient de garder la tête froide face à Mme Lissouba qui ne bénéficie d’aucune légitimité et qui ose proposer une réconciliation aux contours flous ; surtout, l’impudence de l’homme de Mpila en l’invitant à Oyo, devrait susciter plus de  méfiance.

     

    En cette période difficile, face à un pouvoir autiste, irresponsable, enivré par les abondantes recettes pétrolières, notre peuple a besoin d’un solide parti d’opposition qui rassure. Sous les trois palmiers doivent s’imposer  des hommes et des femmes qui savent être à l’écoute du peuple, être attentif à ses souffrances, et  créer des réels rapports de force pour mettre en place les conditions d’alternance qui permettraient de prendre des mesures pour soulager un tant soit peu ce peuple, de ses soucis les plus cruciaux.

     

    Djess dia moungouansi

     

    Le blog de Djess

     

    http://demainlecongo.oldiblog.com

     

    (1) Indicamétrie est  une science du Pr Moustapha Diabaté dont un des objets est de mesurer la quantité de valeurs qui gît dans l’esprit d’un homme, son potentiel d’agir positif et négatif.

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  • LE FRANC CFA et les comptes d’opérations : Les deux versions 

       1ère Version Vidéo

     : Le Franc CFA et les Comptes d'Opérations
     par Nicolas AGBOHOU

     http://www.youtube.com/watch?v=XIMyeaNWZoo

     http://www.youtube.com/watch?v=-DUgRtuFGkk

     http://www.youtube.com/watch?v=SpVBy3vAtTM  


    Ce professeur d’Economie développe une thèse selon laquelle le FCFA freinait le développement de l’Afrique. Face à ça , je vous propose un autre thèse développée par Yves MONTENAY  qui tente de démontrer que l’absence de souveraineté monétaire est un faux problème pour les africains

    +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++   2ème Version

      La "souveraineté monétaire" et le franc CFA   Par Yves MONTENAY

      Le reproche est d'abord subjectif, et vise le fait que la France joue un rôle dans une monnaie "qui, sans elle, serait vraiment nationale". Partant de là, on développe des arguments économiques et techniques qui ne me semblent pas justifiés, car ils reflètent une idée de la monnaie, certes très répandue dans tous les pays, mais qui à mon avis ne correspond pas aux mécanismes économiques réels.

      Il me semble normal que les Africains prennent les décisions qu'ils veulent relatives à leur monnaie, mais il faut qu'ils connaissent les mécanismes en jeu. Pour les décrire, le plus simple est se référer à l'expérience historique ; je commence donc par reprendre ce qui figure dans certains messages, mais à ma façon, ce qui mène d’abord à s’interroger sur la souveraineté monétaire en général, indépendamment de la question du CFA. La souveraineté monétaire n’existe pas Pendant longtemps les fonctions de la monnaie ont été remplies par des biens relativement rares et se conservant facilement, comme l'or, mais aussi bien d'autres.

    Les pouvoirs politiques ne pouvaient agir sur leur production. Lorsque les conquistadors ont ramené d'Amérique de grandes quantités d'or, il est devenu moins rare. Comme ça n'a rien changé à la production européenne, surtout agricole à l'époque, cela n'a fait que faire monter le prix du blé (en fait, c'est le prix de l'or qui a baissé). Cela a aussi favorisé les débiteurs au détriment des créanciers. On remarque que les gouvernements n'étaient pas maîtres de la production de monnaie.

     Personne n’imaginait que l’on puisse "créer" de la monnaie ou la gouverner d’une quelconque façon.   Un des malentendus d'aujourd'hui porte sur le terme "battre monnaie" : il ne s'agissait pas d'en créer, mais d'authentifier des pièces d’or (ou d’autre matérialisation), l'autorité politique se portant garant de la teneur en métal en gravant son image. Plus tard, les billets de banque, au départ simples reconnaissances de dette, étaient de même authentifiés par la signature du banquier.

       Ces banques étaient privées et ne créaient pas de monnaie. La masse monétaire augmentait indirectement du fait des crédits (je ne développerai pas davantage ce point qui est classique dans tous les manuels), mais ce n'était la décision de personne, ni de l'État ni d'un banquier en particulier. Même quand Napoléon a créé la Banque de France, c'était une banque privée, dont il était actionnaire et à qui il avait donné le monopole d'émission des billets, mais ce monopole ne donnait pas de pouvoir de création (je simplifie) puisqu'on était sous le régime de l'étalon or, régime qui a permis la stabilité et la convertibilité internationale des monnaies pendant un siècle, justement parce qu'il était indépendant des gouvernements.

    Autrement dit son mérite était de ne donner de souveraineté monétaire à personne. Mais les peuples et les gouvernements y croient !   C'est à partir de la guerre de 14 (je passe sur des épisodes plus limités dans l'espace et dans le temps, comme les assignats) que les gouvernements ont dépensé, notamment en armes et munitions, plus qu'ils ne gagnaient. Cela sans pouvoir emprunter suffisamment. Ils ont donc payé leurs fournisseurs en "imprimant des billets" (c'est un raccourci).



    Comme cela ne changeait pas la production de biens et de services pour la population, production qui était même diminuée du fait de la guerre, cet afflux de billets a fait monter les prix (en fait, comme pour l'épisode espagnol, c'est la monnaie qui a baissé : par exemple, en imprimant autant de billets qu'il y en avait auparavant, c'est-à-dire en doublant leur nombre, on multipliait les prix par deux). Donc en fait l'État n'avait pas vraiment "créé de la monnaie" au sens plein du terme (instrument conservant sa valeur dans le temps), mais prélevé la moitié du pouvoir d'achat de la population pour fabriquer des armes.

     Remarquons que cela n'a pas pour autant donner à la France, à l'Angleterre ou à l'Allemagne les devises qu'il leur fallait pour acheter une partie des armes aux Etats-Unis ou au Japon : ils ont dû vendre leurs avoirs dans ces pays, ce qui a fait passer leur industrie dans des mains nationales, alors que c'était des Européens qui les avaient créés. Donc le pouvoir monétaire de l'État n'a fait que ponctionner la population nationale, sans rien apporter sur le plan international. Le problème, c'est qu'à partir de cette époque, les gouvernements ont compris qu'ils avaient le pouvoir de diriger la richesse du pays vers ce qu'ils avaient choisi. Ils en ont donc abusé.   Lorsque le gouvernement est "sérieux", il finance par exemple des infrastructures avec cet argent, qui est finalement prélevé sur l'ensemble de la population. Lorsqu'il n'est pas sérieux, il le gaspille ou l'utilise au bénéfice de son clan.   Dans les deux cas, la monnaie baisse, les prix montent et la population s’appauvrit. Dans le premier cas, on a au moins les infrastructures, dans le second, c’est une perte sèche pour tous, sauf les bénéficiaires du gaspillage. Mais il ne faut pas confondre "possibilité de faire des bêtises" et "souveraineté monétaire".

    La France n'en n'a pas, les autres pays non plus, sauf, dans une certaine mesure, les États-Unis depuis 1971. Mais cette facilité qu'ont les États-Unis de ne pas avoir besoin de devises les a menés à un laxisme qu'ils payent aujourd'hui. La France ne peut ni dévaluer ni réévaluer un franc qui n’existe plus, et pas d’avantage un euro qui fluctue librement par rapport au dollar, du fait de sa convertibilité. De toute façon, dévaluation ou réévaluation n’ont jamais été des décisions libres, mais l'obligation de constater la baisse de la monnaie consécutive aux "bêtises" nationales ou sa hausse suite aux "bêtises" des autres. Ce n'est pas l'euro qui a enlevé à la France sa souveraineté monétaire, il a seulement rendu plus visible le fait qu'elle n'en avait pas : nous n’avons rien perdu en n’ayant plus nos propres réserves de devises, ni en les confiant à des étrangers (Jean Claude TRICHET le président de la BCE est français, mais pas soumis à notre gouvernement, son successeur sera allemand ou autre). Application au cas du CFA   Pour en revenir au Franc CFA, il est donc techniquement inexact de dire qu'il est sous souveraineté française, puisque la France n'a pas cette souveraineté. Il a simplement un cours fixe par rapport à l'euro, parce que naguère la France et maintenant la BCE, directement ou non, équilibre son compte en devises, c'est-à-dire en apportant des devises si les pays africains en manquent ou en recevant l’éventuel surplus, comme elle (la BCE) reçoit les devises gagnées par l’Allemagne et apporte celles qui manquent à la Grèce (l’évolution de solde du CFA est controversée, je n’en parlerai pas ici, où je me borne aux mécanismes ; en pensant l’Allemagne et à la Grèce, on voit bien que ce n’est pas le solde en lui-même qui pose problème). Il est donc techniquement inexact de dire que la France bénéficie des réserves des pays africains : le bénéficiaire est l’ensemble "zone euro +zone franc" (en fait, il n’y a qu’une zone, la zone euro, qui va de Berlin à Brazzaville : on change de billet, mais pas de monnaie).

     Et cela joue symétriquement si les pays africains manquent de devises. On peut penser que certains sont dans la situation de la Grèce, et que d’autres, du fait du pétrole, sont excédentaires, mais ce n’est pas du tout certain, l’expérience ayant montré que le pétrole a un effet désastreux sur la politique et l’économie des pays qui en ont.   Si la gestion de leur monnaie était transférée à chaque État et que le CFA disparaisse, les monnaies nationales divergeraient et ne seraient probablement plus convertibles, chaque État ayant sa propre politique et faisant ses propres "bêtises" (sauf si la qualité des équipes au pouvoir s’améliore).   Cela créerait de considérables difficultés aux frontières, avec frein au commerce régional, déjà très faible, contrebande et corruption, comme on peut déjà le constater aux frontières de la zone, notamment avec le Nigeria. Ce qui se passe entre les pays du Maghreb, pourtant bien moins pauvres, et entre eux et l’extérieur, notamment la corruption et le gâchis économique lié aux attributions de devises, n’est pas encourageant.

       En contrepartie de ces inconvénients, chaque État pourrait proclamer qu'il a récupéré sa souveraineté monétaire. Mais qu'est-ce que cela signifiera concrètement, puisque ça n'existe pas ? Le cas de la Guinée hier et du Zimbabwe aujourd'hui nous montre que cette soi-disant souveraineté a mené des pays à des catastrophes sanglantes. Il est probable que si les gouvernants des pays africains restent ce qu'ils sont, la plupart des États concernés se trouveront en situation de faiblesse et devront quémander aux organismes internationaux, en pratique souvent via la France, ce qui est le contraire de ce que souhaitent les partisans de la dissolution du CFA.   Côté français, je ne vois pas quelle arme le CFA donne à la France (ou maintenant à la BCE). Le CFA est, comme l’euro dont il est un prolongement, une commodité pour les entreprises européennes et africaines (d'où l'hostilité des entreprises d'autres régions). Mais ce n'est qu'une simple commodité et non un avantage important, puisque les entreprises de la zone euro prouvent tous les jours qu'elles sont capables de faire de bonnes affaires avec des pays d'autres zones monétaires Finalement je ne suis ni pour ni contre le Franc CFA en tant que tel.  Théoriquement on peut défendre que chaque monnaie africaine flotte librement par rapport aux autres. Je pense simplement qu'il faut voir le problème en face.   Brandir le drapeau d'une souveraineté monétaire est certes symboliquement important, mais ne transformera pas le problème de base : le manque de sérieux des élites africaines au pouvoir, qui est dénoncé régulièrement sur ce blog. Et la disparition du CFA ne ferait alors qu'étendre au domaine monétaire les conséquences déjà catastrophiques de ce manque de sérieux. Et le jour où il y aura un gouvernement sérieux, il s’apercevra que cette souveraineté n’existe pas, et refusera tout usage de "la planche à billets" (terme en usage, mais qui n’est pas pertinent), y compris en contrepartie, par exemple, de recettes pétrolières massives. Son peuple le lui reprochera, alors qu’aujourd’hui il est pratique de dire "c’est de la faute au CFA"
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  • Lu pour vous

    Indépendance Cha-Cha : Les Petits Dessous des Commémorations


    Pendant que les Africains dansent, les marabouts Français s’enrichissent


    C’était pour beaucoup de pays le passage obligé de cette année 2010?: célébrer le cinquantenaire de l’indépendance. Mais comment, et avec quels moyens, quels partenaires?? De manière modeste ou fastueuse?? Tour d’horizon des solutions retenues.


    Que faire en cette année de cinquantenaire?? La réponse à cette question a suscité des débats animés entre les chefs d’État et leurs états-majors dans les dix-sept pays africains qui fêtent cette année leur demi-siècle d’indépendance. Afin de commémorer l’événement, les dirigeants ont opté pour différentes options allant de la célébration artistique fastueuse au geste symbolique. Les boîtes de communication, les groupes spécialisés dans l’événementiel et les fabricants d’images ont cherché à se positionner sur ce juteux marché.


    "Nous avons travaillé avec les comités nationaux chargés de la préparation des cinquantenaires", explique Emmanuel DAVID, directeur de l’entreprise française Market Place, une filiale de GL Events. "L’objectif était de coopérer avec les sociétés et les artistes locaux pour monter nos spectacles".  

    Ce professionnel de la com’ a tenté une première approche auprès des officiels africains au cours des 6es Jeux de la francophonie, qui se sont déroulés à Beyrouth en 2009, dont il organisait la cérémonie d’ouverture. Il s’est ensuite déplacé au Congo Brazzaville et au Gabon, en février dernier, en compagnie d’Olivier ROUX, le vice-président de GL Events (près de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires) et d’un lobbyiste politique bien connu en Afrique, l’ancien ministre français de la Défense, Charles MILLON.


    Le trio a d’abord convaincu le chef de l’État congolais, Denis SASSOU NGUESSO, et Charles Zacharie BOWAO, ministre de la Défense et vice-président du comité du cinquantenaire, de leur confier l’organisation d’un grand spectacle.

    Avant d’emporter l’agrément du président du Gabon, Ali Bongo ONDIMBA. Dans la capitale gabonaise, le show son et lumière de cinquante minutes s’est déroulé le 16 août en face du Palais du Bord de mer. À travers différents tableaux mis en scène par Philippe CIEUTAT, le public a vu défiler une grande fresque historique?: Gabon primitif des Pygmées, ouvrages des temps modernes, découverte de Libreville par les colons, marche vers l’indépendance. Le spectacle a mobilisé 170 artistes locaux, comédiens, musiciens, chanteurs, et 350 figurants. Près de 150 techniciens français et gabonais ont manœuvré 45 tonnes de matériel transporté depuis la France.


    Le coût de la prestation, que n’a pas voulu confirmer le responsable de Market Place, s’élèverait à près de 3 millions d’euros.


    Deux jours plus tôt, à Brazzaville, le stade Alphonse-Massamba-Débat a accueilli un autre spectacle qui a rassemblé plus de 15?000 spectateurs. Le metteur en scène, Daniel CHARPENTIER, a fait défiler un millier d’artistes et de figurants pour raconter "le territoire, l’histoire et le peuple du Congo" sur fond d’images documentaires. L’événement a été relayé sur écrans géants dans la capitale et diffusé à la télévision. "Nous sommes en négociation avec les autorités maliennes pour la préparation d’un autre grand show sur le fleuve Niger, lequel pourrait se tenir avant la fin de l’année", indique Emmanuel DAVID.


    Autre grand gourou de la com’ à avoir tiré son épingle du jeu pour les cérémonies du cinquantenaire?: Stéphane FOUKS. Le patron du groupe français Euro RSCG a vendu au président camerounais, Paul BIYA, auprès duquel il agit parfois comme conseiller, une réflexion prospective sur les nouveaux défis de l’Afrique… "Au lieu de nous replonger dans un passé qui indispose souvent Français et Africains, nous avons préféré nous projeter sur les enjeux de développement économiques et sociaux du continent", explique Marcel GROSS, directeur associé d’Euro RSCG.


    Le colloque Africa 21 s’est déroulé les 18 et 19 mai 2010 à Yaoundé avec comme guest stars les présidents Ali Bongo ONDIMBA (Gabon), Blaise COMPAROÉ (Burkina Faso), Fradique de MENEZES (São Tomé e Príncipe), les anciens secrétaires généraux des Nations unies Boutros-Boutros GHALI et Kofi ANNAN, les ex-Premiers ministres français Michel ROCARD et Alain JUPPÉ, ou encore le conseiller à la sécurité de Nicolas SARKOZY, le très maçonnique Alain BAUER.


    Ce sont les équipes du centre américain de recherche Brookings Institution, de CAPafrique, think-tank présidé par le banquier d’origine béninoise Lionel ZINSOU, ainsi que de son équivalent allemand, Deut­sche Gesell­schaft für Auswärtige Politik, qui se sont chargés de contacter certaines têtes d’affiche et de produire les études techniques.


    Euro RSCG a aussi orchestré la réalisation d’un livre d’entretiens, L’Émergence de l’Afrique (éd. Le Cherche Midi), croisant les regards de Paul BIYA, d’Abdoulaye Bio-TCHANÉ, président de la Banque ouest-africaine de développement, et de YOUSSOU N’DOUR, musicien sénégalais, qui répondent aux questions des journalistes Christian MALARD et Florence Klein-BOURDON, sur des thèmes aussi vastes que l’économie, la pauvreté ou la culture.


    Enfin, FOUKS a vendu une opération de célébration du premier anniversaire de la disparition d’Omar Bongo ONDIMBA, le 8 juin dernier. À cette occasion, Libreville arborait des photos-souvenirs et de nombreux panneaux publicitaires proclamaient?: "365 jours, papa, tu es dans nos cœurs toujours et à jamais".  

    Euro RSCG a, en outre, proposé ses services en Côte d’Ivoire, mais la présidence du comité d’organisation, confiée à l’ambassadeur du pays en France, Pierre KIPRÉ, a revu ses ambitions à la baisse, faute de moyens. En début d’année, les autorités tablaient sur un budget prévisionnel de 20 milliards de F CFA (30 millions d’euros), dont 4 milliards provenant de l’État et les 16 autres de "généreux sponsors". Mais la plupart des entrepreneurs privés ont refusé de mettre la main à la poche, invoquant les retards dans le paiement de la dette intérieure ou les problèmes de délestage électrique.

    Pierre KIPRÉ et son épouse, Angélique, ont alors mobilisé les bonnes volontés pour organiser un défilé de mode à l’hôtel Masseran, le 7 juin 2010 à Paris, au cours duquel sept créateurs ont présenté leurs collections. "Notre pays traverse une période difficile", explique PATHɒO, le styliste des chefs d’État. "Nous nous sommes déplacés gratuitement pour marquer cet anniversaire".

    Les autorités ont aussi monté un colloque international à Yamoussoukro et une fresque chorégraphique au stade Houphouët-Boigny d’Abidjan, sous la direction de l’Ivoirien Georges MOMBOYE. Leur réalisation a été confiée à des entreprises locales, notamment à Axes Marketing pour la communication.

    Au Bénin, le marché de l’affichage du cinquantenaire et des documents publicitaires est revenu à AG Partners Bénin. Cette filiale de l’agence parisienne est dirigée par le conseiller en communication du chef de l’État, Didier APLOGAN. Les photos des présidents du pays ont été placardées le long des artères des grandes villes durant les célébrations. Autre filiale d’un grand groupe mondial, Spirit McCann Erickson Mali, a pour sa part obtenu la réalisation de plusieurs supports du cinquantenaire (livre d’or, agenda…).




    Les entreprises chinoises ont bien entendu surfé sur la vague des commémorations en jouant de leur avantage comparatif?: fabrication de pagnes, de bustes des pères de l’indépendance et de leurs successeurs, confection de pin’s, tee-shirts et autres cadeaux-souvenirs. Ce qui n’a pas manqué de provoquer la colère des patrons africains.

    En RD Congo, le dirigeant de la Société textile de Kisangani (Sotexki), Jean Léonard RIDJA, s’est scandalisé de la commande de 800?000 pagnes en Asie par le Commissariat général du cinquantenaire (CGC) alors que son entreprise n’a pas été retenue.

    Au Sénégal, le financement du monument de la Renaissance africaine a également fait couler beaucoup d’encre. Confiée à l’architecte Pierre GOUDIADY, sa construction a été financée par la vente de terres autour de l’aéroport international de Dakar. L’ouvrage, représentant un couple portant un enfant et haut de 50 m, a été construit par la société nord-coréenne Mansudae Overseas Project Group.

    "Cette statue n’a pas coûté un franc au budget du Sénégal?: j’ai payé en donnant un terrain", s’est défendu le président Abdoulaye WADE"Sinon, même si j’ai la majorité à l’Assemblée, les députés n’auraient pas accepté de voter 12 milliards de F CFA. C’est une construction de l’esprit, une ingénierie financière qui nous permet de construire cette statue. Rien n’est assez grand pour l’Afrique?!"

     

    Le Niger, le Tchad et la Centrafrique ne risquent pas de connaître ce genre de polémique. À Niamey, alors que le pays traverse une grave crise alimentaire, les autorités de transition ont préféré les gestes symboliques.

    Le président du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), le général SALOU DJIBO, a présidé, le 3 août, une "fête de l’arbre" dans le cadre des efforts de réhabilitation de la ceinture verte de la capitale.

    À N’Djamena, le président Idriss DEBY ITNO a reporté la célébration du cinquantenaire, le 11 août, au 11 janvier 2011. Justification?: la saison des pluies et la période du ramadan sont peu propices aux festivités commémoratives.


    À Bangui, le président BOZIZÉ a enfin décidé de coupler la fête du cinquantenaire, prévue le 13 août, avec la proclamation de la République centrafricaine, ancienne Oubangui-Chari, le 1er décembre 2010. Raison invoquée?: les économies budgétaires.


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  •                                                                  
    Benjamin MOUTSILA nous fait un brillant exposé sur "L'irrésistible ascension du pion de la françafrique " qui n'est autre que Sassou. Il démontre comment les puissances occidentales ont placé Sassou au sein d'un système conçu pour exploiter le pétrole sans encombre sur fond de guerres tribales, afin de divertir les bonnes volontés


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    Les malheurs du pétrole Congolais


    Rions un peu

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