• Comment conjurer la manipulation ethno-régionale ?



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    Comment conjurer la manipulation ethno régionale ? <o:p></o:p>


    Les échéances électorales futures constitueront un enjeu autant symbolique que décisif. Aussi, l'éventualité d'une mise en place d'une Commission Électorale Nationale Indépendante, ne sera pas la panacée, les inquiétudes resteront totales, car rien ne mettra le peuple Congolais à l'abri des manipulations ethno-régionales.

    Pour conjurer la catastrophe et aider à préparer notre pays à affronter la nouvelle donne internationale de plus en plus complexe, toute réflexion devrait s'interdire de distribuer l'aménité ni de séduire inutilement, elle doit armer. Comprendre pour s'armer contre les basses stratégies de ceux qui tirent doctement les ficelles dans le clair-obscur, exige un éclaircissement de l'approche conflictuelle des ethnies.

    Disons-le d'emblée : la polysémie autour du concept d'ethnie n'en fait pas un impedimenta. Au contraire, la diversité ethnique reste un socle autour duquel devrait se bâtir toute stratégie de développement. Je me garde ici de m'étaler sur ce changement de paradigme induit par la mondialisation, qui explique cet attrait constant que le monde des États Nations a de plus en plus envers les fédérations, qui paraissent répondre le mieux sur le plan politique, aux besoins inhérents à la diversité dans toute sa complexité.

    Par conséquent, à défaut d'un système de gouvernement de cette nature, susceptible de dissuader toute velléité manipulatrice des leaders véreux, il est urgent d'appréhender la volonté humaine qui s'ingénue chaque jour à transformer le domaine ethnique comme un lieu de chaos, de l'anarchie et de l'explosion de toutes les forces anti-culturelles. Depuis l'indépendance, à des degrés divers, les grands acteurs politiques congolais se sont livrés à cette instrumentalisation ethnique dans le but de s'approprier l'État pour ainsi extraire les avantages liés à sa confiscation exclusive. Avec l'avènement du multipartisme, les leaders politiques se sont repliés sur leur base ethnique en leur faisant miroiter l'imminence du contrôle ou de la perte de l'État.

    Les électeurs du Pool ont ainsi été abusés par Kolelas (Le Moïse du Pool) qui lors de la campagne pour des législatives anticipées en 1993, s'inspira d'une théorie sophiste, selon laquelle ils appartiendraient au " peuple élu " du Congo, et par conséquent le pouvoir leur revenait de plein droit. Il devenait donc aisé de galvaniser ces populations en leur faisant miroiter la conquête du pouvoir perdu depuis Massambat-Débat. Un peu de vulgarisation de l'information aurait suffi pour contrecarrer ses visées manipulatrices, qui n'avaient comme seul but, que la prise en otage de sa base ethno régionale pour la dresser contre d'autres concitoyens, pour la simple raison qu'ils étaient originaires d'une région différente. Son désir de revanche et ses combats politiques perdus par le passé étaient portés à bout de bras par sa base ethno- régionale, à qui il agitait le risque du martyre ethnique et attirer ainsi leur solidarité dans son combat politique.

    Alors que les dépouilles des victimes jalonnées par Sassou pour accéder au trône, étaient encore fumantes, contre toute attente, M'Béri Martin, ex-numéro deux du régime Lissouba, rejoint Sassou. Ce signal fort, a permis à Sassou de légitimer son coup d'Etat et de poursuivre son oeuvre macabre dont nous n'avons pas encore fini de payer la lourde facture. Pour avoir le soutien de certaines âmes fragiles de sa région, son leitmotiv était de servir de bouclier psychologique contre les éventuelles fureurs destructrices de Sassou, quand il voudra punir ceux qui avaient osé le priver de " son " pouvoir pendant plus de 5 ans. Sans scrupules, Sassou foula aux pieds cet accord tacite et fit dévaster avec maestria ces régions, par ses sbires angolais et hutus rwandais, sans que l'allégeance de M'Béri envers cette dictature ne serve à quelque chose. Le but inavoué de son ralliement était donc d'acquérir une parcelle de pouvoir politique permettant l'accumulation des richesses grâce à la prédation organisée au sommet de l'Etat. Il ne se fit pas prier.


    Le régime lissoubien fut caractérisé par la prise en otage de tout un pays en s'appuyant sur les ressources ethno-régionale. En dehors de l'inopportunité de sa théorie de " tribu-classe " aux fondements hasardeux, une autre stratégie plus dévastatrice et plus insidieuse avait les faveurs de ce régime. Le saviez-vous ? Le manque d'enthousiasme des leaders dans l'amélioration des conditions de vie des populations n'était pas fortuit, il obéissait à une stratégie de paupérisation de la base électorale pour l'avoir à sa merci pour des combats futurs.

    Pour cette raison, les travaux de la route stratégique Bouansa- Mouyondzi-Moukoukoulou, abandonnée sous Sassou I, n'ont jamais avancé d'un iota, alors que ce pouvoir avait entre ses mains tous les leviers économiques du pays. La subtilité réside en ce qu'il n'était pas dans l'intérêt de ces leaders d'éradiquer la pauvreté de leur base électorale. L'insignifiance de transfert des richesses des leaders vers les populations, ou encore cette manque de volonté à améliorer les conditions de vie des populations est délibérée. En effet, la vassalité puis l'allégeance des populations à l'égard des leaders ont été aisément obtenues en accentuant leur paupérisation. En clochardisant délibérément les jeunes, l'enrôlement du grand nombre d'entre eux dans les milices du pouvoir, conçues pour la réalisations de leurs desseins bassement matériels , s'est fait sans peine. Les populations sont ainsi victimes d'une violence insidieuse dont ils sont dans l'impossibilité de s'affranchir, car l'asymétrie de l'information qu'ils reçoivent des leaders augmente leur obscurantisme.

    Quant à Sassou, en revenant au pouvoir dans les conditions que l'on sait, il s'était très tôt inventé des alliés fidèles : la violence et la terreur. Il va les entretenir, les distiller à dose homéopathique au moindre soubresaut. Dès sa prise pouvoir en Octobre 1997, il annonce sans ambages à tous ses supporters venus nombreux le soutenir à un de ses meetings de victoire, qu'ils étaient revenus aux affaires, ce qui supposait une jouissance insouciante et inespérée des avantages conférés aux serviteurs de l'Etat. Le retour de l'ordre Kaki, avec lui le prestige et l'accumulation de richesses inespérées sur fond d'une mise à jour du " Yaka Noki noki " qui avait fait ses preuves autrefois dans l'accentuation de la dysharmonie sociale. Son discours devint plus accrocheur et surtout exclusivement dirigé vers sa base ethno régionale quand il exigea d'elle un soutien inconditionnel pour la consolidation et la pérennité de son pouvoir, car disait-il, " les ennemis de son pouvoir sont prêts à conquérir le plus enclavé des villages de la partie septentrionale du pays, le même jour de sa défaite pour y semer mort et désolation ". Dit autrement : " on boukoute ensemble, on meurt ensemble ! "

    L'euphorie de cette victoire militaire sur ses adversaires de 1997, conjuguée à la force de persuasion du marchand de la peur, avait fini de convaincre les plus réticents de ses partisans qui croyaient encore aux vertus démocratiques. Désormais, chaque chute entraînerait la leur également. En liant son destin ombrageux au leur, le piège se referme sur tout le monde. On se sent complice d'une barbarie.

    Le sort réservé aux dictateurs déchus est connu de tous, même des moins avertis, et la peur de tomber avec lui, achève d'altérer leur discernement. Quelques réalisations tape-à-l'œil, comme la construction de l'aéroport militaire d'Ollombo, sans réels effets d'entraînement sur l'amélioration des conditions de vie des populations, renforce la fascination des populations à l'égard de Sassou.

    Si la manipulation est incontestablement ethnique, on ne peut aucunement la confondre avec une volonté ethnique de domination. La vitalité du marché d'allégeances reste soutenue par les deux faces du miroir aux alouettes qui sont : l'espérance du contrôle de l'Etat et la crainte de la perte des avantages liés à l'accaparement de celui-ci. Les faits nous livrent une toute autre réalité. Sous Lissouba, seuls ceux qui gravitaient autour de " la bande des quatre " avaient réussi à rentabiliser leur allégeance. Partout ailleurs, la désillusion fut massive.

    La base ethno régionale de Sassou végète dans la misère totale, alors que les Nguesso, devenus fous par les recettes pétrolières exorbitantes, s'inventent des destins susceptibles de faire rougir les Duvalier. Dans l'histoire d'Afrique, peu de dictatures ont brillé par tant de mépris à l'égard de leur peuple.

    Le peuple congolais a suffisamment de preuves pour comprendre une fois pour toutes que la devise de ces leaders véreux a toujours été : " Tout pour eux, rien pour le peuple ".

    Djess dia Moungouansi

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    Cet article a été publié sur les sites suivants :

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    http://www.mwinda.org/article/djess1.html

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    http://www.africatime.com/Congo/nouvelle.asp?no_nouvelle=293050&no_categorie=

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    http://www.congoplus.info/version_imprimable.php?id_article=1587<o:p></o:p>

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  • Commentaires

    1
    djes
    Jeudi 12 Avril 2007 à 22:07
    Quelques réctions des Internautes de Mwinda:

    Jean Lapointe lundi 20 novembre 2006, 22:54
    Parmi les candidats que l'on voit "crier" le départ de Sassou, nombreux ont plongé les mains dans la merdre de la corruption, les mains maculées de sang pour les assassinats, et n'ont aucun AMOUR pour ce pays. La volonté qui les anime aujord'hui est celle de revenir se servir comme l'ont déjà fait certains, ceux là même qui les en empêchent.
    J'insiste pour un VERITABLE renouvellement de cette classe politique, à "la malienne", après un départ que tout ceux qui ont déjà occupé les postes dans des gouvernements mis en cause depuis les élections de 1992, soient exclus de la vie politique.
    Nous avons de la matière grise pour reprendre le flambeau. Certains sont déjà sur le terrain. Je demande que l'on regarde de nouveau vers les responsables d'Eglise: NKOMBO, PORTELLA et MILANDOU sont des grands pacificateurs et des bergers qui aiment leur PAYS. ILS ne peuvent le laisser chavirer. Le bon Dieu leur demandera "Qu'avez-vous vous fait des miens?"
    Soutenons leurs efforts et leurs actions, aidons les à mettre en place cette plate forme nationale où, les CONGOLAIS se retrouveront et rebatiront un CONGO NOUVEAU que nous sommes nombreux à attendre.

    Jean Lapointe lundi 20 novembre 2006, 23:02
    une coquille dans mon propos: aujourd'hui et non aujord'hui

    Le Congolais Errant lundi 20 novembre 2006, 23:02
    Rien de nouveau au soleil. Le fourre tout politique proposée d'une classe politique malade, fatiguée sans imagination ne sortira pas le pays de son coma. Il n'y aucune originalité en réunissant des pseudo-opposants qui crient abat Sassou le jour et avec lequel ils se retrouvent le soir dans des plans machiavéliques. Sassou n'est pas un démocrate, c'est une brute qui ne pourra être balayée, lui et sa bande de pillards, que par le colère du peuple. Sassou n'organisera jamais des élections libres au Congo, son poids électorale a fondu comme neigne au soleil de 15% en 1992 il ne dépasserait pas les 10% dans une élection libre. Il y'a un brin d'espoir, de nombreux signes indiquent qu'il connaitra le même sort que Mobutu. Depuis quelques mois il apprends à connaitre la douleur que vit la majorité des congolais face à la maladie et à la mort des proches dans des hôpitaux mourroirs du pays.

    Kusakanavé lundi 20 novembre 2006, 23:14
    L'appel lancé par Daniel Nkouta au Congolais néssecite un plan d'urgence pour résoudre la crise politique que traverse le Congo. Alors que notre beau pays le Congo, l'un des pays les plus corrompus du monde, dirigé par le clan Sassou égorge des richesses, la population souffre de la tyranie. Le problème n'est plus de discuter mais de trouver la solution pour nous sortir de cette crise.

    Le peuple doit être motivé pour une mobilisation de choc dèjà vu, l'heure n'est plus aux discours. Sassou est un client idéal sur lequel le peuple doit frapper fort avec plaisir. Ce dernier ne fait rien pour améliorer la vie des Congolais sinon qu'a nous narguer. A force de jouer au jeu du chat et de la souris, El Sas vient de faire déborder la goûtte d'eau qui fait déborder le vase. Un élephant qui a une côte cassée reste toujours un éléphant et c'est pour ça que je dis que Sassou a perdu tout sens de la réalité et ne sait plus où mettre les pieds.

    la solution au problème posé par Nkouta est de faire de telle sorte que tout ne se passe pas comme Sassou l'espère, et à partir de là nous réussirons le coup du siècle. Nous devons l'évincer sur son propre terrain. UN AIR DE CHANGEMENT EST PROCHE

    Kusakanavé lundi 20 novembre 2006, 23:30
    Les Congolais n'ont plus le droit de laisser leur pays être dirigé par des personnes de mauvaises volontés dont on sait, d'une part qu'elles ont une grande et longue expérience professionnelle à leur crédit, mais à des différents moments de leurs responsabilités, ont affiché des resultats désastreux qui n'ont fait que tirer le Congo vers le bas. Surtout que bon nombres d'entre eux ont le sang dans les mains.

    Le génis politique serait de traduire en réalité ce que la nature a donné gratuitement aux peuples du Congo. Le Congo et les Congolais n'ont plus besoin d'amateurs en politique mais de gens sages. WE CAN DO BETTER

    Gervais Mboumba mardi 21 novembre 2006, 03:20
    Je constate que sassou doit son orgueil à cette armée congolaise où l'on retrouve des noms comme .Pierre Oba Mokoko,Ndabira,tsourou,Ndenguet,Moundelé ngolo,Okiemba.Motando,Mbot Florent tsiba,essongo et bien d'autres noms ,des véritables radicaux et farouches personnes qui suscitent l'indignation et qui veulent maintenir le statu quo .Car ces gens corrompus n'aimeraient pas un pouvoir civil au congo Brazzaville en maintenant une fausse démocratie couleur kaki. Ces gens n'ont fait des études dans leur vie que pour l'argent sale,les complots et la course aux galons sur des épaules.Ils n'ont rien proposé et ne proposeront rien au congo,leur problème c'est voir sassou au pouvoir ,leur maître à penser qui leur a bombardé des galons.Florent Tsiba se rappelera de sa sentence d'inconséquence politique,lorsqu'on le débarqua au gouvernement sous le momo. Thystère peut le lui rappeler.Mais il faut apprecier la distance que prennent certains généraux comme Ngouelondelé qui ont compris que l'armée ce n'est pas de l'armoire où il y'a des caffards.c'est l'armée du peuple congolais,c'est grâce au peuple congolais vivant dans un espace géographique bien connu qu'il y'a l'armée.
    vive la démocratie! vive le congo!

    cherie mardi 21 novembre 2006, 05:05
    Je l' ai toujours dis, toutes les initiatives sont les bienvenues. Encore une fois, le plaisir est le mien de lire le très réaliste Colonel Daniel Nkouta, très méticuleux, mais surtout logique, il ne se laisse pas faire; signe sans doute d' un caractère forgé par la raison, on y lit l' intellectuel et aussi le militaire dans sa franchise sans contour quelque soit le sujet. Un message fort surtout dans les descriptions...La balle est désormais du côté de l' opposition.

    Gervais Mboumba mardi 21 novembre 2006, 05:09

    Il y'a aussi par euphemisme réccurent dans l'opinion malveillante ,basse et ignorante,des gens qui nous font croire que les hommes d'église sont des saints et qu'il va falloir leur confier les destinées du congo .C'est une erreur monumentale car certains hommes d'église ont prouvé leur limites. la plupart d'hommes d'église ressemblent à la carotte du colonisateur,en aidant la chicotte du même colonisateur .
    Aussi lorsqu'on parle des hommes d'église au congo ,on ne les cible que du côté des catholiques comme si le congo n'avait pour église que le catholicisme.Dans un tel cafouillage fait à dessein ,il y'a lieu de s'interroger de la virginité de certains hommes d'église dans le reglement des problèmes du congo par des hommes dites de Dieu.L'habit ne fait pas le moine.L'oiseau ne fait pas le printemps.

    vive la démocratie! vive le congo!

    Richard mardi 21 novembre 2006, 09:59
    Que l'auteur me pardonne de mon intelligence assez faible qui ne m'a pas permis de comprendre son texte. Quand il pose la question de savoir pourquoi Sassou doit partir je me dis c'est de la masturbation intellectuelle. Tout le monde sait pourquoi Sassou aurait du partir depuis fort longtemps: corruption au plus haut niveau, detournement des fonds publics, etouffement des libertés publiques, assassinat des hommes jugés genants et j'en passe.
    L'auteur veut nous faire croire que tout le monde qui a eu des responsabilités dans le pays a fait pareil. Non M. ce n'est pas vrai. La seule question qui merite qu'on s'y arrete un peu est: est-ce que ceux qui ont detourné des fonds publics par ex dans le pouvoir de Lissouba devaient pretendre revenir au pouvoir? La reponse est oui en democratie on n'interdit pas aux citoyens de briguer le suffrage, par contre si nous avons les preuves des detournements de Moungounga et de Koukebené on peut les traduire en justice ou penser a rapatrier leurs fonds detournés. A part cette question le texte ne traite pas de grand chose

    Richard mardi 21 novembre 2006, 10:06
    L'auteur ecrit ceci:

    "Tous ceux qui aboient en réclamant le départ de Sassou à haute voie ou en chuchotant, nous ont déjà donné la preuve de la médiocrité de leur prestation. Devons-nous d’abord nous organiser en vue du départ de Sassou avant d’envisager sa succession ? Et pourquoi doit-il partir ?"

    Conseil gratuit: Cher monsieur evitez l'utilisation des verbes du genre aboyer lorsque vous parlez des etres humains. cela ressort un trait de caractere allant vers l'arrogance et le mepris des autres. Je me bats pour le depart de Sassou et n'accepte pas qu'on dise que je suis en train d'aboyer. Si vous pensez que vous etes le seul apte a assumer les hautes fonctions cela n'engage que vous mais du respect pour les autres.
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