• ...

             

     

     

    QUELS ETATS GENERAUX  POUR LA NATION CONGOLAISE ?

    « On ne libère pas un peuple, un peuple se libère tout seul »Louis Gauthier

    Si l’idée des « états généraux » d’une nation,   malmenée par l’incurie de l’équipe au pouvoir n’est pas malvenue ;  il n’en demeure pas moins que,  la forme sous laquelle, elle a été soumise au satrape d’Oyo me laisse pantois. En réalité, elle met en exergue ce  sentiment  de résignation d’une opposition sclérosée, essoufflée par son incapacité à  s’organiser, mais surtout assujettie au rôle marginal que lui impose le pouvoir.

    Nous avons tous en mémoire, l’usine à gaz  que fut la Concertation d’Ewo. Des retrouvailles   lugubres, aux allures d’un  complot contre le peuple ; où se sont allégrement touillés dans le chaudron du diable, intrigues,  collusions, achats de conscience et prostitution politique. Un mélange indigeste que l’on a fait boire de force   à  un peuple atterré par les frasques d’un clan sans foi ni loi. L’âme chevillée au corps, la plèbe attend désespérément un salut qui ne viendra jamais ; tant,  l’impudence et  la félonie ont été portées sur les fonts baptismaux.

    Dans toute œuvre humaine, il est périlleux de vouloir mettre la charrue avant les bœufs. Et, à moins d’être inspiré par un amateurisme qui ne dit pas son nom ;  quel est l’intérêt  de proposer un  dialogue à fleurets mouchetés à un pouvoir qui a fini par ôter la lueur  d’espoir d’une construction démocratique ?  Nous n’avons pas affaire à des  enfants de chœur, ni à des âmes démocratiques ;  mais à un clan qui a fait preuve par le passé de sa cruauté, prêt à tout  pour enfoncer le pays dans les abysses de la barbarie. La démarche de cette opposition ne serait  cohérente que lorsque serait axée sur la recherche d’un levier  permettant  de contraindre le pouvoir sans partage que Sassou et son clan exercent   depuis son retour par les armes en 1997, à s’asseoir autour d’une même table avec toutes les forces vives de la nation, y compris celles de la diaspora. 

    Nul n’est dupe, l’importation de quantités impressionnantes d’armes de destruction massive par Sassou , ne rentre pas dans une logique de promotion de la paix, mais  cela lui permet de cajoler  son allié  de toujours : la terreur. Cependant, il n’existe pas de force absolue, de supériorité qui s’exercerait dans tous les domaines et sous tous les rapports.  Si imposante qu’elle soit, toute force est une médaille qui possède nécessairement un revers.  Si l’on part du postulat d’une opposition affaiblie à dessein par la corruption, l’achat de conscience, la collusion ; la chance ou la force  de cette  faiblesse ne serait  donc pas de rivaliser avec le fort  sur le terrain de celui-ci ; elle consisterait  à utiliser pleinement les ressources de la dissymétrie. Agir sur le talon d’Achille du pouvoir, car tout pouvoir en a un.  Le combat d’une opposition crédible, imaginative et  efficace doit  se mener de ce côté-là.  Faire autrement s’apparenterait simplement à tirer l’attelage  à hue et à dia.

    Face à un  système  absorbé par la versatilité, la mondanité,  l’excès de confiance  mais surtout enivré par les abondantes recettes  pétrolières qui renforcent sa capacité corruptive ;  le peuple  ne peut espérer  un dialogue  productif et/ou constructif  que lorsque les défenseurs  de la veuve et de l’orphelin  s’y prennent  avec efficacité. Seule une opposition déterminée, qui sait où elle va,  pourrait concevoir des contraintes, en créant patiemment  un réel rapport de force. Au besoin, engager un vrai bras de fer  en relayant avec  efficacité, les revendications du peuple. Seul problème : cette opposition, a-t-elle encore la confiance du peuple ?  

    Souventes fois,  alors que Sassou et son clan jouaient une partition aisée, l’opposition congolaise a toujours été  prise de court,  complètement désarmée, faute d’un  projet politique fédérateur. Contre toute attente,  elle était  plutôt  plus prompte à organiser une  ruée nocturne vers la mangeoire d’Oyo- Mpila.  Enfin de compte,  ceux qui étaient censés incarner l’alternance,  rivalisaient de médiocrité et d’amateurisme. On ne le dira jamais assez,  conquérir un pouvoir ou s’y maintenir,  faire plier un pouvoir,  s’imposer en terre inconnue ; toutes ces actions relèvent   forcement d’une question de gestion des rapports de force.

    Le Congo va mal sur tous les plans,  et  le dire est un euphémisme. Difficile de faire l’économie d’une indignation  quand on voit  dans quelles conditions les dernières législatives ont été organisées. Un véritable scandale ! L’impudence à atteint son paroxysme et  des fraudes géantes ont été perpétrées sans que nulle clameur  ne viennent  dissuader  les jouisseurs du PCT. Du bourrage des urnes, en passant par la falsification des résultats sortis des urnes ou encore  la corruption à ciel ouvert des électeurs ; bref,  toutes ces pratiques punies par la loi  dans un pays de droit, ont été tout bonnement  piédestalisées.   

    Chaque jour,  les raisons d’un  ras-le-bol  s’amoncèlent  dans la gibecière des laissé-pour-comptes congolais. Pour  répondre aux  doléances étouffées  par la chape de plomb du pouvoir,   deux actions fortes doivent être impérativement menées par  l’opposition :

    Ø    D’abord ; reconquérir sa crédibilité auprès des populations à la merci d’un pouvoir arrogant, obsédé  par le  pillage des recettes pétrolières, le gangstérisme politique et par  la  corruption. La fermeté vis-à-vis du pouvoir doit être son  crédo. Personne ne peut vous prendre au sérieux quand un meeting  autorisé, ne peut pas se tenir  parce que le pouvoir  aurait fait occuper les lieux  du dit meeting par ses miliciens. Même si une opposition peut  être  diverse, il n’est pas antinomique de regarder dans la même direction, en mettant en avant  les intérêts du peuple.  Elle doit définitivement vouer aux gémonies  des éléments qui font semblant d’être du côté du peuple le jour, et se précipitent à Oyo-Mpila , le soir. Ces moutons noirs sont  à  foison, c’est de notoriété publique.

     

    Ø    Ensuite ;  briser l’image d’Epinal  d’un pouvoir sans légitimité et qui ne se maintient que par la terreur et les violations des droits humains les plus élémentaires. Lorsque, Pierre NGolo, le Secrétaire général du PCT  se rend coupable de déni de vérité, en niant l’existence d’une crise   multidimensionnelle au Congo,  il revient à l’opposition  de mettre en évidence, les  pratiques  qui relèvent d’un passé de triste  mémoire, qui traduisent la volonté de ce pouvoir d’aller à contre-courant de l’histoire.

     

    Ø    Enfin, avoir recours au  lobbying et  la communication qui restent à n’en point douter, les   ultimes appuis, même dans une prison à ciel ouvert comme le Congo. La résistance française sous l’occupation allemande  par exemple, a fait florès par  son génie et par sa  souplesse d’adaptation aux arias et aléas qu’imposait la situation.

    Au fait des ressorts de ce pouvoir, tout  observateur avisé de la vie politique congolaise  pouvait s’attendre en toute objectivité,  à  la rétorsion  d’une fin de non recevoir de la part de Sassou et de son PCT, contre la convocation des états généraux  de la nation congolaise. De fait, tout se conquiert de haute lutte, rien donné.

    Au delà des vraies tractations susceptibles de préparer  un  projet viable pour notre pays, il faut se projeter dans la gestion des  conditions de l’éviction  de toute l’équipe  dirigeante. Le Congo  trouverait ainsi l'occasion de pansement des blessures d'un peuple broyé par la mauvaise foi d'un régime cupide, tyrannique, dénaturé et infecté par des transfuges éhontés. L'ampleur du désappointement de ce peuple en quête d'équité, de justice et de liberté n'avait jamais autant atteint son paroxysme. En refusant  tout dialogue et en  jouant le pourrissement, Sassou et son clan courent le risque d'être désavoués et défenestrés par le réveil brusque d'un peuple prétendu fataliste, longtemps grugé, humilié et opprimé.

    Djess dia  Moungouansi    « Le combattant de la plume »

    Vice- Président du Cercle de Réflexion « La RUPTURE ».

    Le blog de Djess

    http://demainlecongo.kazeo.com/


    votre commentaire
  • Qui réalisera le meilleur dumping de l’UPADS au profit de  SASSOU ?

     

    Morbide pari !  A l’image de tous les partis de l’opposition congolaise, l’UPADS est dans un état comateux ;  et si rien n’est fait à moyen terme, la déliquescence va manifestement se poursuivre jusqu’à sa dislocation totale. En effet, depuis un certain temps, certains  cadres de l’UPADS, rivalisent d’intrigues, dans le  bradage  des reliques de ce parti,  en échange de millions de pétroCfa abondants ces jours-ci à Oyo-Mpila. Cette atmosphère délétère, conjuguée à une indigence propositionnelle, empêche  l’émergence  d’un leader charismatique, capable  de sonner le tocsin.

     

    Depuis son retour sanglant au pouvoir en 1997, Sassou s’est patiemment appliqué à assener, à dose  homéopathique, des mémorables coups de massue à la morale politique; à tel point que, ceux qui oseraient encore mettre en avant des valeurs de morale,  d’éthique et de justice, qui donnaient jadis de la noblesse à la politique, seraient tout bonnement frappés d’indignité, définitivement exclus de la mangeoire. Déconcertant !

     

    De fait, son obsession vise   à transformer,  à coup de milliards, par la force si possible, l’illégitimité dans laquelle naquit son pouvoir, en une légitimité, en refusant de se soumettre aux valeurs qui fondent la démocratie et la République. Il le sait, son parti, le PCT est artificiellement hégémonique ; ainsi, a-t- il entrepris de récupérer  par l’achat des consciences, tous les partis qui ont une réelle assise au Congo. Chaque jour que Dieu fait, il fait l’apologie de la médiocrité et une désacralisation en règle, des institutions.

     

    Les OPA en bonne et due forme, réalisées avec maestria  sur  le RDD et sur le MCDDI, ont  été les premières d’une longue série. Elles l’ont été, somme toute,  au-delà de toutes les aspirations les plus optimistes. On ne le dira jamais assez ; l’opération  qui  a mis le MCDDI en lambeaux  a été la plus aboutie. On voit désormais avec quelle frénésie, les Kolelas se vautrent  dans la fange mpilienne, occultant royalement,  les pressantes préoccupations des populations du Pool  qui ont tant payé pour  leur attachement au Koumbi de Total.

     

    Dans toutes ses turpitudes, Sassou a toujours procédé de la même manière. En guerrier félon, il sait qu’on ne change jamais une stratégie qui te permet de voler de victoire en victoire. II a érigé en dogme la division du pays sur des bases ethniques et régionalismes absurdes ; pensant ainsi éloigner durablement toute possibilité de reconstitution de la solidarité et du consensus national indispensables à la paix véritable et durable.

     

    Sa technique d’approche consiste à repérer  dans ces partis les plus zélés, les plus bouillants, mais surtout les plus malléables ; bref, les plus réceptifs à la corruption. Ensuite, mettre à leur disposition les milliards nécessaires pour la corruption à grande échelle. Un fait pourtant saillant, auquel les observateurs font moins attention : tous les candidats indépendants font partie d’une curieuse race qui ne pullule qu’au Sud du pays. Ils sont en réalité des loups du PCT déguisés en agneaux. A la législature suivante, ils se départissent de leurs oripeaux pour endosser au grand jour l’étendard du PCT.

     

    En réalité, la tâche qui visait la récupération de l’électorat de l’UPADS semblait aisée. C’est  du moins, ce  qu’on imaginait dans les officines d’Oyo.  La plupart des leaders étant tous des transfuges du PCT. Elle semblait d’autant plus facile que l’incorruptible Moungounga Nkombo Nguila avait tiré sa révérence.  Mais, c’était sans compter l’attitude de fermeté de l’immense majorité des militants de l’UPADS,  restés profondément attachés aux idéaux et aux fondamentaux du parti, devant le divertissement navrant de ceux des anciens dirigeants qui ont choisi la voie du confort matériel immédiat. Ce qui  permet du reste, d’espérer un vrai sursaut collectif.

     

    Tâche aisée, disais-je tantôt. Le tonitruant MBéri Martin,  qui fut – rappelons-le-, la deuxième personnalité du régime deLissouba, est,  depuis la grande trahison de 1997, à la merci des caprices de Sassou qui l’utilise, comme il veut, notamment  dans le délitement du parti et  dans la  propagation de   l’impudence au sein de ce  parti.

     

    Dernière « grande œuvre » en perspective pour le compte du Roi d’Oyo. Le juriste de Mouyondzi est pressenti pour  réaliser le projet crapuleux  d’une constitution en voie d’ajustement pour la simple raison que celle de 2002, pourtant taillée sur mesure, ne peut plus satisfaire la gloutonnerie politique de l’éléphant de Mpila. Il est l’homme de la situation de Sassou, qui va l’aider à réaliser ses desseins aux contours flous, d’autant plus qu’il ne supporte pas que quelqu’un d’autre vienne lui tailler les croupières et ambitionne de diriger le Congo. Il en fait des cauchemars, rien que d’y penser…

     

    Ereintés par la rudesse de l’exil, les deux  NGuimbi ( Pierre Michel et  François ) furent les premiers à qui Sassou confia la mission de lui ramener sur un plateau d’or, l’UPADS et ses électeurs. La tentative se solda par un cuisant échec, car ils n’avaient ni la carrure, ni la  capacité de mobilisation qui caractérisaient un Lissouba par exemple. Les grosses ficelles, actionnées depuis Mpila, mais mal attachées aux deux marionnettes, n’ont pas produit le résultat escompté. Authentique revers.

     

    Deuxième round, Sassou se tourne vers ses anciens du PCT :  Moukouéké  et Tamba –Tamba. Il connaît  leur moralité à géométrie variable,  rompus  aux infamies et abjections  qui ont conduit à l’effondrement de ce parti avant la CNS. Le pamphlet sanglant de Moukouéké contre Lissouba faisait partie du cahier de charges imposé par Sassou. Question de stratégie, on ne pouvait  livrer l’UPADS à Sassou que si Moukouéké était maintenu député.  L’épisode  de sa défaite  à Mabombo  lors des législatives de 2007, mettait à nu  cette culture de tricherie. Alors qu’il venait d’être battu à Mabombo, François IBOVI décida de revenir quelques jours après la proclamation des résultats définitifs, - comme l’a fait Mboulou à  Vindza  récemment – pour  déclarer des résultats contraires aux procès verbaux des bureaux de vote. Moukouéké venait d’être nommé  député. Il ne le savait peut être pas, il venait de se mettre le doigt dans l’œil. Sous les fourches caudines du PCT, l’UPADS venait de perdre la voix de son Premier Secrétaire.  Il était ipso facto privé de marge de manœuvres au risque de se faire rappeler  les conditions douteuses de sa nomination. Le piège venait de se refermer sur lui.

     

    Une fois de plus, il n’y eut  aucun retour sur investissement sur les millions de FCA ( 300 millions de FCA, disent les mauvaises langues)  que Sassou avait misés sur la tête  de Moukouéké . Comme tout dictateur, Sassou exècre l’échec. L’argent du contribuable congolais, jeté pour rien, surtout qu’il sait que cette fois fois-ci, faisant fi de leur indulgence légendaire, les congolais  lui demanderont des comptes.  La messe fut donc dite pour le camarade Moukouéké ;  et aux récentes vraies fausses législatives de 2012, Moukouéké a été battu à plate couture par un candidat du…PCT. 

     

    On a vu dans quelles conditions Madame Lissouba,  qui n’a aucune légitimité politique a été utilisée, trimbalée jusqu’à Oyo, auprès de Dieu Dénis, pour préparer la machination qui aurait  abouti au retour  plus ou moins forcé deLissouba au Congo. La vente de l’hôtel particulier, rue de Prosny à Paris par Jocelyne Lissouba, procédait de cette conspiration qui aurait fini de chosifier  l’ancien Président.  Même s’il est indisponible depuis un certain temps,  Le Prof des Prof sentit venir le coup tordu de Sassou  et les velléités corruptives de ce dernier, se heurtèrent en effet à une cinglante fin de non recevoir de sa part. Autre échec retentissant…

     

    Autre  flèche dans le carquois de Mpila : Mimi Madingou.  Peu avant  2009, Sassou avait jeté son dévolu sur lui, qui, compte tenu des vieilles relations d’amitié avec Maurice Nguesso, avait  promis réaliser, ce que les autres n’ont pas pu : en gage d’amitié, il avait pris l’engagement de ramener  le parti et ses électeurs à Sassou. La candidature de Mpoungui en 2009 alla droit dans le mur de l’invalidation à cause des collusions des intérêts égoïstes du nouveau cheval de bataille de Sassou et ceux de  l’UPADS. Réussira-t-il son  pari ?    L’histoire, seule juge des temps nous le dira.

     

    L’URD-MWINDA,  également sous la houlette de Kinfouissa fait des mains et des pieds pour avoir accès à la mangeoire. Ce parti est bel et bien dans le collimateur des officines de Oyo. L’attitude de Kinfouissa, notamment lors de la supercherie d’EWO laisse penser que Sassou est prêt à réussir son pari. Mais c’est une autre histoire…

     

    Est-ce une poisse de toujours miser sur des mauvais chevaux quand il s’agit de l’UPADS ? Pourquoi ne réussit-il pas pour l’UPADS ce qui a été une simple formalité pour le MCDDI ou le RDD ?

     

    Les militants de l’UPADS  avaient très  vite compris que ces prédateurs d’un nouveau genre veulent plutôt vivre du nom du parti, pour s’associer à la dictature de Brazzaville et reconstituer leurs ressources comme ils n’hésitent plus à le dire dans les chaumières de leurs partisans, souvent réduits au carré ethnique immédiat. Au mépris de toute considération morale et éthique, ils abusent de la confiance des  militants les plus fragiles pour  les accompagner dans leur dérive de positionnement personnel à tout prix, constituant ainsi une dot dont a besoin le dictateur de Brazzaville pour se maintenir au pouvoir.

     

    En réalité, tout parti doit briser l’aboulie propagée  par le PCT et se projeter  dans la gestion des conditions de l’éviction de toute l’équipe dirigeante actuellement au pouvoir au Congo. Le Congo  trouverait ainsi l'occasion de pansement des blessures d'un peuple broyé par la mauvaise foi d'un régime cupide, tyrannique, dénaturé et infecté par des transfuges éhontés. L'ampleur du désappointement de ce peuple en quête d'équité, de justice et de liberté n'avait jamais autant atteint son paroxysme. En jouant le pourrissement, Sassou et son clan courent le risque d'être désavoués et défenestrés par le réveil brusque d'un peuple prétendu fataliste, longtemps grugé. Dans  cet ultime labeur, le rôle d’une UPADS rénovée, est appelé à être décisif…

     

    Djess dia Moungouansi :  La plume du peuple.

     

    Blog de Djess:  http://demainlecongo.kazeo.com/

      


    votre commentaire
  •  

     

    Et Maintenant...Qualle alternative politique au Congo?

     

    « Ce n'est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu'elle exige » Albert Camus

    Dans « La Marée du soir », Montherlant a écrit « Il n’y a que deux partis dans un pays : ceux qui osent dire non, et ceux qui ne l’osent pas. Quand ceux qui ne l’osent pas dépassent en nombre considérable ceux qui l’osent, le pays est fichu ». Reprenons à notre compte cette pertinente réflexion.

    L’insigne impéritie dans laquelle Sassou et son PCT ont plongé le peuple congolais, met en relief l’impossibilité d’une alternance de pouvoir au Congo-Brazzaville, ni par les urnes, ni par les armes. Par leur nocivité, deux hypothèses se valent : soit Sassou reste au pouvoir à vie, soit, malmené par l’âge et/ou par les ennuis de santé, il désigne son fils Kiki NGuesso comme successeur. Au nez et à la barbe des congolais. Ne varietur !

    Photo : La dynastie Sassou, troisième génération

    Là est précisément le drame. A chaque échéance électorale, notre pays tombe de charybde en scylla. Aussi, l’arrêt du processus démocratique est aussi inquiétant qu’un lugubre crépuscule du soir.

    Si la main basse sur la chambre basse- sans jeu de mot -, est un truisme (95 % sont PCT et apparentés) ; le retour ipso facto, du monopartisme, en est un autre. A se demander quel était l’intérêt de ce pouvoir, d’organiser une telle élection, à coups de milliards, et foncièrement sans objet pour le peuple ?

    Comme à l’accoutumée, notre chère opposition, engluée dans une espèce d'incapacité à créer un véritable rapport de force face à un pouvoir autiste, s'était bornée dans des formules incantatoires du genre : « Nous irons à cette élection pour montrer nos forces » dixit Mathias DZON. Superbe de ridicule. Pire encore, en adoptant une stratégie déconcertante qui consiste à maintenir leur candidature tout en demandant l’annulation du scrutin, je confesse mon incapacité à comprendre une telle attitude. Loin de desservir le pouvoir, cette stratégie, cautionnant involontairement cette mascarade, a été une manœuvre inespérée d’embellissement de l’image d’un régime à bout de souffle.

    Nous sommes face à un pouvoir qui passe le clair de son temps à affiner son projet monarchique, en renvoyant les préoccupations des Congolais aux calendes grecques. Il s’applique à induire le sérum de résignation à tout un peuple, pour que nulle clameur ne vienne réprouver ses turpitudes.

    En vampirisant toutes les institutions, le pouvoir ôte délibérément au peuple, les seuls moyens d’expression qui raviveraient sa dignité. Plus qu’une révolte, c’est une révolution qui viendrait à bout de ce système. La différence entre les deux est que la révolte vise seulement la fin de l’oppression, de l’injustice, de la servitude des citoyens. En réalité, elle ne met pas fin à une injustice, ni au tribalisme institutionnalisé. En revanche, la révolution vise un remplacement de l’ancien système par un nouveau, un changement radical des hommes et femmes qui font peser d’inimaginables calamités sur nos populations.

    Le gangstérisme politique le plus abject a été mis en exergue à VINDZA. On a rarement vu un pouvoir, mettre autant d’énergie pour sonner le glas d’un processus démocratique. Ce pouvoir, a encore prouvé sa volonté de gouverner le Congo par l'injustice, la tricherie ; la falsification et par des méthodes tyranniques. Avec une effronterie qui n’a d’égale que leur mépris des valeurs essentielles de la démocratie, le ministre de l’intérieur a eu l’outrecuidance de proclamer des résultats à milles lieues des suffrages sortis de différents bureaux de vote : Jean Paul MATSIMA, le vainqueur incontesté des urnes a obtenu 1348 voix. Il s'est vu attribuer 1009 voix lors de la proclamation des résultats et Aimé Emmanuel Yoka qui a obtenu 934 voix s'est vu attribuer 1287 voix.

    Ce n’était plus de la mystification politique ; c’était un délit moral et politique. Un affreux rapt éthique ! En piédestalisant la médiocrité et l’impudence, on consacre le glissement de l’acceptable vers l’inacceptable, la banalisation des fautes cardinales, la terreur, les mensonges et l’indignation. En somme, la disparition définitive du lien entre éthique et morale, droit et politique.

    Face à ce tableau d’une extrême laideur morale, jusqu’où un peuple peut-il continuer à subir les affres d’un système conçu pour écraser, avilir, flétrir ?

    La vie des révoltés légendaires comme Spartacus ou Toussaint Louverture était régie par un principe : « Plutôt mourir debout que de vivre à genoux ». Ils avaient la maîtrise logomachique et l’habileté manœuvrière nécessaires pour gravir l’ultime marche du panthéon politique. C’est ce que nous n’avons pas. Il faut plus, de telle sorte qu’au bout de longues années, l’on soit en paix avec sa conscience, serein au soir tombant du destin, persuadé que l’action menée est sa meilleure plaidoirie.

     

    Un peuple peut souffrir, jusqu’à l’extrême limite, de l’oppression d’un tyran, mais le peuple sait, aussi, être sans pitié, voire tyrannique. Nicolas Ceausescu, Idi Amin DADA, Hilter, Mobutu, Pol Pot ne sont plus là pour nous en dire un peu plus. Dommage. Ils n’étaient tous, que des fous, pas des grands hommes. Des fous lucides cependant, car ils avaient perçu, dans des moments de transe subliminale, la médiocrité du genre humain, la fragilité de la vie On ne peut pas, en tant qu’acteur politique exerçant une autorité étatique, n’être subjugué que par l’ivresse que procure l’image de soi que vous renvoie chaque jour, Télé Tâ Nkombo ; la sensation d’être Dieu le père parce qu’on détient entre les mains, le pouvoir de défaire des vies, d’en fabriquer de toutes pièces, d’ordonnancer même la mort et de l’administrer ; la crainte, l’envie, la soumission et la terreur qu’on suscite autour de toi.

     

    Du reste, il est superflu de rappeler à ce pouvoir que tout peuple sait inventer des alternatives de changement et de rupture viables pour lui, quelque soit le prix à payer. Comme dirait l’autre, ceux qui ont trouvé tant de moyens d’étouffer la liberté où elle est née, n’en ont encore trouvé aucun pour l’empêcher de naître et de faire explosion là où elle ne s’est jamais montrée.

     

    La nuit a trop duré, mais le jour se lèvera dans l’amertume pour un souffle nouveau. Comme lors de l’avènement de la CNS de 1991, le Congolais retrouvera sans conteste, dignité et respect et foulera au pied toute désinvolture. C’est le peuple qui donne le pouvoir et cela, les congolais ne l’ont jamais oublié.

    Pour ma part, j’anesthésie le temps qu’il faut passer pour nous dessiller et nous aider à exhumer notre orgueil, afin de s’affranchir du joug dictatorial. On s’en doutait bien : « Les cercles du pouvoir de Brazzaville s’inquiétaient moins des conséquences des printemps arabes que du relâchement du lien avec la France » (1) Aussi, nous obtiendront la liberté au sens plein du terme si et seulement si nous réussissons à tous les niveaux, à se faire violence et prendre le taureau par les cornes. Nul destin inexorable ne nous prédispose en effet à être sous la botte d’un tyran. Toute misère mène à la révolte ou à la soumission ; le choix est clair. Mais peut-être l’histoire de l’humanité est-elle, d’une certaine manière, l’histoire des révoltes et des révolutions… N'oubliez pas le mot de Romain Rolland (écrivain français, pacifiste et humaniste). « Même sans espoir la lutte est encore un espoir ».

    (1) La Lettre du Continent N° 629 du 16 Février 2012.

     

    Djess dia Moungouansi  

    La plume indépendante au service du peuple.

    Vice- Président du Cercle « LA RUPTURE ». 

      


    votre commentaire
  •  

    LE REGNE DRAMATIQUE  DE   L’IMPUNITE  ET  DE  L’ARBITRAIRE.

     

    Le  vent de la déraison attise le feu dans un espace politique transformé en une arène de gladiateurs au sein de laquelle l’argument intellectuel s’efface et se cèle devant la furie de la haine viscérale et tribale  que cultivent chaque jour, les tenants d’un pouvoir atteint de démence. Obsédé par  sa pérennité, ce pouvoir a installé une impunité au sommet de l’Etat, accentuant au passage le fossé entre couches sociales situées aux antipodes de la pyramide économique.

    Les Grecs, inventeurs de la démocratie, ont très tôt compris qu’un peuple ne pouvait vivre en harmonie que s’il existe des lois justes et valables pour tous. La demande sociale, c'est-à-dire l’amélioration du quotidien du peuple doit être garantie. Celle-ci est au-delà des statues et du mausolée de la honte, du grand aéroport militaire d’Ollombo,  du barrage d’Imboulou, des  routes financées par l’Union Européenne et   autres matières inertes dont la manipulation ouvre les portes de la richesse mal acquise aux gestionnaires des chantiers. Mettre en place un système éducatif performant, un réseau sanitaire opérationnel, des denrées de première nécessité de qualité à des prix accessibles et répartir les richesses de manière équitable, donner de l’eau et l’électricité, traquer les malfrats pour les livrer à la justice, respecter les règles de la bonne gouvernance et assurer le développement durable permettent à un chef d’installer sonpays dans les quartiers de la paix sociale et de partir dans la quiétude lorsque vient l’heure du départ.

    L’arrestation de Maître Hervé Ambroise Malonga, suivie des tortures, d’un simulacre d’assassinat  et même d’un probable empoisonnement ( les nervis à la solde du pouvoir, lui ont fait avaler un liquide inconnu), sont des actes qui par leur cruauté, feraient pâlir de jalousie des dictateurs de triste mémoire comme Amin DADA ou Mobutu.  Il s’agit d’un Avocat de premier plan, ancien bâtonnier de Brazzaville, dont la notoriété et les compétences dépassent les frontières. Mais au Congo, où ce régime a banalisé  les atteintes aux droits de l’homme,  les actes de barbarie et de crimes massifs sont légion, d’autant qu’ils sont  couverts par une impunité totale octroyée  aux membres  du clan. L’énergique Paul Marie MPOUELE a une fois de plus été victime de l’arbitraire, puisque le pouvoir ne communique pas sur les motifs de son arrestation d’il ya quelques jours.

    Une série interminable d’actions teintées de laideur morale, est à mettre au compte de ces mêmes  sbires du pouvoir, inspirés par la logique d’effronterie. De l’assassinat de Marien NGouabi, jusqu’à la tragédie de Mpila, en passant  par la disparition forcée de 353 de nos jeunes compatriotes de retour d’exil, après des garanties données par le vainqueur de la guerre civile himself ; ces tricheurs et assassins de bas étages, sûrs de leur impunité, courent toujours. Tous ces crimes sont rentrés dans la catégorie des chefs d’œuvre, comme nous le rappelle si bien  Jean Richepin  :  « Un crime n'est véritablement un chef- d'oeuvre que si l'auteur reste impuni. D'autre part, l’impunité n'est complète que si la justice condamne un faux coupable ».

     Ces individus immoraux   écument les rues de Brazzaville, Pointe-Noire, Oyo ou Nkayi,   toujours prêts à frapper dès qu’un  congolais lambda dénonce leurs turpitudes. Sinon , comment comprendre l’aisance avec laquelle, ils se sont permis d’aller soustraire des Avocats du Commissariat Central , pour les soumettre à des sévices  d’un autre âge ? Toutes les enquêtes diligentées par ce pouvoir mafieux, tombent en quenouille. Aucun responsable, aucun coupable donc.

     

    La violence politique actuelle, entretenue par ce  pouvoir,  a pour but d’inspirer une peur qui jette l’effroi dans le cœur des citoyens. Une peur qui leur ôte la capacité, la possibilité et le courage de se mobiliser pour dénoncer les flagrantes violations de la démocratie. En s’attaquant à Maitre Malonga et à son collègue Maître Hombessa, exhibés avec des menottes au balcon de l’humanité,  le pouvoir met en exergue ses muscles, se mettant de facto en porte-à-faux avec les règles  élémentaires du droit et de la bienséance. Il ne respecte qu’une  seule loi : la sienne. Celle  qui fait de Sassou le monarque absolu et  des membres de son clan,  des jouisseurs insouciants qui tuent et pillent en toute impunité.

    Notre pays baigne dans l’impunité totale à tous les niveaux, motivée par un homme qui ne se reconnaît plus en  dehors des délices du pouvoir. Cet homme est même prêt à tout et contre tout, pour demeurer au pouvoir ad vitam aeternam. Quand un homme est arrivé à ce stade, enivré par les abondantes recettes pétrolières, il perd complètement la raison, et est donc capable de mettre son pays inconsciemment, dans une insécurité permanente, rien que pour garder le pouvoir, la tragédie du 4 mars 2012  est une suite logique d’un tel état d’esprit.


    La violence physique, l’allié de ce pouvoir,  remplace celle symbolique dont Pierre Bour­dieu nous enseigne qu’elle irradie insidieusement les citoyens en les engluant dans un processus de socialisation et de structuration dont ils sont inconscients. C’est la plus dangereuse des violences, car elle institue un déni de la personnalité et influence subrepticement le citoyen dans son choix. C’est une violence douce, invisible et masquée. Elle est méconnue comme étant une violence, car elle est choisie autant que subie. Les officines de ce pouvoir et leurs communicants se sont basés sur les travaux de Thiakoutine et de Pavlov pour agir, à l’insu du citoyen, sur son choix.

    Le drame de Mpila aurait dû susciter une véritable levée de boucliers. Qu’a –t-on vu ? La Mairie de Talangaï a été prise d’assaut par les sinistrés, non pas pour demander des comptes à ces irresponsables gouvernants, mais pour la conquête de cette hypothétique indemnité de 3 Millions de FCFA. L’enjeu  a été délibérément déplacé et cantonné sur  le terrain que le pouvoir gère avec maestria : la corruption. Une fois de plus, ils ont réussi un de ces  tours de magie, dont ils ont le secret.  Pathétique !

    Il est superflu de pérorer sur l’arrestation du Colonel NTsourou, qui est tout, sauf un enfant de cœur. C’est de notoriété publique ; cet officier zélé, porte sur  sa conscience la mort de beaucoup de congolais. Il  est désormais voué aux gémonies par ce régime qu’il avait servi avec obséquiosité, au point de s’illustrer dans des actes à milles lieues de l’éthique militaire, au service d’un seul homme : Sassou NGuesso.

    Sassouest persuadé que la bataille sans merci que se livrent ses proches pour la succession, est à l’origine de cette tragédie sans précédent. C’est pour cette raison qu’il à dû renforcer le cordon sécuritaire par les Angolais et les éléments de Tsambitso. Il  n’a donné plein pouvoirs qu’à deux ou  trois personnes pour mener une véritable enquête sur les tenants et aboutissants de cette histoire.

     

    Lui, le lecteur assidu de Machiavel (sic) a compris qu’il fallait très vite ériger un contre-feu pour conjurer un imprévu fâcheux, en distillant au sein de la population, à dose homéopathique, la fébrilité qui s’est emparée du pouvoir. Certains membres de sa propre famille sont sous surveillance, ils se regardent désormais en chiens de faïence. En pareilles circonstances, c’est celui qui a plus peur qui attaque le premier. Dans sa stratégie, il a délibérément  jeté un véritable imbroglio sur l’enquête jusqu’à ce que les militaires s’entre-bouffent, les uns livrant les informations sur les autres, le temps de retrouver visibilité et  fiabilité au sein des services d’espionnage et de sécurité.

    Le sort du peuple, comme on le sait, n’a jamais été sa préoccupation ; et pour cause, son pouvoir est  l’émanation exclusive de la force des armes.  C’est pour cette raison qu’il  s’était résolu à reconstituer très rapidement, son stock des armes de destruction massive qu’il venait de perdre. Sans états d’âme, des ordres avaient été donnés de faire disparaître des corps pour maintenir le nombre officiel de victimes autour de 250, alors que tout laisse penser que le nombre de 1000 victimes a été largement dépassé. L’argent et les campagnes médiatisées d’aide, pensent-ils, suffiraient  pour calmer un peuple intentionnellement appauvri. Du cynisme à l’état pur.

    La nuit a trop duré, le jour doit se  lever pour chasser le voile noir qui couvre notre pays et installer un souffle nouveau. Le système actuel a fait son temps. Par sa rigidité, il est illusoire de l’améliorer sans heurter les intérêts du clan des prédateurs.Se cantonner à son embellissement,  s’apparenterait à appliquer un cautère sur une jambe de bois. L’enjeu principal des congolais s’impose comme le nez sur la figure. Des institutions fortes susceptibles de supporter les deux piliers d’un Etat de droit à savoir, la démocratie et la République. Seule une  réelle volonté populaire, brisant tout sur son passage,  installerait des institutions capables de protéger le citoyen congolais lambda contre l’impunité et l’arbitraire qui font depuis belle lurette rage chez nous. La place du Congo au concert des nations est à ce prix.

     

    Djess dia Moungouansi  «  la plume indépendante au service du peuple »

    Vice- Président du CERCLE  LA RUPTURE


    Le blog de Djess

    http://demainlecongo.kazeo.com



     


    votre commentaire
  • ..

                                             

    CONGO-BRAZZAVILLE : LE DRAME  DE  L’OBSESSION DES ARMES.

     

    De la vaste culture chinoise enseignée par l’éminent écrivain Alain Peyferitte, nous avons appris que le pouvoir lit dans les consciences et qu’à cet effet, il a un système de commandement aussi délicat qu’un mécanisme d’horlogerie.

    Au Congo, il semble que le mécanisme a disjoncté et que les opérateurs sont pris au dépourvu, faute de n’avoir pas su établir un cadrage solide et cohérent avec des composants adéquats.

     

    Loin de moi l’idée de jouer les  Cassandre, c’est avec une colère saine que je reprends ma plume pour exprimer mon indignation.  Il faut le dire,  c’est bien le temps de l’apocalypse et  ce qui devait  arriver arriva… A  force de trop jouer avec le feu, on finit par se brûler les doigts. Un régime qui passe le clair de son temps à importer des quantités impressionnantes d’armes de guerre,  pour se protéger contre…son peuple,  ou  à rivaliser d’imagination dans l’intrigue, finit un jour par se casser les dents. Le problème serait moins grave, s’ils étaient les seuls à pâtir des conséquences de leur goût immodéré pour les armes. Malheureusement, c’est encore le peuple qui paie le lourd tribut.

     

    Plus de 200 vies innocentes, ont été gratuitement  fauchées, par la faute d’un gouvernement qui a depuis longtemps renvoyé aux calendes grecques, les préoccupations d’un peuple qui ne demande qu’à vivre paisiblement. Une fois de plus, ce régime, désormais habitué à traverser allègrement le Rubicon de l’ignominie, n’a pas volé sa réputation. Les images épouvantables qui nous parviennent, mettent à nu le cynisme d’un gouvernement qui gère un désastre d’une telle dimension dans l’amateurisme. Le CHU de Brazzaville, qui est tombé en quenouille depuis des lustres au profit de l’achat massif des armes de guerre, ne pouvait pas répondre à une telle tragédie. Dans une telle situation, chaque minute compte pour sauver des vies. Mais au Congo, où les gouvernants se livrent  impunément à l’enrichissement illicite( le scandale des biens mal acquis en est un volet essentiel) ; depuis longtemps, la vie humaine n’a plus de valeur.

    Nous avons encore à l’esprit, les dégâts causés par l’incendie du domicile du Général Blaise Adoua le 31 mai 2010, transformé en armurerie. Sans commune mesure, l’incendie provoqua des explosions et des détonations qui avaient fait fuir la population voisine et avaient provoqué d’importants dégâts matériels. Le serpent venait de  se mordre  la queue. On peut aisément se faire une idée sur la quantité d’armes de guerre entre les mains des tenants de ce pouvoir.

    S’inspirant de l’adage selon lequel, seule une arme à sa portée peut te sauver, les tenants du pouvoir n’ont jamais envisagé d’éloigner les dépôts d’armes des habitations.  La terreur, encore la terreur, toujours la terreur, c’est leur leitmotiv.  Ils le savent, le peuple congolais a fini par découvrir la folie qui habite certains dirigeants maléfiques qui rallument  la géhenne .Ils finissent ainsi de ruiner le monde,  semant et laissant sur leurs passages, cendres, cris, cadavres et désolations. Avec la même impudence, ils se livrent au spectacle scandaleux de la compassion, de promesses inutiles…

    On peut le deviner, Sassou porte en lui, l'âme de ces dirigeants qui estiment à tort, qu’ils sont irremplaçables. Ni plus, ni moins dangereux qu'eux ; mais tout simplement, exactement comme eux. Ils sont venus pour bousculer le monde, le rendre un peu différent de ce qu'il était, avant eux. Pas forcément meilleur ni pire, mais tout simplement (ou tragiquement – c'est selon), différent.

    Bien que la résolution 1874  des Nations Unies, adoptée au mois de juin 2009, interdisait la Corée du Nord d’exporter des armes, le régime de Brazzaville se faisait un malin plaisir à violer  cette résolution se mettant ainsi en contravention avec les Nations Unies.  L’Afrique du Sud avait intercepté en Novembre 2009, une impressionnante cargaison d’armes en provenance de Corée du Sud  et à destination du Congo-Brazzaville. Une inspection par les autorités sud-africaines avait permis de déterminer que la cargaison contenait des pièces détachées de chars T-54 et T-55.

    Ce régime est sous l’emprise d’une paranoïa obsidionale qui prend ses fondements sur cette obsession de la sécurité, en relayant au second plan des priorités ( l'eau, l'électricité, les soins pour tous) au demeurant plus pressantes.

    Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg  de la campagne d’importations d’armes de guerre. En revenant au pouvoir dans les conditions que l'on sait, Sassou s'était très tôt inventé des alliés fidèles : la violence et la terreur. Il va les entretenir, les distiller à dose homéopathique au moindre soubresaut. Dès sa prise pouvoir en Octobre 1997, il annonce sans ambages à tous ses supporters venus nombreux le soutenir à un de ses meetings de victoire, qu'ils étaient revenus aux affaires, ce qui supposait une jouissance insouciante et inespérée des avantages conférés aux serviteurs de l'Etat. Le retour de l'ordre Kaki, avec lui le prestige et l'accumulation de richesses inespérées sur fond de l’exhumation du  " Yaka Noki noki " qui avait fait ses preuves autrefois dans l'accentuation de la dysharmonie sociale.

    L'euphorie de cette victoire militaire sur ses adversaires de 1997, conjuguée à la force de persuasion des marchands de la peur, avaient fini de convaincre les plus réticents de ses partisans qui croyaient encore aux vertus démocratiques. Désormais, chaque chute entraînerait la leur également. En liant son destin ombrageux au leur, le piège se referme sur tout le monde et seules les armes de guerre pourraient garantir leur pérennité au pouvoir.

    Alors que faut-il faire ?  Souffrir ? Rire ? Sourire ?
    Non ! La question est trop grave. Notre pays  continue à offrir l'image d'un enfant qui tombe dans un puits. Les témoins de la scène s'arrêtent à la margelle et personne n'ose entrer dans le puits pour sauver le pauvre innocent. Le pays est à sauver. Et comme pour  la fameuse jarre de Ghezo  Roi d'Abomey, l'apport de tout un chacun est appelé à être décisif.

    Djess dia Moungouansi :  « La plume indépendante, au service du peuple »

    Membre du cercle de réflexion LA RUPTURE

     

    Le blog de Djess

    http://demainlecongo.kazeo.com

      


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique