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Lespace de pouvoir a-t-il détruit lespace politique au Congo ?<o:p></o:p>
Construire une nation est un travail de longue haleine qui suppose un désir de vivre ensemble entre peuples dorigines diverses ayant entériné un projet commun. Ce projet, qui ne doit aucunement être interrompu à brûle-pourpoint, doit simposer comme la rampe de lancement sur laquelle tout sappuie. Cependant, depuis un certain nombre dannées, inexorablement, notre pays sabîme dans une grave crise économique, sociale et politique, et apparaît à cet effet comme « lexception négative » là où les autres, dans les mêmes circonstances auraient pu tirer leur épingle du jeu. Larme du crime a été longtemps identifiée : lespace de pouvoir (le gangstérisme politique, la concussion, la cooptation, les détournements et limpunité).
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Actuellement, lespace de pouvoir, chargé de définir et dimposer les décisions collectives devient dautant plus attractif quil a réussi à chasser lespace politique de larène. Lespace politique, le plus noble de tous, ce cosmos dexpression de toutes les attentes, en même temps celui qui devrait voir clore talents et perspectives viables pour un pays, est en train de se muer en un lieu de chaos et dintrigues inimaginables. Avalé par lespace du pouvoir, ses dernières convulsions sont presque inaudibles. Il ny a ni démocratie ni débat politique authentique sans reconnaissance des conflits qui traversent le corps social, quelle quen soit la nature. Les préoccupations relatives à la gestion de la cité sont tout bonnement renvoyées aux calendes grecques.<o:p></o:p>
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Le RMP, seul espace de pouvoir tue les partis périphériques ou subordonnés, qui se vassalisent par pur opportunisme, ainsi que des groupes religieux ou sociaux insatiables quant à la recherche de place dans lappareil dEtat et de richesses acquises par le pillage systématique et organisé de la rente pétrolière. On voit avec quelle énergie le PCT, mais surtout le MCDDI et dautres partis sont aujourdhui démantelés par crainte quils ne redeviennent les leviers à partir desquels lespace politique renaîtrait. <o:p></o:p>
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Disons-le sans circonlocutions : depuis le retour de Sassou « aux affaires », la cooptation a largement pris le pas sur la méritocratie sur fond dun tribalisme éhonté. Cette pratique inégalitaire laisse les plus méritants au bord de la route en ne privilégiant que cette clientèle qui gravite autour du pouvoir. Pourrait-il en être autrement ? Non, le Congo est sous un régime politique arbitraire et coercitif dans lequel, tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains dun seul homme et/ou dune fratrie. Les pouvoirs nétant ni partagés, ni séparés, ni contrôlés, ni sanctionnés par des élections véritablement libres, les libertés individuelles ne sont pas protégées. Les crimes économiques, de sang et les dérives juridiques deviennent le lot quotidien.<o:p></o:p>
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La méritocratie, ce système hiérarchique fondé sur le mérite des individus a été longtemps abandonné par le pouvoir de Brazzaville au profit de la cooptation, régentée par lespace du pouvoir. En dépolitisant le débat public au profit de la seule cooptation, le personnel politique, autrefois sélectionnée dans lespace politique ne se fait plus par ce biais, et on comprend avec aisance, les résultats dune telle pratique. Ce système consacre ainsi la personnalisation du pouvoir, faisant ainsi de lombre aux mécanismes représentatifs et sapant toujours plus leur nécessaire légitimité.<o:p></o:p>
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Cette égalité de traitement, pivot des valeurs républicaines et lun des fondements, trop méconnu, de la légitimité donc du respect de la règle de droit, ne peut être garantie que par la mise en uvre de précautions institutionnelles assurant labsence de liens affectifs entre administrateurs et administrés, grâce à la distance et à lanonymat, condition de lémergence dune éthique fonctionnelle en lieu et place de léthique relationnelle caractéristique des sociétés préindustrielles. <o:p></o:p>
Pendant que le régime de Brazzaville dissout la méritocratie dans les méandres de loyocratie, beaucoup de pays africains essaient de sortir de lornière en entamant un renouvellement profond bien quinachevée de leur personnel politique, redonnant ainsi espoir aux populations. Les dirigeants dun pays qui veulent réussir trouvent les moyens, ceux du Congo se cachent derrière les excuses. Aucune efficacité ne peut être attendue de la part des ministres à vie et amphigouriques tels Adada, Djombo ou Moussa qui occupent des postes ministériels depuis 25 ans ! Savent-ils se mettre en question en prenant en compte la nouvelle donne internationale ? La réponse coule de source.
Une autre dynamique doit être inventée, ce qui appelle une autre approche permettant dapporter en amont des réponses précises et concrètes à certains problèmes tout en opérant une rupture avec le passé dans bien des domaines. Des changements pourraient être saisis à travers le dynamisme de la pratique politique loyale, le refus des pratiques immobilistes que nous propose « Le chemin davenir » et surtout à travers la redynamisation des projets viables pour notre pays.
Au sortir de <st1:personname productid="la CNS" w:st="on">la CNS</st1:personname>, nous avons tous cru que le pont était fait entre le passé auquel on associait la gabegie, les assassinats, le monopartisme et le futur qui suscitait lespérance puis que notre destin, pensait-on, était désormais entre les mains « des élus » qui auraient à tout moment une espèce dépée de Damoclès représentée par léventuelle sanction des mandants que nous étions. Nous avons par paresse et par manque de rigueur, occulté un élément indispensable dans tout changement : le capital humain et on sest naïvement attaché au seul côté institutionnel.
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A la lumière des comportements, dune extrême laideur morale que nous analysons ici sans répit, linquiétude quant à la gestion de la cité est de mise ; nous sommes tous invités à lintrospection afin déradiquer le mal. Pour y arriver, lautorité doit toujours marcher à sa première fin que rappelle Platon, notre maître en la matière : «La véritable fin que doivent poursuivre les pasteurs des peuples ne doit pas être seulement dagrandir lEtat, ni de le rendre plus puissant, mais plutôt celle de rendre les citoyens plus heureux et moralement meilleurs ».
Nous sommes, à nen point douter à la croisée des chemins, là où on doit éviter que notre destin méandre, en lui imposant la rectitude et affronter cette réalité qui nous nargue avec violence. Pour cette raison, la résignation ne doit pas être notre allié. Une nation ne peut être construite que par des patriotes, prêts à faire des sacrifices, chacun à son niveau, et non par des fossoyeurs comme ceux qui sont actuellement aux commandes de notre pays. Ceux là qui ont malheureusement à la place d'un cur qui bat, sensible, capable de compassion, une authentique pierre. Ils nont pas non plus des yeux d'humains capables de verser des larmes ni de voir la misère effroyable quils répandent délibérément pour transformer le Congo en cloaque, mais ils ont des yeux de Condor qui fixent le soleil sans ciller.
Quand on voit des moments de doute que connaissent même certaines grandes démocraties, on est persuadé dune chose : toute uvre humaine est imparfaite et la construction dune nation ne finit jamais, tel Sisyphe, condamné à faire rouler sur la pente dune montagne un rocher retombant toujours avant davoir atteint le sommet. Le Congo a les ressources nécessaires pour relever les grands défis, pour peu que lespace politique reprenne ses droits et se mettre au service du développement et du progrès social.
Djess dia Moungouansi<o:p></o:p>
Le blog de Djess<o:p></o:p>
http://demainlecongo.oldiblog.com<o:p></o:p>
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