• Le boycott des futures élections : la pire des solutions




    Les analystes politiques congolais rivalisent de mâles propos sur la conduite à tenir lors des élections législatives et présidentielles de 2007 et 2009. Dans la frénésie du doute ambiant, d’aucuns mettent en avant les paradoxes et incongruités du boycott.

    Le boycott d’une élection est une démarche libre, réfléchie, volontaire et même idéologique qui vise à imposer des rapports de force différents au pouvoir, qui peut être amené à concéder à l’opposition, un véritable droit de regard sur le déroulement des élections (recensement, découpage électoral, égalité d’accès aux médias, etc.)

    En démocratie, la simple menace d’un boycott peut déjà garantir certains résultats, car la pression sur l’opinion augmente les effets psychologiques de cet acte. Surtout si les médias jouent leur rôle dans l’amplification de sa portée. Un boycott est motivé par des insatisfactions et les mandataires y sont donc sensibles, car un éventuel renouvellement de leur mandat est tributaire de la satisfaction de certaines revendications.

    Reposant essentiellement sur la communication, le boycott y tire sa force, mais elle peut être également annihilée par les effets pervers. En règle générale, cette forme de revendication est toujours utilisée comme une arme de dernier recours ou d’intimidation. Une importante page de l’Histoire, fut écrite de l’autre côté de l’Atlantique, par le Pasteur Martin Luther King qui, dans une démarche tant iconoclaste que mémorable, appela au boycott des bus de Montgomery en 1955 pour obtenir la fin de la discrimination raciale. Cet acte n’a pas mis un terme à la fin de la discrimination raciale, mais le peuple américain prit de plus en plus conscience de ce phénomène : s’ensuivirent des lois révolutionnaires sur la discrimination positive par exemple.

    Toutefois, les différents succès du boycott à travers le monde doivent être nuancés, surtout quand ils servent de références dans l’appréciation de la situation congolaise, rendue complexe par l’enchevêtrement des intérêts pétrolo-maçonniques et ceux des mafias équatoriales.

    Quels sont les enjeux alors ? Boycotter les futures élections congolaises parce qu’elles seraient perdues d’avance par l’opposition, les dés seraient pipés. Quel aveu d’impuissance pour un peuple qui entend retrouver sa place de choix dans le concert des nations !

    A mon humble avis, l’opposition congolaise n’a aucun intérêt à opter pour la politique de la chaise vide synonyme de résignation et un acte qui fait figure de riche. Cette attitude, comme je venais de l’indiquer tantôt ne porte ses fruits que dans une vraie démocratie, avec institutions efficaces et alternance politique inévitable.

    Je vais vous dire pourquoi le boycott, bouée d’air inespérée par les officines de Mpila, serait la plus mauvaise des solutions pour le peuple congolais. 

    Sassou est actuellement Président de l’Union Africaine, faute de candidats, il a des chances d’être réélu, c’est un poste budgétivore qui n’intéresse pas grand monde, mais stratégique pour le lobbying et le prestige. Il est devenu un élément important dans le dispositif Françafrique, il a donc le soutien de Chirac et demain celui de Sarkozy ou de Royal. Ne vous leurrez pas : pour la France, seule l’intensité de l’allégeance des françafricains compte, un hypothétique attachement aux valeurs démocratiques, est légué au second plan. Le natif d’Edou est désormais multi milliardaire, sa fille est l’épouse du Doyen de la Françafrique, et comme il s’en glorifie toujours, il garantit les intérêts français au détriment des intérêts congolais.

    Dans l’hypothèse où la tactique de la chaise vide représentait le seul projet d’alternance pour l’opposition, il serait illusoire de s’attendre à une unanimité, car, en dehors des quelques rares députés qui sont à l’abri du besoin, l’opposition dans son ensemble a été affamée à dessein. Sassou trouvera donc aisément quelques faire valoir censés représenter l’Opposition, qu’il saura bâillonner par la concussion et par la corruption. Et comme Milongo en 2002, ils se retireront sans honte de la course, pour laisser le boulevard à leur maître. Un hold-up réussi derechef !

    L’opposition criera à qui voudra l’entendre que les élections auraient été truquées, qu’une fois de plus sa victoire lui a été volée. La communauté internationale, représentée par qui on sait, entérinera comme toujours les résultats de ces élections, et il ne nous restera plus que les yeux pour pleurer. Pour ceux qui nous avaient tympanisés sur les vertus du boycott, il faudra s’attendre à deux réactions : pendant que certains députés légitimeront un pouvoir illégal en participant aux séances à l’assemblée, bien que dans l’impossibilité de s’exprimer librement, d’autres rejoindront sans états d’âmes, l’oyocratie pour continuer l’œuvre de destruction du pays. Pendant ce temps, le peuple congolais rempilera encore pour 7 ans de misère et de promotion de médiocrité.

    Devant la question « Quelle est la solution pour le peuple congolais ? ». Je suis tenté de recourir à Démosthène : « Il y a des gens, disait-il, qui croient confondre celui qui monte à la tribune en lui demandant : que faut-il donc faire ? A ceux-là, je donnerai la réponse selon moi la plus équitable et la plus vraie : ne pas faire ce que vous faites actuellement ».

    Un peuple incapable de relever les grands défis est condamné à l’esclavage, et subira de façon permanente, une grande l’humiliation infligée par des dirigeants véreux. En dehors de ses droits élémentaires de vivre, de se soigner, de se nourrir, confisqués par un groupe d’individus sans scrupules, il sera dans l’obligation d’accepter que les mécanismes de la démocratie soient pervertis et manipulés pour servir en toute impunité comme paravent grossier à un État policier. Le peuple doit donc tout mettre en œuvre pour tordre le cou à la fatalité que Sassou veut imposer afin d’organiser les conditions d’une véritable alternance politique.

    La chute du mur de Berlin en 1989, la Conférence de la Baule en 1990 et quelques effervescences internes menées tambour battant par l’ex-tonitruant Bokamba Yangouma et l’ex-agitateur Kolelas, avaient contraint Sassou à lâcher du lest en acceptant la tenue de la Conférence Nationale Souveraine. Une certitude : ce n’était ni un attachement soudain aux valeurs démocratiques, ni un hypothétique amour pour son pays qui auraient poussé Sassou à ce compromis. La contrainte, la pression, le fait accompli, la peur d’être lâché par ses mentors, sont les principaux axes à explorer pour faire triompher le droit sur la force.

     

    « L’homme des masses » est en train de faire le deuil d’une refondation du PCT par le biais duquel il espérait entériner son OPA sur l’UPADS et le MCDDI, et se « taper » un électorat inespéré, pour enfin porter les habits neufs d’un vrai démocrate. Par ailleurs, son incapacité à donner du bonheur à son peuple ne fait plus de doute. Bref, il a lamentablement échoué sur tous les plans. Il ne lui reste plus qu’à s’agripper comme un « muntudia » à ce pouvoir. Il ne donnera jamais au peuple congolais l’arme avec laquelle on va se débarrasser de lui. Cette arme, c’est au peuple congolais de l’inventer. Dussions-nous rappeler que toutes les fois qu’il en a eu l’occasion, il a toujours pris un malin plaisir à massacrer son propre peuple pour le pouvoir ?

    Je propose d’inventer une alternative au boycott :

    • Quel que soit le prix à payer, le peuple congolais doit prendre ses responsabilités devant l’histoire, et contraindre Sassou à mettre en place une Commission électorale Nationale Indépendante. Ce qui suppose une implication de l’opposition dans la confection des listes électorales, dans la surveillance du recensement pré électoral, et à peser de tout son poids dans le redécoupage électoral et non se contenter des tripatouillages iboviens.

    • Nul ne peut résister à la fureur d’une rue déchaînée, résolument décidée à reprendre ses droits, pour peu que cette action salutaire soit canalisée par des patriotes, ne mettant pas en avant leurs intérêts bassement égoïstes.

    • Toutes les forces vives du pays, sans exclusive, doivent s’unir pour conduire et préparer une alternance politique. L’économie congolaise est déjà dans un état apocalyptique, le pouvoir autiste ne s’en émeut pas. Ainsi, les opérations de type « ville morte » n’ont aucun effet sur eux. Il faut taper là où çà fait mal. Par des actions de grande envergure, montrer à cette barbarie, combien de fois le peuple en avait marre et voudrait remettre son mandat confisqué illégalement, à d’autres personnes dignes de confiance.

    • Un rejet de la passivité et du fatalisme pour s’opposer à cet énième viol des droits et libertés des congolais. L’opposition doit exiger la création des radios libres, ce que Sassou chef de l’opposition en 1996 avait obtenu sans peine. Créer un lobby puissant animé par la diaspora, qui fera pression sur les mentors de Sassou à l’étranger, en appuyant notamment l’action de Makosso et Mounzeo. Le peuple congolais, qui a relevé tant de défis dans le passé a aussi droit au bonheur et au respect.

    • Que ceux qui n’ont pas les moyens de venir se faire soigner à la Pitié-Salpetrière (Hôpital parisien), aillent déposer leurs ordonnances devant le Palais de Mpila.

    Le credo françafricain consiste à nous imposer leur pantin qui a brillé par sa capacité à distribuer la misère massive. Or, tout peuple aspire à vivre en paix, en choisissant librement ses dirigeants par des élections libres et transparentes, gage d’une bonne gestion des richesses nationales. En toute hypothèse, ces élections constitueront un tournant décisif qui décidera de la pérennité de la dictature actuelle ou du retour de la démocratie dans notre pays. L’apport du peuple congolais, par l’entremise d’une partie de son élite patriotique, est plus que jamais appelé à être décisif.

    Djess dia Mougouansi

    Cet article a été publié sur les sites suivants:

    Le Moustique

    http://www.congo-internet.com/xnews/index.php?val=121_le+boycott+des+futures+eacutelections+pire+des+solutions

    Mwindapress

     http://www.mwinda.org/article/djess2.html <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

     Congoplus
     
     
     

    2 commentaires


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    Comment conjurer la manipulation ethno régionale ? <o:p></o:p>


    Les échéances électorales futures constitueront un enjeu autant symbolique que décisif. Aussi, l'éventualité d'une mise en place d'une Commission Électorale Nationale Indépendante, ne sera pas la panacée, les inquiétudes resteront totales, car rien ne mettra le peuple Congolais à l'abri des manipulations ethno-régionales.

    Pour conjurer la catastrophe et aider à préparer notre pays à affronter la nouvelle donne internationale de plus en plus complexe, toute réflexion devrait s'interdire de distribuer l'aménité ni de séduire inutilement, elle doit armer. Comprendre pour s'armer contre les basses stratégies de ceux qui tirent doctement les ficelles dans le clair-obscur, exige un éclaircissement de l'approche conflictuelle des ethnies.

    Disons-le d'emblée : la polysémie autour du concept d'ethnie n'en fait pas un impedimenta. Au contraire, la diversité ethnique reste un socle autour duquel devrait se bâtir toute stratégie de développement. Je me garde ici de m'étaler sur ce changement de paradigme induit par la mondialisation, qui explique cet attrait constant que le monde des États Nations a de plus en plus envers les fédérations, qui paraissent répondre le mieux sur le plan politique, aux besoins inhérents à la diversité dans toute sa complexité.

    Par conséquent, à défaut d'un système de gouvernement de cette nature, susceptible de dissuader toute velléité manipulatrice des leaders véreux, il est urgent d'appréhender la volonté humaine qui s'ingénue chaque jour à transformer le domaine ethnique comme un lieu de chaos, de l'anarchie et de l'explosion de toutes les forces anti-culturelles. Depuis l'indépendance, à des degrés divers, les grands acteurs politiques congolais se sont livrés à cette instrumentalisation ethnique dans le but de s'approprier l'État pour ainsi extraire les avantages liés à sa confiscation exclusive. Avec l'avènement du multipartisme, les leaders politiques se sont repliés sur leur base ethnique en leur faisant miroiter l'imminence du contrôle ou de la perte de l'État.

    Les électeurs du Pool ont ainsi été abusés par Kolelas (Le Moïse du Pool) qui lors de la campagne pour des législatives anticipées en 1993, s'inspira d'une théorie sophiste, selon laquelle ils appartiendraient au " peuple élu " du Congo, et par conséquent le pouvoir leur revenait de plein droit. Il devenait donc aisé de galvaniser ces populations en leur faisant miroiter la conquête du pouvoir perdu depuis Massambat-Débat. Un peu de vulgarisation de l'information aurait suffi pour contrecarrer ses visées manipulatrices, qui n'avaient comme seul but, que la prise en otage de sa base ethno régionale pour la dresser contre d'autres concitoyens, pour la simple raison qu'ils étaient originaires d'une région différente. Son désir de revanche et ses combats politiques perdus par le passé étaient portés à bout de bras par sa base ethno- régionale, à qui il agitait le risque du martyre ethnique et attirer ainsi leur solidarité dans son combat politique.

    Alors que les dépouilles des victimes jalonnées par Sassou pour accéder au trône, étaient encore fumantes, contre toute attente, M'Béri Martin, ex-numéro deux du régime Lissouba, rejoint Sassou. Ce signal fort, a permis à Sassou de légitimer son coup d'Etat et de poursuivre son oeuvre macabre dont nous n'avons pas encore fini de payer la lourde facture. Pour avoir le soutien de certaines âmes fragiles de sa région, son leitmotiv était de servir de bouclier psychologique contre les éventuelles fureurs destructrices de Sassou, quand il voudra punir ceux qui avaient osé le priver de " son " pouvoir pendant plus de 5 ans. Sans scrupules, Sassou foula aux pieds cet accord tacite et fit dévaster avec maestria ces régions, par ses sbires angolais et hutus rwandais, sans que l'allégeance de M'Béri envers cette dictature ne serve à quelque chose. Le but inavoué de son ralliement était donc d'acquérir une parcelle de pouvoir politique permettant l'accumulation des richesses grâce à la prédation organisée au sommet de l'Etat. Il ne se fit pas prier.


    Le régime lissoubien fut caractérisé par la prise en otage de tout un pays en s'appuyant sur les ressources ethno-régionale. En dehors de l'inopportunité de sa théorie de " tribu-classe " aux fondements hasardeux, une autre stratégie plus dévastatrice et plus insidieuse avait les faveurs de ce régime. Le saviez-vous ? Le manque d'enthousiasme des leaders dans l'amélioration des conditions de vie des populations n'était pas fortuit, il obéissait à une stratégie de paupérisation de la base électorale pour l'avoir à sa merci pour des combats futurs.

    Pour cette raison, les travaux de la route stratégique Bouansa- Mouyondzi-Moukoukoulou, abandonnée sous Sassou I, n'ont jamais avancé d'un iota, alors que ce pouvoir avait entre ses mains tous les leviers économiques du pays. La subtilité réside en ce qu'il n'était pas dans l'intérêt de ces leaders d'éradiquer la pauvreté de leur base électorale. L'insignifiance de transfert des richesses des leaders vers les populations, ou encore cette manque de volonté à améliorer les conditions de vie des populations est délibérée. En effet, la vassalité puis l'allégeance des populations à l'égard des leaders ont été aisément obtenues en accentuant leur paupérisation. En clochardisant délibérément les jeunes, l'enrôlement du grand nombre d'entre eux dans les milices du pouvoir, conçues pour la réalisations de leurs desseins bassement matériels , s'est fait sans peine. Les populations sont ainsi victimes d'une violence insidieuse dont ils sont dans l'impossibilité de s'affranchir, car l'asymétrie de l'information qu'ils reçoivent des leaders augmente leur obscurantisme.

    Quant à Sassou, en revenant au pouvoir dans les conditions que l'on sait, il s'était très tôt inventé des alliés fidèles : la violence et la terreur. Il va les entretenir, les distiller à dose homéopathique au moindre soubresaut. Dès sa prise pouvoir en Octobre 1997, il annonce sans ambages à tous ses supporters venus nombreux le soutenir à un de ses meetings de victoire, qu'ils étaient revenus aux affaires, ce qui supposait une jouissance insouciante et inespérée des avantages conférés aux serviteurs de l'Etat. Le retour de l'ordre Kaki, avec lui le prestige et l'accumulation de richesses inespérées sur fond d'une mise à jour du " Yaka Noki noki " qui avait fait ses preuves autrefois dans l'accentuation de la dysharmonie sociale. Son discours devint plus accrocheur et surtout exclusivement dirigé vers sa base ethno régionale quand il exigea d'elle un soutien inconditionnel pour la consolidation et la pérennité de son pouvoir, car disait-il, " les ennemis de son pouvoir sont prêts à conquérir le plus enclavé des villages de la partie septentrionale du pays, le même jour de sa défaite pour y semer mort et désolation ". Dit autrement : " on boukoute ensemble, on meurt ensemble ! "

    L'euphorie de cette victoire militaire sur ses adversaires de 1997, conjuguée à la force de persuasion du marchand de la peur, avait fini de convaincre les plus réticents de ses partisans qui croyaient encore aux vertus démocratiques. Désormais, chaque chute entraînerait la leur également. En liant son destin ombrageux au leur, le piège se referme sur tout le monde. On se sent complice d'une barbarie.

    Le sort réservé aux dictateurs déchus est connu de tous, même des moins avertis, et la peur de tomber avec lui, achève d'altérer leur discernement. Quelques réalisations tape-à-l'œil, comme la construction de l'aéroport militaire d'Ollombo, sans réels effets d'entraînement sur l'amélioration des conditions de vie des populations, renforce la fascination des populations à l'égard de Sassou.

    Si la manipulation est incontestablement ethnique, on ne peut aucunement la confondre avec une volonté ethnique de domination. La vitalité du marché d'allégeances reste soutenue par les deux faces du miroir aux alouettes qui sont : l'espérance du contrôle de l'Etat et la crainte de la perte des avantages liés à l'accaparement de celui-ci. Les faits nous livrent une toute autre réalité. Sous Lissouba, seuls ceux qui gravitaient autour de " la bande des quatre " avaient réussi à rentabiliser leur allégeance. Partout ailleurs, la désillusion fut massive.

    La base ethno régionale de Sassou végète dans la misère totale, alors que les Nguesso, devenus fous par les recettes pétrolières exorbitantes, s'inventent des destins susceptibles de faire rougir les Duvalier. Dans l'histoire d'Afrique, peu de dictatures ont brillé par tant de mépris à l'égard de leur peuple.

    Le peuple congolais a suffisamment de preuves pour comprendre une fois pour toutes que la devise de ces leaders véreux a toujours été : " Tout pour eux, rien pour le peuple ".

    Djess dia Moungouansi

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    Cet article a été publié sur les sites suivants :

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    http://www.mwinda.org/article/djess1.html

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    http://www.africatime.com/Congo/nouvelle.asp?no_nouvelle=293050&no_categorie=

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    http://www.congoplus.info/version_imprimable.php?id_article=1587<o:p></o:p>

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  • La pauvreté : un défi occulté Cliquez ici pour imprimer cette page

     

    La réduction de la pauvreté au Congo : un défi occulté par les chantres de la " Nouvelle Espérance " <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>


    Il y a de quoi être pantois face à l’état d’expectative dans lequel se trouvent les chantres de la " Nouvelle Espérance " devant les défis du 3ème millénaire parmi lequel figure en bonne place, la réduction de la pauvreté.

    En dépit d’une explosion inespérée des recettes pétrolières ces cinq dernières années, une pauvreté tenace, agressive et, presque structurelle s’est obstinément installée sur toute l’étendue du territoire national au point que 75 % de la population congolaise vit désormais dans une extrême pauvreté.

    Le Congo aligne sans effort des taux de croissance du PIB que nous envient les économies industrialisées. Ces taux de croissance anormalement élevés, génèrent une certaine atonie, tant les Congolais se bercent dans l’illusion statistique. Les dirigeants congolais se sont toujours leurrés par des taux de croissance du PIB de 5, 6 voire 8%, mais ils ont naïvement ignoré la chose essentielle : ces taux de croissance résultent davantage de la valorisation de la rente pétrolière que d’une dynamique de l’appareil productif.

    En réalité, la richesse générée par 10% de taux de croissance au Mozambique n’est plus entraînée que par 0.08% de croissance en Corée du Sud et 0.008% au Japon. C’est pourquoi, il convient de toujours tempérer l’euphorie née d’une progression annuelle du produit intérieur brut.

    Les effets positifs induits par la croissance d’un PIB sur l’économie d’un pays, dépendent non seulement de sa structure, mais également des relais sur le terrain. Notre pays qui a sombré dans les facilités d’une économie de rente, avec 90% des recettes d’exportation et 75% des recettes fiscales provenant des hydrocarbures, a du mal à tirer son épingle du jeu. Et pour longtemps, le défi le plus redoutable que la communauté bancaire et les pouvoirs publics congolais devront relever reste indubitablement, la réduction de la pauvreté.

    Que peuvent le système bancaire et l’ingéniosité légendaire congolaise, là où programmes d’ajustements structurels, dévaluation, et autres reformes macro-économiques introduites et la flexibilité qu’elles entraînent, ont certainement permis au Congo de renouer avec la croissance mystificatrice, sans véritablement faire reculer la pauvreté ?

    Disons-le avec force : il est illusoire de s’attendre à brève échéance au développement d’un pays en plongeant délibérément sa population dans une pauvreté absolue. Des dynamiques endogènes, indispensables pour un maintien durable de la croissance, doivent être recherchées à l’intérieur du pays. A l’instar de beaucoup de pays asiatiques, des actions visant à développer le marché domestique doivent être menées en concomitance avec l’augmentation de l’investissement et de la productivité. Un pays comme <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la France">la France</st1:PersonName> compte énormément sur son marché domestique qui absorbe 75% de sa production.

    Dans la perspective d’une dynamisation de son marché domestique, la banque congolaise doit en finir avec l’exclusion financière. Du fait de la fonction centrale qui lui est impartie, le système bancaire a une responsabilité qui ne devrait pas se limiter à la création de valeurs pour ses actionnaires. Il doit participer en première ligne au développement de l’économie et au progrès de la société. La plupart des Congolais sont purement et simplement exclus du système bancaire, car, ne disposant pas d’un compte en banque, de moyens de paiement ni d’accès au crédit.

    Cette exclusion s’est accentuée depuis l’assainissement du paysage bancaire en Afrique francophone en 1991. Depuis lors, les objectifs de rentabilité sont au centre des préoccupations des banques, elles accordent une forte préférence pour le financement du cycle d’exploitation de l’entreprise, en rechignant à financer le haut du bilan.

    La nouvelle orientation des banques les contraint à octroyer plus de crédits à court terme pour les activités de commerce et de services au détriment du financement des petites et moyennes entreprises qui sont tout bonnement évincées.

    En excluant ainsi beaucoup de Congolais de la sphère marchande, on stérilise ce faisant, un potentiel considérable d’initiatives, de production et de consommation.

    Pour pallier à un tel état de fait, aux Etats-Unis par exemple, le Community Reinvestment Act a conduit les banques commerciales à se réimplanter avec des résultats positifs, dans des régions ou des quartiers en difficulté.

    Au Canada, les Caisses Desjardins ont commercialisé avec succès une offre de produits adaptée à une clientèle très modeste, délaissée par de grands réseaux bancaires. Cette démarche offre les avantages suivants : outre la suppression d’un système financier à deux vitesses, il renforce la cohésion sociale. Tous les acteurs sont placés sur un pied d’égalité – pas de distorsion de concurrence – et peuvent tirer parti d’un élargissement de clientèles solvables.

    Par ailleurs, une kyrielle de mesures, associant des réseaux bancaires, les acteurs publics nationaux et locaux, les responsables associatifs doivent être entreprises afin d’assouplir le système bancaire. A terme, ce système jouerait sa fonction essentielle d’allocation du capital aux besoins de la société, tout en redynamisant le marché domestique. Ces mesures doivent être menées sur les bases suivantes :

    • encourager la mise ne place d’un certain nombre de réseaux d’appui aux nouveaux entrepreneurs (exemple : Association des jeunes artisans, Associations des réparateurs de vélo etc..);

    • mise ne place d’un service bancaire accessible à tous à un coût très modique. On pourrait par exemple installer un fonds national de solidarité, géré par la profession bancaire et alimenté par exemple par une taxe insignifiante sur chaque transaction par chèque ou par carte bancaire. Ce qui permettrait d’en mutualiser en partie le coût et le risque;

    • extension des systèmes de garantie publics ou mutualistes, ce qui permettrait de sécuriser les prêteurs et les investisseurs;

    • au niveau des régions et des agglomérations par exemple, en contre partie d’une aide publique (gratuité de loyer ou exonération de taxe professionnelle), on peut opter pour des engagements contractuels négociés, afin de d’ouvrir des guichets bancaires et/ou de prêts à des activités économiques dans les territoires en difficulté...

    • une meilleure association public- privé permettrait de traiter efficacement les difficultés des personnes ou d’entreprises en situation fragile.

    En appliquant ces principes simples au sein de nos deux banques centrales africaines de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Zone Franc">la Zone Franc</st1:PersonName> (BEAC et UEMOA) par exemple, on arrivera au niveau du Congo à l’émergence d’un véritable « citoyen- consommateur congolais ».

    Si tous les acteurs privés, mutualistes ou publics assuraient et reconnaissaient cet engagement sociétal, cela redonnerait incontestablement à l’industrie bancaire congolaise toute sa légitimité et sa noblesse aux yeux de tous les congolais.

    En dehors de l’action bancaire, un certain nombre d’actions doivent être entreprises pour injecter la masse monétaire et augmenter la demande intérieure :

    • Développer les établissements de capital-risque qui apportent aux entreprises des compléments nécessaires de fonds;

    • Au Sénégal par exemple, <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la CBAO">la CBAO</st1:PersonName> a acquis depuis 1994, une société de capital-risque et une société de crédit-bail, ce qui a facilité l’accès des PME au crédit bancaire.

    Cependant, la principale innovation qui procède manifestement d’une grande ingéniosité est le micro- crédit : c’est un véritable projet d’activités générateurs de revenus. Une bonne leçon nous a été donnée par le prix Nobel de la paix, le Bangladais Muhammad Yunus qui en fondant <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Grameen">la Grameen</st1:PersonName> bank « la banque des pauvres » est en train de repousser chaque jour les limites de la pauvreté au Bengladesh qui est parmi les pays les plus pauvres de la planète.

    Une fibre patriotique par exemple suffirait à Dénis Ngokana, spécialiste de son Etat dans la création des sociétés écrans spécialisées dans les détournements des recettes pétrolières, de mettre en place des structures vouées à la redistribution du pouvoir d’achat à un grand nombre d’investisseurs potentiels. Non, le sieur Ngokana est préoccupé par la « privatisation » des centaines de millions de dollars de revenus pétroliers.

    Pourtant, les ASF (Associations de Services Financiers) qui ne sont qu’une version modernisée des tontines gérées et financées par les paysans eux-mêmes, ont la particularité d’être moins touchées par l’insolvabilité. Partout où elles ont été mises en place, les taux de recouvrement ont atteint les 98% avec une marge bénéficiaire de 20%.

    La généralisation de ces formes de financements permettrait non seulement de soustraire une frange importante de la population de l’assistanat pur, mais aussi les transformerait automatiquement en consommateurs à part entière. L’on sait par ailleurs qu’au Congo, les femmes sont souvent exclues de la possibilité d’accéder au crédit, ce système donne la chance à tout le monde.

    En définitive, en étendant ce formidable instrument de réduction de pauvreté dans les zones urbaines, on a toutes les chances de transformer raisonnablement ce cercle vicieux de la pauvreté dans lequel la " Nouvelle Espérance " entraîne notre pays, en un cercle vertueux de la solidarité, du progrès, seul gage pour la construction d’une société plus juste. Encore faudrait-il que Sassou et son clan de prédateurs, qui ont à leur disposition les leviers économiques essentiels de notre pays le veuillent.

    Djess dia Moungouansi <o:p></o:p>

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    Cet article a déjà été publié sur les sites suivants :

    http://www.mwinda.org/article/djess3.html

    http://www.congo-internet.com/dossiers/dossiers.php?val=171_le+deacutefi+pauvreteacute+occulteacute+par+chantres+nouvelle+espeacuterance

    http://congoechos.canalblog.com/archives/2007/01/10/3652692.html

    http://www.congoplus.info/tout_larticle.php?id_article=2101

     


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    Congo Brazzaville : le risque d’une pérennité dictatoriale



    En dépit de toute vraisemblance, la résignation et le doute semblent prendre le pas sur la volonté et la détermination de vouloir changer les choses.

    Quelles sont les raisons réelles de notre passivité face à cette réalité insoutenable ? Est-elle inévitable ? Cache-t-elle un calcul politique ou une absence d’analyse politique ? Est-ce une résignation à la domination de l’empire de Mpila ? Ou une attente pour mieux contre-attaquer ? Que devrions-nous faire idéalement et que pouvons nous encore faire réellement ?

    Pour répondre à cette kyrielle de questions, j’ai opté pour une démarche qui emprunte tout autant à l’observation qu’à la réflexion pure.

    Au hasard, deux exemples de dictatures qui nous édifient non seulement sur la nocivité de ces systèmes, mais encore nous donnent une idée sur leur capacité à se pérenniser.

    • Plus proche de nous; celle de Mobutu dont les 32 ans ont apporté la déliquescence que nous connaissons. Le temps nécessaire pour mettre un pays en miette.

    • Plus emblématique; celle du Commandante en Jefe Fidel Castro de Cuba qui semble défier toutes les lois de la dialectique et s’adapte allègrement à tous les bouleversements internationaux.

    Soyons réalistes : le MCDDI a vendu son âme à la dictature de Sassou, l’UPADS est dans un état comateux avancé, L’URD-Mwinda n’a pas les ressources nécessaires pour renverser seul la vapeur. Les nouveaux petits partis n’ont aucune marge de manœuvre car nés pour la plupart de plates logiques redistributives des réseaux d’appartenance ou des faire-valoir du pouvoir et non des dynamiques démocratiques endogènes avérées. Tous les ingrédients du pessimisme sont réunis. D’ailleurs, il n’existe aucune corrélation entre le nombre de partis dans un pays et la certitude d’une alternance démocratique.

    Ce tableau hideux dessiné par l’opposition, ouvre un véritable boulevard pour la perpétuation de l’une des dictatures les plus rétrogrades d’Afrique. La machine à truquer les élections, mise en branle autour de l’idée de la refondation du PCT, sonnera le glas de l’espoir d’une alternance démocratique. La démarche de Ngouélondélé est, à plusieurs égards, respectable. Cependant, je reste dubitatif quant à son efficacité face aux pratiques d’un pouvoir qui manie l’intrigue comme sa langue maternelle.

    La nuée des ralliements qui se bousculent au portillon de sa cause, procède manifestement d’une réelle urgence du changement. Mais de quel changement parle-t-on ? La vieille classe politique semble s’ingénier à perpétrer une fois de plus, un véritable « hold-up » en faisant main basse sur la démocratie de l’inévitable ère de l’après Sassou. Autre motif de désespoir : le témoignage de l’histoire nous rappelle chaque jour qu’aucun tapage médiatique n’a précédé le renversement d’une dictature : ATT a permis au Mali de jeter les bases d’une démocratie exemplaire en Afrique noire, par le doigté et le bon sens. Kabila père est venu à bout de la redoutable dictature de Mobutu parce que le vieux « Nkoyi » était malade et privé de ses généreux soutiens extérieurs qui le considéraient comme « rempart au communisme » depuis son accession au pouvoir. Malgré cette victoire de Kabila, la RDC a du mal à se relever.

    Renvoyant aux calendes grecques les préoccupations des congolais, Sassou ne s’est attelé depuis son retour aux affaires qu’à l’élaboration des stratégies relatives à la conservation du pouvoir. Une constitution taillée sur mesure, consacrant une dictature constitutionnelle, un parlement croupion, un affermissement des relations par des accords de non agression avec le syndicat des dictateurs d’Afrique Centrale et d’ailleurs (OBO, Deby, Dos Santos, Bozizé), une réactivation des réseaux pour l’élection à la tête de l’Union Africaine et peut-être bientôt une incroyable reconduction, toutes ces manœuvres dilatoires ne visent, à n’en point douter qu’un but : la pérennité de cette dictature odieuse.

    L’œuvre d’Alexis de Tocqueville nous permet de jeter un regard approfondi sur les turpitudes du clan de Mpila. Ce brillant penseur politique français du XIXe siècle avait en effet observé qu’une société se battait d’autant plus contre l’autorité que le niveau de satisfaction des besoins y était élevé. En d’autres termes, les revendications se font plus agressives qu’elles ont déjà été largement couronné de succès, et surtout l’espérance de conquérir des avantages toujours supérieurs ne paraît pas illusoire, ce qui suppose un acquis substantiel de prospérité et de liberté.

    Le préjugé répandu selon lequel un détenteur de pouvoir devrait déguerpir sous prétexte que ses sujets sont mécontents, meurent de faim ou de maladies, est une élucubration fantasque dont l’histoire humaine atteste de la triste rareté. La capacité de survie d’un système dictatorial ne dépend donc pas de son aptitude à satisfaire les besoins de ses membres, mais peut on être tenté de dire, de l’intensité du mépris à l’égard de son peuple. Un système devient d’autant plus périssable qu’il résout davantage de problèmes, et sa longévité d’autant plus assurée qu’il en résout moins.

    En effet, ce n’est pas la stagnation ni la régression qui engendrent les révoltes, c’est le progrès, parce qu’il a engendré tout d’abord les biens grâce auxquels les révoltes ne sont pas vaines.

    Cette « loi » tocquevillienne nous permet de comprendre la déconcertante aisance avec laquelle l’opposition, dirigée par Sassou en 1997, avait exigé et obtenu du régime Lissouba la mise en place d’une Commission Nationale Indépendante. Subséquemment, on comprend que l’on ne veuille pas céder aux autres, ce que l’on a soi-même obtenu facilement par le passé. Plus l’égalité se renforce, plus les revendications d’égalité s’exacerbent. Sous Lissouba donc, bien que le décollage économique fut encore hésitant, l’euphorie du contexte démocratique naissant paralysait à des degrés divers certains secteurs de l’économie par des revendications toujours plus grandes.

    Pendant cette mandature, l’interprétation de certains articles de la constitution de Mars 1992 par les uns et les autres, avait donné lieu à des échauffourées qui risquaient de mettre, à tout moment en péril, les fondements de cette démocratie. Or, il est un truisme que, de façon permanente et flagrante, Sassou violait sa propre constitution, notamment en créant ex-nihilo, un poste de Premier Ministre. Personne ne s’en émeut, outre mesure.

    Comme toutes les dictatures, celle de Sassou a ceci de paradoxal : elle est la négation absolue de la démocratie, mais parvient à se présenter comme son perfectionnement. Quand l’économie va mal, la démocratie réduit sous la pression des représentants du peuple, les dépenses de prestige et les dépenses militaires, une dictature les augmente. La construction du mausolée de la honte à plus de 10 milliards de Fcfa ou l’assouvissement de ses ambitions mégalomanes en construisant l’aéroport militaire d’Ollombo sont des réalisations qui ne visent que l’embellissement de l’image de Sassou, au mépris des principes élémentaires de l’orthodoxie financière.

    Le Congo n’a jamais été aussi riche, avec des recettes pétrolières qui ont littéralement explosé au point de défier les prévisions les plus optimistes. Et pourtant, l’existence des congolais est devenue chaque jour plus aléatoire : l’électricité, l’eau potable, la santé sont des denrées rares et une misère sans précédent s’installe avec entêtement. Le clan au pouvoir nargue ce peuple désarmé qui ne sait plus à quel saint se vouer. La prolifération des Eglises dites de réveil, encouragée à dessein par le pouvoir pour anesthésier le peuple, et la consommation exagérée d’alcool, n’assurent plus leur rôle de soupapes de sécurité. Il ne nous reste plus qu’à constater les dégâts : une évidente corrélation entre cette détresse ambiante et l’augmentation des maladies mentales.

    On a vu les dégâts causés dans la mémoire collective des congolais, le bombardement de Bacongo par le régime Lissouba, un acte grave certes, mais insignifiant à comparer au nettoyage ethnique opéré par les services de Sassou en Décembre 1998 à Bacongo et Makélékélé. Aucune image, donc pas d’incidence dans l’opinion. Les révélations rétrospectives, n’ont que peu de valeur pratique. Le choc émotionnel, l’indignation, l’horreur causés par une atrocité ne seront jamais les mêmes selon qu’on apprend les évènements à chaud et « en direct », ou après coup et « en différé ». Aucune démocratie, même la plus vertueuse n’aurait survécue après une telle barbarie. Or, les borgnes politiques, ont flétri la démocratie, en inventant la parade de renvoi dos à dos. On assiste alors à une obsession binaire, une symétrie des apocalypses, la manie du couplage, l’égalitarisme sourcilleux, qui veillent à ce que les deux plateaux de la balance se répondent dans un équilibre de l’horreur.

    Quand tout le monde est coupable, en effet, plus personne ne l’est ; sauf le régime démocratique, puisqu’il n’a pas les mêmes excuses à faire valoir que son rival, ne se souciant pas, comme lui, de bâtir une société plus juste.

    Les séances de lavement de mains ou d’autres rites absolutoires, sont des procédés dont la fonction est de relativiser le mal, c'est-à-dire, en fin de compte de l’excuser.

    Le peuple congolais désabusé, n’attend plus rien de ce régime ; un régime qu’il n’a jamais véritablement porté au pouvoir, un régime équipé pour le mensonge, la dissimulation, l’intimidation. On ne peut tenir tête à un tel régime qu’avec les mêmes armes, et les démocrates n’en ont pas. Il va falloir les inventer. En s’imposant au peuple congolais par les armes, Sassou avait de facto refusé de signer ce contrat social qui doit lier un Président démocratiquement élu à son peuple. L’amélioration des conditions de vie du peuple, donne de la noblesse à l’action d’un homme politique ayant reçu un mandat à travers des élections libres et transparentes. Mais comment Sassou pourrait-il violer un contrat social qu’il n’a jamais signé ?

    L’idée selon laquelle un système rétrograde comme celui de Sassou devrait s’effondrer et faire place à un autre plus viable, parce qu’il est incapable de faire vivre dignement ses compatriotes, ne peut venir que d’un démocrate. En raisonnant de la sorte, on prête à tort au régime totalitaire les principes régulateurs et l’univers mental du système démocratique. Une fois de plus, c’est une erreur que de prêter une logique démocratique à un système totalitaire. Or, Sassou n’a rien d’un démocrate, il est urgent de s’en rappeler !! Il n’a qu’une passion : lui-même, et une religion : le pouvoir.

    Quelles solutions alors ? Le prolongement de la tendance actuelle, confirmera la progression de la dictature de Sassou dont les faiblesses et les échecs internes ne suffiront pas, l’expérience l’a prouvé, à faire cesser la marche en avant. En tout cas, les dispositions démocratiques (élections, Commission Nationale Indépendante etc.…) dont on nous tympanise régulièrement, ne nous ne tireront jamais de ce mauvais pas. Elles n’ont simplement pas cours dans une dictature. A Ngouélondélé est ses comparses, la balle est dans votre camp. « Essa E Louo ».

    Djess dia Moungouansi

     

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    http://www.mwinda.org/article/djess.html<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    http://www.congoplus.info/tout_larticle.php?id_article=1375



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  • Alternance politique au Congo : et si la jeunesse prenait enfin ses responsabilités ? <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>


    Le Congo est à un tournant de son histoire. Après l’essoufflement de l’espoir suscité par <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la CNS">la CNS</st1:PersonName> et l’avènement du pluralisme politique, nous avons connu l’une des périodes les plus sombres, caractérisée par l’instrumentalisation des jeunes par les leaders véreux qui les ont utilisés tour à tour comme pourvoyeurs de voix et chair à canon. Actuellement, le Congo notre beau pays doute. Le climat de désarroi qui prévaut au sein de l’opposition actuelle et le cynisme du pouvoir de Sassou ôtent tout optimisme. Une ultime issue s’impose désormais pour notre pays : l’alternance politique.

    A travers le monde, la démocratie s’impose comme la norme incontestable, et l’alternance politique devient sa soupape de sécurité. Au Congo, l’alternance politique devra mobiliser d’autant plus d’énergie et d’intelligences que l’équipe actuelle au pouvoir, par sa culture héritée du système soviétique, ne s’en accommodera jamais. Point d’illusions, une victoire de l’actuelle opposition ne sera pas une sinécure. L’insigne impéritie du pouvoir de Sassou est un fait. Ce pouvoir est d’autant plus moribond qu’il aurait suffi, dans un pays normal, d’une élection démocratique pour redonner espoir au peuple congolais. Ce n’est plus le cas du Congo qui a perdu toute crédibilité et qui alimente désormais et de façon régulière la rubrique des faits divers de la presse internationale.

    On oublie trop souvent qu’en politique, la saine logique et le bon sens élémentaire recommandent de ne jamais sous-estimer son adversaire, même s’il a un genou par terre. Le pouvoir de Lissouba qui a pris à la légère cette appréhension raisonnée en a appris à ses dépens en 1997, entraînant malheureusement avec lui tous les espoirs d’une pérennité démocratique.

    En politique, la saine logique et le bon sens élémentaire recommandent de ne jamais sous-estimer son adversaire

    S’il est aujourd’hui un fait irréfutable, c’est que les jeunes qui avaient été à <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la CNS">la CNS</st1:PersonName> n’avaient pas réellement pris leurs responsabilités. Faute de n’avoir fait ni le bilan, ni l’audit de l’Etat du Congo, la dynamique du changement s’était enrayée à leur grande stupeur. En faisant allégeance à ceux là même qui avaient des vieux comptes à régler entre eux, leur énergie avait été insidieusement récupérée par eux et mise au service du mal, notamment pour se faire une virginité et pour satisfaire leurs intérêts égoïstes. Trop vieux d’esprit et de caractère, ces jeunes avaient simplement succombé à la manipulation des leaders, qui n’attendaient pas moins pour masquer leur impuissance et se maintenir au pouvoir. La suite on la connaît.

    Avant le précipice, la jeunesse reste le dernier rempart d’un pays. Elle a été le catalyseur dans la plupart des grands bouleversements que ce monde a connus. Comme toutes les jeunesses du monde, celle du Congo se caractérise non seulement par cet élan de liberté et par la propension à prendre de risques, mais elle est également galvanisée par l’idéalisme, surtout par l’envie de changer le Monde à sa manière. Bien que soumis à des forces, des logiques qui lui échappent parce que dictées par les aînés en mal de projets, il n’en demeure pas moins qu’elle soit à certains égards, créatrice de son histoire.

    Tout en osant le pari du changement dans la modernité, nous avons l’obligation de concevoir des réels projets de société, en tenant compte des exigences de ce siècle nouveau. Tant d’occasions ratées par le biais desquels, on aurait pu imprimer notre touche dans l’édification de cette nation, encore hésitante, à mon sens.

    Un combat courageux doit être mené contre l’apathie actuelle de la jeunesse congolaise. Cette jeunesse qui fit à l’origine des premières contestations ayant fragilisé l’autorité du pouvoir du parti unique dans les années 80, subit actuellement la stratégie des autorités, fondée sur la déstructuration délibérée du tissu éducatif, dans le but d’abrutir le citoyen pour qu’il n’ait plus les moyens intellectuels appropriés afin de mettre en lumière leur incompétence par une analyse des résultats des politiques engagées. Le démantèlement de l’Université de Brazzaville n’a jamais obéi à des contingences financières imposées par les Institutions Financières Internationales, il répond à des considérations d’ordre stratégique : anéantir ce pôle de contestation par excellence.

    Nous avons l’obligation de concevoir des réels projets de société

    En imposant un réel rapport de force, les jeunes pourraient intégrer toutes les grandes structures politiques du pays ou en créer des nouvelles qui épousaient plus l’air du temps (à l’instar du RLBC de Joël Mafouta ou de « L’Initiative fédéraliste »), afin de marquer la rupture avec les pratiques aux relents nauséeux que nos aînés affectionnent tant. Ce changement de cap ne pourra être durable et viable que lorsqu’il ne fera pas l’objet d’un décret, ni croire naïvement à un déterminisme du changement. Il doit être le résultat d’une démarche claire, lisible, osée dans laquelle, le Congo serait le principal bénéficiaire.

    Les Congolais ont en effet trop facilement cru au déterminisme du changement, comme si l’adoption d’une nouvelle Constitution le 15 Mars 1992, suffisait pour impulser le changement de la société. La tentative d’appliquer aux réalités sociales le postulat déterministe est hasardeuse. Le déterminisme social ne saurait être calqué sur celui des faits physiques. Or, l’importance stratégique de la place et du rôle des acteurs dans le processus de changement, notamment cette force de frappe des jeunes, avait été mal utilisée ou méconnue. Les jeunes ne s’imposeront jamais dans ces structures par la simple force du Saint-Esprit. On doit donc éviter toute confusion, comme c’était le cas sous la période de transition dirigée par Milongo. Les conditions d’un vrai changement n’avaient pas été mises en place, nous n’avons malheureusement assisté qu’à une amorce du changement. Nuance !

    Il est urgent de ne pas s’accrocher au jeunisme, cette doctrine rétrograde qui ferait penser à une rente inépuisable dont le bon Dieu nous serait redevable, ni au déterminisme organiciste, fondamentalement immobiliste. La jeunesse doit plutôt s’appuyer sur une véritable stratégie, adaptée au management de la société systémique et syncrétique qu’est le Congo et ceci dans un caniveau des desseins clairement exprimés.

    Les idées ne sont rien sans réelle stratégie. Les pesanteurs de la société actuelle sont telles qu’il importe de bien redéfinir leurs interactions pour mieux saisir la complexité de notre paysage politique. Ce n’est qu’en saisissant les stratégies élaborées dans les officines de Mpila visant la conservation coûte que coûte du pouvoir, désormais à caractère médiéval, que l’on pourrait élaborer la contre-stratégie idoine.

    Il est urgent de ne pas s’accrocher au jeunisme

    Soyons clairs, la présence des jeunes aux commandes des grandes structures politiques n’est pas la panacée, encore faudrait-il qu’elle soit le fruit d’une stratégie lisible. Le spectacle que Makita Paulin nous offre à la direction de l’UPADS n’est pas rassurant. Sa nomination par LISSOUBA au poste de Secrétaire Général par intérim procédait peut être d’une bonne intention. N’était ce pas là l’opportunité pour un jeune d’insuffler du vrai dynamisme démocratique dans ce grand parti ? Erreur, cet espoir s’est au fur et à mesure dissout dans le cauchemar de la division orchestrée par les uns et les autres. Makita et Moukouéké nous offrent un spectacle digne d’un film à sensation, qui ressemble à s’y méprendre à l’épisode de la nuit des longs couteaux du 24 juin 1934 durant laquelle Adolf Hitler décida d'éliminer, avec l'aide des SS, Ernst Röhm et les chefs de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la SA. Ils">la SA. Ils</st1:PersonName> ne se privent plus des méthodes les plus basses pour donner du cynisme au spectacle.

    Pendant que Makita se cramponne pitoyablement sur cet héritage maléfique reçu de Lissouba dont l’indisponibilité devient un secret de polichinelle, de son côté, Moukouéké n’a pas fait la démarche nécessaire, consacrant une émulation à la loyale à travers laquelle, seul un débat d’idées serait privilégié. Pourtant, un congrès en bon et dû forme aurait suffi pour redonner le dernier mot aux militants qui choisiraient librement leurs dirigeants en fonction des orientations politiques des uns et des autres.

    La situation n’est guère reluisante du côté du MCDDI, un autre grand parti de notre pays. La place et le rôle des jeunes dans ce parti s’amenuisent chaque jour comme une peau de chagrin.
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    Depuis le retour de son chef incontesté Bernard Kolelas au bercail à la faveur du décès de son épouse, les choses vont à vau-l’eau. Le MCDDI et le PSVG de Mampouya, rivalisent désormais d’imagination pour accéder à la mangeoire nationale, jalousement gardée par le Roi de Mpila. Les militants qui ont cru en Kolelas tombent des nues, car l’allégeance au régime de Sassou est d’autant plus déconcertante qu’il est même allé se prosterner sur les tombes des parents du Tout Puissant Général à Oyo, alors que les jeunes ninjas, tombés par centaines aux champs de bataille, en croyant défendre les idées de leur chef, n’ont même pas de sépulture. La preuve est faite, si cela avait pu faire un doute, que la politique au Congo ne dépend en rien d’idées mais seulement de stricte obédience à la ligne donnée par le chef qu’on s’est choisi quoi qu’il puisse dire ou faire.

    C’est d’ailleurs, le cœur meurtri et complètement désemparé, mais dans une démarche qui méprise une fois de plus les intérêts des jeunes, que Samuel Badiinga a rejoint Ngouélondélé pour constituer l’un des plus curieux duo de l’histoire du Congo.

    L’opposition actuelle, dans le cadre de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la CODESA">la CODESA</st1:PersonName> présidée par A. Milongo avait introduit un mémorandum exigeant la mise en place d’une Commission Nationale Indépendante (CNI). En toute vraisemblance, Sassou et son gouvernement vont donner une fin de non recevoir à ce mémorandum. Ne vous y trompez pas, il n’y a rien d’informel dans la stratégie de Sassou, sa horde de Conseillers-prédateurs, qui viennent de tous horizons y travaillent. Pour jouer la diversion dont ce régime a le secret, la communication de Sassou est déjà montée au créneau pour fustiger « l’opposition irresponsable » qui aurait à cœur de remettre sur table le cycle de violence que Sassou « aurait patiemment régulé »(sic). Nous sommes dans une situation caractérisée par une inexistence des libertés qui finit par ankyloser la propagation des mécontentements. Les partisans de Sassou savent qu’en persévérant dans cette logique, ils auront gain de cause, l’opposition dans son ensemble sera contrainte de boycotter les élections. Or, nous avons une opposition hétéroclite, affamée à dessein, il sera donc aisé pour Sassou et son PCT en mal de projets de société, de trouver quelques faire-valoir à qui ils auront fait bénéficier des faveurs de leur DAB (Distributeur automatique de billets). Et le tour est joué. Comme en 2002, il triomphera sans peine.

    Quels moyens de pression efficaces dispose l'opposition contre un régime autiste qui affame son peuple ?

    La bataille des élections se gagnera à ce niveau. Si l’opposition arrivait à faire fléchir le régime de Sassou en lui imposant la création de cette commission, alors elle aura gagné. <st1:PersonName w:st="on" ProductID="La CNI">La CNI</st1:PersonName> constitue à n’en point douter, le garde-fou devant permettre de rationaliser le jeu électoral et d’assurer la survie de la démocratie. Or quels moyens de pression efficaces dispose-t-elle contre un régime autiste qui affame son peuple, pille les recettes pétrolières, encourage impunément la médiocratie ? C’est un enjeu capital pour lequel la place et le rôle de la jeunesse sont appelés à être décisifs.

    C’est évident, des causes de mécontentement comparativement mineures avaient rongé, perturbé, paralysé, désarçonné la naissance démocratique de la période post-CNS plus vite et plus fort que les dérives actuelles et la misère constante ne gênent le régime de Sassou, dont les populations asservies, n’ont ni droit réels, ni moyens d’agir.

    L'autre stratégie de Sassou à laquelle Kolelas semble déjà adhérer, c’est l’organisation d’une sorte de UMP à la congolaise à travers laquelle les grands partis comme le MCDDI ou l’UPADS seront tout bonnement avalés par le PCT à travers une OPA en bonne et due forme. Si une partie du chemin semble avoir été parcourue pour le MCDDI avec la complaisance de Kolelas qui a sans honte retiré son parti de l’opposition pour le mettre au service de Sassou, la tâche sera moins aisée pour l’UPADS. Gamassa dont l’épouse était éminente cadre de l’URFC, est en train de déstabiliser ce parti et avoir les coudées franches pour cette future alliance du diable. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’il a organisé l’exclusion sans motif du tonitruant Kignoumbi kia Mboungou, afin de livrer en toute liberté l’UPADS à Sassou comme gage de sa fidélité.

    En toute hypothèse, la mort du PCT n'aura lieu que lorsque Sassou estimera que de ses cendres, naîtra un grand parti, qui sera mis à sa disposition pour une vraie conquête du pouvoir par les urnes.

    Le « Toto tire nama » entre refondateurs et conservateurs au sein du PCT s’inscrit dans une logique diabolique, motivée par l’appât du gain. Ces atermoiements sont symptomatiques d’un parti d’un autre âge, et qui ne se retrouve plus dans un environnement démocratique. C’est un non sens de vouloir faire du neuf avec du vieux.

    Le Congo est à l’agonie, et les Congolais dans leur majorité, aspirent à un réel changement, ils sont prêts à accepter les sacrifices pour justifier cette exigence, pour peu que, cette fois-ci, les jeunes prennent véritablement leurs responsabilités.

    Djess dia Moungouansi<o:p></o:p>

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    Cet article a été publié sur les sites suivants :<o:p></o:p>

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    http://www.congoplus.info/tout_larticle.php?id_article=1136<o:p></o:p>

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    http://www.mwinda.org/envoi/jeunesse_envoi.html<o:p></o:p>

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    http://www.planeteafrique.com/acorem/Index.asp?affiche=News_Display.asp&articleid=1037&rub=Revue%20de%20sites%20congolais<o:p></o:p>

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