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En règle générale, la croissance annuelle du PIB donne la traduction statistique de lactivité économique dun pays. Toute fois, les effets induits par laugmentation des biens et services dun pays pendant une période déterminée, dépendent non seulement de la structure de son économie, mais également des relais sur le terrain. Ces dernières années, on a assisté à une augmentation concomitante du prix et du nombre de barils/j. Pour évaluer les conséquences insidieuses sur le terrain, jai opté pour une démarche qui emprunte tant aux réalités congolaises quà la réflexion pure.
Nonobstant la sensation daise induite par la frénésie pétrolière,notre pays sexpose à deux périls qui ont toujours été mal expliqués ou mal perçus par nos dirigeants, au premier desquels, on a lillusion statistique.
Ce concept, rébarbatif par sa forme, lest moins dans son contenu , tant il traduit cette espèce deuphorie dans laquelle se sont toujours baignés les chantres de la nouvelle Espérance, qui interprètent, sans aucun effort intellectuel, des chiffres mystificateurs de la croissance du PIB de notre pays en performances économiques.<O:P></O:P>
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Depuis bientôt une décennie, notre pays aligne sans effort des taux de croissance du PIB que nous envient les économies industrialisées. Selon les dernières estimations, le taux de croissance réel du PIB au Congo-Brazzaville devrait être de lordre de 7,6%, largement supérieur à la moyenne de la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de lAfrique Centrale). Ce taux de croissance anormalement élevé, génère une certaine atonie, tant les autorités congolaises se bercent dans lillusion statistique. À la faveur de la hausse des prix des matières premières et à lamélioration des termes de léchange donc, le budget de lÉtat congolais pour lexercice 2007- <?xml:namespace prefix = st1 ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:smarttags" /><ST1:METRICCONVERTER productid="2008 a">2008 a</ST1:METRICCONVERTER> augmenté de 43,4% (soit 834,9 milliards de FCFA), passant de 1921,1 milliards de FCFA dans la loi de finance initiale à près de 3000 milliards dans la loi de finance rectifiée. Les dirigeants congolais se sont toujours leurrés par des taux de croissance du PIB de 5, 6 voire 8%, mais ils ont naïvement ignoré la chose essentielle : ces taux de croissance résultent davantage de la valorisation de la rente pétrolière que dune dynamique de lappareil productif. En dautres termes, les autorités de Brazzaville nont aucun mérite dans la génération de cette croissance, tant, les entreprises qui devraient être les seules à produire une croissance du PIB saine, sont pour la plupart sous perfusion financière de lEtat.<O:P></O:P>
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Une croissance résultant dun dynamisme de lappareil productif réduit le chômage, injecte du pouvoir dachat aux populations qui augmentent leur consommation et léconomie sen porte mieux. Cest bien le contraire de notre pays qui, en dépit dune augmentation exponentielle des recettes pétrolières ces cinq dernières années, on est confronté à un chômage endémique et une pauvreté tenace, agressive et, presque structurelle qui sest obstinément installée sur toute létendue du territoire national au point que 75 % de la population congolaise vit désormais dans une extrême pauvreté.
En définitive, la richesse générée par 10% de taux de croissance au Mozambique nest plus entraînée que par 0.08% de croissance en Corée du Sud et 0.008% au Japon. Cest pourquoi, il convient de toujours tempérer le triomphalisme né dune progression annuelle du produit intérieur brut.
Le deuxième péril qui menace notre pays sappelle Syndrome hollandais ou en anglais « Dutch disease ».<O:P></O:P>
Ce syndrome est une conséquence des problèmes macroéconomiques générés par la capacité dabsorption dune économie suite à lentrée massive de devises. Ce phénomène a été observé pour la première fois aux Pays-Bas, dans les années 60.<O:P></O:P>
A titre dexemple, le budget national du Congo est passé de 3 milliards de francs cfa en 1962, à 3000 milliards de francs cfa pour cette année 2008. Notre pays a sombré dans les facilités dune économie de rente, avec 90% des recettes dexportation et 75% des recettes fiscales provenant des hydrocarbures.<O:P></O:P>
Le Congo dépend donc dune monoproduction: le pétrole.<O:P></O:P>
Cest cette dernière très forte spécialisation qui induit des effets pervers. Le pays voit son développement freiné. Le cas du Nigeria est très édifiant sur ce plan. En effet, les deux booms pétroliers des années 70 ont engendré lenvolée des prix, combinée à la baisse conséquente des exportations non pétrolières (notamment agricoles). Ces booms pétroliers passés, le Nigeria constatera avec effroi, la quasi-dislocation de toute son agriculture dont la première conséquence a été lapparition dun grand déficit alimentaire, dune inflation galopante et une balance commerciale déséquilibrée dannée en année.
Le sous-développement congolais est en train de saggraver par le fait que les autres secteurs, aussi stratégiques pour un développement intégral, sont laissés en marge des priorités publiques.
Notre économie est donc vouée aux fluctuations de cette rente. Par ailleurs, elle se heurte à dimportants goulets détranglements, tels le poids du tribalisme dans lattribution des emplois, les critères politiques de localisation des unités de production (Exemple lusine deau dOkiessi à Oyo), la lourdeur de lappareil administratif, la faible rentabilité des grands projets( aéroport militaire dOllombo), linsuffisance des équipements électriques, des télécommunications et des voies de communication secondaires. Les quelques unités productives héritées de la période Massambat Débat sont en fin de vie et ne sont plus en mesure de créer la dynamique autonome du système productif ; celui-ci, fortement dépendant de lextérieur, est caractérisé par des dysfonctionnements techniques, financiers et gestionnaires.<O:P></O:P>
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Affronter notre destin lié à la production pétrolière, cest réduire considérablement les nombreux symptômes dus au syndrome pétrolier qui tire notre économie vers le bas. Faute de diversifier nos exportations, nous connaissons une spécialisation appauvrissante. Ce qui apparaît comme une diversification, profite beaucoup plus au secteur des biens non échangeables quaux biens échangeables. Ce sont pourtant les derniers qui génèrent de la valeur ajoutée.<O:P></O:P>
Le pétrole devient alors, paradoxalement, la cause de lapprofondissement du sous développement congolais.
Cependant, le Congo peut échapper à un tel syndrome si la gestion de toute léconomie suivait la voie de la rigueur, par lutilisation des compétences nécessaires pour remettre léconomie sur pied. Et là, cest à lensemble des filles et des fils de ce pays quil faut faire appel et redonner aux compétences leur vraie place dans la conduite de la chose publique.<O:P></O:P>
Cest de notoriété publique, un syndrome peut en cacher un autre, aussi, pour linstant, la grande des priorités reste sans nul doute la réduction des injustices entre le clan au pouvoir et le reste de la population, au risque de voir arriver un autre syndrome plus nocif. Rwandais, celui-là.<O:P></O:P>
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Djess Dia Moungouansi<O:P></O:P>
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Le Blog de Djess<O:P></O:P>
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http://demainlecongo.oldiblog.com
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