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Choix cornélien pour le Congo : investisseurs locaux contre vautours de lintérieur.
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Choix cornélien pour le Congo : investisseurs locaux contre vautours de lintérieur. <o:p></o:p>
Quun manque de cohérence conduise à une multitude de problèmes nest guère surprenant. Mais pourquoi ce manque de cohérence ? Là est la question. Pourquoi le régime de Sassou se pâme daise pour avoir « conquis » le statut de PPTE pour notre pays ? Eh ben, ce subterfuge comme on le sait, ne sert quà subjuguer les institutions financières internationales, car, les vautours de <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Nouvelle Esperance"><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Nouvelle">la Nouvelle</st1:PersonName> Esperance</st1:PersonName> sen donnent à cur joie et sacharnent copieusement sur les abondantes recettes pétrolières aggravant chaque jour lapoplexie de léconomie congolaise.<o:p></o:p>
Pis encore, les autorités de notre pays nont jamais voulu comprendre que ces recettes pétrolières exorbitantes sont une chose, mais le développent dun pays est une véritable transformation de la société. Lexploitation excessive de notre pétrole peut aider à créer une économie duale- une économie où existent des poches de richesse-, mais une économie duale nest pas une économie développée !<o:p></o:p>
Sans vouloir rentrer dans des détails abscons, il convient de rappeler que mal géré, lafflux massif dargent peut parfois constituer une véritable entrave au développement, en vertu du mécanisme que les économistes ont baptisé par « le mal néerlandais » : lentrée massive des capitaux provoque une appréciation de la devise qui rend les importations meilleurs marché et les exportations plus chères.<o:p></o:p>
Dailleurs, cela se vérifie actuellement chez nous. Avec labondance des ressources, il y a modification des incitations. Lobsession actuelle de ces vautours de lintérieur se résume dans une appropriation de la rente pétrolière en oubliant les fondamentaux dune création de richesses. Le corollaire à cet état de fait cest que ceux qui sont invités à participer au marché de la redistribution de cette rente ne sont pas inspirés par des investissements viables : on assiste à une course frénétique de constructions et dachats de bâtisses, qui rivalisent de laideur, tant elles sont imprégnées de la misère du peuple congolais.
La gestion catastrophique dun régime est un frein dune puissance insoupçonnée dans léclosion des PME/PMI dans notre pays. La confiance, élément essentiel dans le monde des affaires est inexistante. Ces autorités pensent à tort que les problèmes congolais seront exclusivement résolus par des investisseurs étrangers en excluant les nationaux. Il nest pas vain de rappeler que le développement du secteur privé ne devrait pas se résumer seulement à la cession de toutes les entreprises du secteur public aux capitaux étrangers, mais il faut aussi susciter les repreneurs locaux en promouvant lactionnariat populaire afin de contribuer à lémergence dun capital privé national.<o:p></o:p>
De fait, lorsquil sagit concrètement de favoriser, stimuler les créations dentreprises, les choses deviennent plus vagues. Quelles approches et quelles modalités pour mettre en place des structures à la fois souples et rigoureuses à même de capter une partie de lénergie du secteur informel pour lintégrer à léconomie « institutionnelle » ? Les réponses, hélas, sont bien souvent dessence fiscale, ce qui est tout à fait insuffisant. Pis, cela aboutit plutôt à faire disparaître des pans entiers dactivités, auxquels lon na pas laissé un temps suffisant pour se structurer et évoluer harmonieusement.
On ne le dira jamais assez, les lois du marché ne peuvent aucunement fonctionner sans garde-fous et sans organisation.
La plupart des entrepreneurs nationaux existants, ne sont pas nés des dynamiques économiques endogènes, mais des logiques clientélistes de redistribution de la rente. Incapables de survivre à la rigueur quimpose la gestion des affaires, certains disparaissent à chaque alternance politique. De la même façon, ces grands chantiers entrepris par ces vautours de lintérieur ne survivent jamais dès quil y a changement de régime et tombent en ruine.
Il incombe donc à lEtat de mettre en place des instruments dune gestion économique efficace et de créer un environnement organisationnel et institutionnel propices aux affaires.
La relance du secteur privé dans un cadre nouveau de partenariat avec le secteur public doit passer par la promotion dune culture entrepreneuriale se substituant à la culture prédatrice et prévaricatrice longtemps véhiculée par <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Nouvelle Esp←rance."><st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Nouvelle">la Nouvelle</st1:PersonName> Espérance.</st1:PersonName>
Pour donner la possibilité à des talents déclore, certains pays ont créé des pépinières dentreprises, car de même que certaines variétés végétales ont besoin de serre, les entreprises, pour germer et survivre ont besoin du bon terreau. Et, pour rester dans la veine botanique, on peut même ajouter que ces nouvelles pousses ont besoin de tuteurs qui les aident à échapper au maquis administratif toujours susceptible de les étouffer. Au-delà des modes et des crises de croissance, certains exemples devaient continuer dinspirer. Ainsi, si le Congo ne peut créer sa « Silicon Valley » ou son « Sophia Antipolis », au moins peut-il trouver un cadre - au propre comme au figuré - favorable à la libération des initiatives économiques locales ! Faute de quoi, les soubresauts continueront à agiter notre pays dont les décideurs, parfois bien formés, mais plombés par un environnement malsain, finissent à ressembler à sy méprendre à un pilote qui, simultanément, accélère avec énergie et freine avec une même ardeur.
Les nationaux doivent être encouragés dans la création dentreprises conçues pour la transformation des produits sur place dans le but de les exporter, car, nexporter que les produits de base est un véritable acte manqué comme diraient les psychanalystes. Compte tenu de la globalisation, il est urgent dintégrer avantageusement les réalités de la mondialisation et de changer de modèle de référence en optant pour des pays émergents en pleine possession de leur processus dindustrialisation, exploiter des positions dominantes en inondant par exemple le marché dAfrique Centrale de produits « made in Congo ». Il faut en outre donner le goût du travail et de lentreprenariat, tuer le mythe du diplôme qui continue à faire rage dans notre pays, changer de mentalité et se méfier des fonds empruntés.
Il faut surtout une promotion tous azimuts dexportation des produits industriels à forte valeur ajoutée. Il faut viser lexportation. Une exportation pilotée par nous et non par les bailleurs de fonds. Lexemple de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Thalande">la Thaïlande</st1:PersonName> et son riz peut nous inspirer : en effet au moment de la crise dans ce pays, beaucoup dentreprises avaient mis la clé sous la porte. Tous ces chômeurs se sont retrouvés à la campagne et se sont adonné à lagriculture plus précisément la riziculture. Résultat, la production de riz a atteint des sommets jamais égalés. Les thaïlandais ont considéré le riz comme leur pilier central et ont décidé de rebâtir leur économie en sappuyant sur cette céréale. A partir de ce moment, le riz qui était un élément banal est devenu un produit industriel, sophistiqué. Leur riz devenait prisé à travers le monde et les campagnes se sont retrouvées du coup avec des revenus énormes à linstar de lEtat. Cest ainsi que <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Thalande">la Thaïlande</st1:PersonName> a commencé à relancer la machine, à recréer les banques, les usines etc. il faut citer lenvie de réussir. Il y a un dépassement permanent de soi dans leur esprit que nous navons pas encore. Nous ne sommes pas prêts à affronter les difficultés.
Les abondantes recettes pétrolières peuvent aisément desserrer certaines contraintes financières. Mais il faut auparavant sensibiliser les congolais à lentreprenariat et reformer le système de formation pour le rendre apte à favoriser lémergence de léconomie qui est inexistante. Il faut repenser le développement. Cela fait vingt ans que nous faisons venir les investisseurs. Si nous sommes toujours sous développés il faut sarrêter, constater linefficacité dune telle façon de procéder et en changer.
Le travail seul devrait être normalement porteur du développement. A un environnement propice aux affaires, il faut ajouter lenvie de réussir. Les investisseurs nationaux doivent avoir lobsession dun dépassement de soi, mais surtout être prêts à affronter les difficultés, cest aussi ce qui nous différencie des Asiatiques. A quelques éléments près, <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Cor←e">la Corée</st1:PersonName> du Sud et le Congo auraient dû avoir le même parcours. <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Cor←e">La Corée</st1:PersonName> a démarré son développement en 1960. Pendant dix ans, ce pays a fait comme nous. Il a favorisé les investissements directs étrangers (IED). Quelques années après <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Cor←e">la Corée</st1:PersonName> a limité les IED pour quil y ait dans le pays des hommes daffaires locaux suffisamment puissants pour développer une industrie nationale capable dappliquer une politique interne dexpansion. Ce nest pas ce que le Congo a fait. Nous sommes restés jusquà aujourdhui à privilégier le développement par les IED. Or ces investissements sont conduits par les multinationales, cest à dire des entreprises qui cherchent à conquérir le marché mondial en envahissant les marchés nationaux. Donc depuis quarante ans nous produisons pour la population locale. Dès lors, nous ne serons jamais une puissance industrielle parce quà un moment donné, le développement a besoin des ressources extérieures. Or ces ressources ne doivent pas provenir des emprunts ou des dons. Elles doivent provenir des ressources propres générées notamment par les exportations des produits industrielles. Nous aurions dû après les années 70-80, installer une politique de production industrielle. Les asiatiques lont compris. Ils ont limité linstallation des multinationales et ont crée des sociétés nationales qui marchent. Prenez le cas de <st1:PersonName w:st="on" ProductID="la Cor←e">la Corée</st1:PersonName> du sud avec Samsung, Hundaï, Daewoo etc.
Le goût du travail doit rimer avec la naissance de nouveaux capitaines dindustrie nationaux. Une subtile distinction est nécessaire entre ces vautours sans foi ni loi qui vampirisent chaque jour léconomie congolaise et les authentiques investisseurs nationaux qui font face à des conditions dattribution de crédits extrêmement sévères. Ces conditions sont dailleurs dautant plus draconiennes quun dérapage du genre de celui du Crédit Lyonnais en 1992-1993, même ramené aux proportions africaines na jamais vu le jour au sud du Sahara. Le scandale politico-financier mené tambour battant par Salu Humberto BRADA na été rendu possible que par le laxisme des autorités congolaises au mépris des intérêts des congolais déjà plongés dans une extrême indigence.
Il est opportun de toujours mettre en avant quelques composants du contrat social qui font avancer une société : les pauvres doivent participer aux gains quand la société prospère, les riches aux souffrances quand elle est en crise. Le Congo actuel ressemble à lAngleterre du XIXe siècle où la paupérisation augmentait alors globalement le pays senrichissait. Les taux de croissance records que connaissent notre pays, exclusivement engendrés par la valorisation de cette rente, nauront aucun effet positif dans lamélioration des conditions de vie de la population, sans politique volontariste du gouvernement. Une célèbre métaphore nous rappelle que même si « la marrée montante soulève tous les bateaux », il nen demeure pas moins quelle projette les embarcations les plus frêles contre les rochers de la côte et les réduit en miettes, surtout quand elle monte vite.<o:p></o:p>
Il est illusoire de vouloir sadapter aux soubresauts de la mondialisation en ne comptant que sur nos recettes pétrolières et sur les investissements étrangers. Dans notre pays, en dehors de la main duvre moins chère, nous avons une abondance de produits de base. Ces deux facteurs nous permettraient de jouer pleinement notre partition dans la mondialisation pourvu quils soient combinés avec intelligence par des investisseurs congolais.<o:p></o:p>
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Djess dia Moungouansi<o:p></o:p>
Le Blog de Djess :<o:p></o:p>
Perspectives congolaises : <o:p></o:p>
http://demainlecongo.oldiblog.com
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<o:p>Cet article a été également publié par les sites suivants :
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-Mwindapress<o:p></o:p>
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http://www.mwinda.org/article/djess7.html
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-Africatime<o:p></o:p>
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http://www.africatime.com/Congo/nouvelle.asp?no_nouvelle=327458&no_categorie=
-Planète afrique
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http://www.planeteafrique.com/congo/index.asp?affiche=News_Display.asp&ArticleID=34
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Commentaires
2djesMardi 22 Mai 2007 à 11:13Bien entendu, Frère Hannibal.
La pertinence de tes analyses est la bienvenue. Ensuite, je compte sur toi pour m'aider à étoffer la Rubrique: l'Afrique : histoire te perspective. Je suis à ta disposition au : d.djess@voila.fr.
Merci d'avance.
Djess3visiteur_Alexis BouzMardi 22 Mai 2007 à 14:00Djess
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Bonjour,
Merci pour cet article qui est intéressant dans le fond. Cependant,
j'ai
toujours pensé qu'il serait judicieux pour nous de poser des actes
concrets pour
les populations locales du Congo via les associations par exemple.
Poser un
diagnostic aussi juste soit-il et dont la compréhension est réservée à
une
certaine "élite" est sans effet si on ne s'arrête qu'au stade du
constat et de
la critique-critique.
"Agir est tout à fait autre chose que de penser avec ingéniosité, et
tout à fait
autre chose que de parler avec éloquence".(Marcel PROUSt)
ALEXIS BOUZIMBOU.4djesMardi 22 Mai 2007 à 14:05Cher Alexis
En effet "Agir est tout à fait autre chose que de penser avec ingéniosité, et tout à fait autre chose que de parler avec éloquence".
Cependant "agir, penser avec ingeniosité et parler avec éloquence " ne sont pas antinomiques.
Notre pays va tellment mal qu'il nous faut tout à la fois.
Bien à toi
Djess
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Excellente analyse, comme toujours.
Merci d'avoir ouvert ce village, tant que je pourrais, je viendrais y mettre ma pierre...
Panafricainement,
Hannibal