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    QUELS ETATS GENERAUX  POUR LA NATION CONGOLAISE ?

    « On ne libère pas un peuple, un peuple se libère tout seul »Louis Gauthier

    Si l’idée des « états généraux » d’une nation,   malmenée par l’incurie de l’équipe au pouvoir n’est pas malvenue ;  il n’en demeure pas moins que,  la forme sous laquelle, elle a été soumise au satrape d’Oyo me laisse pantois. En réalité, elle met en exergue ce  sentiment  de résignation d’une opposition sclérosée, essoufflée par son incapacité à  s’organiser, mais surtout assujettie au rôle marginal que lui impose le pouvoir.

    Nous avons tous en mémoire, l’usine à gaz  que fut la Concertation d’Ewo. Des retrouvailles   lugubres, aux allures d’un  complot contre le peuple ; où se sont allégrement touillés dans le chaudron du diable, intrigues,  collusions, achats de conscience et prostitution politique. Un mélange indigeste que l’on a fait boire de force   à  un peuple atterré par les frasques d’un clan sans foi ni loi. L’âme chevillée au corps, la plèbe attend désespérément un salut qui ne viendra jamais ; tant,  l’impudence et  la félonie ont été portées sur les fonts baptismaux.

    Dans toute œuvre humaine, il est périlleux de vouloir mettre la charrue avant les bœufs. Et, à moins d’être inspiré par un amateurisme qui ne dit pas son nom ;  quel est l’intérêt  de proposer un  dialogue à fleurets mouchetés à un pouvoir qui a fini par ôter la lueur  d’espoir d’une construction démocratique ?  Nous n’avons pas affaire à des  enfants de chœur, ni à des âmes démocratiques ;  mais à un clan qui a fait preuve par le passé de sa cruauté, prêt à tout  pour enfoncer le pays dans les abysses de la barbarie. La démarche de cette opposition ne serait  cohérente que lorsque serait axée sur la recherche d’un levier  permettant  de contraindre le pouvoir sans partage que Sassou et son clan exercent   depuis son retour par les armes en 1997, à s’asseoir autour d’une même table avec toutes les forces vives de la nation, y compris celles de la diaspora. 

    Nul n’est dupe, l’importation de quantités impressionnantes d’armes de destruction massive par Sassou , ne rentre pas dans une logique de promotion de la paix, mais  cela lui permet de cajoler  son allié  de toujours : la terreur. Cependant, il n’existe pas de force absolue, de supériorité qui s’exercerait dans tous les domaines et sous tous les rapports.  Si imposante qu’elle soit, toute force est une médaille qui possède nécessairement un revers.  Si l’on part du postulat d’une opposition affaiblie à dessein par la corruption, l’achat de conscience, la collusion ; la chance ou la force  de cette  faiblesse ne serait  donc pas de rivaliser avec le fort  sur le terrain de celui-ci ; elle consisterait  à utiliser pleinement les ressources de la dissymétrie. Agir sur le talon d’Achille du pouvoir, car tout pouvoir en a un.  Le combat d’une opposition crédible, imaginative et  efficace doit  se mener de ce côté-là.  Faire autrement s’apparenterait simplement à tirer l’attelage  à hue et à dia.

    Face à un  système  absorbé par la versatilité, la mondanité,  l’excès de confiance  mais surtout enivré par les abondantes recettes  pétrolières qui renforcent sa capacité corruptive ;  le peuple  ne peut espérer  un dialogue  productif et/ou constructif  que lorsque les défenseurs  de la veuve et de l’orphelin  s’y prennent  avec efficacité. Seule une opposition déterminée, qui sait où elle va,  pourrait concevoir des contraintes, en créant patiemment  un réel rapport de force. Au besoin, engager un vrai bras de fer  en relayant avec  efficacité, les revendications du peuple. Seul problème : cette opposition, a-t-elle encore la confiance du peuple ?  

    Souventes fois,  alors que Sassou et son clan jouaient une partition aisée, l’opposition congolaise a toujours été  prise de court,  complètement désarmée, faute d’un  projet politique fédérateur. Contre toute attente,  elle était  plutôt  plus prompte à organiser une  ruée nocturne vers la mangeoire d’Oyo- Mpila.  Enfin de compte,  ceux qui étaient censés incarner l’alternance,  rivalisaient de médiocrité et d’amateurisme. On ne le dira jamais assez,  conquérir un pouvoir ou s’y maintenir,  faire plier un pouvoir,  s’imposer en terre inconnue ; toutes ces actions relèvent   forcement d’une question de gestion des rapports de force.

    Le Congo va mal sur tous les plans,  et  le dire est un euphémisme. Difficile de faire l’économie d’une indignation  quand on voit  dans quelles conditions les dernières législatives ont été organisées. Un véritable scandale ! L’impudence à atteint son paroxysme et  des fraudes géantes ont été perpétrées sans que nulle clameur  ne viennent  dissuader  les jouisseurs du PCT. Du bourrage des urnes, en passant par la falsification des résultats sortis des urnes ou encore  la corruption à ciel ouvert des électeurs ; bref,  toutes ces pratiques punies par la loi  dans un pays de droit, ont été tout bonnement  piédestalisées.   

    Chaque jour,  les raisons d’un  ras-le-bol  s’amoncèlent  dans la gibecière des laissé-pour-comptes congolais. Pour  répondre aux  doléances étouffées  par la chape de plomb du pouvoir,   deux actions fortes doivent être impérativement menées par  l’opposition :

    Ø    D’abord ; reconquérir sa crédibilité auprès des populations à la merci d’un pouvoir arrogant, obsédé  par le  pillage des recettes pétrolières, le gangstérisme politique et par  la  corruption. La fermeté vis-à-vis du pouvoir doit être son  crédo. Personne ne peut vous prendre au sérieux quand un meeting  autorisé, ne peut pas se tenir  parce que le pouvoir  aurait fait occuper les lieux  du dit meeting par ses miliciens. Même si une opposition peut  être  diverse, il n’est pas antinomique de regarder dans la même direction, en mettant en avant  les intérêts du peuple.  Elle doit définitivement vouer aux gémonies  des éléments qui font semblant d’être du côté du peuple le jour, et se précipitent à Oyo-Mpila , le soir. Ces moutons noirs sont  à  foison, c’est de notoriété publique.

     

    Ø    Ensuite ;  briser l’image d’Epinal  d’un pouvoir sans légitimité et qui ne se maintient que par la terreur et les violations des droits humains les plus élémentaires. Lorsque, Pierre NGolo, le Secrétaire général du PCT  se rend coupable de déni de vérité, en niant l’existence d’une crise   multidimensionnelle au Congo,  il revient à l’opposition  de mettre en évidence, les  pratiques  qui relèvent d’un passé de triste  mémoire, qui traduisent la volonté de ce pouvoir d’aller à contre-courant de l’histoire.

     

    Ø    Enfin, avoir recours au  lobbying et  la communication qui restent à n’en point douter, les   ultimes appuis, même dans une prison à ciel ouvert comme le Congo. La résistance française sous l’occupation allemande  par exemple, a fait florès par  son génie et par sa  souplesse d’adaptation aux arias et aléas qu’imposait la situation.

    Au fait des ressorts de ce pouvoir, tout  observateur avisé de la vie politique congolaise  pouvait s’attendre en toute objectivité,  à  la rétorsion  d’une fin de non recevoir de la part de Sassou et de son PCT, contre la convocation des états généraux  de la nation congolaise. De fait, tout se conquiert de haute lutte, rien donné.

    Au delà des vraies tractations susceptibles de préparer  un  projet viable pour notre pays, il faut se projeter dans la gestion des  conditions de l’éviction  de toute l’équipe  dirigeante. Le Congo  trouverait ainsi l'occasion de pansement des blessures d'un peuple broyé par la mauvaise foi d'un régime cupide, tyrannique, dénaturé et infecté par des transfuges éhontés. L'ampleur du désappointement de ce peuple en quête d'équité, de justice et de liberté n'avait jamais autant atteint son paroxysme. En refusant  tout dialogue et en  jouant le pourrissement, Sassou et son clan courent le risque d'être désavoués et défenestrés par le réveil brusque d'un peuple prétendu fataliste, longtemps grugé, humilié et opprimé.

    Djess dia  Moungouansi    « Le combattant de la plume »

    Vice- Président du Cercle de Réflexion « La RUPTURE ».

    Le blog de Djess

    http://demainlecongo.kazeo.com/


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