• <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    La nécessité d'un Congo adulte dans une Afrique décomplexée<o:p></o:p>





    C’est un bond en arrière sans précèdent que notre pays a fait au cours des cinq dernières décennies, elle est passée de la lutte pour l'indépendance et la liberté au combat pour la survie et la réduction de la dette.

    Aux yeux de beaucoup d’observateurs, la pauvreté récurrente semble être une fatalité en Afrique et notre pays n’y échappe pas en dépit de nos énormes potentialités économiques .Nous traînons péniblement, comme un boulet, notre record de médiocrité qui nous classe parmi les pays les plus endettés du monde par tête d’habitant. Sous d’autres cieux, là où la vertu a encore un sens, on en aurait honte, au Congo où ce sentiment se noie tout bonnement dans les méandres abscons de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la Nouvelle Espérance" w:st="on">la Nouvelle Espérance</st1:PersonName>, on n’hésite pas à exhiber cette prime à la médiocrité, à tout va, surtout au moment de quémander quelques faveurs auprès des Institutions financières internationales.

    Sans faire une analyse comparée systématique, il sied de constater que l’Amérique latine et certains pays d’Asie nous donnent chaque jour une bonne leçon de souplesse d’adaptation aux contraintes et vicissitudes de la mondialisation. En dépit d’une augmentation exponentielle des recettes pétrolières du Congo, on est frappé par le contraste saisissant entre l’augmentation de la pauvreté de masse chez nous et l’amélioration sensible des indicateurs sociaux partout ailleurs.

    D’innombrables travaux ont essayé de mettre en évidence les pesanteurs culturelles et sociales qui contribuent au déclin du continent africain.

    Par notre culture, les populations adhèrent moins aux idées abstraites, idéologiques que proposent les partis politiques

    Parmi les causes de cette débâcle, on a souvent peu mis en exergue notre espèce d’incapacité à nous projeter en tant qu’entité ou espace culturel distinct des autres civilisations. L’incapacité à adapter nos cultures à la modernité empêche l’émergence d’institutions viables et pérennes.

    Par notre culture, les populations adhèrent moins aux idées abstraites, idéologiques que proposent les partis politiques, alors que le contrat social se construit autour d’un socle d’idées partagé et c’est ce qui fait la différence ou la ligne de démarcation entre les nations qui réussissent et celles gagnées par le retard économique et technologique et la misère de masse. Ainsi, des thèmes mobilisateurs comme « les valeurs positives du progrès » ou l’idée du rendez-vous avec l’histoire pour créer la prospérité pour ses enfants et entrer dans la compétition avec les autres civilisations, doivent être mis en avant.

    Un pays comme <st1:PersonName ProductID="la Côte-" w:st="on">la Côte-</st1:PersonName> d’Ivoire, véritable locomotive de l’Afrique de l’Ouest a été géré depuis l’indépendance pour le compte de l’Elysée, comme si c’était une fatalité de continuer à gérer cet héritage. Rien n’a été entrepris pour concevoir de cadrages susceptibles d’estomper l’entropie des institutions que nous avons eues en héritage. C’est pathétique…

    Alors qu’il devenait urgent d’attaquer la difficulté, on a préféré la gérer. De même, la gestion de l’Etat a été privilégiée à un gouvernement qui prend des réelles responsabilités.

    Une Afrique responsable, c’est celle qui doit se réapproprier les moyens d’échange et de réserve des valeurs délaissés entre les mains de ses partenaires extérieurs, afin de véritablement battre monnaie. Un vestige de la colonisation qu’est <st1:PersonName ProductID="la Zone Franc" w:st="on">la Zone Franc</st1:PersonName> par le biais duquel <st1:PersonName ProductID="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> exerce ses effets de domination monétaire sur les autres Etats membre, doit être démantelé sans attendre, et en concevoir un plus adéquat et exclusivement voué au développement des pays africains.

    Alors qu’il devenait urgent d’attaquer la difficulté, on a préféré la gérer

    La sagesse africaine nous interdit de dormir sur la natte d’un autre, on élimine ipso facto, le risque d’être à la merci des humeurs d’autrui. Nous avons encore en mémoire la dévaluation du FCFA le 11 janvier 1994, décidée et managée de façon unilatérale par <st1:PersonName ProductID="la France. Or" w:st="on">la France. Or</st1:PersonName>, la dévaluation d’une monnaie doit s'inscrire dans une stratégie large de développement économique et non pas être perçu comme le seul élément qui peut répondre aux difficultés économiques.

    Un fait est désormais établi par l’histoire et la pensée, Marx et Lénine la partagent. Hayek, Friedman et Kizner ne sont pas en reste : l’économie de marché et la propriété privée des moyens de production sont les meilleurs moyens d’enrichissement des pays et des individus à la fois.

    Il est par conséquent urgent d’adopter des politiques économiques capables de renforcer la liberté économique et la libre concurrence. A contrario, les marchés protecteurs de rentes et des entreprises monopolistiques, incapables de soutenir la concurrence, ne sont plus adaptés aux exigences de ce siècle nouveau.
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    Les chantres de <st1:PersonName ProductID="la Nouvelle Espérance" w:st="on">la Nouvelle Espérance</st1:PersonName> doivent comprendre qu’un développement ne serait possible au Congo, que lorsque les populations seront mises dans les conditions qui les rendraient aptes à s’enrichir. Il faut pour cela épargner et intégrer cette épargne dans le processus de production sous forme d’innovations et d’inventions par la technique et la technologie. Au lieu de se spécialiser dans la recherche de l’aide publique internationale ou de considérer sans honte que l’accession à l’initiative PPTE est un objectif à atteindre, il va falloir prendre des dispositions élémentaires pour stimuler l’épargne et mettre en place des mesures susceptibles de décourager la fuite des capitaux. Seule une démarche courageuse nous aidera à amorcer de perspectives de changement de tendance et mettre ainsi notre pays à l’abri des actes de prédations organisés avec la complicité des Institutions Financières Internationales. Des programmes de stabilisation et de relance économique qu’elles ont prônés jusque là n’ont fait qu’appauvrir nos pays.

    Notre salut passera donc nécessairement par la conception d’un système de gouvernement inspiré de nos us et coutumes, or le seul capable de redonner confiance au peuple tant abusé par des décennies de division et d’exclusion, de violence et de méfiance, d’ethnocide et d’ethnocratie, est celui qui garantirait la proximité entre le mandant et le mandataire, atténuerait le phénomène de domination et de l’exclusion ethnique que l’Etat unitaire actuel a insidieusement instaurée. Le Congo doit par ailleurs s’appuyer sur des leaders charismatiques (il y en a encore !) capables de promouvoir un contrat social basé sur l’amélioration des conditions de vie de la population, une émergence des capitaines d’industrie locaux, mais surtout une abolition de l’esprit de dépendance au plan individuel et collectif.

    Seule une démarche courageuse nous aidera à amorcer de perspectives de changement

    Intensifier et massifier le système de formation, redéfinir nos institutions et proposer des choix économiques osés. Toute action de grande envergure doit être un pari avec l’avenir. Les responsabilités d’un pays adulte, c’est à nous de les assumer et non se cacher derrière des faux-fuyants, comme cela s’est fait tout le temps.

    Au moment où la métaphore village planétaire devient plus que réelle, le Congo doit désormais, chaque jour chercher les voies et moyens qui assureraient sa survie sur cette redoutable planète. Plus qu’une survie, c’est de ses choix que dépendra sa place dans le concert des nations. Un mouvement culturel profond, indispensable à la réalisation d’une vraie renaissance congolaise, doit s’arrimer aux réalités politiques, économiques et non ressasser les idées mortes qui ont tant galvanisé nos grands frères de l’indépendance, telles colonialisme, impérialisme etc.

    Notre pays a besoin de ce rêve qui a toujours été au commencement de chaque civilisation. C’est cette sorte d’épopée qui permit à Homère de donner à <st1:PersonName ProductID="la Grèce" w:st="on">la Grèce</st1:PersonName> et aux Hellènes un rêve de grandeur. Virgile concrétisa le sien en confiant <st1:PersonName ProductID="la Rome" w:st="on">la Rome</st1:PersonName> impériale aux latins.

    Un Congo adulte dans une Afrique décomplexée, c’est celui qui reconnaît ses fautes, qui assume ses errements, qui domestique sa violence désordonnée et qui exorcise ses démons, ses hypocrisies, afin qu’elle devienne raisonnable pour construire la grande nation sur les fondations robustes de l’ethnie dont il faut élargir la notion.

    L’Afrique victorieuse d’elle-même sera redoutable aux prédateurs de tous bords, à l’inverse l’Afrique sans âme et pleurnicharde telle que nous la connaissons, sera toujours à la merci des politiciens véreux qui se prennent pour des libérateurs.

    Faute d’une âme intrinsèquement africaine, l'ancienne O.U.A. (Organisation pour l'Unité Africaine) et l'actuelle Union Africaine ne resteront pour longtemps, que des clubs de conversation fantoches, qui après avoir fait un pas en avant s’empresseront d’en faire deux en arrière, et pendant ce temps l’eau continue de couler sous les ponts. Dans la résignation, le Congo et l’Afrique verront encore passer, le train de ceux qui font l’Histoire.

    Djess dia Moungouansi        ......15 Août 2006<o:p></o:p>

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    Cet article a été publié sur les sites suivants :

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    http://www.mwinda.org/article/15aout1.html

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    Le Congo Brazzaville face à son destin <o:p></o:p>




    Construire une nation est un travail de longue haleine qui suppose un désir de vivre ensemble entre peuples d’origines diverses ayant entériné un projet commun. Ce projet doit être la rampe de lancement sur lequel tout se repose. Cependant, depuis un certain nombre d’années, inexorablement, notre pays s’abîme dans une grave crise économique, sociale et politique, et apparaît à cet effet comme « l’exception négative » là où les autres, dans les mêmes circonstances auraient pu tirer leur épingle du jeu. L’arme du crime a été longtemps identifiée : la faute humaine (le gangstérisme politique, la concussion, les détournements et l’impunité).

    Pendant que le Congo broie du noir, beaucoup de pays africains essaient de sortir de l’ornière en entamant une recomposition profonde bien qu’inachevée de leur société, redonnant ainsi espoir aux populations. Les dirigeants d’un pays qui veulent réussir trouvent les moyens, ceux du Congo se cachent derrière les excuses.

    Une autre dynamique doit être inventée, ce qui appelle une autre approche permettant d’apporter en amont des réponses précises et concrètes à certains problèmes tout en opérant une rupture avec le passé dans bien des domaines. Des changements pourraient être saisis à travers le dynamisme des activités informelles, le refus des pratiques immobilistes que nous propose « <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="La Nouvelle Espérance" w:st="on">La Nouvelle Espérance</st1:PersonName> » et surtout à travers la redynamisation des projets viables pour notre pays.

    Au sortir de <st1:PersonName ProductID="la CNS" w:st="on">la CNS</st1:PersonName>, nous avons tous cru que le pont était fait entre le passé auquel on associait la gabegie, les assassinats, le monopartisme et le futur qui suscitait l’espérance puisque notre destin, pensait-on, était désormais entre les mains « des élus » qui auraient à tout moment une espèce d’épée de Damoclès représentée par l’éventuelle sanction des mandants que nous étions. Nous avons par paresse et par manque de rigueur, occulté un élément indispensable dans tout changement : le capital humain et on s’est naïvement attaché au seul côté institutionnel.

    Disons-le sans circonlocutions : bien que urgent mais surtout indispensable, le départ de Sassou du pouvoir ne sera pas la panacée, car il faudra penser à reconstruire ce pays. La tâche ne sera pas une sinécure. Mais avec qui pourrait-on le faire alors que la jeunesse, principal moteur d’une nation, a été longtemps déscolarisée, démotivée, mais surtout pervertie à dessein ?

    L’urgence sera de ce côté-là, car ceux qui ont été en contact avec les armes, et qui ont désormais d’autres centres d’intérêts, ne seront pas ramenés à la « vraie » réalité par la force du Saint esprit. Les campagnes de thérapie de groupe, maladroitement et indirectement organisées par « les églises de réveil », qui ont à l’heure actuel pignon sur rue au Congo, doivent être formalisées dans un programme lisible, avec des professionnels de la psychothérapie, de la psychanalyse, de la psychiatrie etc. Ne rigolez pas, c’est sérieux, car ces jeunes qui ont gratuitement tué, violé pour certains, et qui ont été violés, perdu des parents et l’espoir pour d’autres, doivent être soignés si l’on veut qu’ils soient utiles à la nation. Sans çà, nous n’aurons que des robots qui ignorent superbement les règles de la vie en société et continueront inconsciemment leur travail de sape. La dictature a besoin de tels alibis pour justifier son incapacité à améliorer les conditions de vie des populations en axant tout son programme sur la sécurité obsessionnelle.

    Pour tordre le cou à cette morosité ambiante, une massification de l’éducation est urgente, car la contribution du capital humain à l’élaboration de la richesse des nations est reconnue universellement, même si certains de ses effets n’apparaîtront qu’à long terme. Ainsi, les investissements en ressources humaines favorisent l’acquisition de certaines compétences et l’accès à l’instruction d’une masse importante de la population. Après la destruction par les guerres civiles successives du secteur de la formation académique et technique, structures nécessaires pour la construction ou l’amélioration du capital humain, une réorganisation s’impose. Avec la détérioration des systèmes de formation, c’est tout un système de valeurs qui s’écroule. La vision erronée consiste de ne plus percevoir l’école comme le vecteur principal de connaissances ou le lieu de promotion sociale par toute une génération.

    Il est illusoire de s’attendre à hypothétique augmentation de la productivité individuelle sans une acquisition des connaissances élémentaires, d’autant que celles-ci rendent apte l’individu à exploiter et à utiliser l’information, à s’adapter aux nouvelles technologies et méthodes de production. Ainsi, des études dans la province de HUNAN en CHINE, ont montré que les paysans relativement instruits étaient plus susceptibles d’adopter des variétés hybrides à rendement élevé. Dans le même ordre d’idées, et à grande échelle, un pays doté d’un niveau général d’instruction satisfaisant voit la probabilité d’accès à la formation de sa population active, après études, augmenter. C’est ainsi qu’au PEROU, selon le même rapport de <st1:PersonName ProductID="la Banque Mondiale" w:st="on">la Banque Mondiale</st1:PersonName>, la population active masculine, ayant fait des études secondaires, augmente de 25% (1) leurs chances de recevoir une formation d’employeurs.

    On ne le dira jamais assez : la rente pétrolière aurait dû desserrer les contraintes financières imposées par les institutions financières internationales. Contre toute attente, la presse internationale nous révèle comment Monsieur NGokana, à travers les sociétés écrans, détourne sans scrupule des millions de dollars au nez et à la barbe des congolais plongés dans une indigence sans précédent. Ces comportements hostiles à l’orthodoxie financière la plus élémentaire, limitent les effets d’entraînements qu’aurait pu produire notre rente. Les importations de biens d’équipements et des biens de consommation, le rapatriement des profits et des salaires des ingénieurs français de Total et enfin la fuite des capitaux, plombent considérablement tous les espoirs.
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    Le Congo est quasi exportateur d’un seul produit : le pétrole. Notre économie est donc vouée aux fluctuations de cette rente. Par ailleurs, elle se heurte à d’importants goulets d’étranglements, tels le poids du tribalisme dans l’attribution des emplois, les critères politiques de localisation des unités de production (Exemple l’usine d’eau d’Okiessi à Oyo), la lourdeur de l’appareil administratif, la faible rentabilité des grands projets( aéroport militaire d’Ollombo), l’insuffisance des équipements électriques, des télécommunications et des voies de communication secondaires. Les quelques unités productives héritées de la période Massambat Débat sont en fin de vie et ne sont plus en mesure de créer la dynamique autonome du système productif ; celui-ci, fortement dépendant de l’extérieur, est caractérisé par des dysfonctionnements techniques, financiers et gestionnaires. Figurez-vous, on n’a jamais pu construire une seule autoroute sur toute l’étendue du territoire national, alors que des pays comme <st1:PersonName ProductID="la Côte-d" w:st="on">la Côte-d</st1:PersonName>’Ivoire ou le Cameroun, des pays à revenus intermédiaires comme le nôtre, en sont dotés.

    Affronter notre destin lié à la production pétrolière, c’est réduire considérablement les nombreux symptômes dus au syndrome pétrolier qui tire notre économie vers le bas. Faute de diversifier nos exportations, nous connaissons une spécialisation appauvrissante. Ce qui apparaît comme une diversification, profite beaucoup plus au secteur des biens non échangeables qu’aux biens échangeables. Ce sont pourtant les derniers qui génèrent de la valeur ajoutée.

    Nous sommes, à n’en point douter à la croisée des chemins, là où on doit éviter que notre destin méandre, en lui imposant la rectitude et affronter cette réalité qui nous nargue avec violence. Pour cette raison, la résignation ne doit pas être notre allié. Une nation ne peut être construite que par des patriotes, prêts à faire des sacrifices, chacun à son niveau, et non par des fossoyeurs comme ceux qui sont actuellement aux commandes de notre pays. Ceux là qui ont malheureusement à la place d'un coeur qui bat, sensible, capable de compassion, une authentique pierre. Ils n’ont pas non plus des yeux d'humains capables de verser des larmes ni de voir la misère effroyable qu’ils répandent délibérément pour transformer les congolais en esclaves, mais ils ont des yeux de Condor qui fixent le soleil sans ciller.

    Quand on voit des moments de doute que connaissent même certaines grandes démocraties, on est persuadé d’une chose : toute œuvre humaine est imparfaite et la construction d’une nation ne finit jamais, tel Sisyphe, condamné à faire rouler sur la pente d’une montagne un rocher retombant toujours avant d’avoir atteint le sommet. Le Congo a les ressources nécessaires pour relever les grands défis, pour peu qu’elles soient rationnellement mises au service du développement et du progrès social.

    (1) Banque Mondiale « Le monde du travail dans une économie sans frontière » Rapport 1995 p.41

    Djess dia Moungouansi<o:p></o:p>

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    Cet article a été publié sur  http://www.mwinda.org/article/djess5.html

     

                                                http://www.iciafrik.salifa.com/article1562.html<o:p></o:p>


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  • La réduction de la pauvreté au Congo : un défi occulté par les chantres de la " Nouvelle Espérance " <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>


    Il y a de quoi être pantois face à l’état d’expectative dans lequel se trouvent les chantres de la " Nouvelle Espérance " devant les défis du 3ème millénaire parmi lequel figure en bonne place, la réduction de la pauvreté.

    En dépit d’une explosion inespérée des recettes pétrolières ces cinq dernières années, une pauvreté tenace, agressive et, presque structurelle s’est obstinément installée sur toute l’étendue du territoire national au point que 75 % de la population congolaise vit désormais dans une extrême pauvreté.

    Le Congo aligne sans effort des taux de croissance du PIB que nous envient les économies industrialisées. Ces taux de croissance anormalement élevés, génèrent une certaine atonie, tant les Congolais se bercent dans l’illusion statistique. Les dirigeants congolais se sont toujours leurrés par des taux de croissance du PIB de 5, 6 voire 8%, mais ils ont naïvement ignoré la chose essentielle : ces taux de croissance résultent davantage de la valorisation de la rente pétrolière que d’une dynamique de l’appareil productif.

    En réalité, la richesse générée par 10% de taux de croissance au Mozambique n’est plus entraînée que par 0.08% de croissance en Corée du Sud et 0.008% au Japon. C’est pourquoi, il convient de toujours tempérer l’euphorie née d’une progression annuelle du produit intérieur brut.

    Les effets positifs induits par la croissance d’un PIB sur l’économie d’un pays, dépendent non seulement de sa structure, mais également des relais sur le terrain. Notre pays qui a sombré dans les facilités d’une économie de rente, avec 90% des recettes d’exportation et 75% des recettes fiscales provenant des hydrocarbures, a du mal à tirer son épingle du jeu. Et pour longtemps, le défi le plus redoutable que la communauté bancaire et les pouvoirs publics congolais devront relever reste indubitablement, la réduction de la pauvreté.

    Que peuvent le système bancaire et l’ingéniosité légendaire congolaise, là où programmes d’ajustements structurels, dévaluation, et autres reformes macro-économiques introduites et la flexibilité qu’elles entraînent, ont certainement permis au Congo de renouer avec la croissance mystificatrice, sans véritablement faire reculer la pauvreté ?

    Disons-le avec force : il est illusoire de s’attendre à brève échéance au développement d’un pays en plongeant délibérément sa population dans une pauvreté absolue. Des dynamiques endogènes, indispensables pour un maintien durable de la croissance, doivent être recherchées à l’intérieur du pays. A l’instar de beaucoup de pays asiatiques, des actions visant à développer le marché domestique doivent être menées en concomitance avec l’augmentation de l’investissement et de la productivité. Un pays comme <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName ProductID="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> compte énormément sur son marché domestique qui absorbe 75% de sa production.

    Dans la perspective d’une dynamisation de son marché domestique, la banque congolaise doit en finir avec l’exclusion financière. Du fait de la fonction centrale qui lui est impartie, le système bancaire a une responsabilité qui ne devrait pas se limiter à la création de valeurs pour ses actionnaires. Il doit participer en première ligne au développement de l’économie et au progrès de la société. La plupart des Congolais sont purement et simplement exclus du système bancaire, car, ne disposant pas d’un compte en banque, de moyens de paiement ni d’accès au crédit.

    Cette exclusion s’est accentuée depuis l’assainissement du paysage bancaire en Afrique francophone en 1991. Depuis lors, les objectifs de rentabilité sont au centre des préoccupations des banques, elles accordent une forte préférence pour le financement du cycle d’exploitation de l’entreprise, en rechignant à financer le haut du bilan.

    La nouvelle orientation des banques les contraint à octroyer plus de crédits à court terme pour les activités de commerce et de services au détriment du financement des petites et moyennes entreprises qui sont tout bonnement évincées.

    En excluant ainsi beaucoup de Congolais de la sphère marchande, on stérilise ce faisant, un potentiel considérable d’initiatives, de production et de consommation.

    Pour pallier à un tel état de fait, aux Etats-Unis par exemple, le Community Reinvestment Act a conduit les banques commerciales à se réimplanter avec des résultats positifs, dans des régions ou des quartiers en difficulté.

    Au Canada, les Caisses Desjardins ont commercialisé avec succès une offre de produits adaptée à une clientèle très modeste, délaissée par de grands réseaux bancaires. Cette démarche offre les avantages suivants : outre la suppression d’un système financier à deux vitesses, il renforce la cohésion sociale. Tous les acteurs sont placés sur un pied d’égalité – pas de distorsion de concurrence – et peuvent tirer parti d’un élargissement de clientèles solvables.

    Par ailleurs, une kyrielle de mesures, associant des réseaux bancaires, les acteurs publics nationaux et locaux, les responsables associatifs doivent être entreprises afin d’assouplir le système bancaire. A terme, ce système jouerait sa fonction essentielle d’allocation du capital aux besoins de la société, tout en redynamisant le marché domestique. Ces mesures doivent être menées sur les bases suivantes :

    • encourager la mise ne place d’un certain nombre de réseaux d’appui aux nouveaux entrepreneurs (exemple : Association des jeunes artisans, Associations des réparateurs de vélo etc..);

    • mise ne place d’un service bancaire accessible à tous à un coût très modique. On pourrait par exemple installer un fonds national de solidarité, géré par la profession bancaire et alimenté par exemple par une taxe insignifiante sur chaque transaction par chèque ou par carte bancaire. Ce qui permettrait d’en mutualiser en partie le coût et le risque;

    • extension des systèmes de garantie publics ou mutualistes, ce qui permettrait de sécuriser les prêteurs et les investisseurs;

    • au niveau des régions et des agglomérations par exemple, en contre partie d’une aide publique (gratuité de loyer ou exonération de taxe professionnelle), on peut opter pour des engagements contractuels négociés, afin de d’ouvrir des guichets bancaires et/ou de prêts à des activités économiques dans les territoires en difficulté...

    • une meilleure association public- privé permettrait de traiter efficacement les difficultés des personnes ou d’entreprises en situation fragile.

    En appliquant ces principes simples au sein de nos deux banques centrales africaines de <st1:PersonName ProductID="la Zone Franc" w:st="on">la Zone Franc</st1:PersonName> (BEAC et UEMOA) par exemple, on arrivera au niveau du Congo à l’émergence d’un véritable « citoyen- consommateur congolais ».

    Si tous les acteurs privés, mutualistes ou publics assuraient et reconnaissaient cet engagement sociétal, cela redonnerait incontestablement à l’industrie bancaire congolaise toute sa légitimité et sa noblesse aux yeux de tous les congolais.

    En dehors de l’action bancaire, un certain nombre d’actions doivent être entreprises pour injecter la masse monétaire et augmenter la demande intérieure :

    • Développer les établissements de capital-risque qui apportent aux entreprises des compléments nécessaires de fonds;

    • Au Sénégal par exemple, <st1:PersonName ProductID="la CBAO" w:st="on">la CBAO</st1:PersonName> a acquis depuis 1994, une société de capital-risque et une société de crédit-bail, ce qui a facilité l’accès des PME au crédit bancaire.

    Cependant, la principale innovation qui procède manifestement d’une grande ingéniosité est le micro- crédit : c’est un véritable projet d’activités générateurs de revenus. Une bonne leçon nous a été donnée par le prix Nobel de la paix, le Bangladais Muhammad Yunus qui en fondant <st1:PersonName ProductID="la Grameen" w:st="on">la Grameen</st1:PersonName> bank « la banque des pauvres » est en train de repousser chaque jour les limites de la pauvreté au Bengladesh qui est parmi les pays les plus pauvres de la planète.

    Une fibre patriotique par exemple suffirait à Dénis Ngokana, spécialiste de son Etat dans la création des sociétés écrans spécialisées dans les détournements des recettes pétrolières, de mettre en place des structures vouées à la redistribution du pouvoir d’achat à un grand nombre d’investisseurs potentiels. Non, le sieur Ngokana est préoccupé par la « privatisation » des centaines de millions de dollars de revenus pétroliers.

    Pourtant, les ASF (Associations de Services Financiers) qui ne sont qu’une version modernisée des tontines gérées et financées par les paysans eux-mêmes, ont la particularité d’être moins touchées par l’insolvabilité. Partout où elles ont été mises en place, les taux de recouvrement ont atteint les 98% avec une marge bénéficiaire de 20%.

    La généralisation de ces formes de financements permettrait non seulement de soustraire une frange importante de la population de l’assistanat pur, mais aussi les transformerait automatiquement en consommateurs à part entière. L’on sait par ailleurs qu’au Congo, les femmes sont souvent exclues de la possibilité d’accéder au crédit, ce système donne la chance à tout le monde.

    En définitive, en étendant ce formidable instrument de réduction de pauvreté dans les zones urbaines, on a toutes les chances de transformer raisonnablement ce cercle vicieux de la pauvreté dans lequel la " Nouvelle Espérance " entraîne notre pays, en un cercle vertueux de la solidarité, du progrès, seul gage pour la construction d’une société plus juste. Encore faudrait-il que Sassou et son clan de prédateurs, qui ont à leur disposition les leviers économiques essentiels de notre pays le veuillent.

    Djess dia Moungouansi <o:p></o:p>

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    Cet article a déjà été publié sur les sites suivants :

    http://www.mwinda.org/article/djess3.html

    http://www.congo-internet.com/dossiers/dossiers.php?val=171_le+deacutefi+pauvreteacute+occulteacute+par+chantres+nouvelle+espeacuterance

    http://congoechos.canalblog.com/archives/2007/01/10/3652692.html

    http://www.congoplus.info/tout_larticle.php?id_article=2101

     


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