• LE FCFA : MODESTE REFLEXION VERS UNE SOUVERAINETE MONETAIRE

                                                                       

     

                                                           

     

     

    LE FCFA : MODESTE  REFLEXION  VERS UNE SOUVERAINETE  MONETAIRE

     

     

    C’est de notoriété publique ! La dépendance monétaire des Etats africains à l’égard de la France,  est un obstacle de taille à tout décollage économique des pays africains membres de la Zone Franc. La littérature sur ce sujet,  pourtant abondante dans le registre des  lamentations,  l’est moins dans la crédibilité des  propositions  relatives  à une souveraineté monétaire.  Habitués  à se morfondre  devant un outil de domination  bien identifié, conçu par l’ex- colonisateur pour ses intérêts, les Africains n’ont jamais su, ni voulu prendre leurs responsabilités, pour envisager une déconnexion monétaire.

    Je me garderais ici de m’étaler sur les mécanismes  du compte d’opérations, à travers lesquels  50% des avoirs extérieurs des Etats membres sont déposés sur ce compte, ouvert au trésor public français et que la France a toujours utilisé à sa guise.  Un véritable joug  financier qui ne dit pas son nom auquel  sont soumis ces Etats, avec discipline.

    Au-delà  des  persistantes  rumeurs  sur une autre dévaluation du Fcfa, qui  viennent une fois  de plus assombrir le ciel de ces Etats membres,  il est grand temps de regarder  l’avenir avec responsabilité, mais surtout de poser les jalons d’une véritable indépendance monétaire.

    Depuis l’indépendance  politique au début des années soixante, les dirigeants  africains n’ont  pas mieux  perçu l’importance de l’outil monétaire dans le développement économique d’un pays. Ils ont une conception restrictive de la monnaie comme instrument de transaction, alors que la monnaie a d’autres fonctions.

    La disposition d’un instrument monétaire permet à un Etat de mettre en œuvre une politique économique efficace, vecteur d’un progrès économique et social.  Bien évidemment, à condition de ne pas en faire un usage abusif et inconsidéré ( Cas des expériences maliennes et guinéennes qui furent un fiasco), mais plutôt une utilisation intelligente et adaptée avec toutes les rigueurs possibles. De même,  une gestion monétaire souveraine offre  à  un Etat les moyens de développer une politique de crédits  et de rationalisation de l’appareil productif conformément  aux  besoins de l’économie.

    Voici   comment  s’opèrerait  cette indépendance monétaire, qui permettrait aux économies africaines de se soustraire des contraintes  engendrées par « le malthusianisme monétaire » de la zone franc. Ce qui permettrait un véritable financement de l’économie, tout en observant les règles de base de l’émission monétaire et les équilibres macro-économiques.  Des pistes modestes certes, mais qui permettraient déjà d’effectuer un bond décisif  dans la gestion souveraine de la monnaie.

    Nonobstant les difficultés  que connaît la zone monétaire Euro actuellement ; au regard  des grandes tendances mondiales,  l’heure n’est plus à une tendance isolée  dans l’aventure, c’est-à-dire à une « balkanisation »  qui ne pourrait  que retarder, voire entraver  le développement économique  et l’intégration régionale, mais plutôt à une coopération.

    La longue expérience de gestion commune de la monnaie par les Africains au sein d’une même zone monétaire, a créé des  réseaux de solidarité monétaires qui seraient, somme toute, le point d’appui  pour la promotion de la souveraineté monétaire en instituant  une zone monétaire débarrassée  de la gestion tutélaire de la France. Et les règles de fonctionnement de la zone monétaire ainsi créée, prendront cette fois-ci  en compte, les besoins de nos économies.

    D’abord, les pays membres  instaureront d’emblée un contrôle de change rigoureux pour empêcher l’évasion des capitaux préjudiciable à l’économie par la ponction importante réalisée sur l’épargne intérieure.

    Chaque Etat membre adopterait  alors une réforme des institutions financières  et bancaires locales en vue de mobiliser l’épargne.  Un véritable plan de réhabilitations des circuits économiques, financières et bancaires sera envisagé, afin de drainer vers le circuit financier officiel, la masse très importante d’épargne  qui  circule dans les circuits informels et représente un manque à gagner pour l’Etat.  La plupart  des banques de développement étant fermées, il y a un engouement pour les tontines, basées sur la confiance mutuelle et régulées par la pression sociale.

    Ensuite, on instituerait  un renforcement de la coordination économique et monétaire entre les Etats membres, une harmonisation des législations sociales  et des affaires sera incontournable. On centraliserait ainsi des réserves internationales dans un Fonds Monétaire  Africain. L’utilisation des avoirs sera soumise à une  procédure rigoureuse et à une surveillance commune afin d’éviter de répéter  les erreurs de la Guinée et du Mali.

    Puisque la balance des paiements  de nos pays est mise à mal par l’importation des biens de consommation de luxe, on pourrait envisager  une taxe de 100% de ce type de produits. Pour preuve, avec une consommation de 151 000 bouteilles en 2010, le Congo  a battu un autre record de médiocrité de 5econsommateur de champagne  en Afrique. Une consommation superflue !

    Enfin, comme les matières  premières  font l’objet d’une cotation,  la future monnaie commune africaine sera rattachée à un panier de matières premières  telles que l’or, l’uranium, le pétrole, le café, le cacao, etc…, ou  à  quelques  unes des pierres précieuses  que les pays africains entrant dans l’union exportent.  Compte tenu des variations de cours de ces produits, une procédure de révision périodique de la composition du panier devra être envisagée.

    Voilà  des pistes non exhaustives, mais réalistes  pour arriver à une déconnexion monétaire, pourvu que ces pays  candidats procèdent avant tout à des plans d’assainissement économique et financier.

    En somme,  on ne peut naïvement s'accommoder d'un  avilissement général ni à des faux diagnostics du genre : les Africains n’y peuvent rien, nous n’avons pas les moyens,  la Françafrique  etc… on serait pour longtemps  loin, mais alors très loin, mais surtout  à mille lieues des solutions. Le temps de la mise en  cause des mécanismes de spoliation cacique mais  « légale »  de nos pays est révolu. Il devient urgent de démanteler cet asservissement financier qui se cache sous  ces cyniques falbalas d’un autre âge.

    Djess dia Moungouansi  La plume indépendante su service du peuple

    Membre du Cercle de Réflexion  « LA RUPTURE »

    Le Blog de Djess

    http://demainlecongo.kazeo.com

     

     

     

     

     


     

     

     


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