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    ADIEU BRUNO

    J'ai été énormément consterné par le décès brutal et injuste de notre ami Bruno que même ma plume a fini par subir les dommages collateraux.

    Ces par ces mots austères, ci-dessous, sur fond de douleur indescriptible,  que j'ai pu évaluer le vide que notre ami laissera à jamais dans le paysage de la cyber presse.

    Bruno
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    Tu viens de rentrer au panthéon des seigneurs, ceux là qui savent prendre les risques  quand d’autres cèdent à la facilité et la médiocrité. Ton combat n’a pas été vain, car tes écrits resteront gravés dans la mémoire des 70% des congolais que Sassou a plongés dans une misère effroyable. A mon modeste niveau, je n'ai jamais hésité à apporter mon soutien pour sortir le peuple congolais de l'avilissement dans lequel le régime odieux de Mpila veut l'y maintenir. Ton immense talent et avec des mots simples, tu a pu porter ce combat, un combat juste.

    Montherlant a écrit « Il n’ y a que deux partis dans tout pays : ceux qui osent dire non, et ceux qui ne l’osent pas. Quand ceux qui ne l’osent pas dépassent en nombre considérable ceux qui l’osent, le pays est fichu ». Toute ta vie, tu as lutté pour que ceux qui osent soient la majorité au Congo. Je suis persuadé que nos compatriotes vont rejoindre ce combat pour la dignité.

    Une fois de plus, les congolais ne t’oublieront jamais.

    Repose en paix cher ami.

    Djess

     


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    Marion Mandzimba  joue-t-il un double jeu … ?

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    La fièvre de la présidentielle à venir s’est saisie des différents acteurs politiques congolais. Ici et là, on affûte les armes, au figuré comme au propre.C’est que, sous nos cieux de pays sous développés économiquement et mentalement, les échéances électorales sont avant tout, des rendez-vous avec la belligérance : menaces, jurons, armes, proclamation anticipée des résultats, atmosphères d’inquiétude, cris dans la nuit striées de revendications et de protestations, policiers tirant sur des foules aux mains nues, un dictateur tricheur (comme en savent fabriquer les tropiques), le regard illuminé, en appelant à l’extermination de l’ennemi pour la défense de la légalité républicaine et de la patrie en danger ; puis, après les massacres, tendant la main à l’opposition pour la composition d’un « Gouvernement de Réconciliation nationale » ou de « large ouverture » (encore des nègreries). Au bout de la chaîne, une Communauté internationale lasse de tous ces mauvais scénarios nègres…

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    Marion  Mandzimba , juriste et Professeur d’université est désormais de toutes les sauces. Les déboires qu’il a connus en disent long sur le climat délétère que Sassou se charge d’instaurer. Cependant, une question me vient à l’esprit : est-il un vrai opposant ou quoi ?

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    Dans sa dernière lettre, envoyée à ses amis, publiée sur le Net, il dit ceci :

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    Citation

    "
    Tout cela ne change rien à mon programme. Tout en exigeant la Concertation Nationale Inclusive que les jeunes de Talangaï se sont approprié et qu’ils appellent maintenant "Solola Bien !!! ", j'ai annoncé ma candidature de principe à l'élection Présidentielle pour gêner la stratégie de l'unité du nord telle que veulent le développer SASSOU – YHOMBI - BOKAMBA - MOKOKO.

    "


    <o:p> </o:p>

    Source : http://www.kimpwanza.org/index.php?option=com_content&task=view&id=265&Itemid=57<o:p></o:p>

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    Un vrai stratège politique peut-il annoncer à tout le monde, tel un amateur qu’il veut casser l’unité du Nord alors que ce message est adressé à tout le monde ?   Cà dénote !

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    Pourquoi mettre en avant l’unité du nord alors qu’il est de père de la Likouala et sa mère du Pool ? Il avait là l’opportunité d’être un vrai congolais (  issu d’un parent du nord et du sud).

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    Veut-il faire croire à certains naïfs du sud qu’il abandonnerait les siens ( avec qui ils ont gagné la guerre et concocté la constitution sassouiste) par une subite fibre patriotique?

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    En fin de compte que vise son agitation ? Serait-il frustré de ne pas avoir été nommé ministre comme l’avait dit JDO ?


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    Le pétrole, c’est la branche de l’Ollivier

     

    JPG - 46.4 koJean-Yves Ollivier, émissaire multicarte de la Chirafrique s’est trouvé un nouveau job : planquer le magot pétrolier de Sassou.

    Les places sont chères au Congo-Brazzaville de Denis Sassou Nguesso. Et le si démocratique président congolais, apôtre de la paix et de l’Afrique en mouvement. Prenons le fief d’Oyo, qui a vu s’en aller sa barbouze attitrée, Luc Marques de Oliveira. Après quelques années de bons et nombreux services cet ancien de la DGSE (service action), de la bande à Dénard (époque comorienne) et d’autres tumultueuses aventures, (opération malgache en 2002) a tiré sa révérence et quitté Oyo, lieu de résidence du président et de sa garde. Sitôt parti, sitôt remplacé, succession verrouillée en passant par une officine des alpages suisses.

    Jean-Yves Ollivier cache les sous de Sassou Nguesso

    Aussi guette-t-on les prochaines places à prendre. A ceux qui ont cherché querelle à Jean-Yves Ollivier, discret intermédiaire multicarte, le cercle rapproché du président Denis a répondu un lapidaire : "lui, il est intouchable". Traduction : il touche au pétrole ! Et oui le précieux or noir, richesse des dirigeants, fléau de peuples et lubbie de l’ami Ollivier.

    Et puis on ne touche pas comme ça à Jean-Yves. Un proche de Chirac, grand ami de Sassou Nguesso, qui plus est membre du conseil d’administration des haras nationaux, nommé par l’Aménagement du territoire, ça se respecte !

    À force de voyage, l’expert en génie rural s’est constitué un petit carnet d’adresses. Dans les années 80, JYO a même été considéré comme l’émissaire (quasi) officiel de la Chiraquie dans l’Afrique du Sud de l’apartheid, en autre. Dans leur excellent Ces Messieurs Afrique (Calmann-Lévy), Antoine Glaser et Stephen Smith, exégètes s’il en est du village franco-africain, en ont fait le missi dominici par excellence. À envoyer en cas de guerre civile (Mozambique, Angola puis aux deux Congo dans les années 90), pour régler des questions pétrolières (Congo Brazzaville, Gabon) voire gérer des barbouzeries (Dénard aux Comores). Bref l’incontournable de l’Afrique australe !

    Les temps n’ont guère changé, même si Jean-Yves a un peu moins de publicité. Plus en odeur de sainteté en Afrique du Sud, difficilement joignable à Kinshasa pour cause de louvoiement incessant entre le vice-Président en exil Jean-Pierre Bemba et le président Kabila, Ollivier se veut donc très en cours à Brazzaville.

    Bien introduit grâce à un subtil retournement de veste sitôt que son protecteur, le président Pascal Lissouba, tombât, l’agricole Jean-Yves s’est vu confié une mission à haut risque et de toute confiance par Brazzaville : semer les fonds vautours. En gros, empêcher que l’argent et le pétrolé détourné par le régime de Sassou Nguesso ne tombe dans les poches des fonds d’investissement qui ont racheté la dette du Congo. Et c’est du boulot ! Le complexe système de siphonnage de la manne pétrolière (cf. Afrique pillages à huis clos, de Xavier Harel, Fayard) a été entièrement mis à jour par les tribunaux de Londres. Tout est à reconstruire et c’est Jean Yves qui va s’y coller, via la société de trading Vitol. Un boulot de titan. Heureusement, cet ingénieur a du génie ! 

    IGNACIO MANGA

    De l’Afrique du Sud au Congo, l’itinéraire d’un intermédiaire gâté

    PORTRAIT / par Xavier Monnier

    Du gâchis. Si Nicolas Sarkozy et Carla Bruni avaient choisi ce guide, nul doute qu’ils auraient bien été briefés sur l’Afrique australe, son évolution et ses entourloupes. Mais non. Jean-Yves Ollivier n’a pas été convié à la lune de miel des époux.

    Le garçon a pourtant tout ce qu’il faut de respectable. Administrateur des haras nationaux français, chevalier de la légion d’honneur mais surtout fin connaisseur de cette partie de l’Afrique où la France s’est toujours peu risquée.

    Jean-Yves Ollivier "L’émissaire (quasi) officiel de la Chiraquie dans l’Afrique de l’Apartheid"

    À force de voyages, l’expert en génie rural s’est constitué un petit carnet d’adresses. Dans les années 80, Ollivier a même été considéré comme l’émissaire (quasi) officiel de la Chiraquie dans l’Afrique du Sud de l’apartheid. Dans leur excellent Ces Messieurs Afrique (Calmann-Lévy), Antoine Glaser et Stephen Smith, exégètes s’il en est du village franco-africain, en ont fait le missi dominici par excellence. À envoyer en cas de guerre civile (Mozambique, Angola puis aux deux Congo dans les années 90), pour régler des questions pétrolières (Congo Brazzaville, Gabon) voire gérer des barbouzeries (Dénard aux Comores). Bref l’incontournable intermédiaire de l’Afrique australe !

    Et l’homme est d’un charmant. Capable de s’en sortir en affaires avec le redoutable Dieter Holzer, l’intermédiaire allemand qui fut épinglé lors de l’affaire Elf, ou d’amadouer, dans les années 80 le non moins redouté Neels Van Tander, patron des services secrets sud-africains du temps de l’apartheid. En 1988, tout ce beau monde s’est même réuni dans le désert du Kalahari, le temps d’une petite bouffe "très conviviale", confessera-t-il 11 ans plus tard à Politique Internationale. Pour l’occasion, le trio était même accompagné de Jean-Christophe Mitterrand, alors conseiller Afrique de son président de père ou de Desiderio Da Costa, le ministre angolais du pétrole.

    Un repas qui a du être haut en couleur et qu’Ollivier mettra à son actif de son boulot de " faiseur de paix", décrit-il…

    Sûrement vrai, puisque ni Nelson Mandela ni Jacques Chirac ne lui tiendront rigueur d’avoir bien fricoté avec l’ennemi d’alors. Le Chi lui renouvellera toujours sa confiance, le faisant chevalier de la légion d’honneur. Et sitôt libéré, le fringuant Mandela l’honorera en 1995 comme grand officier de l’ordre de l’Espoir…

    En fait, ce sont les "alternances" suivantes qui ont été fatales à Jean-Yves.

    Quoique introduit auprès de Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2007, le courant n’est pas passé entre l’intermédiaire multicarte et le vibrionnant président, trop marqué par sa proximité avec Chirac. Même punition en Afrique du Sud, où Jean-Yves Ollivier a eu bien du mal à gérer l’après-Mandela ; mais surtout les préparations de l’après-Mbeki.

    Les multiples soucis judiciaires de Jacob Zuma, le candidat déclaré de l’ANC, parti au pouvoir, ont fait peser une telle incertitude que des challengers ont proposé leur service. Dont Tokyo Sexwale, un homme politique fort proche d’Ollivier, qui a même été un temps accusé d’organiser une discrète campagne de désinformation sur Zuma. Sans preuves, mais le mal a été fait. Et Ollivier n’est plus en odeur de sainteté du côté de Johannesburg.

    Heureusement restent de vieux, fidèles et loyaux amis sur qui l’on peut se reposer. En l’occurrence Denis Sassou Nguesso, le président Congolais. Le Jean-Yves s’est vu confier une mission à haut risque et de toute confiance par Brazzaville : semer les fameux "fonds vautours". En gros, empêcher que l’argent et le pétrole détourné par le régime de Sassou Nguesso ne tombe dans les poches des fonds d’investissement qui ont racheté la dette du Congo et cherchent à se faire payer. Et c’est du boulot ! Le complexe système de siphonage de la manne pétrolière (cf. Afrique pillages à huis clos, de Xavier Harel, Fayard) a été entièrement mis à jour par les tribunaux de Londres. Tout est à reconstruire et c’est Jean-Yves qui va s’y coller, via la société de trading Vitol. Un boulot de titan. Heureusement, cet ingénieur a du génie ! Et connaît fort bien le pétrole Congolais (à suivre).

    Les amis africains du Président Sarkozy

    Françafrique /par Xavier Monnier

    Nicolas Sarkozy, non content d’être un président bien élu, se double d’un garçon poli. Et, dès le soir du 6 mai, a eu un gentil mot pour tout le monde, salle Gaveau, lançant notamment un appel « fraternel » à « tous les Africains ». Bref au bon peuple du continent noir. Pour leurs chefs d’État, tous démocratiquement élus, les messages sont partis bien avant. Avec plus ou moins de réussite.

    L’Afrique pétrolière dans la poche. Sarkozy compte des amis en Afrique. Si, si, promis. Au premier rang desquels le toujours vert El Hadj Omar Bongo Ondimba, président du Gabon depuis 40 ans. Entre les deux grands hommes, le courant est finalement bien passé. A coups de lettre de congratulations réciproques, et d’une chaleureuse missive de félicitations lancée par Nicolas à Omar, après la triomphale réélection du gabonais à l’automne 2005, un couple s’est formé. Leurs rencontres, au choix dans le discret hôtel particulier d’Omar, dans le XVIe arrondissement parisien, ou à l’hôtel Meurice, se sont multipliées, et leur compte tenu avec précision par la Lettre du Continent.

    Mieux, comme l’a raconté Bakchich, les services du ministère de l’Intérieur et des Contraventions ont laissé miroiter un étrange mirage à leur homologue gabonais. Dans une lettre adressée à l’Intérieur français, le ministre gabonais rappelle "proposition visant la suppression des visas d’entrée pour les citoyens des deux États, principe pour lequel vous vous êtes déclaré favorable lors de notre rencontre du 09 juin 2006 à Paris". L’heureux élu prié de cornaquer le dossier n’est autre que "Monsieur Godin, Directeur général de la Police nationale française, […] chargé de préparer un projet de Convention d’exemption de visas entre les deux États".

    Plus de visa entre France et Gabon, un grand flic chargé d’amadouer les affidés de Bongo, Sarko a mis le paquet pour draguer un vieil ami de la chiraquie, accessoirement patron d’un pays riche en pétrole.. Et en a remis une louche, tout juste élu. Bongo a été le seul président africain auquel Nicolas a téléphoné.

    Autre bon soutien du nouveau chef de l’État français, le Béninois Yayi Boni. L’étape de la tournée de Sarko en avril, à l’été 2006, a même été l’une des "plus agréables", a confié l’un des membres de la délégation. Et pour cause. Peu de manifestants, hostiles à l’immigration choisie, et surtout un éminent VRP sur place. Le ministre de la Sécurité intérieure local n’est autre qu’Edgar Alia, un ancien encarté RPR qui a longtemps milité en Seine-Saint-Denis avec Eric Raoult, député fort sarkozyste s’il en est.

    Enfin, petit dernier de ce groupe d’amis africains de "Nicolas ", le sympathique Denis Sassou Nguesso. Copain comme cochon avec Chirac, le père Denis a pris le temps de rencontrer Sarko, au cours d’une de ses innombrables virées à Paris. Et à Brazzaville, le nouveau président dispose d’un relais de choix, Jean-Yves Ollivier (Cf. Le pétrole, c’est la branche de l’Ollivier). Ex-missi dominici du RPR en Afrique australe reconverti dans la pétrofinance chez Sassou, JYO a de très bonnes entrées à l’UMP. Et a même pris le temps de briefé l’équipe Sarko sur le Congo.

    Le converti d’Abidjan. C’était pas gagné mais il l’a fait. L’ancien maire de Neuilly est entré, du moins en grâce, sinon dans les papiers de Laurent Gbagbo. Ennemis intimes de Chirac ça rapproche. Pourtant il a fallu lever la méfiance du "boulanger d’Abidjan" envers Sarkozy, ami intime de l’opposant Alassane Dramane Ouattara. Heureusement, le bon vieux Robert Bourgi a joué les bons offices. Homme de l’ombre de moins en moins discret, formé à la politique africaine par Jacques Foccart, missi dominici de Villepin en Côte d’Ivoire depuis les débuts de la crise ivoirienne, a troqué son costume de vomisseur en chef de Nicolas Sarkozy il y a quelques mois. Et a laissé tout son charme agir pour convaincre le « cauchemar africain » de Chirac que Sarko n’était pas si mauvais bougre. Avec succès apparemment. D’autant que des passerelles de footeux ont été établies. Fidèles soutiens du candidat de la rupture, Basile Boli et Bernard Tapie ont désormais leurs entrées au palais de la lagune d’Ebrié.

    L’indécis dakarois. Assez colérique, le président sénégalais n’aime rien moins que provoquer des polémiques et passer dans les médias internationaux. Le concept « d’immigration choisie » de Sarkozy a été accueilli au palais de l’avenue Roume comme il se doit : du pain béni. "Gorgui" a virevolté de France 2 à RFI l’été dernier pour s’offusquer "du pillage en règle" de l’Afrique. Et après quelques passes d’armes et rendez-vous orageux tenus à la résidence de l’ambassadeur du Sénégal à Paris avec Sarkozy (cf. Wade-Sarkozy, des échanges très Seck sur notre site), le climat s’est pacifié.

    "Le Vieux et Sarko pensent toujours avoir raison et adorent donner des leçons. Ça ne peut pas coller du premier coup", glisse un proche du pouvoir sénégalais. " Mais Wade ne respecte que ceux qui s’opposent frontalement à lui". En même temps, le Sénégal ne recelle ni pétrole ni matières premières, seulement une base militaire française. Rien de capital

    Pas d’inquiétude donc, "frères africains", le nouveau président français ne rompra pas avec le continent noir, ni avec ses richesses.


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  • A coups d'exemples édifiants, le journaliste épingle tous ces Français qui se servent de l'Afrique plus qu'ils ne la servent

     

    La soupe est bonne en Afrique, mais certains refusent d'y tremper leur cuillère. Ces ingrats préfèrent sauter à pieds joints dedans, au risque d'éclabousser la cohorte d'avocats, de journalistes, d'hommes politiques et de conseillers en communication qui, eux, n'ont pas leur pudeur.

     

    Journaliste à l'Express, Vincent Hugeux a enquêté sur ces "sorciers blancs", "les faux amis français de l'Afrique". De quoi se faire un paquet d'ennemis. "Que vient-on y chercher "  demande l'auteur, qui arpente le continent depuis des années. "Les honneurs que l'on se voit refuser ailleurs, l'argent facile, l'illusion du pouvoir."  Surtout l'argent... "Là où vous gagnez 100 ailleurs, vous touchez 300 à 400 sur le continent. Les Africains sont très généreux", affirme Bernard Rideau, spécialiste en marketing politique.

     

    Le livre abonde en exemples édifiants. Au Congo-Brazzaville, véritable paradis des sorciers blancs, c'est le champion du microcrédit, Jacques Attali, qui décroche un contrat à 10 millions de francs (en 1998) en tant que "conseiller général" du président Denis Sassou-Nguesso, réputé pour sa générosité. Malgré tout, le publicitaire Thierry Saussez se paie le luxe de se voir reprocher par le même Denis Sassou-Nguesso ses tarifs trop gourmands. Il n'y a plus ni gauche ni droite en Afrique, juste un gâteau à se partager. A Abidjan, dans l'antichambre du président Laurent Gbagbo, on croise tout aussi bien Roland Dumas que Jacques Vergès...

    Faisant fi de tout réflexe corporatiste, Hugeux n'hésite pas à épingler à son tableau de chasse les "plumitifs". L'auteur réserve une place de choix à l'hebdo Jeune Afrique et à son patron, Béchir ben Yahmed, témoignages d'anciens collaborateurs ou de politiques africains à l'appui. L'un d'entre eux évoque ainsi "deux versions d'une analyse sur le Burundi. L'une élogieuse, l'autre sévère», ajoutant que «c'est l'accueil réservé par les autorités de Bujumbura à une offre commerciale qui a dicté le choix final". 

     

    Quel mystérieux ressort pousse les dirigeants locaux à débourser des sommes imposantes pour les beaux yeux de conseillers français, souvent incompétents ? Un début d'explication : "Le chef préfère livrer ses secrets de famille à l'étranger plutôt qu'au frère ou au cousin"

    .

    Plus de quarante ans après les indépendances, la fascination du "Blanc" opère toujours, même si elle va s'estomper avec l'arrivée aux commandes d'une nouvelle génération de dirigeants.

     

    Certains reprocheront à l'auteur de livrer une vision partielle des rapports entre la France et l'Afrique, en ne donnant pas à voir ces hommes et ces femmes qui, sincèrement attachés au continent, y travaillent et aident à son développement. Mais Vincent Hugeux a fait un choix, et il s'y tient. Son entreprise a même quelque chose de salutaire. Car, du Cameroun au Sénégal en passant par le Togo et le "Congo-Brazza" la colère gronde contre ces Français qui se servent de l'Afrique plus qu'ils ne la servent.

    Le jour venu, elle pourrait bien emporter ce qui reste sur le continent de ces liens si particuliers entre Français et Africains.


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