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    SALE TEMPS POUR LES DICTATEURS

    Par  Dia Moungouansi Djess,

     

    Depuis la nuit des temps, les  cris de la jeunesse ont toujours réussi à briser les miroirs menteurs. La chape de plomb, éculée par les lourdeurs du népotisme et du despotisme, vole  en éclat  et fait place à une vague   d’espoir sur laquelle surfent  des alternatives plus viables. Ce n’est pas un jeu d’enfants lorsque les jeunes Maghrébins désespérés s’immolent, couverts d’essence, ou se révoltent à coups de frondes ; leur avenir  est à ce prix.

    Un peu partout les peuples réclament bruyamment du pain, de l’eau et à s’employer. Bien plus, ils revendiquent la liberté. Celle d’aller et de venir à leurs guises, de manger à leur faim, de critiquer, d’orienter et de peser dans la gestion de leurs cités. De se choisir librement et démocratiquement leurs dirigeants, de renouveler leur personnel politique, de leur faire rendre gorge en cas de manquements graves, de les adouber s’ils sont à la hauteur. Ils postulent  à la liberté de participer en hommes émancipés, instruits et actifs à l’animation pleine et entière de leurs Etats, de leurs Nations. De contrôler leurs gouvernements et leurs gouvernants. Bref, la liberté de participer en citoyens libres et conscients.

    Les vents de démocratisation en Afrique, notamment de sa partie « française » que le discours de La Baule de 1991 avait suscité et/ou plutôt « boosté », avaient certes, diminué d’intensité ces dernières années, voire s’étaient quelque peu estompés. Avec les résultats plus que mitigés des conférences nationales et le retour au pouvoir conséquemment des « dictateurs » le plus démocratiquement du monde dans plusieurs pays où la révolte populaire les avait chassés et qui passaient le témoin ou faisaient montre de leur désir de passer le témoin à leur propre progéniture, au point qu’on a eu l’impression que s’ouvrait une nouvelle ère des fils de président.

    N’empêche, la démocratie reprend ses droits. Et un vent de révolte populaire souffle de plus en plus fortement et balaie tout le continent. L’Afrique subsaharienne  n’y échappera pas. 

    Cette redoutable  onde choc  vient fissurer la tour d’ivoire de l’Oyocratie . Dans sa livraison du 18 Janvier 2010, le thuriféraires des «  Dépêches de Brazzaville), grassement payés, et qui nous gavent quotidiennement de pestilence, nous épatent: « la confiscation de la richesse nationale par un petit nombre ne peut avoir comme conséquence que la révolte du plus grand nombre. Elle débouche inévitablement sur la révolte, la violence et, pour finir, l'éjection brutale des gouvernants qui la favorisent ». Les Nguesso, qui ont fait main basse sur les recettes pétrolières, n’ont qu’à bien se tenir ! Oui, c’est le crépuscule  des dictateurs !

    Dans « La Marée du soir », Montherlant nous rappelle « Il n’ y a que deux partis dans tout pays : ceux qui osent dire non, et ceux qui ne l’osent pas. Quand ceux qui ne l’osent pas dépassent en nombre considérable ceux qui l’osent, le pays est fichu »

     

    Quand bien même, un défaitisme nombriliste et scrogneugneu semble avoir pris le contrôle des esprits de notre jeunesse. Chaque  individu s’occupant désormais à tirer son épingle du jeu dans cette corruption institutionnalisée. Mais ce saupoudrage  ne peut aucunement annihiler la grande rogne d’un peuple qui souffre d’une inégalité dans la répartition de la richesse. 

    L’omniprésence du téléphone portable et de l’Internet met  à  mal,  les pans entiers de la Sécurité d’Etat. Un  système de fonctionnement rudimentaire basé exclusivement sur la délation et la corruption. Désormais, tout ce qui se dit ou s’écrit à Tchambitso à l’instant (t) est relayé à Brazza la seconde suivante. Par conséquent, plus besoin de Télécongo ni de la Télé de Dabira, émanation du pouvoir pour savoir que notre pays reçoit entre 300 et 350 milliards de Cfa de recettes pétrolières chaque mois.

    Sassou et son clan croient jouer une partition aisée, d’autant que,  l’opposition congolaise, faute d’un projet fédérateur, choisit à hue et à dia une ruée vers la mangeoire de Mpila, jetant aux orties ses convictions. Aussi, quand ceux qui sont censés représenter cette opposition rivalisent de médiocrité et d’amateurisme, il y a fort heureusement, une frange représentative de la jeunesse congolaise qui n’a rien, sauf le courage de le faire savoir, et qui décide de dire « non » à un désordre qui s’est depuis belle lurette déguisé en ordre.

    L’exaspération a été portée à son paroxysme en juillet 2008,  à la faveur des obsèques de J.P Tchystère Tchikaya, lorsque la jeunesse pontonégrine avait réussi à faire vaciller le régime dictatorial par une manifestation spontanée. Les rats de jardin et les souris de la maison ( les complices du régime dans le Kouilou) n’avaient vu que du feu ; c’est une telle attitude qui a porté ses fruits en Tunisie.

    D’ailleurs, des milliers de Mohamed Bouazizi -le premier suicidé de Sidi Bouzid-  réfléchissent  au Congo et ailleurs, sur la meilleure façon de traduire dans les faits, leur mal être, afin  d’assener un coup fatal  aux  régimes impopulaires, gangrenés par la corruption.

     

    Cette déliquescence du despotisme à laquelle, on semble assister aujourd’hui, marque un  véritable changement d’époque et de paradigme dans l’ensemble du Maghreb arabe et même au-delà. Les peuples y sont devenus adultes, conscients et exigeants. Peut-être que l’Afrique, noire, blanche ou encore basanée n’est-elle pas tout à fait entrée dans la fin des dictatures quand on regarde ce qui se passe encore en Côte d’Ivoire, au Burkina. Ce qui s’est passé hier au Gabon et au Congo, nous laisse pantois, mais à coup sûr, nous sommes dans la  phase crépusculaire des dictatures sous la poussée des lames de fond de peuples assoiffés de liberté et d’épanouissement.

     

     

    Djess dia Moungouansi , Membre du Cercle de Réflexion « La Rupture »

    PS: ce texte, que j'avais publié  depuis le 22 janvier 2011 reste d'actualité depuis la chute de KADAFFi.

    samedi 22 janvier 2011, 00:43

     


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    La croissance économique congolaise : une escroquerie politique ( ?)

     

    Tout en fissurant les vieux piliers de nos certitudes, patiemment échafaudés par les stipendiés du « Chemin d’Avenir », je viens une fois de plus nous dessiller  sur l’euphorie née de la croissance annuelle du taux de Produit intérieur Brut ( PIB) de notre pays. Ces taux de croissance du PIB  qui s’élevaient  à  10.20% en 2010 et  même à  8.4% attendue pour 2011(1), ne sont  pas un exploit du gouvernement congolais, d’autant que, n’importe quel piètre dirigeant, pour un pays nanti  comme le Congo, pouvait  au minimum réaliser de telles « performances ». Dont acte !

     

    Ces taux de croissance  anormalement élevés,  que les autorités congolaises, arborent en bandoulière comme un trophée, pour camoufler leur insigne impéritie à conduire le pays vers la modernité, ne sont en réalité qu’une poudre aux yeux. Une véritable escroquerie politique, puisqu’ils ne sont pas  le fruit d’une dynamique entrepreneuriale  ayant des effets d’entraînements  sur les secteurs essentiels de l’économie. Une telle dynamique serait le fruit des politiques économiques rigoureuses, engagées par des gouvernants, soucieux d’une croissance saine, stimulée par  l’expansion d’industries de petite ou de moyenne taille, à haute intensité de main-d’œuvre. Le dynamisme de ces dernières à travers le tissu industriel du pays, reflet d’une gestion efficace et transparente, pourrait attirer les investissements étrangers. A défaut  d’une croissance économique vertueuse, les taux de croissance congolais,  sont dus  pour l’essentiel, à la valorisation de la rente pétrolière qui constitue 80 % des recettes d’exportation et contribue à hauteur de 70%  dans le PIB. Du reste, cette croissance appelée « Croissance incursive » est pauvre en création d’emplois, mais surtout inappropriée pour la mise en oeuvre de stratégies de réduction de la pauvreté (SRP). Mal gérée, elle peut même être contre-productive.

     

    Les effets positifs induits par la croissance d'un  PIB sur l'économie d'un pays, dépendent  non seulement de sa structure, mais également des relais sur le terrain. Toute économie a ses fondements réels en grande partie assis sur la culture même du peuple. Le système socio-productif n'étant que le reflet des habitudes de consommation et de production; du système des valeurs et des anticipations sur l'avenir (déterminant pour l'épargne). En ce sens, une Stratégie de réduction de la pauvreté(SRP) taillée ou transposée d'une réalité culturelle à une autre peut tout de suite présenter ses limites. Notons d’ailleurs que,  la richesse générée par 10% de taux de croissance au  Mozambique n'est plus entraînée que par 0.08% de croissance en Corée du Sud et 0.008% au Japon. Et les richesses créées par 10% de taux de croissance au Congo seront les mêmes que celles créées par 0.0079%  de croissance en France.

    Dormant ainsi sur les lauriers de cette croissance, notre pays a fini par cultiver, de façon inconsciente, des impedimenta d’ordre politique et économique. Au total,  «  l’indice de pauvreté multidimensionnelle » ( IPM), cet indicateur qui  prend en compte, non seulement des paramètres monétaires, mais aussi des déprivations ( privation d’une chose à laquelle on avait droit auparavant)   auxquelles sont confrontés les pauvres, indique clairement qu’en dépit d’une explosion des recettes pétrolières ces dix dernières années,  les Congolais vivaient mieux dans les années 70 qu’aujourd’hui.  D’ailleurs, mis à part le clan des tenants du pouvoir qui se vautre dans la rente pétrolière, on ne peut plus occulter cette pauvreté tenace, agressive et, presque structurelle qui  s'est obstinément installée sur toute l'étendue du territoire national à tel point  que 75 % de la population congolaise vivrait  désormais dans une extrême pauvreté.

    Sous les apparences d’une manne tombée du ciel, la « richesse » créée par la rente devient une source majeure d’incitation à la corruption, qui s’érige à son tour en obstacle au développement entrepreneurial, source de croissance durable, mais aussi à la redistribution et à une gouvernance démocratique. L’illusion de richesse induite par la rente et son accumulation devient une fin en soi et finit par exacerber les espoirs des plus démunis et installer ad vitam, une dysharmonie sociale.

     

     «  La municipalité accélérée »,  qui est un véritable monstre à mille têtes, s’inscrit dans la logique de redistribution de la rente, où seuls les prédateurs du clan de la mafia d’Oyo y sont conviés.  Le temps d’une saison, ils se transforment en Opérateurs économiques pour la conquête des contrats obtenus sans appel d’offre et qu’ils n’honoreront jamais. On ne s’improvise pas Chef d’entreprise dans un environnement où l’incompétence et l’avidité sont promues en vertu. Avec la bénédiction tacite de leur parrain, ils se partagent à qui mieux - mieux, la manne pétrolière. L’immense courtisanerie qui entoure Sassou ne sera jamais inquiétée, tant les ficelles sont forcément tirées par une justice godillot (2).

    Par conséquent, l’urgence serait de  neutraliser les distorsions structurelles causées par le syndrome hollandais (3), de telle sorte que la croissance dopée par le secteur générateur de la rente stimule le développement des secteurs dynamiques (industrie et agriculture), créateurs d’emplois et de valeur ajoutée. Il faudra donc, surclasser l’excédent  des recettes de la rente dans les secteurs  économiques productifs qui valorisent la division du travail  et donc la productivité à long terme. Or, c’est tout le contraire qui se produit au Congo. Ce syndrome ne favorise pas le développement du secteur privé hors pétrole qui ne représente que 10% du PIB.  Très avisés, le Brésil et le Mexique entre 1930 et 1980, avaient réussi à établir des fonds de richesse souverains et à investir l’excédent dans les dépenses collectives ( éducation, santé, infrastructure).  En fin de compte,  il y eut une hausse de la productivité et des salaires réels moyens dans les secteurs agricole et  industriel avec comme corollaire, une réduction progressive et soutenue de la pauvreté.

    Quelles leçons peut-on tirer  de ces réflexions ? Une stratégie de réduction de la pauvreté axée sur la promotion d’une croissance stimulée par la valorisation d’une rente soumise aux aléas conjoncturels ne peut venir à bout d’un phénomène aussi complexe qu’est l’émancipation de l’être humain, vu sous toutes ses dimensions. Les entraves d’ordre politique et économique, insidieusement induits par cette croissance mystificatrice, expliquent le taux de chômage effrayant de plus de 50% chez les jeunes diplômés notamment,  car, les faits nous le démontrent chaque jour sur le terrain ; notre pays est à un stade précapitaliste où le contrôle de l’appareil étatique est une condition nécessaire à l’appropriation du surplus économique et réciproquement. Pour assouvir des desseins d’accaparement de cette rente, des outils idoines  comme    la  SNPC ont été inventés.  De même,  le caractère aléatoire de cette croissance,  inhiberait d’une part, toute perspective d’amélioration de revenu des pauvres par rapport à celui de ceux qui profitent de la rente et, d’autre part, la précarité de revenu induit celle du bien-être en termes de volume de biens et de services qu’ils pourraient se procurer.

    Ce sont les hommes qui font l’histoire, mais l’idiosyncrasie de chaque histoire dépend de la qualité des hommes qui la font. Des histoires et des peuples divers, mais les aspirations au bien –être sont transversales à tous  les peuples.  Là où les uns réussissent, les autres le peuvent aussi. Le devoir, la volonté, l’ambition et même le mandat confié par son peuple, sont les moteurs du succès.  Pour ces raisons, avec l’afflux massif des capitaux,  les Hollandais et les suédois avaient pu relever le double défi :  une accumulation productive interne atténuant la pauvreté d’une part, et le développement d’un avantage comparatif permettant l’insertion dans la compétition internationale, d’autre part. Plutôt que de surfer sur cette croissance trompeuse, les autorités congolaises devraient se dégriser des recettes pétrolières, et réussir à lever une aube sereine pleine d’espérances, afin d’honorer le contrat  tacite qui les lie au citoyen.

    (1)Perspectives Economiques en Afrique

    (2) Lire à ce propos le rapport de la C.n.l.c.c.f

    (3) Pour approfondir la question Voir la 4e plaie du système SASSOU

     

    Djess dia Moungouansi  «  La plume libre au service du peuple »

    - Membre du cercle de Réflexion La Rupture

    - Expert Financier auprès du cabinet  MIQ

    Le Blog de Djess

    http://demainlecongo.kazeo.com


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  • La psychologie du dictateur africain

    L’observation des comportements du dictateur africain nous amène à faire un exercice psychologique c’est-à-dire essayer de se mettre dans sa tête afin de déceler ce qui l’empêche à agir normalement comme on attendrait de lui. Les dictateurs africains viennent généralement des couches pauvres de la population, peu éduqués et le plus souvent militaires de bas rang. Source : Wida

    À la différence des grands hommes qui militent pour un idéal et qui voient leur accession au pouvoir comme l’aboutissement des années de lutte et qui désormais ont la chance de réaliser leurs desseins et ambitions pour leurs peuples, les dictateurs africains accèdent au pouvoir grâce aux forces étrangères colonialistes.

    C’est ici qu’il faut dénoncer l’intelligence cynique de ces forces qui généralement portent leurs choix sur des hommes faibles de caractère, cupides, facilement manipulables manquant d’idéal et d’affection pour leurs peuples et qui le plus souvent appartiennent à des ethnies minoritaires. L’objectif poursuivi par les forces colonialistes est à tout prix d’avoir à la tête des anciennes colonies des hommes pouvant préserver leurs intérêts, qu’importent les conséquences pour les populations autochtones.

    Comme un cadeau donné à un enfant qui le tient jalousement pour que les autres enfants ne le lui arrachent, le dictateur africain n’est plus prêt à lâcher le pouvoir. Vu son rang et son niveau, il n’a jamais auparavant songé d’accéder à la présidence de son pays. Ceci est un facteur psychologique important. Il est donc très reconnaissant à ceux qui lui ont rendu possible l’accès au pouvoir. Le complexe d’infériorité aidant, il prend le colon pour un dieu et pour lequel il se met très volontiers au service au point même d’exterminer son peuple s’il le faut. Il semble percevoir le pouvoir comme une bénédiction divine tout d’abord sur sa personne, sa famille voire sur son ethnie. Il se convainc donc y être pour servir à part ses maîtres étrangers, principalement les hommes et femmes de son ethnie. Lui qui ne valait rien devient tout d’un coup le premier homme important du pays. Lui qui n’avait aucune considération particulière même dans son pays se fait dérouler le tapis rouge dans les grandes capitales des pays des Blancs qui l’appellent Monsieur le Président. Quel honneur de s’entourer d’hommes blancs comme conseillers qui semblent lui accorder de l’importance ! pense-t-il.

    Il ne se croit donc plus être au même rang que ses concitoyens qui dorénavant doivent être contraints de gré ou de force à l’adorer comme un Dieu. Parfois sa docilité même surprend ses maîtres étrangers qui par leur observation sont encore plus convaincus de l’infériorité des hommes dits de race noire. Lui qui n’avait jamais eu dans ses mains une centaine de milliers de FCFA peut maintenant avoir à son actif des milliards pour lesquels les comptes bancaires sont ouverts partout en Europe, principalement en Suisse mais aussi en Asie et en Amérique.

    Désormais c’est tout l’argent même du pays qui parfois est sur son compte privé. Les recettes du pays au lieu d’être versées dans les caisses de l’État vont d’abord se faire compter dans sa maison de résidence. On utilise le pronom personnel : mon, ma ou mes au lieu de notre ou nos quand il s’agit des ressources nationales, tel mon pétrole comme un président d’Afrique centrale aime, toute honte bue, à parler. Complètement dépassé par la fonction qu’il n’est pas en mesure d’exercer, il démissionne à s’y investir. Plutôt, ce sont les vices de toute sorte qui prennent le dessus sur sa conscience, comme la cour à des femmes d’autrui, l’administration des gifles à des ministres, les ordres détestables de tout genre dont on peut ici épargner le récit pour ne pas choquer les lecteurs nouveaux au thème. En plus, il vit dans l’obsession de perdre son pouvoir qu’il sait bien démériter. Encouragé par les faux conseils que lui donnent les hommes du sérail et appuyé par ses hommes dans l’armée, il cherche à éliminer tous ceux-là qu’il croit lui constituer un danger potentiel.

    D’aucuns affirment que la préoccupation principale et journalière de certains Présidents est de répertorier les citoyens qu’il doit abattre soupçonnés du fait de leur intelligence ou volonté de contestation de faire un coup d’Etat. C’est ainsi qu’une pluie d’assassinats tombe souvent sur le pays. Les têtes pensantes y compris les professeurs, les éminents intellectuels, les avocats, les journalistes mais aussi les grands entrepreneurs et même les officiers de l’armée sont surveillés de près et assassinés au gré des soupçons souvent non fondés. Ceux parmi eux qui craignent pour leur vie se trouvent obligés de s’exiler à la grande satisfaction des dictateurs, laissant le champ libre à des hommes incompétents, corrompus et désireux de s’enrichir rapidement et qui ont mis à sac nos pays.

    Souffrant d’un complexe d’infériorité intellectuelle, il se fait délivrer par les universités des diplômes souvent achetés ou comme objets de flatterie oubliant que détenir des diplômes sans la qualification requise ne peut jamais combler la fierté qu’on a quand on les mérite vraiment. Sachant régner sur un peuple qui ne les a pas choisis, les dictateurs africains s’appuient sur des services secrets corrompus, mal formés mal éduqués, arrogants et impolis comprenant parfois même des alcooliques en leur sein, qui au lieu d’offrir leurs services pour la protection du pays retournent justement ceux-ci contre les citoyens paisibles. C’est ici qu’il y a lieu de dénoncer le rôle cynique des soi-disant fils de président de la République dont seulement l’évocation de leur nom crée la panique au sein de la population. Généralement militaires de formation, ces fils du président souvent à la tête des milices armées indisciplinées, mal habillées, sales et manipulées pour des considérations ethniques. Avec une étonnante capacité de nuisance et de destruction de vies humaines, ceux-ci se convainquent d’être dans l’avenir les successeurs de leurs pères et considèrent toute opposition à ceux-ci comme une attaque personnelle contre eux.

    Il faudrait aussi signaler qu’il n’est pas rare que le dictateur africain, par pure ignorance et manque de clarté d’esprit, et surtout du fait qu’il recherche de tout ce que peut l’aider à se maintenir au pouvoir aussi longtemps que possible, entre dans les loges de la Franc-maçonnerie occidentale avec des buts et pratiques complètement étrangers à notre culture. Par cette adhésion le dictateur africain confirme sa disposition à être un disciple de la loge au lieu d’être l’avocat des intérêts de son peuple. Tous ces comportements ne rentrent malheureusement que dans la logique des forces colonialistes et impérialistes soucieuses de préserver leurs intérêts. Il s’agit notamment d’assurer l’approvisionnement en matières premières dont le continent africain regorge en abondance mais aussi préserver les anciennes colonies comme marchés pour la surproduction des biens et produits de la métropole. Pour que ces objectifs vitaux soient réalisés, il faut à tout prix à la tête des anciennes colonies des hommes complexés, peu clairvoyants, dociles et manipulables. Sans qu’ils ne s’en rendent comptent, leur fonction est d’empêcher l’industrialisation de leurs pays pour pérenniser la domination coloniale. En les choisissant des ethnies minoritaires, les forces colonialistes entendent créer et exacerber les antagonismes nationaux dans le but cynique de déstabiliser les pays.

    C’est pourquoi elles voient de mauvais oeil les revendications des populations africaines pour l’instauration de la démocratie, la vraie démocratie. Convaincus que les Africains sont des sous-hommes, donc des esclaves qui n’ont pas le droit de décider de leur propre sort, les dirigeants des pays occidentaux notamment les Français parlent cyniquement de la démocratie comme d’un luxe pour les Africains. Et pour joindre l’acte à la parole, les dirigeants français, poussés par leurs milieux d’affaires, continuent de soutenir les dictateurs sanguinaires tel un Bongo au Gabon qui sans honte demeure au pouvoir depuis plus de 38 ans. Ce qui apparaît à un non Africain anormal, absurde voire stupide est fêté en Afrique comme une sagesse ou une doyenneté. Pire, avec l’élection frauduleuse de Faure à la présidence du Togo, ils venaient d’inaugurer le règne des fils des présidents qui, selon leur logique, doivent prolonger la dictature dans les États francophones d’Afrique sous des formes dissimulées d’une démocratie de façade, malgré les contestations de plus en plus fortes des populations africaines soutenues par la diaspora.

    Ainsi les Constitutions sont réécrites par des membres du parlement issus des élections législatives généralement frauduleuses et aménagées à ce qu’elles permettent à des potentats de se porter candidats et donc de se faire réélire par l’intimidation, le crime et la force des armes. Il sied de rappeler que les Occidentaux réclament la démocratie dans les anciennes républiques de l’Union soviétique. Par exemple, il y a quelques mois, les ambassadeurs plénipotentiaires des pays occidentaux notamment la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont pris part à des démonstrations en Biélorussie pour y protester contre les fraudes électorales. Au Togo, au Tchad, au Congo Brazza, au Gabon, au Cameroun etc. ; ils maintiennent un silence de cimetière face aux fraudes électorales et aux crimes de ces dictateurs souvent détestés par leurs peuples. Au Zimbabwe où leurs frères de race se sont vus déposséder des hectares de terres par la politique de redistribution des terres, les Occidentaux ont tous dénoncé la dictature de Robert Mugabe en condamnant les élections présidentielles zimbabwéennes comme non transparentes. Ils ont même imposé des sanctions contre le régime de Harare. Ailleurs où les dictateurs sont à leur service, ils font comme si rien de grave ne s’est passé même si ces dictateurs ont commis des massacres contre leurs citoyens.

    Pour l’observateur perspicace, il est clair que les forces colonialistes et impérialistes, notamment françaises, ne sauraient voir de gaîté de coeur l’enracinement de la démocratie en Afrique. C’est ici qu’il faut signaler que seule la lutte sera payante pour mettre fin à ce système inhumain qui prive les Africains de leur liberté depuis des siècles. Aucun peuple ne saurait accepter les souffrances que notre race endure depuis des siècles. Au Tchad, les forces colonialistes françaises soutiennent militairement le président Deby face à une rébellion armée et contre la volonté populaire.

    En Côte d’Ivoire, elles dépensent volontiers des millions d’euros pour leurs contingents militaires et ne manquent d’espoir pour l’accession au pouvoir en Côte d’Ivoire des hommes qui seront à leur service. Ces préfets nègres sont loin d’appréhender la psychologie de leurs maîtres étrangers. Ils n’arrivent non plus encore à saisir les grands enjeux de ce monde et confondent la direction de leurs pays tout juste avec une position de jouissance de délices. Se faire appeler Chef d’État, ressembler à d’autres chefs d’État (tel un Faure du Togo dont l’idole est selon ses propres affirmations, le jeune roi du Maroc), se faire dérouler le tapis rouge en visitant d’autres pays étrangers, recevoir des honneurs, se faire aduler par les ” madu madu ” de toute sorte, donner des ordres, s’enrichir, avoir la facilité d’approcher de jolies femmes, jouer l’homme important, bref jouir des délices du pouvoir et tout ceci pour une durée indéterminée. Parce que cela ne semble possible avec la vraie démocratie et le choix du peuple, il faut utiliser la force des armes et les fraudes électorales pour se maintenir au pouvoir. Et les garanties abondent de l’extérieur. Voilà ce sont ces amuse-galeries qu’on appelle malheureusement chez nous en Afrique particulièrement celle dite francophone des chefs d’Etat.

    Par Kofi Asike (Vienne)


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  • Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, le Colonel Daniel NKOUTA a toujours mis,    sans complexe, du piment dans le débat relatif à la construction de la nation congolaise.  Avec l'état apocalyptique du Congo actuel, les faits semblent lui accorder leurs suffrages-  A force de pratiquer la langue de bois face aux dérives du pouvoir tribaliste  actuel, nous previent-il, un jour, on se reveillera avec une gueule de bois, car le le Congo n'existera plus. Lisez le avec attention

    DJESS

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    L'artificialité de la nation congolaise

     

                                                        Daniel  NKOUTA

    L’article dont intitulé: L’IRREVERSIBILITE DE L'OPTION SECESSIONISTE EN AFRIQUE LE CAS DU CONGO-BRAZAZAVILLE, que j’ai, il y a quelques mois publié dans un hebdomadaire local puis sur Internet, a été perçu par certains tribalistes récalcitrants et irréductibles qui se réservent bien de s’afficher comme tels, comme un brûlot susceptible d’attiser la haine tribale. C’est du reste l’argument récurrent dont on use pour espérer par la peur étrangler tout débat sur ce sujet pourtant essentiel de la construction d’une véritable nation congolaise. Quand cet argument est brandi par des fanatiques d’un régime dont la seule essence est justement la pratique du tribalisme au quotidien, cela relève de la pure hypocrisie, et aucun Magistrat n’osera, en toute conscience, le regard franc, faire grief à un Congolais de diffuser des propos réputés dangereux pour leur ethnicité, lorsque l’on sait qu’ici et là, et cela depuis de retour de SASSOU, les nominations dans toutes les institutions répondent justement au seul critère ethnique par un régime qui a décidé de mettre la compétence en congé ad vitam.

    Ces hypocrites s’abritent derrière le premier article trompeur de ce qui nous tient lieu de Constitution, et qui ne contient dans sa formulation aucune réalité lorsqu’il proclame : « La République du Congo est un État souverain, indivisible, laïc, social et démocratique ». Belle arnaque ! On sait tous qu’un pays dont les seules fêtes officielles et célébrées sont chrétiennes, n’a rien d’Etat laïc, et le ongo n’a rien de souverain, d’indivisible de social ni de démocratique. Ainsi, pour menacer toute velléité de mise en cause de cette sacro-sainte indivisibilité de la République, on proclame le principe de l'intangibilité des frontières. Ce principe issu du Droit romain, qui autorisait une partie à contester et à réclamer un territoire qui a été acquis par la guerre, a servi de légitimer la conquête coloniale du continent africain. S'appuyant sur ce principe d’une évidente absurdité, les nouveaux Etats africains nés au lendemain des indépendances ont, à travers l’Organisation de L’Unité Africaine (OUA) espéré par ce biais réduire la possibilité de guerres frontalières entre les nouveaux Etats indépendants. Cinquante années plus tard, nonobstant le fait que de nombreux litiges de revendication de frontières opposent ces Etats, l’on tente obstinément de nier l’évidence en regardant dans le sens contraire de la réalité.

    Le constat de l’absurdité, mais surtout de la dangerosité des frontières léguées par la colonisation est une vérité d’évidence. Ces frontières résultant de la simple articulation du pantographe des intérêts et des rapports de forces des puissances coloniales, en ignorant la réalité sociologique et historique des populations, ont généré des problèmes insolubles résidant dans l’impossible cohabitation harmonieuse des groupes ethniques qui y ont été enfermés d’autorité.

    Les Chefs d’Etat africains engoncés dans leur certitude de «l’intangibilité des frontières», ont fait mine d’ignorer le drame d’un Soudan délité au sein duquel la population de la partie méridionale avait cessé d’être un peuple pour muer en une population qui voyait ses droits légitimes bafoués par la partie septentrionale détentrice du pouvoir politique et militaire, pour générer in fine un déni de droits qui a abouti à une guerre dite civile, harassante. Cette situation du Sud Soudan, si l’on persiste ici et là à jouer les sourds aux gémissements des populations asservies par le pouvoir d’une ethnie arrogante, pourrait très bientôt devenir contagieuse dans le continent.

    On a beau vouloir par l’intimidation propre au régime policier, interdire tout débat tendant à réfléchir sur la question de la validité du principe de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme, et donc sur la question de la fictivité des nations africaines enfermées à l’intérieur de ces frontières, on a beau vouloir par des théories absconses donner à croire que telle approche constitue un brûlot susceptible de dynamiter la stabilité de la société actuelle pour bancale qu’elle soit, et que donc, comme la foi chrétienne, toute tentative de questionnement sur le sujet est blasphématoire, et qu’il suffit de croire que la nation congolaise existe sans s’interroger sur sa réalité pour cela soit vrai; on avance sourdement mais sûrement vers l’éclatement de la fameuse République une et indivisible. La nation congolaise est morte, elle a été tuée par la mboshisation de l’Etat dans la totalité de ses compartiments, dont les récentes nominations des Généraux au parcours scolaire douteux est la consécration, acte solennel de la privatisation de la Force publique en Forces Armées Claniques (FAC). Je ne cesserai de la clamer, notre fameuse nation congolaise n’aura en fait été et demeure qu’une simple pétition de principe une formule incantatoire.

    Les naïfs qui refusent de lire la vérité ont beau chanter que la nation congolaise existe, et que nonobstant le verdict des faits qui statue en sens contraire, il convient de nous convaincre qu’avec le temps, malgré leur apparente hétérogénéité, les diverses populations du Congo finiront par constituer une Nation congolaise au sens propre du vocable, proclamant que notre diversité est une richesse ; chaque jour qui passe, cette espérance s’amenuise. Il s'est, hélas, trouvé à chaque période du parcours historique de notre société depuis cinquante ans, je demeure courtois, des pires imbéciles, des déments et des criminels de notre intelligentsia ou ce qui en tient lieu, qui se sont trompés du tout au tout, prenant ce discours empreint de lyrisme candide pour de la science, ces certitudes tranquilles pour des démonstrations scientifiques. Ces cerveaux à la santé douteuse qui se laissent bercer par l’espérance d’une Nation congolaise hybride du Nord au Sud justifiée et magnifiée par des raccourcis nauséeux qui donnent le vertige, s’emploient à diffuser des théories sans lendemain qui étourdissent nos diverses populations martyrisées, professant un concept national cité à comparaître devant l’histoire.

    La question essentielle aujourd’hui après cinquante ans de tergiversation dans la recherche de la solution idoine pour notre développement, c’est de trouver la cause de cette déchéance que personne ne saurait nier. Certaines théories qui s’imposent à nos sens, non à cause de leur valeur, mais à cause de la notoriété prétendue de leurs auteurs, affirment sans souci de preuve, que certaines maladies du corps social comme : la mauvaise gouvernance, le fanatisme, l'irréligion, seraient la cause de la déchéance déplorée de toute société humaine. Je consens personnellement comme l’opinion générale, que le développement de ces tristes fléaux est un frein à l’émergence d’une société moderne. J’entends toutefois préciser que si ces fléaux de désorganisation qui ne sont en réalité que des épiphénomènes, ne sont pas entés sur un principe destructeur plus vigoureux, s'ils ne sont pas les conséquences d'un mal caché plus dangereux, on peut rester assuré que leurs coups ne seront pas mortels, et tôt ou tard la société en guérira.

    La cause réelle de la déchéance d’une société se trouve ailleurs. Pour la diagnostiquer, il faut préalablement nous entendre sur la définition du vocable « société » autrement dit bien expliquer d'abord ce qu’il convient d’entendre par ce vocable. La société, loin s’en faut, n'est pas comme on le laisse croire, le cercle plus ou moins étendu dans lequel s'exerce, sous une forme ou sous une autre, une souveraineté distincte. La société est une réunion, plus ou moins parfaite au point de vue politique, mais complète au point de vue social, d'hommes et de femmes vivant sous la direction d'idées semblables et avec des instincts identiques. C’est au sein de ce corps social autrement désigné par « nation » ou « peuple » notion débarrassée de l’amphibologie qui en résulte souvent, et distincte de « population » qu'existe la cause de sa déchéance. Et en creusant plus loin que l'écorce avec la volonté de comprendre vraiment, on trouve inévitablement l'existence irrécusable, bien que latente, d'une cause générale de la déchéance d’un corps social : « la dégénérescence ». La dégénérescence d’un corps social signifie que ce peuple n'a plus la valeur intrinsèque qu'autrefois il possédait, parce qu'il n'a plus dans ses veines le même sang, dont des alliages successifs ont graduellement modifié la valeur. Autrement dit, qu'avec le même nom, les membres de ce peuple n'ont pas conservé la même nature que leurs ancêtres ; que l'homme de la déchéance est un produit différent. Tout être humain crée sa culture à l’intérieur d’une communauté qui se définit par opposition aux autres. C’est une loi de la nature que les théories assimilatrices diffusées par les falsificateurs ne sauraient démentir.

    L’on voudra bien soutenir, il est vrai, que cet homme du compromis né de la greffe sociale multiethnique possède quelque chose de son essence originelle; mais, plus il dégénère, plus ce quelque chose s'atténue. Les éléments hétérogènes qui prédominent désormais en lui, composent une nationalité toute nouvelle et bien malencontreuse dans son originalité. Il n'appartient à ceux qu'il dit encore être ses ascendants qu'en ligne très collatérale. Il mourra définitivement et sa civilisation avec lui, le jour où l'élément ethnique primordial se trouvera tellement subdivisé et noyé dans des apports d’ethnies hétérogènes, que la virtualité de cet élément n'exercera plus désormais d'action suffisante. Elle ne disparaîtra pas, sans doute, d'une manière absolue ; mais, dans la pratique, elle sera tellement combattue, tellement affaiblie, que sa force deviendra de moins en moins sensible, et c'est à ce moment que la dégénérescence pourra être considérée comme complète, et que tous ses effets apparaîtront, car, c’est une certitude scientifique que toute nation meurt lorsqu’elle est se trouve composée d'éléments dégénérés.

    Lorsque je révèle ces vérités qui mériteraient pourtant de faire partie de l’enseignement dans nos écoles, afin que nos enfants puissent comprendre pourquoi, dans un pays producteur de pétrole ils doivent s’asseoir à même le sol dans les salles de classe, que nos hôpitaux ne disposent d’aucun médicament, que nos soldats ou ce qui en tient lieu sont mal vêtus, que nos quartiers vivent sans eau potable et sans électricité, que dans nos casernes désormais la langue officielle est devenue le mboshi, etc., on dit, cet homme est dangereux, il est tribaliste ! Ce qui dérange le plus, c’est que j’ai toujours revendiqué avec courage et fierté ma tribalité, n’ayant jamais prêté le moindre serment m’interdisant d’être tribaliste, ce qui est différent pour SASSOU qui lui est tenu par un serment devant le pays dont il est tristement parjure.

    Mais comment en sommes nous arrivés là ? La cause gît dans la partie de notre histoire jamais enseignée. Et même si l’on avait voulu enseigner ce pan de notre histoire, si la tâche est facile dans le midi du pays, il faut dire qu’elle n’est pas aisée pour l’historien qui s’emploierait à rechercher les sources sur l'origine et l'histoire des peuplades du septentrtion de ce qui nous tient lieu de pays commun. Hormis le fait que la totalité de leurs régions sont forestières, le gros handicap pour l’historien vient de ce que ces régions sont abondamment inondées, l'eau, qui n’autorise pas de laisser des traces sur son plan, dégradant ensuite systématiquement tous les vestiges. Enfin, le mode de vie dicté par la pêche conduit à un nomadisme au gré des saisons. Cette situation de vasière envahissante a conduit à l’époque de la pénétration coloniale, un administrateur colonial à déclarer, que cette zone ne doit pas être mesurée en mètre carré, mais en hectolitres. Conséquences fâcheuses, le défaut de vestiges archéologiques, fait de ces peuplades des êtres anhistoriques, car retracer l’histoire de ces zones marécageuses n’est désormais réalisable que par une succession d'hypothèses, et d’ailleurs, comme l’a mentionné avant moi un autre citoyen averti, la mémoire vive interrogée par les premiers explorateurs détenant l'écriture, n'a pu nous restituer que cinq générations au mieux. Ce qui est très peu pour fonder l’histoire d’un peuple.

    La première constatation de cette situation est, qu’issus de ces zones où l’eau et la forêt règnent en souveraines interdisant toute pratique de l’agriculture ; nos amis du Nord n’ont connu jusqu’ici que la civilisation de la cueillette, qui leur épargne le moindre effort pour trouver la nourriture dans la terre, la mère nourricière de toutes les civilisations. Ils cueillent tout dans la nature, ils pèchent et chassent ; hormis les Tékés, les Mboshi ne cultivent rien. Conséquence immédiate : LEDZA LENUA. Vivant depuis toujours au bord de l’eau quand ce n’est pas dans l’eau, où il suffit donc simplement de puiser directement dans le marigot ou la rivière, quelque soit le Mboshi qui viendra au pouvoir, la question de l’eau potable dans nos Communes, ne sera jamais une préoccupation. Habitués dans une cohabitation séculaire avec le moustique, la condition hygiénique dans nos agglomérations n’a jamais été dans la pensée de l’homme du Nord. Crions, vociférons, nous ne changerons rien dans leur mode de pensée. Si sous Alphonse MASSAMBA ma NDEBANI l’on a pu constater les nombreuses réalisations sur le plan économiques, les Présidents du Nord nous ont servi un hiatus profond et effrayant entre le discours et l’action.

    Mais pourquoi donc les Tékés qui cohabitent avec ces Mboshi depuis longtemps, sont-ils différents, laborieux, sociables, organisés me rétorquera-t-on? La réponse se trouve d’une part dans le fait que les Tékés, longtemps avant la pénétration coloniale, connaissaient déjà la notion de pouvoir central et ont toujours eu le sens du commerce. Autrement dit, ils connaissaient déjà la civilisation. L’autre raison est le fait qu’historiquement, in fine culturellement, les Tékés et les Mboshi n’ont rien, absolument rien en commun. En tout cas, cette belle pagaille de la vasière qui couvre l’étendue septentrionale, aura permis de dissimuler la traçabilité des origines réelles de certaines peuplades du Nord, autorisant la confusion malheureuse volontairement entretenue depuis longtemps qui a fait désormais des Tékés d’Alima ressortissants de Mboundji des Mboshis.


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    Jean Claude BERI

     

    " Le véritable héroïsme n'est pas l'absence de peur mais la canalisation de la peur vers l'action. " Doric Germain : Extrait de Le soleil se lève au nord.

     

    Dans notre société congolaise secouée par une fuite en avant, une désaffection grandissante à l'égard de l'activité politique laisse libre court aux personnes investies d'une quelconque  autorité d'abuser injustement de leur pouvoir. Le ballottage des médias et de la presse condamne  les populations à subir un abreuvage orientée et totalement partial  de l'information. Si le peuple congolais est victime de cette culture de la désinformation sur le terrain favorisé par le pouvoir en place, ceux de l'extérieur ont le devoir d'éclairer l'opinion sur l'état réel de notre pays. C'est cela la liberté d'expression, porter l'information juste et impartiale à tous ceux qui en sont privés. La démarche de Patrick Eric MAMPOUYA s'inscrit dans cette optique pour dénoncer, comme l'ont précédemment fait beaucoup d'autres avant lui, l'accaparement de tous les leviers du Congo par un clan qui en abuse en traumatisant et appauvrissant  le peuple. Nous n'oublions pas ceux qui ont sacrifié leur vie comme Bruno OSSEBI, et ceux qui ont été arbitrairement incarcéré comme  Gilbert NSONGUISSA MOULANGOU pour ne citer que ces deux cas.   S'indigner contre cela ne  suffit plus. Il faut y adjoindre un consensus populaire et unitaire  pour susciter une adhésion nationale pour restaurer une vraie justice sociale et démocratique.


    La mobilisation aujourd'hui autour d'une volonté de dialogue avec tous les partenaires exclus par cette politique de déni de démocratie instaurée par le pouvoir de Brazzaville est grandissante. Notre société actuellement regorge plus des gens qui sont " contre " et pendant que  se raréfie ceux qui sont  " pour "  cette politique déshumanisante. Tout le problème repose, non pas sur le courage politique des uns et des autres à aller braver la dictature, mais dans la cohésion pour mener une action concertée et solidaire dans un but précis. Les tentatives solitaires et non concertées affaiblissent  notre action et peut renforcer le pouvoir de Brazzaville à accélérer ses manœuvres de récupération, d'étouffement dans l'œuf de toute velléité de revendication  sociale.


    Nous ne devrions pas nous s'opposer à cette dictature comme des amateurs ni encore moins comme des prédateurs égoïstes dans la mesure ou notre action ne dessine rien de commun et de bien précis  à l'horizon, a part vouloir le départ de Mr SASSOU. N'oublions pas le cas de Thierry MOUNGALLA, un ancien virulent contre le pouvoir de Brazzaville, mais qui s'est révélé comme étant un prédateur assoiffé de pouvoir.

    Nous devrions savoir valoriser notre indignation positive et surtout ne pas tomber dans une colère régressive. Notre souhait de revendications a un but, celui de mettre en mouvement toutes les forces patriotiques en branle pour des actions transformatrices.


    Les actions isolées, comme sont tentées de les mener  bon nombre d'entre nous,  conduisent forcément à décrédibiliser la véritable raison de notre indignation. Ceci  renforce l'hypothèse que la diaspora est incapable de modifier la situation insupportable que traverse notre pays par une analyse constructive et  raisonnée. Or, nous le savions tous que ce n'est pas le cas. Au sein de notre communauté, les analyses ont été faites et les pistes  clairement identifiés. Il ne s'agit pas d'aller débusquer les coupables dans leur  terroir en dramatisant à outrance notre mécontentement. Ni encore moins de susciter des guérillas urbaines totalement incontrôlables.

    Aujourd'hui l'un d'en nous  a été interpellé et questionné, demain çà sera le tour d'un autre et ainsi de suite et nous nous contenterons de publier des communiqués ? Notre action sera ainsi minée de l'intérieur faute d'avoir suffisamment su s'organiser et se mobiliser de concert.  Aussi gardons-nous de faire extrêmement attention du positionnement plus ambigu de beaucoup d'entre nous qui se font passer pour des opposants au régime de M. SASSOU. De même gardons-nous de plébisciter des héros qui le font par calculs pour des intérêts mesquins et égoïstes. Parfois nous acclamons ceux qui ne le méritent peut-être pas. La prudence et la responsabilité sont des principes qui doivent impérativement guider notre action. Autrement  nous nous réveillerons submergés par nos adversaires traînés à nos portes par ceux-là même que nous pensons être les héros.


    La peur a peut-être change de camp, mais il est aussi visible que l'individualisme, l'égocentrisme saborde notre action. Ce quelque chose dont nous avions besoin pour s'orienter vers une clarification de la situation actuelle est une organisation seule et unique pour parler d'une seule voie et d'animer toutes nos revendications. Nous avons besoin d'une cohérence dans les actions, qui pourtant ne sous divise point, afin qu'elles soient soutenues par l'ensemble des gens mécontents, pas forcément seulement ceux de la diaspora. Si l'on arrive à s'entendre sur l'essentiel et s'accorder sur la manière d'agir, il sera plus aisé de formuler des programmes, des projets, des actions à mener pouvant favoriser une adhésion nationale   susceptible d'engrener la majorité des congolais qui ne sont pas forcément ceux qui sont en colère aujourd'hui. S'indigner pour favoriser le changement contre le chaos politique actuel doit être un combat commun c'est ainsi qu'on pèsera politiquement, sans bien-sur  cesser de combattre, pour instaurer la démocratie.

     

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