
Une pensée, une réflexion, une action efficace<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
LE MANIFESTE DE LA RUPTURE
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
Table des matières :<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
¨ Titre 1 : Pères de lindépendance et luvre de RUPTURE avec la colonisation .p.3<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
¨ Titre 2 : Indépendance et confiscation de lesprit de RUPTURE : génération dune culture politique rétrograde .p.5<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
¨ Titre 3 : La Conférence nationale : échec de la mise en uvre de LA RUPTURE .p.8<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
¨ Titre 4 : Résurgence de lesprit de RUPTURE : mode demploi.. p.10<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
¨ Titre 5 : RUPTURE et ruptures .. p.13<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
Une aspiration politique saffirme de plus en plus comme lesprit politique de notre temps : Laspiration à LA RUPTURE.
<o:p> </o:p>
Cette aspiration est en train détablir une véritable ligne de démarcation politique entre les porteurs dune nouvelle culture politique, et des forces et personnalités politiques congolaises qui perpétuent la culture politique rétrograde actuellement en vogue, ou souhaitent simplement récupérer cette aspiration en manifestant les mêmes symptômes de la culture politique rétrograde, maintenant de ce fait le statu quo.
<o:p> </o:p>
De ce constat, deux choses en résultent.
<o:p> </o:p>
Primo que LA RUPTURE avec la culture politique rétrograde en vogue dans notre pays supportant à quelques variantes près, les différents régimes politiques qui se sont succédés, depuis notre indépendance, saffirme comme une exigence politique incontournable pour lavènement dun Congo nouveau.
<o:p> </o:p>
Ensuite quil est grand temps que les porteurs de LA RUPTURE exposent au peuple congolais, la nature de cette RUPTURE politique, ses buts, et la philosophie politique qui la sous-tend, afin que chacun puisse être suffisamment armé pour discerner le vrai de livraie.
<o:p> </o:p>
Cest à cette fin, que les porteurs de LA RUPTURE se sont retrouvés ce Dimanche 21 mars et ont rédigé le manifeste suivant.
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
I- LES PERES DE LINDEPENDANCE ET LUVRE DE RUPTURE.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
« Au point de vue politique, il ny a quun seul principe, la souveraineté de lhomme sur lui-même. Ce principe de souveraineté sappelle liberté », Victor Hugo.
<o:p> </o:p>
Ce principe de liberté croissait dans les curs et les esprits de certains Congolais qui très tôt avaient compris que la dignité dun peuple exigeait que celui-ci soit maître de son destin en sorganisant selon le projet politique de son choix.
<o:p> </o:p>
Ces précurseurs de la liberté, les plus connus tels que Matsoua, Charles Kibangou, et tous ceux qui ont uvré dans lombre, sétaient tous dressés, chacun à sa manière contre le système colonial.
<o:p> </o:p>
La lutte pour la liberté des Congolais en particulier et des Africains en général était entendue à cette époque comme une lutte de RUPTURE avec le système colonial qui prévalait partout en Afrique noire.
<o:p> </o:p>
La Rupture avec le système colonial voulue par nos pères de lindépendance impliquait la déconstruction des fondements mêmes de ce système constitué des dénégations de notre humanité, de notre capacité dorganisation politique libre, et de notre intelligence à générer toute civilisation.
<o:p> </o:p>
Le système colonial était porté par une culture politique de supériorité raciale dont la mise en uvre nétait possible et justifiée à posteriori quen organisant des conditions matérielles dune incapacité des Africains et des Congolais à sorganiser librement et à générer une économie propre à leurs intérêts.
<o:p> </o:p>
Pour ce faire, la déstructuration de toute autorité politique coutumière était encouragée, la constitution dune élite intellectuelle locale pour soutenir luvre coloniale locale était accentuée, et enfin, était édifiée une administration régulant les transactions entre la colonie et la métropole.
<o:p> </o:p>
Il apparaît déjà ici, deux tendances, la tendance des patriotes se battant contre la culture politique de supériorité raciale fondant le système colonial et la tendance collaborationniste au système colonial.
<o:p> </o:p>
La première tendance poursuivait la RUPTURE avec le système colonial à travers lédification dune société politique libre, disposant de son propre destin politique et à même de démentir les préjugés sur les africains contenus dans la culture politique de supériorité raciale.
<o:p> </o:p>
Ce combat politique de RUPTURE était porté par les valeurs de dignité, de liberté et de prospérité économique dans le cadre dinstitutions indépendantes du système colonial.
<o:p> </o:p>
En revanche, la deuxième tendance visait à continuer le système colonial ainsi que la culture politique de supériorité raciale qui le sous-tendait en profitant des privilèges quaccordait de servir les intérêts du colon.
<o:p> </o:p>
Aussi, le système colonial disposait-il, de congolais façonnés à son image qui ne trouvaient aucun intérêt à soutenir luvre de RUPTURE et nenvisageaient aucun avenir politique possible du Congo en dehors de la France.
<o:p> </o:p>
Cest ainsi que les assassinats et disparitions de ceux qui se battaient pour la RUPTURE avec le système politique colonial fondé sur la supériorité raciale, pour des valeurs de dignité et de liberté, ont largement profité à la tendance collaborationniste recherchant le maintien de leurs privilèges vis-à-vis des Congolais dit paysans ou non instruits.
<o:p> </o:p>
Cest dans ce contexte que survint lindépendance de notre pays, lesprit de RUPTURE habitant les combattants de la liberté était confisqué par la tendance collaborationniste.
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
« Les colonies ne cessent pas dêtre des colonies parce quelles sont indépendantes. » , Benjamin Disraeli.
Lidéal de ceux qui sétaient levés contre le système colonial était de construire un Etat en mesure daffirmer lhumanité du Congolais, cest-à-dire sa capacité de se gouverner librement dans lunité et la dignité en élevant son niveau de vie et de conscience.
Les valeurs de liberté, de dignité, dunité et de prospérité devraient donc être les principaux facteurs de construction politique de notre pays lors de son indépendance.
<o:p> </o:p>
Aussi, en restant au plus près de ces valeurs, il aurait fallu lors de lindépendance, penser et organiser lunité des peuples circonscrits dans lespace géographique de notre pays, mettre en place des institutions à même de sauvegarder notre liberté et donc notre dignité, et enfin inventer le système financier adapté à nos intérêts économiques.
<o:p> </o:p>
Face à ces exigences, suite logique du combat pour la RUPTURE davec le système colonial mené par nos pères de lindépendance, notre indépendance sest plutôt faite dans une continuité déguisée avec le système colonial.
Lesprit de RUPTURE porté par ceux qui sétaient battus pour un Congo libre dans la dignité, sest retrouvé confisqué ou étouffé.
<o:p> </o:p>
Aussi, au lieu dune culture politique patriotique de dignité et de prospérité économique pour notre peuple, nous allons assister à la génération dune culture politique rétrograde. Cette culture politique rétrograde constitue une sorte de transposition imparfaite de la culture politique de supériorité raciale supportant le système colonial.
En effet, la supériorité raciale véhiculée par la culture politique supportant le système colonial est transposée dans la culture politique rétrograde par le tribalisme ou la doctrine prônant la conquête et la conservation du pouvoir par une ethnie au détriment des autres occupants le même espace géographique.
Il est aisé de constater comment au sein de lélite congolaise contemporaine de lindépendance va se construire la tribalisation de la vie politique comme la été la racialisation de la gestion coloniale du Congo.
Aussi, la manipulation de lethnie à des fins politiques, avatar de la manipulation raciale issue du système colonial, va sancrer dans la culture politique post indépendance du Congo-Brazzaville.
<o:p> </o:p>
À cela va sajouter lenrichissement illicite des hommes politiques en lieu et place de la prospérité nationale.
Lenrichissement illicite apparaît ici comme la continuation locale de la spoliation des richesses du Congo orchestrée par le système colonial.
Nous constatons ainsi que la culture politique du système colonial, à lendroit de laquelle LA RUPTURE a été étouffée, réapparaît après notre indépendance sous la forme dune culture politique locale, impropre à tenir les promesses des pères de lindépendance.
La supériorité raciale devient le tribalisme, la spoliation de nos richesses devient lenrichissement illicite et la violence orchestrée par le colon à notre encontre et fondée sur notre supposé infériorité, devient une violence entre congolais fondée sur le tribalisme.
Le refus systématique du colon de se voir contredire par le colonisé, devient un refus ou une évacuation du débat contradictoire sur la scène politique de notre pays.
<o:p> </o:p>
Cest ici que la culture politique rétrograde générée par lélite politique post indépendance apparaît en dernier ressort comme la continuation sous une autre forme de la culture politique ayant supportée le système colonial.
Il en résulte que lunité des tribus composant le Congo autour dun même projet politique disparaît pour une superposition dethnies dont les élites respectives se font la guerre pour accéder au contrôle de ladministration léguée par le système colonial.
La liberté des Congolais qui devait garantir leur dignité est substituée à une dépendance monétaire, diplomatique, politique et économique.
En dehors de la petite île de croissance économique du gouvernement Massamba Débat dans le grand Océan de déliquescence généralisée, notre pays est tiré vers le bas par une culture politique qui sinspire inconsciemment de la culture politique du système colonial.
Des assassinats politiques, des détournements dargent publiques, lutilisation de la fibre ethnique comme outil daccession au pouvoir, et la propension à imposer son point de vue hors de toute contradictoire, sont autant des symptômes de la culture politique rétrograde, tirant notre pays vers le bas.
<o:p> </o:p>
Cette culture politique, continuation de la culture politique du Colon, traverse quasiment toute la classe politique avec des variantes, et explique la nature des institutions politiques édifiées les unes après les autres.
Toutes ces institutions ont en commun de ne pas prendre en compte les autorités coutumières des ethnies composant notre pays dans le cadre de lorganisation politique, elles sont simplement ignorées ou manipulées comme au temps de la colonisation.
<o:p> </o:p>
Aussi, le mimétisme local de la culture politique de supériorité raciale du système colonial abouti à un Etat sans Etat, une sorte dapparence institutionnelle où se continue luvre coloniale à travers une culture politique rétrograde.
Cette culture politique rétrograde, sorte davatar de la culture politique de la supériorité raciale na été possible quavec la confiscation de lesprit de RUPTURE des pères de lindépendance. La conférence nationale espérait ainsi asseoir LA RUPTURE avec cette culture politique rétrograde.
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
Le préambule du règlement intérieur de la conférence nationale soulignait lobjectif de ce grand moment national :
<o:p> </o:p>
« Pour repenser le Congo, et le reconstruire, il importe de rétablir le peuple congolais dans la plénitude de ses attributs de souveraineté ( ) La conférence a pour mission essentielle de redéfinir les valeurs fondamentales de la Nation et de créer les conditions dun consensus national en vue de linstauration dun Etat de Droit et dune démocratie pluraliste, conditions nécessaires à un développement harmonieux de notre pays. »
<o:p> </o:p>
La conférence nationale dressera un bilan négatif de notre pays en mettant en exergue les maux causés par les symptômes de la culture politique rétrograde : assassinats politiques, détournement de deniers publics, tribalisme dans la gestion de la chose publique ..
<o:p> </o:p>
Fait remarquable, les nouveaux acteurs politiques constitués en majorité duniversitaires et de la catégorie des « diplômés sans emploi », selon la formulation en vogue. Ce sont ces nouveaux acteurs qui dirigeront les principales commissions chargées de recueillir les aveux et témoignages des personnes convoquées. Très actif durant les quatre premiers mois des travaux, tant ils étaient désireux de disqualifier les aînés « politiques » en mettant en avant la moralisation de la vie politique nationale, au point où la page 3 du rapport de « déclaration de politique générale » avait provoqué une réaction vigoureuse de ces aînés politiques.
<o:p> </o:p>
Cest alors quau moment de rendre public les différents rapports des commissions, des divergences apparaîtront dans la désignation des dirigeants qui auraient commis des crimes politiques et économiques. Le front établi cette fois-ci par les aînés « politiques », toutes tendances confondues, mettant en avant la fibre ethnique finira par avoir raison de la détermination des cadets « politiques ». Ces derniers saligneront derrière les aînés politiques.
Nous constatons que la volonté de mettre en uvre LA RUPTURE avec la culture politique rétrograde manifestée par la jeunesse lors de la conférence nationale souveraine a été finalement étouffée.
<o:p> </o:p>
La conférence nationale entendait pourtant inaugurer une nouvelle ère en totale RUPTURE avec lère du monopartisme où régnaient tous les symptômes de la culture politique rétrograde.
Le manque de détermination et dorganisation de la jeunesse, a favorisé le retour des porteurs de la culture politique rétrograde.
Nous assistons alors à un détournement des outils démocratiques par la culture politique rétrograde, celle-ci faisant du pluralisme politique, le pluralisme ethnique, des partis politiques, des partis ethniques, et la conquête du pouvoir une fois de plus devint un moyen denrichissement illicite.
<o:p> </o:p>
Une fois de plus, un moment qui aurait pu être celui de la réalisation des valeurs dunité, de liberté dans la dignité et de prospérité économique, poursuivies par nos pères de lindépendance, a été détourné par les porteurs de la culture politique rétrograde.
La période post conférence nationale illustre sans conteste le triomphe de la culture politique rétrograde dans tout son éclat, tous les symptômes de cette culture sont portés à leur paroxysme : Tribalisme, enrichissement illicite, violences politiques, retour à lintolérance et à la pensée unique après le 5 juin 1997.
<o:p> </o:p>
Tout ceci nous apprend que ladversaire de lépanouissement de notre humanité est un ensemble des comportements constituant une véritable culture se manifestant sans distinction de tribu, dorigine, ou dâge.
Les rétrogrades sont présents dans toutes les tribus, dans tous les partis politiques, dans toutes les tranches dâge et peuvent être reconnus par les symptômes de leur culture politique. Il ne sagit donc pas de lutter contre des tribus ou des régions mais contre cette culture qui se manifeste indifféremment car elle plonge ses racines au plus profond de notre inconscient en perpétuant sur le plan local la culture politique du système colonial.
Cette culture sest renforcée pendant toute la période post indépendance et gangrène encore aujourdhui une grande partie de notre classe politique.
LA RUPTURE avec cette culture politique supportant le système politique actuel devient plus quun devoir, une affirmation de notre humanité au sein de la grande famille humaine.
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
« La plus grande difficulté nest pas de persuader les gens daccepter de nouvelles idées, mais de les persuader dabandonner les anciennes »
John Maynard Keynes.
<o:p> </o:p>
Cinquante ans après notre indépendance formelle, la jeunesse africaine en général et Congolaise en particulier comprend de plus en plus la nécessité de renouer avec les valeurs politiques poursuivies par nos pères de lindépendance.
Renouer avec les valeurs dunité, de liberté dans la dignité et la prospérité économique ne peut se faire dans un cadre politique soutenu par une culture politique dont les manifestations sont aux antipodes de ces valeurs.
<o:p> </o:p>
Cest comprendre que LA RUPTURE est un mouvement politique qui sinscrit en deux temps.
Le premier temps ou la première phase de luvre vise à déconstruire la culture politique rétrograde actuellement en vogue ainsi que le système politique émanant delle.
La deuxième phase consistera à linstauration dun ordre politique réalisant les valeurs dunité, de liberté dans la dignité et de prospérité économique.
Pour comprendre la première phase, il convient de partir du principe que la culture politique rétrograde nest quune continuation locale de la culture politique coloniale en ce quelle a pour finalité de déshumaniser le Congolais, de le spolier, et de linscrire à jamais dans lindignité et lasservissement.
Aussi, comprendre cela cest savoir que luvre de RUPTURE est une uvre de réhabilitation de notre humanité et de notre dignité dans la droite ligne des valeurs des pères de notre indépendance.
<o:p> </o:p>
La première phase de luvre visant à déconstruire la culture politique en vogue ainsi que le système politique émanant delle, implique de bien connaître les symptômes ou manifestations de celle-ci.
La culture politique rétrograde est une somme dhabitudes politiques manipulant lethnie pour conquérir ladministration dEtat, confondant le trésor public de son patrimoine privé, et résolvant toute contradiction politique par la violence. Cette somme dhabitudes politiques ne pouvait se préserver que dans le cadre dinstitutions la tolérant ou la laissant subsister.
Aussi, le détournement de lethnie à des fins politiques ne pouvait se concevoir quen tolérant que les nominations aux postes de responsabilité se fasse sur ce fondement, et donc que lEtat tout entier ne devienne une sorte de grand village.
De même, comment senrichir illicitement sans faire de ce vice une composante même du gouvernement de lEtat ? et la violence politique comme moyen de conquête ou de conservation du pouvoir dEtat ?
La culture politique rétrograde génère donc une pratique institutionnelle propre à répondre à ses différentes manifestations.
<o:p> </o:p>
Aussi, LA RUPTURE davec cette culture politique conduira nécessairement à celle davec la pratique institutionnelle car les deux sont consubstantielles.
La déconstruction de la culture politique rétrograde exige durant la période quelle est encore au pouvoir, de lui opposer une autre culture comportant dautres habitudes politiques. La culture politique à opposer à celle qui est en vogue actuellement doit se fonder sur les valeurs dunité, de patriotisme, de liberté dans la dignité et de prospérité économique, valeurs chères à nos pères de lindépendance.
<o:p> </o:p>
En effet, jusquà ce jour, notre peuple sest habitué à des pratiques politiques rétrogrades, et la mise en avant dun discours de RUPTURE aura la vertu de lui faire comprendre que le mal du Congo est au-delà des personnes car ce mal est une culture politique avec différentes variantes suivant les personnes ou les régimes, se retrouvant dans la quasi totalité de nos hommes politiques.
Ce discours permettra à notre peuple dêtre prêt pour un changement en profondeur de notre société.
En clair, la première phase de RUPTURE exige dabord un travail sur nous mêmes, une discipline intérieure impliquant un esprit de service pour notre peuple, un esprit dabnégation pour notre cause et une détermination sans faille à réaliser la dignité de notre peuple ne laissant de place à aucune lutte dego.
Cette discipline intérieure nous permettra ainsi de générer une culture politique se manifestant par le patriotisme, le sens de la dignité des nôtres, la liberté desprit et la rigueur dans la gestion.
<o:p> </o:p>
Chacune de ses qualités est en elle-même un antidote de chacune des manifestations de la culture politique rétrograde.
<o:p> </o:p>
En effet, lengagement pour une unité nationale véritable participe à déconstruire le détournement de lethnie à des fins politiques, le patriotisme et le sens de la dignité ne laissent aucune place à lenrichissement illicite.
Il sagit donc pour notre première phase dopposer à la culture politique rétrograde, continuation de la culture politique supportant le système colonial, une culture politique imbibée des valeurs de nos pères de lindépendance.
La déconstruction de la culture politique rétrograde ne pourra être effective quà travers la deuxième phase de notre uvre.
La première phase est celle de la génération en nous-mêmes de la discipline intérieure propice à générer une nouvelle culture politique de dignité. Cette première phase nous offre un outil de combat contre la culture politique rétrograde.
La seconde phase est celle qui fonde les conditions matérielles de la réalisation effective de LA RUPTURE.
La réalisation effective de LA RUPTURE ne sera consommée quavec la mise en place dun système politique fondé sur la nouvelle culture politique véhiculant les valeurs dunité, de liberté dans la dignité et de prospérité économique.
<o:p> </o:p>
Ce système politique pour asseoir lunité devra résoudre le problème du détournement ethnique en intégrant la diversité culturelle de notre pays sur le plan politique. Ce système devra pour préserver notre liberté dans la dignité avoir des institutions suffisamment fortes pour préserver notre indépendance, sans laquelle aucune dignité politique dun peuple nest envisageable.
Il sagit donc pour notre uvre de RUPTURE de sortir le Congo dun système politique soutenu par une même culture politique quel que soit les changements de régime. Tous ces régimes ont souvent pour points communs : Tribalisme, enrichissement illicite, violence politique et refus du contradictoire.
Aussi, notre philosophie politique est simple, combattre partout où elle se manifeste la culture politique rétrograde car sans elle le système politique tout entier sécroulera de lui-même.
La conférence nationale na pu être possible que parce que Bokamba et jean Marie Michel Mokoko, ont pu en ce moment là, se libérer de cette culture politique en sortant du cadre tribaliste ou régionaliste pour penser Patrie. Au moment où Marien Ngouabi ne considérait plus que lintérêt du Congo, il est sorti des considérations tribales pour aller vers un plus compétent économiquement que lui : Massamba Debat.
<o:p> </o:p>
Tout cela, nous incline à penser que le recul de la culture politique rétrograde dans notre pays a toujours été une chance dévolution dans la dignité de notre peuple. Il sagit donc de combattre cette culture ainsi que le système politique généré par lui.
Cest dire que notre objectif final est dinstaurer un système politique porté par des valeurs dunité de notre peuple et donc en mesure de générer un sentiment national partagé, de dignité dans la liberté et donc préservant notre indépendance, et enfin de prospérité économique pour renouer avec ces valeurs chères à nos pères de lindépendance.
Nous disons par là quil ne peut y avoir dunité véritable sans sentiment national partagé, de liberté dans la dignité sans indépendance, et davenir stable sans prospérité économique.
Toutes ces valeurs portées par luvre de RUPTURE maintiennent éveillées au fond de nous mêmes, les rêves de nos pères de lindépendance.
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>
V. RUPTURE ET ruptures.<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
« La vertu ne va jamais seule, elle attire toujours des imitateurs. » Confucius.
Il sagit ici de distinguer luvre de RUPTURE à des terminologies qui lui sont étrangères.
<o:p> </o:p>
a) La rupture phraséologique :
<o:p> </o:p>
La rupture phraséologique peut être définie comme une démarche politique utilisant la récurrence du mot rupture pour distiller lidée dun changement politique. Ici, la rupture est utilisée dans son sens sémantique littéral impliquant un changement ou une fracture dans un domaine quelconque. Cela ne suppose donc nullement toute la philosophie politique de luvre de RUPTURE telle que développée ici. Cette rupture phraséologique peut se manifester comme la perception de la nécessité dun changement profond sans nécessairement prendre en compte le facteur véhiculant et maintenant la situation exigeant changement.
A ce stade, le mot se limite à sa charge sémantique et ne véhicule pas encore la philosophie politique construite et initiée par le cercle.
<o:p> </o:p>
b) La rupture dopportunisme :
<o:p> </o:p>
La rupture dopportunisme est une autre variante de la culture politique rétrograde qui se fondant sur la rupture phraséologique utilise la sémantique pour conquérir et conserver le pouvoir.
Ici, le sens sémantique de rupture est utilisé dans le seul objectif de parvenir au pouvoir et y manifester les symptômes de la culture politique rétrograde.
Cette terminologie est de lordre de la démagogie, et nentend en aucun moment créer les conditions dune véritable RUPTURE qui implique de diagnostiquer le mal et de prévoir les remèdes nécessaires.
Nous pouvons dire que le changement attendu après la conférence nationale auprès des grands partis traditionnels participe à la rupture dopportunisme qui change les hommes et ne sinscrit pas dans une démarche de RUPTURE impliquant de localiser le véritable vecteur de stagnation pour léradiquer.
<o:p> </o:p>
c) la rupture demi-mesure :<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>
La rupture demi-mesure est celle qui se réalise dans un Etat sans travailler pour la réaliser dans les autres Etats Africains. LA RUPTURE pour être pleine et entière doit prendre en compte cette donnée géostratégique car elle ne peut être véritablement effective que lorsquelle se stabilisera dans tous les pays africains baignant dans la même culture politique rétrograde.
uvrer pour la RUPTURE cest donc accompagner les autres forces de RUPTURE partout en Afrique, au risque daboutir à une rupture demi-mesure sans lendemain véritable.
<o:p> </o:p>
<o:p> </o:p>