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Janv-Mars 2009
Comment réussir une véritable dévolution du pouvoir au Congo-Brazzaville ?<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" /><o:p></o:p><o:p> </o:p>
Le Congo est devenu un immense chaudron toujours au feu, où nagent en grumeaux 70% des laissés- pour compte dans le jus amer des inégalités, et dans lequel touillent en se disputant les marmitons de la manipulation comme les bougnats arrivistes. Sur cette tambouille, leuphorie des présidentielles est jetée tel un couvercle de plomb: loin détouffer les insatisfactions toujours grandes, elle deviendra en réalité un véritable exutoire.<o:p></o:p>
Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. Les semaines prochaines seront déterminantes pour lavenir de notre pays, des surprises pourraient surgir à tout moment et ridiculiser nos analyses les plus sophistiquées. Quel que soit le scénario, les présidentielles de juillet 2009 seront manifestement sous lemprise de la langue dEsope : nous aurons droit au meilleur ou au pire. Lheure est donc grave, le temps presse, lexigence du changement, mêmement. Lopposition aura à cur à assumer ses lourdes responsabilités et ne pas senferrer dans son impéritie maladive, au risque de voir le dictateur nous imposer, comme en 2002, sa funeste victoire.<o:p></o:p>
« Lhomme des masses », en effet, ne conçoit pas cette dernière comme la réalisation dun grand dessein qui fait avancer les congolais vers plus de liberté, de développement, de créativité, de joie de vivre, et qui lui assure une place honorable dans lhistoire du pays. Non, la seule victoire qui compte à ses yeux est dêtre au pouvoir et dy rester le plus longtemps possible, pour que lui et les siens puissent jouir de tous ses privilèges ... à la manière dune sangsue et tant pis pour la victime.<o:p></o:p>
Sans conteste, je vais soulever la moue désapprobatrice dun nombre de nos concitoyens en affirmant que lalternance politique ne rime toujours pas avec foultitude des candidatures. Une kyrielle de candidatures, mal ficelées peut même conduire à un effritement électoral et produire le résultat contraire à celui qui était attendu. Le problème est pris à lenvers, tant, lessentiel a été à dessein perverti .Mais comment parvenir à une dévolution du pouvoir sans effusion de sang dans un pays où les politiciens véreux manient la violence politique comme leur langue maternelle ? <o:p></o:p>
Nous avons beau retourner le questionnement dans tous les sens, certains paramètres restent immuables, têtus, mais pourtant intelligibles au commun des mortels : comme tous les dictateurs à travers le monde, Sassou veut séterniser au pouvoir en utilisant tous les subterfuges nécessaires pour y parvenir. Et comme tous les peuples opprimés par leurs propres dirigeants, le peuple congolais a fait de son départ son crédo sans trop savoir comment sy prendre. Un tableau dune extrême laideur est là, omnipotent, narguant les congolais.<o:p></o:p>
Loin de la maxime de Pierre De COUBERTIN, qui ne conditionne pas la participation à une compétition sportive à une obligation de résultat, lélection présidentielle, notamment dans des pays réfractaires à la rigueur démocratique, nest pas un jeu. Lessentiel nest donc pas dy participer.<o:p></o:p>
Le destin dun peuple ( en loccurrence le peuple congolais traumatisé par la gestion chaotique des richesses du pays par des vautours sans foi ni loi) est en jeu. En somme, la gestion vertueuse de la cité en est tributaire.<o:p></o:p>
La stratégie qui consiste à dabord présenter sa candidature et ensuite chercher à négocier les conditions dune mise en place dune élection crédible et transparente est non seulement périlleuse, mais produit pour plusieurs raisons, des résultats contraires aux aspirations du peuple. Elle se mue en une élucubration fantasque dont lhistoire humaine atteste de la triste probabilité. Parmi les effets les plus désastreux, elle valide de façon officielle le statut de « faire-valoir » que ces candidats nauraient volé à personne.<o:p></o:p>
Lenjeu est ailleurs. Il ne suffit pas de fustiger les listes électorales douteuses confectionnées dans les officines de Mpila pour exécuter les basses manuvres de la grande tricherie électorale pour créer le rapport de force susceptible de faire plier ce régime autiste. Ce nest pas seulement en regardant une femme quelle tombera enceinte, disait lautre. Seule laction produit des fruits. Il faut se rendre à lévidence que la fatalité nexplique pas tout et ne peut servir dalibi face à labsence de volonté politique, danticipation, dorganisation. Encore faut-il accepter de braver, non pas lopinion publique qui est acquise au principe dune saine gestion, mais dinnombrables résistances émanant dhommes nuisibles à notre société et que cessent les constants actes de prédation qui ruinent notre pays. Car, la persistance de certaines méthodes a deux inconvénients au moins : elle hypothèque notre avenir, puisquil faudra bien régler la note, et elle empêche lEtat dêtre au service du peuple.<o:p></o:p>
Au lieu de passer le temps à soigner leur candidature, Mathias DZON, MPOUNGUI et autres doivent mettre en exergue leur détermination et montrer à la face du monde que cette fois ci pour paraphraser Guy Romain KINFOUISSA, « si nos doléances ne sont pas prises en compte, il ny aura pas délections, ni pour nous, ni pour Sassou ». Quant on connait limpudence du Roi de Mpila, nous ne sommes pas à labri dune authentique partie de poker menteur dont le maître de cérémonie serait justement Sassou. Le Congo est cet espace de la planète où, on adore lancer de petits conflits tournant à la guerre mémorielle des paroles par refus daborder les problèmes en temps et en urgence. Le lieu où on préfère létripage au dialogue, lenlisement à la réforme, les paroles aux gestes, lhypocrisie à la franchise des convictions, labandon et linsouciance à la recherche des solutions à nos soucis quotidiens. Le récent accord entre le PCT et le RDD de Joachim YHOMBY OPANGO « en vue de gouverner ensemble en cas de victoire » en dit long sur la suprématie dans notre pays, dune seule couleur, celle de largent. Pire encore, les larves de ce cocktail explosif dont on connait la nocive composition, anéantiront à jamais les cloaques qui auraient survécu aux affres des assommoirs de la Nouvelle Esperance.<o:p></o:p>
Des hommes politiques honnêtes, inspirés, soucieux dun réel changement, se seraient d'abord battus pour la transparence des élections, l'égalité d'accès aux médias et non pour cette course frénétique aux candidatures et pour l'étalage de leurs richesses acquises dans les conditions que l'on sait. Cest à eux que revient le travail de mobilisation de la société civile dont laction reste pour linstant centrée autour du combat pour les droits de lhomme, ce qui rappelle lhistoire du bédouin victime dune razzia et qui eût ce mot célèbre : « Ils ont emmené les dromadaires, mais je men suis plaint à Dieu et je les ai beaucoup injuriés. »<o:p></o:p>
La version congolaise sera : « Nous avons réclamé une Commission Electorale Indépendante auprès de Sassou qui nous a opposé une cinglante fin de non recevoir sur fond de mépris et de cynisme, on ira se plaindre auprès de la communauté internationale ». Il y a de quoi être sceptique quant on connaît de qui est fait ce « machin » qui aurait pu être lultime rempart aux dérives dictatoriales.<o:p></o:p>
Il est donc temps de tester la capacité de mobilisation de nos compatriotes et dévaluer dans quelle mesure cette société bâillonnée, à défaut dexploser à cause de la chape de plomb policière du Général NDenguet qui la recouvre imploserait. Létendue de la misère psychologique des congolais se voit désormais à travers le fameux tamis percé de notre proverbe de Roi DAbomey. Cest donc cette levée de bouclier galvanisée par lorgueil qui sommeille dans lâme de tout peuple quil faut solliciter et exhumer pour conjurer cette résignation qui sabat dans toute son horreur aux tréfonds de la société congolaise.<o:p></o:p>
Si, avant juillet 2009, discuteront pour créer les conditions dune dévolution pacifique du pouvoir, non des représentants d'intérêts égoïstes, mais des hommes et des femmes de bonne volonté, amoureux de ce pays, l'éponge à conflits commencera à passer. Sinon, la pyramide de vinaigre ne cessera de dégouliner sur nos plaies. Aux oreilles dun pouvoir autiste et dune opposition divisée, il faut aujourd'hui faire tinter le tocsin de la responsabilité, si l'on ne veut pas demain sonner le glas de la République du Congo.<o:p></o:p>
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Djess dia Moungouansi<o:p></o:p>
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http://www.zenga-mambu.com/fiche.php?id=783 Zenga-mambu
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