• FAIRE DE LA POLITIQUE AUTREMENT

    **REFLEXION DU WEEK END PAR DJESS**

                                  

     

    CAHIERS DU CONGO-BRAZZAVILLE

     

     Faire de la politique autrement


    La légitime réflexion sur l’espace politique congolais,  chaque jour avalé par l’espace du pouvoir, m’amène à  fustiger, sans ambages, l’inertie des pratiques politiques actuelles. Une apathie qui cache en réalité une insidieuse tempête politique. Depuis un certain temps, dans les officines de l’oyocratie, des manœuvres sont mises en branle. Et  derrière le salmigondis d’informations, se dissimule  un pâté où se mêlent tribalisme gouvernemental, intrigues et cynisme, sur fond  d’une géante OPA  que le PCT  veut réaliser  sur les partis satellites.  

    On ne le dénoncera  jamais assez, pour concrétiser le rêve de pérennisation et/ou de dévolution monarchique du pouvoir, la minorité non représentative du peuple, mais qui a le destin du pays en main, érige en règle le favoritisme et le clientélisme. Sans réel mandat de la plèbe, elle met à mal les finances de l’Etat. Le corollaire de ces antivaleurs : un écart abyssal entre les recettes pétrolières  déclarées par les compagnies qui exploitent le pétrole dans le cadre de  «  Publiez ce que vous Payez » et ce que déclare  le gouvernement. Une illustration de la folie qui s’est emparée du clan au pouvoir. En conduisant une politique, si­tuée tout à fait aux antipodes des règles de bonne gouvernance dé­mocratique, ce clan mafieux  s’illustre, de fort belle manière, dans la médiocrité, ou par des pseudo joutes de préséance entre eux  et par des règlements de règlements de comptes de bas étage.

     Dans cette logique, Isidore Mvouba, secrétaire permanent et secrétaire Général par intérim depuis le décès de Noumazalaye, est dans le collimateur des caciques du PCT qui ne cachent pas leur impatience pour l’éloigner de la mangeoire. Sa convoitise  dans le juteux  domaine de transports aériens, dans lequel excelle déjà le patriarche Maurice NGUESSO, ne fait pas que des amis. Ce secteur mis délibérément en faillite par le pouvoir, ne doit être exploité que par la famille du monarque. Les héritiers du  Grand commerçant Mahouéné qui avaient l’outrecuidance d’acquérir des appareils qui desservaient le Nord du pays, sont depuis longtemps édifiés sur les pratiques odieuses de ce pouvoir.

    De telles méthodes très peu civilisées sont, de plus en plus, transposées et trans­portées sur les institutions républicaines fragilisées par des pratiques de tripatouillages faits selon les humeurs et le bon vouloir du monarque de Mpila( euh… il a changé de domicile). Les hommes au pouvoir ont ainsi trahi les aspirations du peuple et ont ôté ses lettres de noblesse à l’art politique qui n’est, ni plus ni moins, que la soumission volontaire et désintéressée aux intérêts supérieurs de la population. Pour les prédateurs au pouvoir, la politique est un moyen d’ascension sociale et non un sacerdoce.

    Depuis le retour de Sassou par les armes, et conscient  de son impopularité, il a opté pour  la corruption généralisée des députés-nommés de son  Assemblée croupion. Il ne s’entoure que des prédateurs aux longues dents, plus préoccupés par leurs soucis de ventre et de bas ventre que par l’intérêt supérieur du pays. Le sage Ahmadou kourouma ne disait-il pas que « Le chef qui n’a autour de lui que des griots et courtisans pour le flatter et l’applaudir est un solitaire : il a beau partir, il ne rencontre que lui-même ; il a beau écouter, il n’entend que lui-même». Ainsi, la banqueroute de nos valeurs traditionnelles d’éthique n’est pas apparue ex-nihilo : elle procède de l’œuvre de nos dirigeants dont l’approche, pour le moins réductrice, ramène tout à des rapports troubles d’argent.

    Dés lors, on assiste de plus en plus, à une sorte de perversion de l’idéal politique dans sa mise en œuvre pratique. L’ordre politique dominant met en avant les procédés d’achat de consciences qui anesthésient les esprits faibles très peu soucieux du devenir de la Nation parce que mus par l’appât du gain facile et la jouissance de biens mal acquis. Une telle démarche soumet ainsi le peuple au diktat de la minorité des prévaricateurs au pouvoir au préjudice de l’écrasante majorité des congolais.

    Face aux dérives et autre projet de dévolution monarchique, l’opposition congolaise devrait pleinement jouer sa partition en servant de contre-pouvoir. Mais hélas, on est en fa­ce d’une situation, pour le moins in­solite, où les personnalités, les plus en vue de l’opposition sont, pour la plupart, négativement chargées. L’épisode d’une opposition  menée par Mathias DZON qui se satisfait des promesses de la mise en place des conditions de l’organisation des élections justes et transparentes par un Ministre de l’intérieur, qui ment comme un arracheur de dents, me laisse pantois. Quand est ce que diable, comprendront-ils que face à un pouvoir autiste comme celui de Sassou, le rapport de force ne se négocie pas, il se crée sur des bases solides ?

    Faire de la politique autrement, c’est  mettre à la retraite ces apparatchiks et des revenants dont le discours politique, en langue de bois, n’est plus mobilisateur et faire émerger du gotha politique, une nouvelle classe de décideurs.  Elle se distinguerait par leur  indépendance d’es­prit qui les mettrait dans des dispositions de s’émanciper des lobbies de toutes sortes et ayant, de surcroît, un ancrage profond dans le tissu culturel national.

    En tout état de cause, la situation appelle à un éveil des consciences et à un besoin de bâtir un nouvel homo-congolus  qui rompt les amarres d’avec une politique basée sur l’achat de consciences. L’émer­gence de valeurs sûres doit être au cœur des préoccupations du peuple. Les destinées d’une Nation sont tellement importantes qu’elles ne peuvent être mises entre les mains des gens corrompus qui ne disposent d’aucune moralité, et qui ne sont aucunement soucieux des réalités du Congo des profondeurs.

    La promotion d’une nouvelle conscience citoyenne est indispensable au changement de comportements et d’attitudes qu’exige la marche irréversible vers le progrès et le mieux-être. Le Congo du 21e siècle  a besoin d’hommes dont l’intégrité, le sens élevé de l’éthique et de l’intérêt général ne souffrent de la moindre contestation.

    Sous ce rapport, il est absolument nécessaire de convoquer nos traditions nationales culturelles, notre éthique nationale, bref de procéder enfin à un changement de mentalité de manière à remettre les choses à l’endroit pour pouvoir prétendre à un développement endogène qui tient compte de notre vécu culturel et national. Pareillement, aucun développement n’est possible sans l’élévation au rang de culte de la mystique du travail bien fait et l’observance de normes de civisme et de discipline sans lesquelles aucun développement social, économique et culturel n’est possible.

    Pour ma part, j’ai la faiblesse de croire en une chose: l’ère des messies et des leaders providentiels est révolue. Les révolutions qui partent des pays arabes prouvent que les masses, qui font l’histoire, sont au début et à la fin des processus de changements déclenchés depuis la révolution du Jasmin partie de la lointaine Tunisie. Ce ne sont pas des vaines incantations, car, le  peuple congolais sait exhumer cet ultime levée de boucliers qui, comme en 1963, emporta tout sur son passage.    

     

    Djess Dia Moungouansi  - Membre du Cercle de réflexion  «  LA RUPTURE »

    Le Blog de DJESS

     

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