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50 ans d'indépendance politique pour rien
50 ans dindépendance politique pour rien.<o:p></o:p>
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Au moment de son accession à la souveraineté internationale, il foisonnait pour notre pays, dinnombrables raisons de fonder un espoir en un avenir de prospérité. Contre toute attente, 50 ans plus tard, on nous propose un tableau dune extrême mocheté qui na dégale que la laideur morale des ceux qui à un moment ou un autre, avaient entre leurs mains les destinées de notre pays.
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En ce début du 21e siècle, les valeurs démocratiques ne sont plus lapanage des pays développés, elles senracinent à travers le monde sous la houlette de certaines bonnes volontés. Dans un contexte irrémédiablement plombé par les avatars de <st1:personname productid="la Nouvelle Esperance" w:st="on">la "Nouvelle Esperance"</st1:personname> et du "Chemin d'Avenir", le génie du peuple congolais ne trouve toujours pas les conditions de son éclosion et de son envol. La prise en compte de nos conditions matérielles dexistence ne sont ni en projet, ni garanties.
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Cette grande désillusion rend nos aînés nostalgiques de la période coloniale. Or, lHistoire de la colonisation du Congo reste un long cauchemar fait de lécrasement continuel des peuples privés de la plupart de leurs droits. Elle fut une opération de broyage de nos cultures qui finit par détruire une grande partie de nos repères identitaires. Daucuns restent dubitatifs quant à la capacité du congolais à prendre le train de la démocratie et du progrès social. Face à cette résignation maladive et généralisée, cest encore lHistoire qui vient à la rescousse de notre honneur. A travers les écrits du missionnaire Giovanni Antonio Cavazzi ( Cavazzi A., 1732) qui fut envoyé deux fois au royaume Kongo en 1654 et en 1670. On apprend avec fierté que chez nos ancêtres, les Kongo précoloniaux, sur le plan de prestige social, le Noir passe avant le Blanc. Ainsi à la fin du XV e siècle, le Roi de Kongo et son peuple ne se firent baptiser que parce quils estimaient que la religion des Blancs était un moyen délargissement de leur connaissance pour améliorer les conditions dexistence des humains.
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Cest à la faveur des contacts soutenus avec les Blancs quil y eût redistribution des hiérarchies renversées et leur redonner le rang que dabord les kongo leur avaient refusé.
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Notre pays regorge actuellement des intelligences dans des domaines inimaginables, et il na jamais été aussi riche que maintenant, paradoxalement il est dans un piteux état. La société et les cultures sont éclatées, mutilées. Ces savants congolais nattendent quune opportunité pour rassembler les fragments de notre pays pour lui donner une image susceptible dasseoir des perspectives plus lisibles.
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Le peuple congolais au passé glorieux, est désormais, curieusement plongé dans une espèce dhébétude dont il a tant de mal à se réveiller. On ne peut autrement expliquer un tel état de fait que par les incohérences des discours, la lenteur de laction et la décision lorsquil sagit dactes ce courage ; la couardise, la pusillanimité, linstrumentalisation des ethnies, linsuffisance du rêve et la peur du risque sans lequel il est irrationnel denvisager quelque chose de grand.
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A un assourdissant silence public, sajoute le vacarme de lindifférence. Les sporadiques manifestations de la diaspora troublent lindolence commune, mais ne parviennent pas à soulever le couvercle plombé de laboulie nationale. Reste donc à jeter un énorme pavé dans les douves de la politiques pour que tous les congolais, dessillés par les éclaboussures jettent un regard sur ces cloaques. <o:p></o:p>
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On est presque surpris que dans des conditions extrêmement difficiles, Mabiala Ma NGanga et André Matsoua eurent fait florès en bravant lordre colonial alors que les Congolais du 3e millénaire, disposant des moyens de communication les plus modernes, continuent à subir tant de frustrations pendant une longue période de désordre et dangoisses existentielle ouverte par un pouvoir putschiste qui nest pas prêt à se terminer.
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Après 50 ans dindépendance, on nous impose un Congo où le clan familial détourne impunément lexclusivité des recettes pétrolières à travers les sociétés écran établies dans les paradis fiscaux, alors que le peuple congolais senfonce chaque jour dans une misère effroyable. On nous impose un Congo où les constitutions changent au gré des stratégies personnelles des hommes politiques, cest ainsi quun putschiste abroge la constitution élaborée en toute indépendance par les congolais, pour la remplacer par une autre, taillée sur mesure, mais quil ne daigne même pas respecter. On nous impose un Congo où la quête du pouvoir et sy maintenir devient un combat sans merci, tout adversaire devient un comploteur en puissance. On nous impose un Congo où, un régime disposant de tous les pouvoirs est incapable dorganiser des simples élections dignes, justes et transparentes. Il pousse limpudence à lextrême en nommant ses « députés ». Bref, on nous impose un Congo où tout va à vau-leau comme si le suicide collectif était lultime alternative.
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Quand Pierre Bourgault dit « Lindépendance, ce nest pas une récompense, cest une responsabilité », il met en exergue la responsabilité qui nous incombe à tous, nous fils et filles de ce pays. Cette responsabilité nous condamne à refuser la résignation, mais surtout déviter que le Congo, ce bateau ivre ne sombre définitivement dans les flots de la médiocrité.
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Qu'on ne se méprenne pas: l'indépendance n'est pas un état des choses, ni une fin en soi. C'est une dynamique. Comme la liberté, elle n'est jamais acquise. Comme pour la démocratie, c'est un combat de tous les instants. Comme pour le progrès, c'est un devoir. C'est cette dynamique quasiment ontologique qui fait l'honneur des peuples qui se battent pour en faire une réalité. L'universel démocratique se comprend précisément comme ce qui est en attente de contenu, en attente de sens, en instance de remplissage ou de complétude par et dans une histoire, une culture, une période ou une vision du monde particulière. Ce quon doit y mettre ne doit sinscrire que dans un seul cadre : celui qui garantit le bien être des congolais.<o:p></o:p>
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On ne peut naïvement saccommoder dun avilissement général ni à des faux diagnostics du genre : manque dargent, inadaptabilité de la démocratie à la diversité ethnique, baisse des cours de matières premières, opposition nuisible, privatisations des entreprises etc.., on est loin, mais alors très loin, mais surtout à mille lieues des solutions.
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Une indépendance na de sens que lorsque lon peut librement choisir les acteurs politiques capables dinventer une stratégie de progrès réfléchie, cohérente avec les stratégies de différents sous-systèmes de la société congolaise, autrement le désenchantement sera récurrent et notre indépendance politique naura servi à rien puisquelle ne nous aura pas conjuré labîme. Bien au contraire
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Djess dia Moungouansi
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Commentaires