• La face cachée du « Forum pour la consolidation de la paix au Congo-Brazzaville »

                                                                   

    La face cachée du « Forum pour la consolidation de la paix au Congo-Brazzaville 
     
    Le samedi 4 avril 2009 s’est tenu au palais des congrès de Paris porte-Maillot un « Forum pour la consolidation de la paix au Congo-Brazzaville » initié par Denis Christel Sassou-Nguesso, dit « le prince Aladdin », et ses amis, notamment Serge Bouya (le député nommé de la deuxième circonscription de Ouenzé et frère du délégué général des grands travaux, Jean Jacques Bouya) et Privat Ndeké (le maire très controversé de l’arrondissement de Talangaï et neveu du tout puissant conseiller spécial du chef de l’Etat, Jean Dominique Okemba) appuyés par quelques opportunistes de la diaspora qui se sont érigés en un Collectif en vue d’organiser ledit Forum. Lequel Collectif avait établi ses bureaux depuis 6 mois à Paris (Metro Maison blanche) où se réunissaient ses membres, et embauché une secrétaire à temps complet rémunérée entre 1500 et 1700 €/mois.
    Ce 4 avril 2009 fut donc un grand jour pour « le prince Aladdin » du Congo et ses amis du collectif. Et pour cause ! Le petit Prince a fait le voyage de Brazzaville accompagné d’une forte délégation de 60 personnes parmi lesquelles une bonne femme venue de Duvenié dans le Niari. Chaque membre de ladite délégation a perçu 15000 euros de frais de mission remis par le petit Prince en personne. Et il y en avait du beau monde aux premiers rangs de la salle. On peut citer pêle-mêle : sa sœur-aînée Claudia Lemboumba Sassou-Nguesso qui est aussi la conseillère aux relations publiques de son père, son demi-frère Arnaud « Wamba » Sassou-Nguesso, Denis Olivier POATY, le neveu de la première dame du Congo (un cousin par alliance donc mais que le petit Prince de Mpila cocufie souvent sans états d’âme), Blaise ELENGA son incontournable homme de main, qui a fait ses débuts chez l’homme d’affaires véreux OTTO BONGO aux cotés d’un certain Paul OBAMBI avant d’intégrer la SNPC aux cotés de Bruno Richard ITOUA dont il avait fini par trahir la confiance pour se ranger du coté de Denis NGOKANA dans la guerre qui opposait les deux conseillers aux hydrocarbures du chef de l’Etat congolais, avant de le trahir à son tour pour rejoindre le petit Prince de Mpila, quelques amis blancs avec qui le petit prince du Congo est en affaires et que Blaise ELENGA et Denis olivier POATY étaient chargés de recevoir avec beaucoup d’égards...  
    Ils étaient sept membres du Collectif au Présidium dont une fille. Point besoin de parler du modérateur car il était archinul. Les orateurs étaient des griots bien connus des congolais : L’inamovible ambassadeur du Congo en France, Henri LOPES (voilà quelqu’un qui n’a rien à cirer du Congo et des congolais mais qui profite tranquillement de toutes les opportunités qui lui offre ce pays), le doyen des communistes du Congo, Claude Ernest NDalla, alias Graille (qui avait rejoint Denis Sassou-Nguesso durant la guerre civile de juin 1997), les ministres Henri OSSEBI (cet enseignant en sociologie à l’université Marien Ngouabi qui a longtemps été un grand opposant à Denis Sassou-Nguesso et qui a fini un jour par se découvrir comme par enchantement d’obscurs liens de parenté avec Edgar Nguesso, au point de soutenir dans son intervention que la droite a toujours dirigé la France sans que cela ne dérange personne, autrement dit, pourquoi est-ce que cela serait-il anormal et antidémocratique si Denis Sassou-Nguesso venait à garder le pouvoir à vie ? Ce qu’il a oublié de dire c’est qu’en France les élections ont toujours été libres, transparentes et incontestables, et les congolais ne demandent rien d’autre que des élections libres et transparentes) et Thierry Lézin MOUNGALA (qui s’est lui aussi renié en rejoignant la mangeoire jusqu’en devenir aujourd’hui le griot le plus en vue aux cotés d’un certain Alain AKOUALA).         
    Comme chacun le sait, 3 millions d’euros (2 milliards de francs CFA) ont été décaissés par le Trésor Public congolais et mis à la disposition de Denis Christel Sassou-Nguesso pour l’organisation de son Forum. Et comme il fallait s’y attendre, la promesse alléchante du versement d’une prime 2500 euros à chaque participant a fait succomber les congolais de la diaspora qui se sont donc déplacés en masse. Il y avait tellement du monde que l’amphi bleu qui avait été réservé au départ (prix de la location 17000 euros) s’est finalement avéré trop petit. Il y a eu au bas mot entre 1500 et 2000 personnes. Finalement les organisateurs ont été obligés de payer un supplément pour recourir à extension de l’amphi bleu qui permet d’avoir jusqu’à 1000 places assises (prix de la location de l’amphi bleu avec son extension 21000 euros ; ce qui signifie qu’un supplément de 4000 euros a été payé) et malgré cela, ça ne suffisait toujours pas pour contenir tout le monde. Au final ils ont été obligés de louer la petite salle à coté de 400 places (prix de la location de la salle de 400 places 7500 euros), ce qui a permis au flot supplémentaire de participants de suivre l’événement en direct et en temps réel sur écrans géants à défaut d’être dans la grande salle. Une forte affluence de dernière minute qui a dissipé visiblement les craintes du petit prince qui n’est rentré dans la salle que vers 15 heures, une fois que la salle était comble. Et d’ailleurs L’ambassadeur Henri LOPES et le ministre Henri OSSEBI (deux gangoulous qui n’ont pas choisi de soutenir leur frère Mathias aux prochaines élections) n’ont pas caché leur satisfaction de voir les congolais de France si nombreux dans cette salle un samedi alors qu’il faisait beau, eux qui aiment tant faire la fête. Ils se sont donc bien garder de dire que les congolais ont bien mordu à l’hameçon à cause de la très alléchante mais fausse promesse d’offrir 2500 euros à chaque participant. De là à penser qu’ils étaient tous dans le coup avec les organisateurs il n’y qu’un pas. 
    Vu sous cet angle de la mobilisation, l’événement a donc été un véritable succès pour Denis Christel Sassou-Nguesso et ses amis qui avaient fait le pari de remplir le palais des congrès de Paris. Fort de ce succès inespéré, ils se sont même taillé le luxe de transformer le soi-disant Forum pour la consolidation de la Paix en une véritable opération de marketing politique en projetant dans la salle des images sur les différentes réalisations de Denis Sassou-Nguesso (Travaux d’extension de l’aéroport Maya-Maya de Brazzaville, du barrage hydro-électrique d’Imboulou, de la future nouvelle usine d’eau de Ndiri…), leur futur candidat à la présidentielle de juillet prochain. Une belle opération de communication n’est-ce pas ? Mais même si la parole était bien contrôlée par un modérateur archinul qui empêchait avec beaucoup d’arrogance et de mépris à l’auditoire de poser des questions insidieuses qui fachent, il y a eu toutefois une fausse note inattendue par les organisateurs (qui croyaient certainement pouvoir contrôler et maîtriser parfaitement les choses jusqu’au bout), avec le passage sur la seine d’un musicien chantant en langue française et en lari, et qui s’est longuement fait ovationner par l’auditoire alors que dans sa chanson il traitait clairement de dictature le pouvoir de Brazzaville qui dirige le pays depuis 25 ans, allant jusqu’à affirmer que s’il était Président de la République du Congo, plutôt que d’acheter des armes, il préférait construire des écoles et des hôpitaux, construire des routes et créer des emplois…  Cela les a sérieusement bousculés. Hormis cette fausse note, pour Denis Christel Sassou-Nguesso et ses amis, c’est donc un grand succès et une grande victoire qui méritaient d’être savourés au champagne dans le très prisé restaurent Le Fouquet. Ils ont en effet larg ement atteint leur seul et unique objectif qui était manifestement de remplir le palais des congrès de Paris pour faire la publicité de Denis Sassou-Nguesso et donner ainsi au monde entier l’image non pas d’un pouvoir décadent mais celui d’un pouvoir fort qui a le soutien total de tout son peuple, y compris à l’étranger. Ils ont réussi leur mission et ils en sont très fiers. Et au-delà d’eux, et surtout à cause de la cupidité des congolais, pourtant très critiques mais toujours assoiffés d’argent, c’est une belle victoire pour Denis Sassou-Nguesso qui une fois de plus aura réussi à se jouer des congolais de la diaspora au moyen de fausses promesses alléchantes. Et d’ailleurs pour bien s’assurer que tout se passait à merveille et sans débordement, ce dernier qui redoutait selon toute vraisemblance des détournements dans la salle, avait téléphoné à son fils séance tenante pour avoir le cœur net. Ainsi donc en faisant miroiter notamment cette promesse de 2500 euros aux participants, les organisateurs sont parvenus très aisément à faire en sorte que ce Forum qui était en réalité un non-événement devienne un vrai événement avec à la clé une belle publicité du candidat Denis Sassou-Nguesso.
    Mais disons les choses comme elles sont. En dehors de cette forte mobilisation qui, rappelons-le, est le fruit de l’appât du gain qui a toujours hélas animé les congolais de tous bords, tout n’a pas été aussi rose que l’on voudrait le faire croire.
    Voici donc la face cachée du fameux « Forum pour la consolidation de la paix au Congo ». Il convient tout d’abord de signaler que ces derniers temps la tension entre les autres membres du Collectif et leurs deux principaux responsables, à savoir Serge Bouya et Privat Ndeké était si forte que tout a failli capoter dans la journée du vendredi 3 avril 2009 lorsque les membres dudit Collectif, très inquiets et conscients des manœuvres de ces deux rapaces qui jouaient l’interface entre eux et le petit Prince pétrolier de Mpila, ont exigé au cours d’une réunion de crise le paiement de leur prime avant la tenue du Forum. L’harmonie de façade affichée au début a failli voler en éclats au denier moment. Soucieux de la tenue de leur Forum (il fallait bien réaliser le Forum pour justifier l’utilisation des 3 millions d’euros), et pour étouffer dans l’œuf cette contestation qui menaçait dangereusement la tenue du Forum, une prime forfaitaire de 500 à 700 euros leur a ainsi été versée pour les apaiser ou plus exactement pour les habiller (tout le monde devait être bien sapé).
    Il faut dire que le groupe des membres du Collectif de Paris avait des bonnes raisons de menacer de boycotter l’événement. En effet, au cours des six mois précédant la tenue du Forum, Serge Bouya et Privat Ndeké ont fait pas moins de 6 allers et venus entre Brazzaville et Paris, officiellement pour préparer cet événement. Et à chaque voyage, alors qu’ils laissaient entendre aux autres membres du Collectif que le budget était très serré, ils repartaient chacun à Brazzaville avec une nouvelle voiture flambant neuve. Pire, au cours de leur dernier voyage, les membres du Collectif ont été informés que tous les deux viennent d’acquérir un pavillon chacun à Bruxelles. Et c’est ce qui a mis le feu aux poudres et déchaîné l’ire des autres membres du Collectif qui ont compris bien trop tard qu’ils se sont laissés floués par Serge Bouya et Privat Ndeké. C’est ainsi qu’ils ont convoqué la réunion de crise menaçant de tout faire capoter s’ils n’obtenaient pas le paiement de leurs primes. Rendez-vous était alors pris pour le dimanche 6 avril 2009 en vue du versement de la fameuse prime mais rien n’y fait. Aussitôt après le Forum, ils ont perdu toute trace de Denis Christel Sassou-Nguesso et n’ont plus aucune nouvelle de Serge Bouya et Privat Ndeké. Comme cela était prévisible, ils se sont donc bien faits flouer à leur tour. Mais ce qui est encore plus humiliant pour ces pauvres membres du Collectif de Paris c’est qu’à fin du Forum, les ayant ignorés superbement avant et pendant l’événement, Denis Christel Sassou-Nguesso, accompagné de ses amis Serge Bouya et Privat Ndeké ainsi que des ministres orateurs (l’ambassadeur Henri LOPES n’étant pas resté jusqu’à la fin) et des membres sa délégation se sont éclipsés pour aller savourer leur succès au restaurent Le Fouquet sur les Champs-Elysées (le resto le plus prisé par le petit prince du Congo). Il convient de préciser que pendant toute la durée de préparation du Forum, les membres du collectif de paris n’ont jamais pu rencontrer leur vrai patron Denis Christel Sassou-Nguesso et même sur le Podium, sortant régulièrement son téléphone portable et son stylo en or, il était très froid et n’adressait la parole qu’à son ami Serge Bouya. Les autres membres du présidium ne comptaient pas à ses yeux et étaient totalement snobés.    
    On voit donc que la plus grosse part des 3 millions d’euros n’aurait servi en fait qu’à acquérir les deux pavillons de Serge Bouya et Privat Ndeké à Bruxelles.
    Naturellement, le public venu en masse dans l’espoir de toucher les 2500 euros promis s’est lui aussi fait flouer. Chacun a vite déchanté d’entrée de jeu. Seuls les premiers participants qui sont arrivés vers 13 heures ont pu profiter du cocktail qui était servi par un traiteur (est-il besoin de rappeler que 65000 euros avaient été remis à la « sous-commission Finances et matériels » qui était confiée à DONIAMA Jeand’arc, neveu d’OBAMI ITOU, l’actuel Président du Sénat, dont 56000 euros prévu pour assurer le cocktail). Dès 14 heures il n’y avait plus rien à grignoter et à boire. Faut-il croire que les 56000 euros n’ont pas suffit pour offrir un cocktail copieux aux participants ? Seul M. DONIAMA Jeand’arc détient la réponse à cette question.
    Plus grave encore, les pauvres participants venus de toute la France se sont retrouvés à passer la nuit non pas dans des chambres de l’hôtel méridien comme promis par les organisateurs, mais dans les bouches du métro. En effet, s’il est vrai que la « sous Commission Provinces » qui était dirigée par MM. Jean jacques PAMBOU et Isidore COSTADE avait réussi l’exploit d’obtenir une rallonge budgétaire de 10000 euros, passant ainsi de 21000 qui était alloué au départ à 31000 euros pour assurer la prise en charge et le transport des participants venant des villes de provinces ou d’autres pays d’Europe (Belgique, Royaume-Uni…), seuls les billets de train aller leur ont été effectivement payés pour se rendre au forum. A la fin de l’événement, ils ont été abandonnés à leur triste sort, errant avec leurs beaux costumes et leurs Weston dans le métro de 21heures (heure à laquelle le Forum a pris fin) à 1 heure du matin, heure de fermeture des bouches du métro. Au final ils n’ont pas eu de billets retour. C’est dire que eux qui n’avaient nulle part où aller à Paris ont dû errer toute la nuit dans les rues de Paris jusqu’au lendemain matin. Quelle humiliation ? Heureusement qu’il fait moins froid actuellement à paris.           
    En définitive, le principal enseignement à tirer de ce Forum est que ses organisateurs viennent de nous faire une démonstration implacable sur la vraie nature des congolais. C’est un peuple sans honneur et surtout sans conviction, qui est toujours prêts à critiquer mais aussi prêt à vendre son âme au diable et à perdre sa dignité pour de l’argent. On ne peut que s’indigner devant un tel comportement et noter avec étonnement que bien que les congolais de France soient les plus virulents dans la critique, dénonçant avec véhémence les pratiques déviantes et les frasques financières de Denis Sassou-Nguesso et sa famille auxquels il est reproché de voler le peuple, ils n’hésitent cependant pas à aller prendre une partie de ces fonds quand bien même ils savent que ces fonds ont été indûment pris dans les caisses de l’Etat. En fin de compte les congolais seraient-ils donc tous des receleurs et c’est tout simplement pitoyable.
     
    Louis LEBRUN


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