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    LE MANIFESTE FÉDÉRALISTE <?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p>

    Rédigé sous la direction d’Hervé MAHICKA<o:p></o:p>

    Publié en 2003 – Réactualisé en 2009<o:p></o:p>

    INTRODUCTION

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    La forme de l'Etat n'est pas un résultat mathématique, péremptoire, unique et obligatoire. L'organisation politique léguée par le colonisateur et suivie à tue-tête mérite aujourd'hui une critique et une remise en cause, tant son échec est sans appel. Nos classes intellectuelles et politiques se sont trop souvent montrées incapables de s'approprier notre indépendance pour lui donner un aspect plus en phase avec notre nature et nos aspirations, se bornant à des imitations grossières. Tel des automates formaté pour répété le discours conçu par un autre réalité sociale, nous avons fait des concepts comme unitarisme ou Etat-nation,<o:p></o:p>

    de véritable culte religieux. Or le monde, et même les fondateurs de l'unitarisme accordent de plus en plus d'autonomie aux collectivités territoriales. Communes, départements, régions, cantons, länders, Etats fédérés ou provinces jouissent de pouvoir de plus en plus importants et autonomes vis-à-vis de l'Etat central. Tant pour les exécutifs que pour les organes législatifs locaux qui sont passé à la simple orientation budgétaire locale, au vote des programmes de constructions, de logements, de sécurité, de développement économiques et plus encore. Si bien que l'Etat unitaire est en voie de disparition. Pourtant, l'Afrique et le Congo en particulier ont un profond besoin d'une réforme en ce sens. Parce que notre nature sociologique la légitime, et qu'elle permettra d'accélérer le développement de l'ensemble du territoire, ouvrira les portes du progrès politique à une classe plus nombreuses et plus démocratiquement recrutée, en plus de renforcer et de pérenniser la démocratie locale et nationale. <o:p></o:p>

    Que nous l'appelions fédéralisme, décentralisation, confédéralisme, régionalisme ou autonomisme, ce sont des débats d'écoles qu'il faut laisser aux étudiants et chercheurs. L'important pour la réflexion politique est le contenu, les prérogatives des collectivités, l'agencement des pouvoirs et l'efficacité de la production qui en découle. Nous choisissons le mot fédéralisme a dessein, afin de marquer qu'il s'agit d'aller plus loin que les décentralisations tentées depuis 1972, sans enthousiasme et avec cette trop grande prépondérance du centre qui fait couler tous les projets.

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    I - LA STRUCTURE SOCIALE DU CONGO

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    Le Congo comme tous les pays d’Afrique noire est une société plurielle constituée d’ethnies elles-mêmes affiliées les unes aux autres. Des lignages qui ont édifient un solide noyau affectif et identitaire. La désignation ethnique est une auto-affirmation puis une auto-glorification, qui puise sa référence dans une langue, un territoire, une histoire, un culte religieux, un principe de parenté, une technique, voire une tradition alimentaire.


    Ce phénomène d'ethnicité, si on en croit l'historien Cheikh Anta Diop, est né du temps de l'esclavage qui imposait une profonde et indéfectible solidarité au sein d'un groupe, face aux autres, perçus comme d'éventuels gibiers d'esclavages ou à l'inverse, de potentiels assaillants menaçant sa liberté. Une réaction de regroupement des semblables et de rejet des dissemblables s'est mise en place. Avec l'urbanisation sous la colonisation, l'ethnie est devenue l'élément structurant des solidarités citadines. Dans cette société qui nie l'individu, les mobilisations sociales se sont alors faites par le groupe, donc l'ethnie. Aussi, si l'urbanité a fait disparaître la référence identitaire de l'ethnie (car du nord au sud, les rites de mariages, les traditions alimentaires, les normes de filiation, ou encore les langues ont fusionné), elle n'a pas réussi à l'anéantir comme réalité politique.

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    L’ethnique (ou son regroupement en région) transcende le «traditionnel » et le «moderne». Sa pérennité résulte d'une double adaptation aux contraintes du présent et aux interprétations conflictuelles – parce que socialement marquées – du passé.

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    Face à l’adversité, la Région apparaît comme une micro nationalité chauvine, un foyer de confiance, de sécurité, d'honneur et de communauté de destin. Les rapports politiques étant bâtis forcément sur la confiance, il s'instaure un monde politique où les aires de confiance ne dépassent guère la réalité ethnico-régionale. Au final nous avons une configuration entre Région (s) gouvernante (s) et Régions gouvernées qui chacune attend son tour pour gouverner sur les autres.<o:p></o:p>

    Cette structure bâtie sur des antagonismes lignagers n'offre aucune possibilité de déploiement d'un État unitaire, car ce dernier requiert que le réseau de confiance et d'identité soit national et égalitaire.<o:p></o:p>

    La politique officielle des 50 ans de la République du Congo a voulu aller dans le sens d’ignorer les spécificités locales, et n'a réussi qu'à les faire proliférer car ce n'est pas en ignorant le mal qu'il se soigne. L'Etat-nation est devenu un gros mensonge, quand de l'autre côté rien n'interdit, ne contrôle ni ne limite l'étendu des pouvoirs des solidarités locales, ethniques ou régionales qui jusque là sont les véritables foyers de direction du pays ou d'opposition. L’optimiste de façade des discours politiques ne trompe plus personne sur la nature politique réelle de nos pays.

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    Nous sommes partis en 1958 sur l'idée qu'au fil des ans, les confiances politiques ethno-régionalistes se dissoudront d'elles même avec le temps pour laisser place à la nation. Or la politique s'évalue au bout de 3 à 5 ans, 10 ans pour les grands projets sociaux dits de long terme, afin de redresser le tir. Mais le profil politique d'un pays ne se subit pas ad vitam aeternam, comme s'il n'y avait qu'une seule et unique voie quitte à ce qu'elle nous tue tous. Car les résultats de l'évaluation de l'unitarisme de façade, chantée sous fond de régionalisme radical et systématique sont foncièrement négatifs, voire il (le tribalisme) devient le principal frein de la paix, la justice et du développement du pays.


    Il faut arrêter avec cette hypocrisie politique. En finir avec la longue panne des solutions politiques, due en réalité à l'absence de formation des acteurs politiques locaux limités à recopier les grandes lignes de l'ancien colonisateur. On ne décrète pas une nation. Autant qu'on ne peut supprimer des réseaux de confiances ethnico-régionaux par des slogans. Il ne reste plus que, logiquement, à dénoncer l’inadéquation du système unitaire pour nos sociétés plurielles, et à instaurer un modèle plus adapté à notre structure, respectueux des valeurs de chacun, de la revendication d’autogestion des composantes de notre pays en synchronisant équitablement au sommet, les efforts de tous

     

    II - LES ANTAGONISMES DE L’ETAT UNITAIRE SUR UNE SOCIÉTÉ PLURINATIONALE

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    Il y a deux formes de tribalisme au Congo : le macro-tribalisme et le micro-tribalisme. Le premier divise le Congo en deux (nord/sud) ou trois (nord/sud-est/sud-ouest) zones géographiques qui s'opposent.<o:p></o:p>

    Le second, micro tribalisme, oppose au sein d'un même groupe, des sous-groupes ou des sous groupes entre eux sans entrainer toute la région. (Kongo/Lari, Bembé/Niari, Vili/Yombé, Mbochi/Téké ...etc.).<o:p></o:p>

    Ce dernier, le micro tribalisme, est conciliable face à l’adversité. Il vire plus ou moins facilement vers une fusion régionale de la défense identitaire.


    Le macro tribalisme est lui plus tranché. La tentative d’alliances politiques croisées qui aurait pu confondre cette forme de rivalité [PCT – MCDDI / UPADS – RDD, MSA-PPC] n’auront duré le temps d'une stratégiie politique de conquête du pouvoir, sous fond de méfiance aussi sèche qu'une alliance diplomatique entre deux nations étrangères. Et à l'intérieur de ces groupes on ne parle pas construction de la nation, mais on discute des parts qui reviennent aux ethnies signataires. Au lieu de construire la nation comme ils prétendent officiellement, ces alliances sont en réalité ce qui renforce la politique ethno-régionaliste.
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    Le rêve d’unir le Congo sous une coupe unique, dans la quête d’un État-nation mythique s’est mué en cauchemar.

     
    L’identification automatique du chef des institutions à son ethnie d’appartenance et le positionnement prévisible des différents groupes selon leurs affinités à l’ethnie du chef des institutions nationales ne se sont jamais démentis après 6 passages de témoin, de Youlou à Sassou.
    Au final, le système unitaire a laissé se développer au pouvoir la rotation d’un système d’apartheid radical, avec la suprématie d’un groupe ethnique ou régional (tribu – classe diraient certains) qui règne en maître sur les autres groupes, impliquant en conséquence des privilèges inhérents aux castes ethniques du pouvoir et toutes les oppressions d’autres parts – réelles ou supposées – tels que le droit de propriété sur l’Etat et celui de vie ou de mort sur les populations hostiles au nom de la conservation de cette supériorité.

     
    Une configuration qui encourage le repli, favorise l’ambiance du complot permanent, avec son cortège de méfiance, d’exclusion, d’intolérance, de haine inter-ethnique et d’épuration. L'Etat est d'appartenance privilégiée à l'ethnie du chef qui en occupe les meilleurs postes, jouit des passe-droits extrajudiciaires, considère la pays comme une victoire régionale qu'il faut protéger au prix du sang s'il le faut.

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    Depuis 1960 une autre réalité sociale résultant de l’inégalité démographique entre les ethnies s'est avérée.


    Le Congo a connu 6 présidents dont trois du Nord et trois du Sud : les 3 nordistes sont des militaires, les 3 trois sudistes sont des civils. En dehors de Massamba Débat, les 2 du sud sont arrivés au pouvoir par le suffrage universel pluraliste. Mais aucun du nord ne peut s'en targuer. Il apparaît que la faveur démographique du Sud face au Nord sous peuplé donne aux premiers une foi au suffrage populaire, tandis que la frange septentrionale de notre pays ne peut compter que sur la maîtrise des leviers militaires pour accéder au pouvoir et s’y maintenir. Pour résumer, on dira que les sudistes ont plus confiance en la démocratie élective. Pas parce qu’ils sont plus démocrates que les autres, mais parce que le vote majoritaire dans un Etat ethnique unitaire, favorise leurs groupes identitaires numériquement avantagés.

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    Le rattachement politique et la foi partisane se faisant sur cette base là, nos sociétés ethniques montrent les limites de la démocratie majoritaire et du suffrage universel direct dans un système unitaire. Celle-ci est pervertie et déroutée de son but : la majorité est assurée à un groupe identitaire fixé par la nature, tandis que l’autre groupe est invité par le système, au mieux, à occuper les strapontins du pouvoir ou, au pire, à se ranger dans l’opposition définitive avec les frustrations que cela implique.<o:p></o:p>

    Avec l’instauration du multipartisme et des conflits ethniques sanglants qui se sont ensuivis, la sécurité s’est ajoutée sur les motifs du repli identitaire. La hargne avec laquelle les pouvoirs en place n’ont pas hésité depuis 1992 à massacrer l’ethnie opposée au moindre conflit pour maintenir les distances dans cet apartheid, a provoqué au sein de la population non seulement un soutien indéfectible et inobjectif pour ses leaders régionaux, mais aussi une totale apathie envers les « compatriotes » de l’autre bord. Cette fois-ci l’ethnie a trouvé une raison dialectique pour être. Tout ceci éloignant toujours un peu plus l’objectif d’intégration nationale que prône traîtreusement le discours officiel depuis l’indépendance.

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    III - LA DÉRIVE DES PARTIS POLITIQUES CONGOLAIS.

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    Les partis politiques sont les conséquences des conflits sociaux dont ils ont surgi. Un parti ne vient pas créer les raisons de son existence: celles-ci lui préexistent. Il y'a un climat, un foyer ou une revendication sociale profondément encrée qui constitue un fumier sur lequel se développent les partis politiques. En Europe, les partis de gauche sont le prolongement politique des mouvements ouvriers du XIXè s; les partis démocrates-chrétiens puisent leur substance dans les réseaux de sociabilité catholiques; les radicaux descendent des mouvements laïques et anticléricaux; tandis que les écologistes reprennent le terrain laissé par l’insuccès des partis paysans et agrariens de l'entre deux guerres.
    Le terrain est parfois préparé par des associations ou des groupes informels qui font planer une revendication fondamentale dans la société : les « Diables Noirs » équipe de football Congolaise ont longtemps été le principal foyer d’un sentiment de représentation politique et de contestation des originaires de la Région du Pool et du Sud tout entier, face à la confiscation du pouvoir par les nordistes. Le MCDDI n’a fait que récupérer ce terreau.

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    Que les partis politiques confirmés et persistants soient d’essence ethnique au Congo, il ne pouvait sociologiquement en être autrement car le conflit majeur chez nous est la représentation ethnique. Par contre, toute tentative d’encrer nos partis selon les clivages occidentaux (principalement gauche/droite) ont échoué parce qu’il n’existe pas dans la société Congolaise des conflits sous cet ordre là.


    Les partis qui insistent sur cette voie, forcent l'idéologie et le conflit social à gérer, sont artificiels et restent généralement embryonnaires ou se muent en groupe d’intérêts privés, accrochés aux prébendes du pouvoir et sans assise populaire.

     
    Des partis fédéralistes ont toutes leurs chances de prospérer parce que le Congo est naturellement et socio – structurellement une fédération ethnique, dans laquelle la revendication d’une représentation de tous en gardant leur identité existe fortement, si elle n’est la principale revendication politique.

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    En général, les partis récupèrent des conflits sociaux, pour s’en servir comme arme contre leurs opposants ou pour justifier des revendications parfois même éloignées du conflit en cause. Ce qui leur vaut des accusations d’opportunisme. D’où une certaine impopularité.
    Pourtant, les partis par ce même rôle d’agents des conflits et de médiateurs, contribuent également à l'intégration du conflit. En effet, une fois politisé, le conflit est arbitré par les partis, donc canalisé, géré et négocié: il est intégré à la vie politique. Lorsqu'ils assument correctement leur fonction médiatrice, les partis éliminent tout risque de guerre civile et contribuent très largement à l'éradication de la violence politique.


    Ce qui fait défaut chez nous et qui est à l’origine du fiasco de nos partis politiques dans leur mission sociale, c’est qu’ils rechignent à avouer que les véritables intérêts qu’ils représentent et qui sont la quintessence même de leurs formations sont profondément ethnico – régionales. Au final la politique chez nous s’articule sur deux axes superposés : l’un à la lumière - le prétexte avoué, l’autre dans l’ombre - la réalité du conflit ethnique. Un climat de dupes qui empoisonne les relations politiques, fausse les cartes et fait que ces conflits importants ne sont plus canalisés par les partis et deviennent source de violence à cause du dialogue de sourds.

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    Pour espérer l’émergence de partis d’idées et constructifs, dont l’adhésion populaire sera objective, il faudra déplacer le champ d’action politique du centre vers l’intérieur des Régions dans un groupe homogène. Ainsi au niveau national symbolique les partis défendront les intérêts directs de la Région, tandis qu’au niveau régional où s’articule l’essentiel de la politique de terrain, ils resteront objectifs.


    Le risque de conflit de sang s’écarte par le fait que l’action de chaque parti régionale ne croise pas celle d’un autre extérieur ou le manque de confiance empêche d'avancer. Les groupes sans confiance partagée ne combattent plus pour exercer le même pouvoir au même endroit, et il n’existe plus de pouvoir de supériorité des uns sur les autres

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    IV - LA CORRUPTION DES HOMMES ET DU SYSTÈME

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    Il s'entend souvent dire que la question qui nous mine est d'avoir les mauvaises personnes au pouvoir. Pourtant, s'il existait un endroit où les hommes de pouvoir ne sont pas tentés par les abus divers et que leur qualité suffise, il n’y aurait plus besoin de lois dans cet endroit. C’est la complexité des lois qui fait que les chefs des nations réputées et confirmées démocrates s’appliquent chez eux, et l’absence ou la transgression facile de ces lois qui rend ces mêmes hommes immoraux dans les relations internationales, de Brazzaville à Bagdad.

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    La corruption du personnel politique Congolais est un facteur favorisé par la corruption ou l’inadéquation du système lui-même. Dans une société où l’arbitrage des masses est conditionné par la subjectivité ethnique, les hommes de pouvoirs peuvent tout se permettre, assurés de la complaisance du groupe qu’ils représentent.

     
    Corruption, abus de pouvoir, vies dissolues, paresse, fausses promesses, incompétence, népotisme, crime financier ou de sang, absence d’un programme politique concret… tout ceci leur est pardonné tant que le leader défend l’honneur et la représentation du groupe ethnique.
    Quant à l’élite régionale (cadres, chefs coutumiers, grandes personnalités), elle espère profiter au passage de la corruption du leader, selon la philosophie que l’enrichissement des membres du clan assure une force qui garantit l’indépendance du groupe et le met à l’abri de la subordination par les autres ethnies. L’intérêt de l’ethnie ou de la Région, justifie tous les arrangements avec la morale.


    Sous d’autres cieux, le bénéfice et la justification de tels écarts auraient été attribués au sacrifice que requièrent la nation et la patrie. D’où, les Français et les Américains excusent tacitement les dégâts causés par leurs compagnies pétrolières à l’étranger, même si cela blesse la morale et que quelques uns s’en mettent plein les poches au passage. L’intérêt suprême de la nation le justifie. Chez nous l’intérêt suprême qui justifie tout dans le cœur de l’individu, c’est la Région.

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    Laisser s’enfoncer le pays dans l’inertie, s’en prendre aux caisses de la République ou à la vie d’autres Congolais est dénué de toute émotion et de la part des politiques et des populations qui les soutiennent respectivement aux rattachements ethniques.


    N’avons-nous pas vu pointer des menaces de guerre civile parce qu’un ancien ministre des finances ou encore un ancien chef de guerre étaient emmenés à rendre des comptes devant les tribunaux, les deux pour des accusations – détournement de fonds pour l’un et séquestration pour l’autre – logiques par leurs « fonctions »? Ah, procès ethniques, me diriez-vous. Mais bien sûr...

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    Le mythe de l’homme providentiel au dessus de tout soupçon qui conduira une génération spontanée de politiciens sains est un rêve qui s’accroît auprès des Congolais, qui se retrouvent comme réduits à croire au père Noël par désespoir.


    La thèse laxiste qui invite à attendre quelques décennies ou quelques siècles de plus pour que disparaissent les velléités ethnocentriques sous l’effet magique du temps, se contredit par la courbe sans cesse croissante de la montée des particularismes et par les trop lourds dégâts humains causés par le système actuel, qu’il serait criminel de laisser persister.


    Autant les pieux appels politiques à la conscience nationale sont restés lettres mortes si non qu’ils ont agit inversement au message.

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    Le Congo s’est transformé en une famille polygamique où les 10 épouses rivales et leurs enfants cohabitent sous le même toit; chaque enfant essayant de prendre le contrôle de la maisonnée avec le soutien de ses frères de sang après avoir massacré les autres demi-frères, en jurant ensuite gouverner au nom du père et dans l’intérêt de tous les enfants du père. Alors qu’au fond, la patrie est devenue la fratrie utérine sans que personne n’ose l’avouer au grand jour et sans que nul n’en soit plus dupe. La nation est une illusion à laquelle personne ne croit plus.

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    Existe-t-il dans ce foyer un enfant qui échappe au schéma, et qui soit capable de se surpasser pour servir toute la famille? Certainement. Mais la famille le veut-elle? Même si le pardon est obtenu, nul ne pourra plus ôter la méfiance forgée par le souvenir des douloureux affronts passés. Cette méfiance qui nourrit les replis, causera sa perte quelque soit ses talents et sa volonté.

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    Au lieu d’espérer sur l’arrivée de ce messie utopique, une société moderne devrait plutôt confier sa destinée à une loi bien en phase avec elle-même et munie de tous les garde-fous garantissant son applicabilité.
    Il ne reste qu’à se résoudre à loger chaque épouse dans sa case bien à part pour que chaque fratrie s’organise dans la confiance, la paix, le dévouement à la tâche, la conscience du bien collectif, le respect et la solidarité fraternelle.

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    V – A LA RECHERCHE DU PATRIOTISME ET DE LA NATION FANTÔME

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    La tradition politique et philosophique Française, définit la nation comme un vouloir-vivre collectif, une communauté de destin entre des individus s’étant librement déterminés. Ce n'est que Français, et pas la seule définition possible unique et envisageable comme on l'entend trop souvent dans la classe politique Congolaise où le poids de la colonisation a restreint dans des œillères. Pour les cultures des pays fédérés comme la Suisse ou l’Allemagne, ou encore l'Angleterre et bien d'autres, la nation est l’association objective de sous groupes culturellement définis à la base. Dans les 2 cas, l’égalité entre ceux qui composent la nation (individus ou groupes) est sine qua non.


    La nation s’identifie d’abord à un groupe d'homme vivant sur un territoire, puis, à la volonté clairement exprimée des composants égaux de dépasser la tradition et les limites naturelles pour l’objectivité communautaire. La nation ne naît pas d’un décret comme la déclaration d’indépendance. Elle n’est pas un slogan, elle se vit.

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    Le discours politique Congolais se révèle démagogique et hypocrite. Les mots clés de celui-ci, froidement empruntés au lexique de l’ancien colon (patrie, nation, union) apparaissent vides de tous sens, puisqu’ils ne sont vécus d’aucune manière ni montrés en exemple nulle part. Les politiques se retrouvent à exalter une nation d’individus égaux aux attaches culturelles négligeables, alors que nul n’en voit la manifestation, ni même l'essence. Plus personne n’y croit, pas même ceux qui discourent à la tête de leurs partis ethniques. Quant au territoire, il n’a de commun que le siège conjoint aux Nations Unies. Les quelques alibis politiques, nordistes de services à l'UPADS ou domestiques bakongos au RMP ne changent rien à la perception et aux effets réels de la politique clanique Congolaise.

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    Or, il s’avère que sans l’attachement général à une certaine idée partagée de la communauté, ce qui se nomme le patriotisme, l’émergence d’une conscience collective et d’un engagement vers le développement ensemble et dans la paix est introuvable.
    Le système politique actuel encré dans un unitarisme injustifié au sein d'une société plurielle, exige des populations le nationalisme ou rien. Il a surtout eut comme réponse « rien ! » plutôt que le moindre signe d’une avancée quelconque vers ses pieux objectifs.
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    Pourtant, on ne peut pas conclure que ce moteur essentiel du développement qui est le patriotisme, n’existe pas au milieu des Congolais. Mais juste que ce patriotisme là n’est pas national, il est régional.


    Il nous faut donc un nouveau pacte Républicain, scellant l'accord entre peuples, avançant chacun au nom de sa Région, pour déterminer un pouvoir national librement consenti, et collectivement partagé, exprimant la volonté de vivre ensemble uni, dans le respect de nos diversités.
    Il est temps de démentir le postulat qui prétend que l'enjeu Démocratique et Républicain réside dans la recherche illusoire d’un Etat-nation, irréaliste à court et moyen terme.

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    Pour sa communauté ethno régionale le Congolais est prêt à s’investir à 200% parce qu’il s’agit d’une réalité palpable, proche, d’une affinité de liens réels, qui lui fait mettre du cœur à l’ouvrage. Tandis que pour la cause « nationale » sa tiédeur voir sa réticence, deviennent légendaire.
    Le patriotisme régional est notre seule richesse spirituelle en tant que peuples. Pourtant, sans démonstration et d’ailleurs sans succès, les politiques nous invitent à l’abandonner au nom d’un Etat-nation chimérique qui n’a pour seule justification que le fait qu’il est le modèle de notre colon, en nous poussons à nous y accrocher désespérément même quand il s’avère chaotique voir criminel pour notre société.
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    Le bourbier unitaire étouffe inutilement les énergies qui auraient pu contribuer au développement. Toute cette volonté continue d’être sacrifiée au nom d’une nation fantôme dont le prix macabre a flambé depuis les 15 dernières années. Le Congo aura finalement fait plus de mal que de bien à la majorité de ses ressortissants.

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    Si bien qu'il n'est point besoin d'être un savant, pour constater que le pluralisme national et culturel est la spécificité des sociétés Africaines. Chemin faisant, force est de créer un authentique modèle de l’Etat de droit démocratique dont l'hétérogénéité des peuples et des cultures est le facteur structurant le champ politique et constitutionnel.

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    VI - POUR L’EQUILIBRE SOCIAL ET POLITIQUE.

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    Sous une réorganisation fédéralisée, le Congo incarnera pour la première fois en Afrique noire postcoloniale, un Etat compatible par sa nature démocratique, son droit, son histoire, sa culture, avec les logiques sociales des sociétés plurinationales qui lui donnent corps et signification.

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    1. La fin de la crise et le partage des pouvoirs.

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    Si toute la classe politique veut sortir de l'idéologie de savoir sous quelle ethnie nous allons être mangé, l'organisation en entités territoriales fortes permettra de vider l'élection présidentielle de son enjeux dramatique. Tous les exilés politiques peuvent regagner le pays sans délais, se rendre directement dans leurs fiefs régionaux pour y participer à l’organisation du futur système local sans se nuire les uns aux autres. Il n’y aura plus de terrain commun d’achoppement entre les grands groupes rivaux macro ethniques ou régionaux.


    Le fauteuil de président de la fédération perdra son importance grâce à la réduction conséquente de ses pouvoirs en faveur des entités fédérées ou collectivité territoriales, qui auront à charge le législatif local et l'exécutif de l'essentielle de l'économie du développement.

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    Le conflit politique qui nous oppose, c’est qu’il n’y a qu’un fauteuil pour 11 régions (Brazzaville comprise), et la solution première du fédéralisme c’est d’offrir 11 fauteuils pour 11 régions, en éliminant les effets apartheid de dominants/dominés, et les effets du pouvoir absolu. Chacun ayant chez lui les mêmes compétences totales sans être subordonné à un autre groupe, mais en étant surveillé par tous, à savoir le pouvoir central commun. Ce dernier est en charge de tâches régaliennes spécifiques telles que la défense, la sécurité nationale, les affaires étrangères, le contrôle des collectivités, la cohésion sociale, l'équilibre du développement ou les grands d'investissements communautaire à caractère nationaux (grands ponts, autoroutes, chemins de fer, université, centrales électriques, écologie...) Il est le détenteur de la signature qui engage le Congo tout entier, mais sous contrôle étroit d’un parlement équitable, c'est-à-dire composé du même nombre de représentants par Région (6 sénateurs par région par exemple). Il n’a aucune influence exécutive directe sur le quotidien des citoyens à l’intérieur de leurs Régions, ni sur les Présidents des Régions, mais sur l'Union et ses prérogatives.


    Les Régions gèrent les dossiers concrets en matière d’éducation, de culture, de santé, de développement économique, d'habitat, de sécurité sociale, de justice du premier degré, de tourisme, de transports, travaux publics intérieurs, de télécommunication, d’aménagement, de police, d’exploitations de leur ressources propres hormis sous sol, espace aérien et ressources maritimes qui relèvent de l'Etat central. Il possède un organe législative qui dans les limites de la constitution nationale, légifère sur le budget régionale et des lois de portée locales. Par exemple, le Pool pourra voter librement le téké et le lari comme langues officielles de la région, enseignée à l'école et utilisée dans l'administration en concurrence avec la langue officielle nationales. Si une troisième langue utilisée dans la localité souhaiterait obtenir le même statut, elle a le droit de faire contester le vote du législateur local auprès de la cour suprême nationale pour non respect de sa particularité culturelle. Puisque cette cour est composé dans cet esprit d'équité, c'est à dire à raison de deux ressortissants par région, l'équité de la décision finale est garantie.

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    Aujourd'hui, on a vu par exemple dans l'affaire de l'arrestation politique de Gilbert TSONGUISSA MOULANGOU, un militant UPADS, comment le régime a mis les instruments de l'Etat au service l'ethnie et de son camp politique le tout se confondant aisément: C'est un ministre de la justice YOKA, épaulé par le procureur général près la Cour suprême AKIERA, qui font arrêter ce monsieur, le défèrent auprès du procureur de la république OKO qui passe le flambeau au juge d'instruction OPO, qui fait incarcéré le pauvre TSONGUISSA dans une prison dirigée par IBELA. Tous originaires du même coin. Quelque soit les motivations, une telle justice ne peut avoir de crédibilité. Demain ça sera MALONGA et MBEMBA, qui donneront à NKOUKA pour faire juger par MASSENGO qui transfèrera vers la prison de SAMBA au grand désespoir du prévenu OBA... Il faut sortir de cet imbroglio.

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    Nous devons tous participer à l'organisation du pays de manière équitable. Seul le collectif sera supérieur au particulier. Il faut que le pouvoir régional arrête les excès du pouvoir central, et il faut que le pouvoir central (pouvoir de tous équitablement) contrôle la marche de chacun dans sa région.


    Fédéraliser le Congo est la chance de repartir à l’origine de notre société, afin d’établir un pacte juste et désiré de cohabitation pacifique et équilibré et d’établir les règles d’entraide entre toutes les entités Congolaises.

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    Aucun contrôle ethnique n’est nécessaire pour s’affirmer membre – citoyen d’une Région, si au moment de la création du système, il est admis qu’est membre d’une Région donnée, tout Congolais faisant le libre choix de celle là. Qu’il y ait des attaches ou pas, qu'il y réside ou pas. Le droit de circulation et d’établissement des personnes physiques et morales comme des biens étant libres sur toute l’étendue du territoire Congolais. On a vu aujourd'hui en RDC ou un système semblable est en place, des individus élus député national et député provincial, les deux n'étant pas cumulables, choisir de renoncer à la députation nationale pour se consacrer au développement de leur province. On a vu aussi un muluba et un mungala élus députés provinciaux dans le Bas-Congo (essentiellement peuplé de Kongos) et bien d'autres exemples. Ce qui était impossible dans l'unitarisme, même sous parti unique, où l'essentiel de la politique se négociait dans les cercles ethniques.

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    L’individu ou le groupe brimé dans une Région étrangère, peut compter sur sa Région pour le défendre officiellement en portant l’affaire au niveau fédérale, selon les procédures. L’individu ou le groupe voyant ses droits spoliés dans sa propre Région peut également saisir les instances fédérales et obtenir réparation. Sachant que sa seule Région ne peut influencer toutes les autres, ou que les autres peuvent imposer une amende à la région coupable, qui e peut influencer les autres régions du pays. Le fédéralisme redonnera foi en la justice Congolaise. Ceci constituant un réel progrès vers la confiance, de là vers la nation.

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    VII – LE FEDERALISME POUR LA DÉMOCRATIE ET LA SÉCURITÉ

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    1. Pour la démocratie institutionnelle

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    La configuration que nous connaissons aujourd’hui ne peut fonctionner et n’a tenu jusque là que parce que le régime se comporte en monarchie archaïque : un pouvoir personnel et personnifié en qui les alliés accordent une confiance aveugle, qui dispose de l’administration, des finances, de la justice et de l’armée par un rapport direct et personnel, prenant les fonctionnaires pour ses serviteurs, donc impliquant une confiance personnelle entre eux et le Prince.


    Le fédéralisme donne à tous les groupes du pays une légitimité égale, ce qui rend les pouvoirs réellement indépendants les uns des autres, et non découlant hiérarchiquement. Chacun étant issu de souverainetés différentes et parallèles à la fois.

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    TOCQUEVILLE affirmait - à raison - que le fédéralisme c’est apporter la démocratie devant la porte de chaque citoyen. En tant qu’électeur, le citoyen choisit le projet qui lui conviendra pour son environnement immédiat et agira à la fin du mandat directement sur la personne responsable de ses attentes sans que celui-ci ne se couvre derrière un lointain chef quelque part à la capitale qui jamais ne viendra sur les lieux. Le responsable sanctionné n’a pas à espérer une nomination de complaisance dans une autre Région pour continuer à toucher un salaire sans rien faire, parce qu’« ils sont au pouvoir ».<o:p></o:p>

    Le fédéralisme c’est donner plus de place de participation à la chose politique plus de gens.


    Permettre plus d’efficacité dans la lutte contre les fléaux, ouvrir un large panel à la proposition de projets, l’exécution, le suivi et le contrôle direct au résultat par la multiplication des parlements, des conseils économiques et autres antennes sociales.

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    L’ethnicité qui primait dans le régime unitaire pour cause d’adversité, perdra sa raison d’être, laissant place à la politique rationnelle et critique à l’intérieur des Régions. Car si NGAFINA vire son cousin LIKIBI des responsabilités parce qu'il a failli ou échoué, il le remplacera par son autre cousin NGUIE. L'idéologie chauvine pour faire bloc car c'est notre pouvoir, ne tient plus.

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    2. Pour la sécurité et la paix.

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    Le fédéralisme est le meilleur rempart à l’insécurité qui est devenu le souci majeur de tous les groupes ethniques et régionaux. Aujourd'hui, les milices victorieuses au service d'un homme ou d'un clan, tiennent lieu d’« armée nationale ». Ils ont semé la mort et la désolation au nom de l'ethnie sur les autres ethnies, et ils paradent encore aujourd'hui avec tout le faste et l'orgueil des vainqueurs, intimidant et menaçant, et en touchant un salaire faramineux payé par le contribuable, c'est à dire le même vaincu. C'est une humiliation légitimement insupportable.
    Dans un système tenant compte de nos particularités, de notre histoire et de nos sociétés plurielles, les Régions assureront leurs propres forces de police. La présence militaire est soumise à des règles strictes et égales à toutes les Régions, sous le contrôle du Sénat. Aucun déplacement, aucune construction, aucune occupation ne pourra être opérée par les forces armées, sans le consentement de ce Sénat et des gouvernements régionaux concernés.
    La confusion habituelle des pouvoirs entre l’armée et la police, sera rendue impossibles parce que les Régions, nécessairement jalouses de leurs prérogatives, tiendront à ce que les institutions de l’État central ne puissent empiéter sur leur domaine. Celui qui dirige la police n’a pas l’armée, et celui qui gère l’armée n’a pas de police.
    D autre part, les conflits ethniques que nous avons connu s’apparentent d’un point de vue sentimental à des guerres entres peuples étrangers. Les imbrications claniques et lignagers au sein d’une même Région interdisent certains excès grâce à une médiation quasi familiale, supplantée en cas d’échec, par la médiation fédérale, qui se compose de tous les représentants du reste du pays qui n'ont aucun intérêt direct sur la région en cause. Toutes ces volontés sont contraintes d’objectivité. Le fédéral possède en plus les moyens de coercition sans qu’on ne lui prête d’intentions hégémoniques.

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    VIII POUR LE DÉVELOPPEMENT

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    1. Le Patriotisme au travail

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    Nos sociétés sont aussi capitalistes que les autres. Elle ne demande que l’intelligence au pouvoir et le contrôle du risque pour être réveillées. Dans ce sens, la mutation de l'économie de subsistance à l'économie d'accumulation doit concilier l'efficacité économique et la cohésion sociale, la mobilité du capital et la mobilité du travail, la vertu de la régulation et la vertu de liberté d'initiative, afin que les nations, l’Etat et les citoyens redeviennent les acteurs de leur propre histoire. <o:p></o:p>

    Fédéraliser le Congo c’est confier le développement et la vie de tous les jours à ceux que cela concerne directement pour eux-mêmes et pour leur propre famille. C’est écarter les réticences actuelles de s’investir sur ordres flous de lointaines institutions caricaturales, imposées et sans âmes. Des institutions inacceptables souvent par simple orgueil identitaire.

     
    C’est réconcilier le citoyen avec sa patrie de cœur qui est la Région, une patrie pour laquelle on ne lui a jamais donné la chance de travailler. Chacun participant de son plein gré pour ce en quoi il croit, pour ce qu’il aime, sur ce qui l’attache sans se sentir dominé ou asservi par d’autres, sans craindre les intentions mesquines de quelques fonctionnaires envoyés de la capitale qui ne ressentent absolument rien pour sa localité à lui et qui sont juste bons à guetter la bonne occasion pour s’en mettre plein les poches.
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    Si face à l’adversité des autres Régions on s’interdit l’objectivité, le fédéralisme permettra de tourner la page de la période des rois fainéants et des complaisances infinies au nom de la défense inconditionnelle de la Région face aux autres. L’argument tribaliste perdra son sens. Il instaurera une culture du résultat, en redonnant au citoyen la liberté de juger rationnellement l’action politique et sociale de chaque acteur. Puisqu’au final, on remplacera toujours OBA par OKO ici, et LOEMBA par TCHIBINDA là bas, MBEMBA par MISSAMOU ailleurs, sans craindre que le trop plein de critiques ne laisse échapper le contrôle de la politique de chez soi à un autre groupe.

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    2. La rigueur et l’objectivité économique

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    Le fédéralisme c’est stimuler la concurrence à l’intérieur du pays. Permettre aux Congolais de travailler et de s’installer dans la Région de leur choix avec le groupe qu’ils jugent le plus compétent et le plus rassurant à leurs yeux, sans craindre que ses efforts restent multipliés par zéro parce que le tyran qui tire toutes les ficelles est le même.


    3. Le développement culturel

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    Fédéraliser le Congo c’est sortir la culture de sa clandestinité. Permettre à chaque groupe de promouvoir librement son être dans son espace selon sa conception et ses besoins. C’est libéraliser la pratique, l’enseignement, l’officialisation de nos langues locales et des mythes qui constituent nos histoires régionales propres, qui font nos identités et une richesse pour l'humanité toute entière. Plus besoin d'attendre que LISSOUBA soit au pouvoir pour promouvoir les musiques traditionnelles de son coin, et voir LOUSSIALA-DE-LA-POUSSIERE ou Jean-Serge ESSOU triompher à nouveau sur les écrans parce qu'enfin financer, parce que le pouvoir est dans le camp.

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    IX - FÉDÉRATION, RÉGIONALISATION, DECENTRALISATION <o:p></o:p>

    1. Quelle différence

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    La décentralisation est le processus par lequel un centre abandonne une part de ses fonctions au profit d'une périphérie. Le mot a un sens concret quand il s'agit de décentraliser des activités et un sens abstrait quand il s'agit de décentraliser le pouvoir. Dans ce dernier cas, on crée simplement un postiche sans pouvoir s’il est élu, ou un subalterne de plus s’il est nommé et on parle dans ce dernier cas de « déconcentration ». Celle-ci est représentée par le le préfet, qui est une particularité Franco-Française et constitue un véritable frein à la réussite du projet, puisque la France est le pays le moins centralisé de l'Europe de 15, dite aussi « la vieille Europe ». Il n'empêche que reproduire la décentralisation Française au Congo, aussi timide soit-elle, serait déjà une immense révolution. Car en France, le développement économique, les écoles, l'aménagement du territoire, l'aide social, la recherche scientifique, la formation professionnelles, le logement, la culture, les sports sont déjà du ressort des collectivités; ces dernières gèrent les impôts locaux, reçoivent des dotations conséquentes de la part de l'Etat, et une liberté d'action et d'initiative plus que louables. Les régions Françaises accordent des bourses, signent des accords de coopération avec d'autres régions du monde, frontalières ou pas. Les communes crées des richesses, lèvent l'impôt, contractent des prêts auprès des banques, ou s'engage dans des partenariats avec des entreprises privés pour la construction au la gestion d'édifices. Elles concourent même l'Etat, pour soutenir financièrement des projets nationaux, dont l'intérêt local est avéré (construction de chemins de fer, de pôles de compétitivité, ou maintient des emplois).<o:p></o:p>

    Au Congo, sur le plan de la décentralisation des activités, il faut bien qu’il y’en ait, pour les confier aux collectivités locales. Par exemple, l'Etat se désengage dans la gestion des stades et les confient aux communes ou aux départements. Seulement, il n'y a pas de stade dans les régions Congolaises. Il n’y a rien à décentraliser. On ne gère pas de constructions d’hôpitaux, d’entretiens routiers, de renouvellements de matériels, de modernisations d’écoles et de structures culturelles ou sportives chaque année dans toutes les régions. Le centre ne croule donc pas sous le travail faisant souffrir la périphérie par la lenteur ou l’inadéquation des solutions envoyées de trop loin.

     
    On aurait pu appuyer une décentralisation industrielle ou du secteur tertiaire par des mélanges de mesures incitatives et limitatives dans un but de dispersion et d’équilibrage, comme ailleurs, on s'est arranger que l'industrie automobile, puisse avoir des pôles de fabrication sur toute l'étendue du territoire. Mais il se trouve que là non plus il n’y ait rien à décentraliser au Congo. Qu’est ce qu’une banque ou une laiterie ira faire à Vinza?

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    La décentralisation quand il y’a de quoi décentraliser, mais sans pouvoir locaux réellement responsables, restera une administration dont les moyens et parfois les ordres viennent de loin, décidés par un groupe pour d’autres. Elle n’élimine pas le problème de la majorité ethnique au niveau nationale et de l’apartheid qui s’en suit, elle n’empêche pas la concentration de tout l’exécutif aux mains du même groupe ethnique, elle ne peut déjouer un favoritisme du centre dans sa répartition budgétaire, elle ne soulève aucun enthousiasme populaire particulier… Bref, elle ne remplit aucun critère pour palier aux maux spécifiques d’un pays comme le notre.

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    La régionalisation obéit à un processus de décentralisation avec des entités plus vastes. En leur donnant des pouvoirs concrets tout en allégeant ceux du centre, la régionalisation peut se rapprocher du système que nous prônons; un fédéralisme qui en évite juste le mot. L’ennui c’est que l’irrespect des limites et le manque de tradition démocratique chez nous n’autorisent pas la mise en place de systèmes aux frontières floues, que des gymnastiques politiciennes pourraient vider de toute leur substance. Néanmoins, régionalistes, autonomistes, fédéralistes, confédéralistes et même décentralisateurs sérieux sont sur la même longueur d’onde. Tout est dans le contenu et pas dans le nom.<o:p></o:p>

    La grande distinction que nous faisons ici entre fédéralisme et décentralisation tient du fait que pour le fédéralisme, il ne s’agit pas de ramener quelque chose du centre, mais de le créer complètement avec le seul engagement des populations concernées. Le fédéralisme dans notre pays serait irréalisable sans le patriotisme régional dont témoignent les Congolais de tout bord et le désir de responsabilisation complète des groupes régionaux. Il use de ce même repli ethno - régionaliste qui nous empêche aujourd’hui de vivre dans l’unitarisme, pour le retourner comme moteur dans le fédéralisme. Le venin devenant vaccin.

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    D’ailleurs, la plupart des projets politiques Congolais dit de forte décentralisation ou de régionalisme sont en réalité fédéralistes. Hélas il se trouve que le mot et la notion de fédéralisme souffre de méfiance parce que mal connus de nos compatriotes et même de la classe politique, qui accuse un profond manque de formation politique et dont la connaissance des notions ne dépasse pas généralisation l'imaginaire populaire.

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    2. L’aptitude de nos Régions à l’autonomie

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    Considérant que la plus grande richesse c’est l’homme, on peut affirmer qu’il n’y a pas dans notre pays de Régions trop pauvres pour s’auto-administrer. Ce vieux prétexte d’absence de ressources naturelles était dans les années 50 l’argument phare des opposés à la décolonisation, à qui on doit la mise sous tutelle de la Namibie sous un régime effroyable.
    Dans notre système actuel, aucune Région ne reçoit de dotations conséquentes du budget national, Brazzaville et Pointe-Noire engloutissant la totalité, pour un résultat d’ailleurs fortement discutable.
    Un système de répartition du type fédéral permettra à chaque Région de percevoir annuellement des crédits nationaux proportionnellement au nombre de leurs habitants, à la taille du territoire, aux enjeux etc... une fois que le centre aurait extrait un minimum pour ses missions régaliennes. Sachant que le centre, une fois amaigri de ses hordes de fonctionnaires – et d’institutions voraces qui ne servent plus qu’elles-mêmes – pour les rendre à leurs Régions respectives, il aura conséquemment réduit son train de vie. Certains analystes avancent le chiffre de 50 à 70% des recettes nettes affectables aux Régions. C'est comme si chaque région avait en moyenne 50 milliards chaque année, dévolue à son développement et géré par des élus régionaux.
    Les sommes ainsi allouées représenteront une corbeille importante que des acteurs compétents et concernés sauront faire profiter à leurs localités, dans un climat de confiance, de participation collective, de démocratie et de contrôle assuré par un centre désintéressé et des citoyens régionaux vigilants.


    Cela implique également l’impératif de sortir d’une vision économique qui ne vole pas plus haut que la chasse, la pêche et la cueillette. En effet, le pétrole, le bois et les mines, nos principales sources économiques, ne sont que des formes modernes de ce ramassage des aubaines de la nature.


    Une économie valable et moderne nécessite une créativité et une adaptation auxquelles nous ne pourront échapper. Aussi, rien n'impose que toutes les régions aient les mêmes prérogatives. En Italie par exemple, chaque région est reliée à l'Etat central par un contrat différent qui lui concède plus ou moins d'autonomie selon ses capacités. Le tout est négocié régulièrement par un ministère dédié, évalué, et rediscuté tous les 5 ans entre les régions et le parlement central, avant de renouveler le contrat de fonctionnement des uns et des autres. Il est aussi de plus en plus répandu dans l'administration de procéder par des essais pilotes: deux ou trois régions acquièrent des degrés d'autonomie divers, et chaque année ou tous les deux ans on publie une évaluation qui permet d'améliorer le système, de le généraliser ou d'en proposer un nouveau pour ces régions ou pour de nouvelles régions prêtes à rejoindre le système différent. Ceci sans que personne ne puisse affirmer d'ores et déjà à quoi ressemblera le modèle Congolais dans 10 ans.

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    Mais il faut essayer autre chose, car l'Etat doit être est en perpétuelle mutation, et non figé sur le nombre de régions, leur découpage, leur prérogatives. Nous allons droit vers un mur.

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    X - ADÉQUATION DU FÉDÉRALISME AVEC LES STRUCTURES GÉOGRAPIQUES ET HUMAINES

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    1. Adéquation


    Lors du serment du Grütli donnant naissance à la Confédération Helvétique à la fin du XIIIè siècle, les Suisses n’atteignaient pas un million d’âmes. Peut-être un demi million. Aujourd’hui encore huit siècles plus tard, ils ne sont que 7 millions.
    Jadis, certains prédisaient au fédéralisme Américain de ne pas tenir à cause d’un trop grand territoire, prédisant que le jour où chacun se sentira assez fort pour faire cavalier seul, le pays s’effritera comme peau de chagrin. Le pouvoir fédéral si loin et peut-être plus pauvre que l’État Sécessionniste, ne fera que constater.


    Aujourd’hui, prise isolément, la Californie est le 5ème État le plus riche du monde. Mais ni elle, ni le Montana son petit frère pauvre d’à côté ne songent à quitter les Etats-Unis d’Amérique.

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    La fédération est le résultat d’une disposition sociologique particulière qui requiert une organisation par groupes autonomes. Elle n’est pas subordonnée à des questions de superficie et de nombre d’habitants. Parmi les pays unitaires, on constate que la microscopique Guinée Équatoriale, la grande France et la surpeuplée Chine s’administrent sous la même forme Unitariste, avec des résultats très différents. Autant dans le monde des fédérés on trouve également des petits pays (Emirats Arabes Unis 77 800 km2, c'est moins que le Pool!) comme des grands (Russie), des très peuplés (USA) comme des moindres (Suisse), des démocraties confirmées (RFA) comme des régimes instables (Nigeria), des fortes densités (Inde) comme des faibles densités (Canada, Australie), des pays enclavés à plus de 80% (Brésil) comme des plats pays facilement administrables (Belgique)…etc. Le fédéralisme Yougoslave s’est terminé en sang, le divorce Tchécoslovaque a été pacifique. D’autres unions fédérales ne souffrent d’aucune remise en cause, tandis que de vieux jacobins sont secoués par des velléités séparatistes.

     
    Même la guerre froide a transcendé ces systèmes d’administration de manière égale : il y’avait des pays fédéraux des deux côtés du rideau de fer.

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    Aussi, constatons que dans un système de répartition locale de compétence (décentralisation, fédéralisme ...etc.), il y'a par des communes de tailles inégales. Certaines ne dépassent pas quelques dizaines de familles, d'autres comptent des millions d'habitants. Pourtant, dans les grandes lignes, leur prérogatives sont les mêmes. En réalité, cette histoire de taille du pays est un postulat qui trahit cette mauvaise connaissance des systèmes administratives, perçue par la conception populaire mais ne relève pas de l'expérimentation professionnelle. C'est un non sens comme dire qu'un pays a toujours une capitale économique et une capitale politique, ou que tous les pays ont une langue officielle.

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    La mise en place d’un fédéralisme n’est donc pas déterminée par des critères géographiques ou numériques mais socioculturels et historiques, dont le Congo (et tous les pays d'Afrique en réalité) présente un condensé plus qu’exhaustif.

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    Pour le cas Nigérian souvent opposé à ce modèle en Afrique, on oublie souvent que ce pays n’existerait plus aujourd’hui sans le fédéralisme à qui il doit sa relève après la guerre du Biafra. Aussi aussi il y'a une imperfection du modèle qui n'a pas l'objet de révisions importante depuis sa mise en place. Tous les autres pays d’Afrique où se succèdent les guerres toujours pour la même raison d’incompatibilité du système pour des sociétés plurielles, notamment le Tchad, la RDC, la RCA ou la Côte d’Ivoire ont tout à gagner en se réadaptant au risque de disparaître par génocides cumulés. En tout cas la méfiance qui règne en leur sein, empêchera toujours la naissance d'un nation, pour former cet Etat-nation comme de leur colonisateur à qui ils veulent coûte que coûte ressembler.

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    2. Géopolitique interne aux Régions fédérées.


    La question de créer une fédération pour chaque ethnie ne se pose pas. Chaque Région fonctionne elle-même comme une fédération pleine, les sous-groupes intérieurs sont représentés par des subdivisions administratives et politiques cohérentes, jouissant à leur tour d’une démocratie locale. Car la décentralisation se fait à plusieurs échelles.
    Chaque Région doit avoir la liberté de s’organiser pour donner un rôle aux élus départementaux, selon les spécificités locales et sous le contrôle neutre des autres Régions représentées au centre par le Sénat.
    La tradition Américaine considère la fédération comme étant avant tout une alliance entre familles libres. Les familles se regroupant ensuite en districts, ceux-ci en comtés, ces derniers en Etats et l’ensemble forme les États-Unis d’Amérique.


    La Fédération Congolaise sera une fédération d’individus, réunis en fédérations familiales, elles-mêmes groupées en fédérations cantonales, pour donner la Région, puis l’ensemble des Régions faisant la grande Fédération.

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    La réinvention de la démocratie de proximité ne remet en cause ni les frontières internes (la Région, demeurant le lieu de brassage des peuples), ni les frontières externes de l’Etat. Toutefois, une inter-régionalité (coopération entre régions) et des coopérations régionales transfrontalières particulières dans les domaines économiques ou culturelles sont à encourager, comme il en existe dans tous les ensembles politiques du monde libre. Il existe comme troisième institution de l'Union Européenne, à côté de la Commission et du Parlement, le Comité des Régions de l'Union, dont la mission est de porter la voix de l'Europe des régions, mais aussi de promouvoir la coopération inter-régionale à travers l'Union. La Construction Africaine est un devoir que nous faisons notre, quoi que nous considérons que ce qui donnera un sentiment réel d'union, ce n'est pas la conférence des Etats artificiels issus de la colonisation, avec des présidents issus de la domination numérique ethnique qui pervertie la démocratie, et donc ne sont pas réellement représentatifs des intérêts de leur pays, ou de leurs peuples. L'union se fera par la coopération effective entre les peuples, dans leur entité naturelle qui est l'expression directe de leur volonté, les régions.<o:p></o:p>


    XI - LE CAS PARTICULIER DE BRAZZAVILLE


    Brazzaville ne peut être rattachée à la Région du Pool vu les différentes sensibilités qui la compose.


    En restant simple ville autonome et capitale de la fédération, sans structures régionales fédérées à l’image des autres Régions, ce serait priver une partie trop importante de la population de démocratie politique. On peut reconnaître une citoyenneté Brazzavilloise, comme il y’a une citoyenneté Lékoumoise, ou Sanghienne.

     

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    Pourtant, une fois Brazzaville Région à par entière, municipalité et capitale fédérale, la frontière des compétences entre le gouvernement centrale qui doit exercer son autorité sur sa ville, la municipalité et le gouvernement régional risque de contrevenir au bon fonctionnement de toutes les institutions de cette ville.


    D’où la nécessité pour la capitale fédérale de se situer dans une autre bourgade, complètement consacrée à ses tâches administratives, juridiques et politiques fédérales, bien loin des tumultes d’une grande agglomération comme Brazzaville.

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    La région des Plateaux offre par sa position centrale, le meilleur site pour ériger la nouvelle capitale fédérale du Congo. <o:p></o:p>

    CONCLUSION


    Ce projet de paix civile et de mise en place de meilleures conditions de travail pour tous est une révolution intellectuelle en rupture avec le culte opaque de l’Etat – nation, dont la crise et les mutations ont révélé l'incompatibilité avec les logiques de nos sociétés plurielles. En outre, la formalisation juridique de ce nouvel ordre politique, fera des constitutions démotiques, l'oeuvre des populations elles-mêmes, mise au service de la liberté et de la productivité, et non à celui d'un homme ou d'un groupe, comme moyen de domination politique. Les Congolais ont tout intérêt à soutenir ce projet, qui fait du relativisme historique et social, une contribution à la civilisation de l'universel.


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