• Dette
    , pétrole et guerre (l'exemple du Congo-Brazza)










     Article publié le 21/05/2002
    auteur-e(s) : Verschave François-Xavier

    Le texte qui suit, extrait de l’ouvrage L’Envers de la dette, montre comment le brassage continu de l’or noir et de “ l’argent noir ”, du pétrole offshore (au large) et des capitaux offshore (dans les paradis fiscaux), des spéculations inavouables sur le pétrole, la dette et les fournitures de guerre dessine un paysage où criminalités économique et politique entrent en synergie. Il témoigne qu’un certain nombre des acteurs, les plus conscients, participent à un “ groupe criminel organisé ”, au sens où le définit la future Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, dite Convention de Palerme.


    Dette, pétrole et guerre (l’exemple du Congo-Brazza)<o:p> </o:p>

     

    Le texte qui suit, extrait de l'ouvrage L'Envers de la dette (1), montre comment le brassage continu de l’or noir et de “ l’argent noir ”, du pétrole offshore (au large) et des capitaux offshore (dans les paradis fiscaux), des spéculations inavouables sur le pétrole, la dette et les fournitures de guerre dessine un paysage où criminalités économique et politique entrent en synergie. Il témoigne qu'un certain nombre des acteurs, les plus conscients, participent à un “ groupe criminel organisé ”, au sens où le définit la future Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, dite Convention de Palerme.<o:p> </o:p>

     

    “ La France des “décideurs” est et reste indissociable de TotalFinaElf. Visé lui aussi par les enquêtes des magistrats financiers Joly et Vichnievsky alors qu’il était encore président du Congo, Pascal Lissouba se serait rebiffé : “ Si je suis impliqué officiellement, je ferai des révélations fracassantes qui ne manqueront pas d’avoir de graves répercussions intérieures françaises. 240” Dans l’affaire du “prêt” de 150 millions de dollars échafaudé en 1993 par la société luxembourgeoise LMC (2), garanti par Elf-Congo et très largement évaporé, le dossier conduit entre autres au financement de campagnes électorales françaises. À notre connaissance, l’État congolais non plus n’a pas porté plainte dans ce dossier précis. Il s’agit pourtant de la période Lissouba.<o:p> </o:p>

    Son ministre des Finances, Moungounga Nguila, est considéré par les connaisseurs comme le principal bénéficiaire, sur cette période, de l’égarement d’une partie de l’argent du pétrole et de la dette – avec la maîtresse femme de la présidence, Claudine Munari, et le ministre des Hydrocarbures, Benoît Koukébéné. Trois banquiers consultés séparément par un spécialiste sont arrivés à la même estimation du magot : de l’ordre de 400 millions de dollars (3 milliards de francs). Ce genre d’évaluation n’a évidemment aucune valeur probante. Mais on observera quand même que, après le putsch de Sassou, le Président et le Premier ministre du Congo, Pascal Lissouba et Bernard Kolelas, ont été interdits de séjour en France, tandis que Moungounga Nguila et Claudine Munari y évoluaient à l’aise. Le premier a des bureaux près de l’Étoile. La seconde a rallié le nouveau régime. <o:p> </o:p>

    Avant la présidentielle française de 1995, un ami du ministre Moungounga “ a présenté une créance bancaire de 7 milliards de francs CFA [70 millions de francs] ”, relate Olivier Vallée [Pouvoirs et politiques en Afrique, Desclée de Brouwer, 1999, p. 178-179]. “ Le règlement de cette créance, présentée vaguement comme destinée à des créanciers ordinaires du Trésor, aurait été affecté partiellement aux frais de campagne d’un candidat aux présidentielles françaises… ”<o:p> </o:p>

    En 1989 déjà, le Conseil des investisseurs français en Afrique noire (CIAN) faisait pression pour de nouveaux concours de la France : 250 millions de francs de prêts et 150 millions de francs de dons. Il faisait état de 600 millions de francs d’impayés congolais envers les membres de leur club. Autrement dit, ceux qui avaient bénéficié de contrats le plus souvent largement surévalués et commissionnés s’apprêtaient à se faire rembourser les deux tiers de leurs créances par les contribuables français, tout en accroissant de 250 millions la dette du Congo. À Paris, les décideurs politiques de ce genre de bonne action savent qu’ils n’ont pas affaire à des ingrats. <o:p> </o:p>

    À Brazzaville aussi il fallait arroser pour accélérer le pillage des biens publics. L’un des proches de Pierre Otto Mbongo a expliqué à la Conférence nationale souveraine “ le système de répartition des commissions versées par des entreprises étrangères lors de rachat d’entreprises d’État congolaises…” (“Congo : grand pardon et caisses vides ”, in Lettre du Continent du 29.08.1991) <o:p> </o:p>

    Tout se mêle à la fin, en une partouze financière entre corrupteurs et corrompus, décideurs politiques et économiques, voire militaires, français et congolais. Un député gaulliste, informateur de deux journalistes du Canard enchaîné, leur expliquait que les fausses factures du RPR parisien (des milliards de francs (3)) font de fréquents détours par le Congo. L’auteur présumé de certains de ces documents de complaisance, l’entrepreneur Francis Poullain, s’y rendait volontiers en compagnie de Philippe Jehanne (4), bras droit de Michel Roussin à la Coopération (5). Dans une ambiance très fraternelle : la plupart des invités à ce genre d’agapes appartiennent à la Grande Loge Nationale Française (GLNF). <o:p> </o:p>

    En permanence, un banquier public, l’Agence française de développement (AFD, ex-CFD, ex-CCCE), est “pressé” de prêter de nouveau, de creuser le puits d’une dette sans fond, presque entièrement infondée. <o:p> </o:p>

    “ Au printemps 1998, c’est par l’intermédiaire de Michel Dubois, le “Monsieur Afrique” de Michel Rocard, qu’Elf a négocié ses retrouvailles avec Sassou : la compagnie proposait de décaisser 310 millions de dollars, et d’obtenir un nouveau rééchelonnement de la dette du pays. Autrement dit, Elf ajoutait de l’argent public dans la balance : le coût financier de ce rééchelonnement, compté une fois de plus en “aide au développement”. Elf est abonnée aux guichets publics. En 1995, la Caisse française de développement a prêté 440 millions de francs à Elf-Congo. Une filiale qui, on l’a vu, est prête à cautionner n’importe quoi. ” (6)<o:p> </o:p>

    On le sait maintenant, la très opaque Banque française intercontinentale (Fiba), les société genevoises d’Elf, les comptes suisses d’Alfred Sirven (au moins 3 milliards de francs), André Tarallo, Jack Sigolet, etc. ont arrosé un très large spectre de la classe politique française [au minimum par la rémunération d’emplois fictifs (parents, amis, ou collaborateurs], achetant son silence sur la criminalité françafricaine. La Fiba, admettent Les Échos (04/01/2000), c’était “ une sorte de tiroir-caisse qui permet des mouvements de fonds, souvent en liquide, à coups de valises bourrées de billets, entre la France, le Gabon, le Congo et la Suisse ”. <o:p> </o:p>

    Cela peut expliquer deux événements décisifs de l’histoire récente du Congo : d’une part, de juin à octobre 1997, le soutien politico-militaire de la France au renversement de la démocratie constitutionnelle et à la restauration de Denis Sassou Nguesso avec le concours des Angolais ; d’autre part, en 1999, le “ noir silence ”, le blanc-seing et même l’appui (diplomatique, financier, militaire, barbouzard, comme lors du génocide au Rwanda) à un “nettoyage ethnique” d’une rare sauvagerie, à une série de crimes contre l’humanité achevant de terroriser un pays rétif. <o:p> </o:p>

    Cela n’a pu se faire qu’avec la complaisance internationale : “ Le lobby pétrolier de Washington suit le présumé “homme fort”. “Les États-Unis nous ont abandonnés, a répété […] l’ex-Premier ministre Kolelas. L’abandon de Lissouba par les Américains est comme un permis de tuer accordé à Sassou. Une fois qu’il a commencé de tuer, il ne peut plus s’arrêter car il sait qu’il a tué beaucoup d’innocents et que, si jamais il s’arrêtait, la vengeance s’exercerait contre lui.”<o:p> </o:p>

    “ Quant au Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, il confie à un ami diplomate qu’il ne peut rien faire pour ce pays : “Le problème congolais, c’est la France”, membre permanent du Conseil de sécurité, avec droit de veto. L’Élysée, Elf et l’état-major ont donc eu quartier libre dans leur pré carré. ” (7)<o:p> </o:p>

    Ainsi atteignit-on l’apogée d’un quart de siècle de criminalité pétrofinancière françafricaine. Dans ce contexte, ce n’est pas le Congo qui a une dette vis-à-vis de la France, c’est la France qui, un jour, devra payer la reconstruction d’un Congo qu’elle a détruit. <o:p> </o:p>

    “ Criminalité ” ? Quel gros mot, objectera le lecteur, et si peu fondé. À ce stade, il nous faut citer un raisonnement développé par l’économiste François Lille (8). Il part du naufrage de l’Erika, mais sa perspective est beaucoup plus vaste. Il constate l’irresponsabilité organisée, systématique, toujours plus sophistiquée, du transport maritime : pour envoyer une cargaison de France en Italie, l’affréteur TotalFinaElf “ a activé Total-Bahamas (qui est en réalité à Londres) qui, par un courtier maritime londonien et un autre courtier vénitien, trouve en Suisse un bateau maltais dont dispose une société-écran bahaméenne appartenant (?) à un trust bermudien géré par une officine panaméenne, […] etc. etc. (9)”. Le seul objectif est une fuite en avant dans la surexploitation du travail et le mépris de l’environnement. “ Ce “capitalisme de casino” conduit tout naturellement aux activités proprement criminelles : blanchiment, naufrages pour l’assurance, abandons frauduleux de navires et d’équipages, trafics en tous genres.<o:p> </o:p>

    “ La participation constante des professions juridiques et financières à ces montages assure la légalité ou la “non-illégalité” de chaque pièce du puzzle. Mais la non-illégalité de chaque pièce ne préjuge pas plus de la légitimité de l’ensemble que l’innocuité individuelle des constituants d’une mitrailleuse ne l’empêche d’être une machine à tuer. Condamner un type de société, de pavillon [de complaisance], de paradis, peut être nécessaire, mais est de peu d’effet durable dans un monde aussi mobile. […] <o:p> </o:p>

    “ Il faudra donc en arriver à incriminer ces pratiques en elles-mêmes, par delà leurs applications multiples et variées. […] Nous sommes devant un système permanent permettant des montages circonstanciels, selon quelques principes simples d’organisation, et dont l’intention est inscrite dans ces principes mêmes : échapper aux lois sociales, aux lois fiscales, aux règles de sécurité, aux lois pénales enfin, des pays réels des divers acteurs et des pays (virtuels) d’accueil offshore. Échapper aussi et ainsi aux conventions internationales, ratifiées ou non par ces pays, […] aux conséquences civiles et pénales éventuelles des actions entreprises.<o:p> </o:p>

    “ L’intention est donc implicite dans le système général, […] explicitement renouvelée dans chacune de ses applications particulières. On est de ce fait fondé à s’appuyer sur le concept de “participation à groupe criminel organisé”, au sens où le définit la future Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, dite Convention de Palerme (10). […] Il en résulterait que chaque montage engagerait la responsabilité solidaire de ses acteurs, à commencer par le donneur d’ordre principal. […] Il ne […] manque […] que la qualification des types d’infractions graves dont l’intention avérée conférerait son caractère criminel à l’association. […] <o:p> </o:p>

    “ Il suffirait de reconnaître que le principe général de ces organisations et pratiques interlopes est la négation des droits humains les plus fondamentaux, obtenue en neutralisant en priorité les lois nationales et internationales garantissant égalité, liberté et dignité humaines.” <o:p> </o:p>

    Il est tout à fait clair que ce sont ces types de pratiques et de groupes qui ont creusé la dette du Congo, que cela a provoqué sciemment une série d’“ infractions graves ”, et relève donc de la criminalité transnationale organisée. Il s’en suit que les donneurs d’ordre, économiques et politiques, sont solidaires des intermédiaires et des exécutants. ”<o:p> </o:p>

    François-Xavier Verschave.<o:p> </o:p>

    NOTES<o:p> </o:p>

    (1) François-Xavier Verschave, L'Envers de la dette, Criminalité politique et économique au Congo-Brazza et en Angola, Agone éditeur, 2002. L’Envers de la dette appartient à la collection “ Dossiers noirs ”, issue d'une collaboration entre les associations Agir ici et Survie.<o:p> </o:p>

    (2) En septembre 1993, par l’entremise d’une société luxembourgeoise LMC, l’État brazzavillois obtient de plusieurs banques internationales un “prêt” de 150 millions de dollars, en principe destiné à construire des lycées, moderniser la justice et relancer l’économie. Le prêt est garanti, entre autres, par Elf-Congo [sur des royalties futures]. Ni les lycéens ni les juges congolais ne voient la trace de cet argent. À Brazzaville, l’État ne l’a pas vu passer, mais ne porte pas plainte ! Les banques non plus, sans doute discrètement remboursées. Seul s’agite l’intermédiaire, le gérant de LMC, Francis Le Penven, floué de sa commission. Victime d’intimidations, convoqué par la DST, il finit pourtant par obtenir un jugement qui contraint la caution – le groupe Elf – à le dédommager. <o:p> </o:p>

    (3) Entre 2 et 5 % des marchés publics de Paris et de l’Île-de-France, sur deux décennies.<o:p> </o:p>

    (4) Philippe Jehanne, de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), opérait dans les champs politique, économique et militaire, tout comme Michel Roussin, ancien n° 2 de la Piscine, devenu le représentant des patrons français en Afrique et le vice-président du groupe Bolloré ; de même André Tarallo, Jack Sigolet ou Pierre-Yves Gilleron, impliqués dans des trafics d’armes. Le général Sassou opère également dans ces trois domaines, comme nombre d’officiers et chefs miliciens congolais.<o:p> </o:p>

    (5) Lire Alain Guédé et Hervé Liffran, La Razzia, Stock, 1995, p. 9-16 et 164.<o:p> </o:p>

    (6) François-Xavier Verschave, Noir silence, Les Arènes, 2000, p. 61.<o:p> </o:p>

    (7) François-Xavier Verschave, Noir silence, op. cit., p. 40.<o:p> </o:p>

    (8) Président de l’association Bien public à l’échelle mondiale, auteur de l'ouvrage Pourquoi l’Erika a coulé, L’Esprit frappeur, 2000.<o:p> </o:p>

    (9) Citation extraite, comme celles qui suivent, d’un projet de communication au colloque “ Que faire contre la criminalité financière et économique en France et en Europe ? ”, organisé le 30 juin 2001 à Paris par Attac, le Syndicat de la magistrature et Alternatives économiques.<o:p> </o:p>

    (10) “ L’expression “groupe criminel organisé” désigne un groupe structuré de trois personnes ou plus existant depuis un certain temps et agissant de concert dans le but de commettre une ou plusieurs infractions graves […] pour en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel. […] L’expression “groupe structuré” désigne un groupe qui ne s’est pas constitué par hasard pour commettre immédiatement une infraction et qui n’a pas nécessairement de rôles formellement établis pour ses membres, de continuité dans sa composition ou de structure élaborée. ” (Article 2)

    Grain de sable 333 - 21 mai


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        Une semaine dans l’enfer du « chemin d’avenir »


    Dans un univers totalement régenté par les arias et aléas générés par la gestion calamiteuse du système Sassou, je sacrifie volontiers l’exhaustivité du récit au seul profit de la profondeur de l’analyse. On peut retourner la question dans tous les sens, la fange est seul maître des lieux. Tous ceux qui avaient cru à la construction d’une nation riche et prospère, réalisable avec les pétro-CFA abondants cette dernière décennie, ont déchanté depuis.

    C’est triste. Catastrophique. voir ce que le Congo est devenu sous les coups de boutoir des prédateurs qui l’ont capturé, donne à penser que ce pays n’est plus soudain que le siège d’une nouvelle faune de perroquets dont le seul projet consiste à meubler les caprices d’un homme en mal d’ambitions pour son pays, qui joue au tyranneau de village.

    Dans toutes les conversations, épiées par la « Securitate » congolaise, elle-même sous l’emprise d’une paranoïa sécuritaire, c’est la désillusion généralisée : au Congo de, seule la politique paye. Les dribles, feintes machiavéliques et autres tacles stupéfiants du monarque à ses adversaires politiques, sont considérés comme une marque de génie.

    Un talent inouï de politicien! on se souvient du dithyrambique des portraits jamais conçu dans les colonnes d’un journal du continent africain en l’honneur d’un dictateur par une des figures majeures de l’afro-conscience Théophile Obenga qui ne se gêna pas pour proclamer, superbe de ridicule, pour la gloire du distributeur attitré de la rente pétrolière : « un nouvel épithalame pour le Congo ». Ce n’était plus de la mystification politique ; c’était un délit conceptuel et intellectuel.

    Un affreux rapt éthique

    Une mentalité importune, nourrie par la corruption a allègrement pris le dessus sur les grandes vertus du travail bien fait, de l’excellence, de l’émulation. Depuis l’aéroport, les agents de douanes n’ont plus qu’une seule motivation et leur technique, bien rôdée: jeter la suspicion sur les biens des paisibles voyageurs pour exiger des droits de douanes qui ne prendront pas la direction du trésor public mais évidemment, celle de leurs poches sans fond.

    Un pays transformé en casino grandeur nature

    La dure réalité vous nargue, une pauvreté tenace, agressive et, presque structurelle s’est obstinément installée au Congo. Elle est chaque jour révélée par des scènes surréalistes, d’un père au bord du trottoir, derrière un comptoir de fortune, sur lequel sont exposés deux doigts de bananes, à l’attente d’un hypothétique client. De telles scènes, côtoient les turpitudes des adeptes de l’argent facile, ceux qui font partie du clan des prédateurs ou qui reçoivent la contrepartie du militantisme politique: villas, gardes de corps, comptes en banques, véhicules, chauffeurs, etc. ils réussissent à tirer leur épingle du jeu, ces petits vauriens, incultes, tricheurs et assassins de bas étages ; tous, camouflés sous les manteaux des clubs et associations véreux. Des mots, rien que des mots vilains, vides et suspects, pour maquiller la médiocrité et la soif de grandeurs malsaines qui ruinent leurs âmes...

    Dans ces conditions, dégoulinant de médiocres et mafieuses actions, la scène congolaise, déjà honteuse, sent la gadoue. Mais elle n’a pourtant pas montré toute sa face hideuse. Elle est en train de se dégrader de plus belle, ces jours-ci. Dans un pays où la vie humaine était encore sacrée, on investirait plus dans les ambulances et autres structures hospitalières ; or, au Congo, seules les activités relatives à la gestion de la mort sont florissantes, les corbillards flambants neufs rivalisent d’imagination dans leurs prestations macabres.

    Un ami, rentré il y a quelques temps au pays, par le biais de la proximité ethnique de son épouse avec le clan au pouvoir, m’a fait visiter quelques grands centres de décisions économiques qui comptent à Pointe-Noire (total, Agip, le port, l’aéroport, la direction de la police, atc etc..), il connaissait presque tous les directeurs généraux. « Qu’as-tu remarqué ?» m’a-t-il lancé à la veille de mon retour. En toute objectivité, je réponds:« rien de spécial en dehors de l’embonpoint généralisé de ces « décideurs ». -« oh mince ! Quelle cécité pour un observateur averti comme toi », continue-t-il avec délectation. Il poursuit : « tous ces responsables sont originaires du nord du pays, ils ne sont pas forcement les meilleurs dans leur domaine respectif, leurs adjoints presque tous du sud font le travail à leur place. Je le déplore, mais ce n’est pas en France qu’on fera changer les choses ».

    Du tribalisme d’Etat à l’état pur

    Mon ami, du reste brillant garçon, tient toujours à signaler qu’il est dans le privé et qu’il n’abandonnera jamais le combat qu’il mène sur place contre l’incurie du régime de.

    Hier, avant Sassou, tous nos aînés, qui terminaient des études à l'étranger, étaient pressés de rentrer au pays en quittant, qui, la France, qui, l'Allemagne, les usa, le japon, l’URSS, la Belgique, etc., pour venir travailler au Congo, et se mettre au service du pays. Aujourd’hui, nos enfants nous disent : « (...) je n’irai pas travailler au Congo. Le pays de mes parents n'a rien à me proposer »...

    Et ils sont, ainsi, des milliers de jeunes congolais, du pays ou de la diaspora désabusés qui ne rêvent plus qu’une chose : faire carrière en dehors de ce pays béni des dieux, mais maudit par ses propres enfants. Les plus désespérés d'entre eux n’ont plus que l’Europe ou le canada comme perspective. Parce que l'Afrique et ses roitelets du genre Sassou, Ali bongo, Paul Biya..., parce que le Congo de et ses chefs guerriers, ses cobras, ses ex-ninjas qui continuent de semer la désolation dans le pool, ses rebelles repentis, ses malfrats politiques avides de sang juvéniles pour asseoir des pouvoirs démoniaques et incompétents, n'ont rien à offrir à leurs jeunesses. rien d’autre que l’amertume pour les idéalistes déçus, la menace d’un infarctus, des conteneurs d’alcool pour ‘‘idiotiser’’ les jeunes, la bible pour les paradis artificiels que sont les églises de réveil qui ont désormais pignon sur rue, et l’art de la reptation indigne, pour les caméléons politiques, uniquement soucieux de… faire bouillir leurs marmites grosses comme des chaudrons du diable.

    Le roi n’a plus rien à proposer… même ses supporters les plus intéressés, une fois leurs préoccupations de ventre et de bas-ventre mises de côté, savent qu’une vraie rupture est inéluctable. Mais il n’en a cure, son attitude étant celle qu’adoptent les fâcheux. Or, les enjeux de la nation dépassent les ambitions égocentriques d’un homme qui, d’une certaine manière, s’agrippe au pouvoir que parce qu’il connaît le poids de ses casseroles (disparus du Beach, pillage à grande échelle etc..). Il sait ce qui l’attend. Après s’être amusé avec les comptes de la nation et posé des actes aux antipodes de ses engagements électoraux, son destin, comme celui de ceux qui continuent de l’accompagner dans sa folle cavalcade, est tout tracé.

    Djess Dia Moungouansi – Membre du « cercle de réflexion la rupture ».


    Le blog de Djess

    http://demainlecongo.oldiblog.com

































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  • Bienvenue à tous les internautes Bantu (locuteurs, étudiants, chercheurs...). Sur ce site vous trouverez des informations se rapportant aux langues bantu et à la linguistique bantu.

    http://www.bantu-languages.com/fr/index.html

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  • Plainte contre BNP Paribas, Denis GOKANA, Christel Sassou Nguesso pour blanchiment d’argent en bande organisée


    A Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Paris


    Plainte



    1) Monsieur Brice Nzamba...........

    2) Monsieur Jean Pierre Ibouanga.........

    3) Madame Gertrude Goma Dibango née Malalou-Koumba..............



    Ont l’honneur de vous exposer les faits suivants


    Depuis de très nombreuses années, plusieurs observateurs avertis des relations entre la BNP PARIBAS et certaines personnalités à la tête des sociétés pétrolières du Congo Brazzaville, parmi lesquelles, Denis GOKANA et Christel SASSOU NGUESSO, ont fait état des indices graves et concordants rendant plausible la commission de l’infraction de blanchiment en bande organisée.

    Les citoyens congolais soussignés, à la suite de différentes enquêtes qu’ils ont réalisés ou en collationnant des informations recueillies par des observateurs avertis, ces dernières années, ont pu établir comme suit la preuve, ou en tous les cas, la très grande probabilité, de la réalisation sur le territoire parisien, des éléments participant à la caractérisation de l’infraction de blanchiment en bande organisée.

    Il est de jurisprudence qu’en matière d’abus de biens sociaux, il est admis que des fonds sociaux prélevés par le dirigeant social, l’ont nécessairement été dans son intérêt personnel s’il n’est pas justifié qu’ils ont été utilisés dans le seul intérêt de la société.

    CASS CRIM 11 JANVIER 1996, N° 95-81.776

    Ce raisonnement peut être retenu dans le cas de dissimulation de détournement public des revenus pétroliers Congolais orchestrés par des dirigeants des sociétés pétrolières du Congo Brazzaville, avec le concours de la BNP PARIBAS.
    Dissimulation prenant la forme des transferts des revenus pétroliers dans des comptes des sociétés basées dans des paradis fiscaux et qui servent en grande partie à financer les besoins personnels des dirigeants de ces sociétés.


    Il est rappelé que le blanchiment aggravé est prescrit et réprimé par l’article L 324-2 du Code Pénal qui énonce que :

    « Le blanchiment est puni de dix ans d’emprisonnement et de 750 000 euros d’amende :
    1° Lorsqu’il est commis de façon habituelle ou en utilisant les facilités que procure l’exercice d’une activité professionnelle ;
    2° Lorsqu’il est commis en bande organisée.
    »

    Le blanchiment étant défini et réprimé par l’article L324-1 du Code Pénal qui énonce que :

    « Le blanchiment est le fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de l’origine des biens ou des revenus de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect.
    Constitue également un blanchiment le fait d’apporter un concours à une opération de placement, de dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d’un crime ou d’un délit.
    Le blanchiment est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. »


    Les soupçons manifestés par les soussignés ne sont pas le fruit d’une agitation militante, mais sont corroborés par des documents recueillis auprès des observateurs sérieux, et motivés par le seul souci de savoir, en qualité de citoyens congolais, la part de responsabilité des soupçonnés dans la disparition des milliards d’euros du Trésor public Congolais, alors que la quasi totalité de nos concitoyens congolais croupissent dans la misère la plus abjecte.

    C’est ainsi Monsieur le Procureur de la République, que sont portés à votre connaissance les faits suivants:

    Monsieur Denis GOKANA a travaillé au sein de la société nationale des pétroles du Congo ( SNPC) avant de décider de la quitter en Avril 2001.

    Suite à ce départ, il décide de créer un petit groupe de sociétés pétrolières dont une des sociétés basées à l’étranger participerait à des transactions pétrolières.

    Ainsi, Sphynx Bermuda et Sphynx UK ont été juridiquement constituées les 15 février 2002 et 7 février 2002 respectivement ( pièce 1- Xavier Harel- Afrique pillage à huis clos-p27).

    Une autre société, l’Africa Oil and Gas Corporation (AOGC), a été créée en janvier 2003 dont l’objectif déclaré était de traiter avec les fournisseurs de pétrole, de produits pétroliers et de gaz, Monsieur Denis GOKANA en était l’actionnaire à hauteur de 90%. (Pièce 2-Xavier Harel –Afrique Pillage à Huis Clos)

    Sphynx UK, d’après le jugement « Kensington » de la Royal Court of Justice de Londres en date du 28 Novembre 2005, n’a « touché aucun revenu depuis sa création, mais n’existe clairement pour aucune autre raison que pour servir de société de prestation de services pour Sphynx Bermuda. »

    En plus, ce jugement de la Royal Court of Justice précise que « Monsieur Denis GOKANA a été le seul à avoir le contrôle des comptes bancaires et des activités commerciales de Sphynx Bermuda et de l’AOGC. »

    Il est constant que ces sociétés étaient sous le contrôle de Denis GOKANA comme le souligne encore le jugement de la Royal Court of Justice « AOGC et Sphynx Bermuda étaient, tout comme COTRADE, sous le contrôle de Monsieur Denis GOKANA ».

    C’est dans ces circonstances qu’intervient en janvier 2005, la nomination de Monsieur Denis GOKANA, à la fonction de président de la société nationale des pétroles de Congo.

    C’est durant cette même période, en janvier 2005, que Monsieur Christel SASSOU NGUESSO est nommé à la présidence de la société dénommée, la Congolaise de Trading ( COTRADE), une filiale de la SNPC créée en juillet 2003 pour commercialiser le pétrole Congolais, cumulant avec son poste de directeur général adjoint d’AOGC.

    C’est ainsi, que les sociétés contrôlées par Monsieur Denis GOKANA (Sphynx Bermuda, AOGC, COTRADE, SNPC), ont signé avec la BNP PARIBAS des contrats de préfinancement d’achat de pétrole avec des montages financiers et juridiques des plus complexes.

    Ces préfinancements étaient souvent accordés à des sociétés sous-capitalisées, alors que celles-ci achetaient à la société nationale des pétroles du Congo, le baril du pétrole à un prix inférieur à celui du marché (pièce3-Xavier Harel-Afrique pillage à Huis Clos-)

    Il en est ainsi au cours de l’année 2003, Sphynx a payé le pétrole Congolais à la SNPC en moyenne 9,6 dollars de moins que le prix fiscal officiel congolais ( pièce 4- tableau de ventes de pétrole de la SNPC).

    Il ressort des rapports d’un cabinet d’audit « KPMG », qu’en 2003, environ 20 millions de Dollars ont étés perdus suite aux ventes réalisées avec Sphynx plutôt qu’avec des acheteurs qui auraient payé le juste prix du marché.( Pièce 5- l’enigme du Sphynx de Global Witness).

    Ainsi, entre 2003 et 2005, près d’un milliard de dollars de revenus pétroliers se sont mystérieusement évaporés du trésor public Congolais (pièce 6- Xavier Harel, Afrique pillage à Huis Clos, Page 152).

    C’est dans ces circonstances que Monsieur Denis Christel Sassou Nguesso, dirigeant de la COTRADE, de la société LIMITED LONG BEACH, et directeur adjoint de l’AOGC, a dépensé 35 000 dollars en Août 2006 sur des articles de marque comme Louis Vuitton et Roberto Cavalli ( pièce 7- communiqué de presse de Global witness en date du 26 juin 2007).

    Il apparaît que le solde de la carte de crédit de Denis Christel Sassou Nguesso a été payé avec des fonds provenant d’une compagnie basée dans le paradis fiscal d’Anguilla, notamment LONG BEACH LIMITED (pièce 8- solde de la carte de crédit de Christel SASSOU NGUESSO).

    La LONG BEACH LIMITED, société appartenant à Monsieur Denis Christel Sassou Nguesso recevait via d’autres sociétés écrans, des fonds liés à la vente du pétrole Congolais (pièce 9).

    Ces fonds apparaissent comme le produit des transferts d’argent à LONG BEACH LIMITED procédant d’un paiement de 150 000 dollars en date du 12 avril 2005 en référence à la cargaison GENMAR SPARTIATE (pièce 10) et d’un paiement de 322 000 dollars en date du 21 mars 2005 en référence à la cargaison TANABE. (pièce 11)

    Ces transferts de fonds destinés à LONG BEACH LIMITED ont été réalisés sur la vente des cargaisons de pétrole dont la BNP PARIBAS était destinataire ( pièce 10 et 11).

    C’est dans ce contexte que Monsieur Denis Christel Sassou Nguesso, propriétaire de la société LONG BEACH LIMITED (pièce 12), a pu s’acheter un logement de 10 pièces à 1 600 000 euros acquis en 2005 à Paris. (pièce 13- le monde du 31 janvier 2008).

    Monsieur Denis GOKANA pour sa part, a pu s’acheter un logement aussi important à Bordeaux, et créer une société civile immobilière dont la dénomination sociale serait « PRESTIGES ».

    Il est constant que la BNP PARIBAS a participé à plusieurs reprises, et de façon habituelle, à des montages juridiques et financiers complexes au bénéfice apparent de la société nationale des pétroles du Congo, mais au bénéfice réel des sociétés écrans intermédiaires.(pièce 14)

    C’est ainsi qu’en 2004, la BNP PARIBAS s’accorde avec l’Etat Congolais pour préfinancer à 45,5 millions de dollars le rachat de la dette de la société nationale d’électricité de la république du Congo( SNE) à l’égard de la société nationale d’électricité (SNEL) de la république démocratique du Congo.

    La BNP PARIBAS déloquera 45,5 millions de dollars au profit de la société ELIDORVO PROPERTIES INC basée aux îles vierges britanniques, au bénéfice de sa filiale CONSULTCO qui a racheté la dette d’électricité de la république du Congo à 32,696 millions de dollars.

    Au final, CONSULTCO empochera une commission de près de 11 millions de dollars, après avoir reversé à la société nationale du Congo au nom de laquelle la dette de 45,5 millions avait été contractée, à peine 1,842 millions de dollars. (pièce 15- Xavier Harel-Afrique pillage à Huis Clos-)

    Il est constant que ce préfinancement gagé sur le pétrole Congolais a plus profité à CONSULTCO dont la société mère est basée dans un paradis fiscal qu’à la société nationale des pétroles du Congo, débitrice de la BNP PARIBAS.

    Le 12 février 2004, quelques jours avant la transaction au bénéfice de CONSULTCO, le siège parisien de BNP PARIBAS effectua un transfert de 3 911 428,88, d’euros, soit 5 millions de dollars, à la direction de la société nationale d’électricité de la république démocratique du Congo pour le compte de TRAFIGURA BEHEER N.V, société dont CONSULTCO est la filiale. (Pièce 16-Xavier Harel-Afrique pillage à Huis Clos-)

    Ce transfert qui visait à faire patienter les autorités de la république démocratique Congolaise menaçant de revendre leur créance à l’égard de la SNE à une autre société, était justifié comme étant le paiement d’une facture numérotée 000403 alors qu’il n’existait aucun contrat de prestation de services entre la BNP PARIBAS et la société nationale d’électricité de la république démocratique du Congo. (pièce 17-Facture n° 000403)

    La BNP PARIBAS est intervenue en 2003 dans une opération financière permettant à une société de droit Congolais, la « LIKOUALA SA » de racheter la participation de l’Etat Congolais dans l’exploitation d’un gisement pétrolier, à elle cédée par la société TOTAL.

    Une fois encore, le rachat de ce gisement à l’Etat Congolais a été financé grâce à un prêt de la BNP PARIBAS de 72 millions de dollars à la « LIKOUALA SA », société entièrement contrôlée par Montrow International Ltd, elle même contrôlée par un trust domicilié sur l’île de jersey, en contrepartie du nantissement de sa participation dans ce gisement au bénéfice de la BNP PARIBAS.

    Il en résulte que les revenus générés par l’exploitation de ce gisement n’ont jamais été enregistrés au Trésor public Congolais ( pièce 18- Afrique Pillage à Huis clos, page 69).

    La BNP PARIBAS a accordé à la SNPC entre février 1999 et janvier 2004 au moins treize préfinancements, d’une valeur de 650 millions de dollars pour une valeur des cargaisons utilisées en nantissement, dépassant 1,4 milliards de dollars.

    Ainsi, il apparaît sur le connaissement du Genmar Constantine que la BNP Paribas était la destinataire des 560 000 barils de Yombo,.

    La BNP PARIBAS apparaît aussi sur le connaissement de l’Atlantic Property, comme destinataire de 950 000 barils de pétrole.

    Il est constant que les chargements de barils du pétrole, ci-dessus indiqués ont été payés à des prix largement inférieurs à ceux du marché.

    Il apparaît des indices graves et concordants de blanchiment d’argent en bande organisée constitué par les montages financiers et juridiques accomplis par la BNP PARIBAS concourant à dissimuler et à convertir les détournements publics des revenus du pétrole Congolais par l’entremise des sociétés écrans gérées par Denis GOKANA et Christel SASSOU NGUESSO.


    Il y a blanchiment en bande organisée lorsque plusieurs personnes, en connaissance de cause, entendent justifier par tout moyen l’origine délictuelle des liquidités.

    Les moyens justificatifs peuvent constituer de manière générale en toutes sortes d’actes de complaisance faisant accroire au caractère licite de l’argent.

    Il est constant que l’empilement qui est une des phases du blanchiment consiste à éloigner les fonds de leur source délictuelle à travers une série de transactions plus ou moins complexes, pouvant prendre la forme des montages juridiques ou financiers des plus complexes.

    En espèce, Monsieur Denis GOKANA, alors président directeur général de la société nationale des pétroles du Congo, recevait des prêts( préfinancements) de la BNP PARIBAS qui exigeait une hypothèque (nantissement) sur les cargaisons de pétrole.

    Ensuite, Monsieur Denis GOKANA au nom de la société nationale des pétroles du Congo, vendait son pétrole à bas prix à des sociétés écrans (AOGC, COTRADE, SPHYNX BERMUDA), contrôlées aussi bien par lui-même que par Christel Sassou Nguesso.

    Ces sociétés prélevaient une commission pour elles-mêmes, et reversaient à la BNP PARIBAS sa commission, les couvertures contre les variations du cours du pétrole, et les intérêts du préfinancement.

    Enfin, la BNP PARIBAS reversait le solde à la Société nationale des pétroles du Congo, dirigée par le même Denis GOKANA.

    Il est constant que les montages, aussi bien juridiques que financiers assurés par la BNP PARIBAS au profit de la SNPC, servaient en définitive à faciliter et à couvrir des détournements de fonds de Denis GOKANA et de Christel SASSOU NGUESSO, respectivement responsables de SPHYNX BERMUDA, DE L’AOGC, et de LIMITED LONG BEACH.

    Les détournements multiformes des revenus du pétrole Congolais, la multiplication à l’infini de la dette Congolaise, ne pouvaient se faire qu’avec la complicité des grandes banques, qui ont elles-mêmes multiplié les filiales dans les paradis fiscaux, BNP PARIBAS a été en pointe depuis plus de deux décennies dans les montages financiers dette-hydrocarbure, elle ne pouvait pas ne pas savoir qu’une grande partie des préfinancements accordés, ainsi que des revenus pétroliers étaient détournés.

    Aussi, il ressort clairement une intelligence d’action entre, la BNP PARIBAS, Denis Gokana, et Christel Sassou Nguesso dans la dissimulation et la conversion des produits issus des détournements des revenus du pétrole Congolais.

    Il a été jugé que la répression du blanchiment du produit direct ou indirect d’un crime ou d’un délit n’impose pas que des poursuites aient été préalablement engagées ni qu’une condamnation ait été prononcée du chef de crime ayant permis d’obtenir les sommes d’argent blanchies.
    CASS CRIM 25 FÉVRIER 2008 ( Gaz.Pal. 5 mars 2009).


    il apparaît que les montages financiers réalisés par la BNP PARIBAS ont permis à des sociétés intermédiaires, de racheter le pétrole du Congo à des prix inférieurs à ceux du marché ou prix fiscal, pour le revendre à des prix du marché, et détourner une bonne partie des revenus de cette vente, en les transférant dans des comptes offshore.

    Ill en est ainsi, le 16 juin 2004, lorsque la société TRAFIGURA a payé chaque baril d’une cargaison de pétrole Congolais, à 5,94 dollars, en dessous de son prix fiscal.

    Le 28 novembre 2005, la Chambre commerciale de la Cour Royale de Londres, après avoir constaté que Sphynx Bermuda, société dirigée par Monsieur Denis GOKANA, au capital de 12.000 euros seulement, achetait du pétrole à la SNPC, en dessous des prix du marché pour le revendre au prix du marché, a conclu qu’il n y avait « aucun lien entre les espèces qui transitaient par ses comptes bancaires et les sommes d’argent qu’elle aurait dû recevoir en contrepartie du pétrole qu’elle vendait. »

    En août 2006, Christel SASSOU NGUESSO, dirigeant de la COTRADE, filiale de la SNPC chargée de commercialiser le pétrole Congolais, et responsable important au sein de l’AOGC, a dépensé à Paris, sur des articles de marque comme Louis Vuitton et Roberto Cavalli, 35 000 dollars.

    L’audition dans une affaire de justice à Hong Kong a révélé que le solde de la carte de crédit de Christel Sassou Nguesso avait été payé avec des fonds provenant de la société LONG BEACH LIMITED, basée dans le paradis fiscal d’Anguila, dont il assurait la direction.

    Cette société (LONG BEACH LIMITED) recevait de la part des sociétés écrans Congolais (Sphnyx Bermuda, AOGC) des fonds tirés de la vente du pétrole Congolais.

    Ces fonds qui sont le produit de la vente du pétrole Congolais, ont atterri dans des comptes offshore, en passant par les sociétés écrans ci dessus mentionnées, et ont servi pour régler les soldes de carte de crédit de Monsieur Christel SASSOU NGUESSO.

    Deux cargaisons spécifiques sont repertoriés dans les transferts bancaires à LONG BEACH LIMITED : un paiement de 150 000 dollars du 12 Avril 2005 faisant référence à la cargaison GENMAR SPARTIATE, vendue le 17 janvier 2005 par le Congo, et un autre paiement de plus de 322.000 dollars, faisant référence à une autre cargaison embarquée sur le TANABE le 21 mars 2005.

    Or, il apparaît clairement des connaissements en date du 12 Avril 2005 et du 17 janvier 2005 que la BNP PARIBAS était la destinataire des cargaisons de pétrole ayant donné lieu aux transferts bancaires au bénéfice de la société LONG BEACH LIMITED, dirigée par Christel SASSOU NGUESSO, et qui ont servi au final à des achats personnels de ce dernier.

    Par conséquent, la BNP PARIBAS ne pouvait pas ne pas savoir que les montages financiers auxquels elle participait activement, concourrait à la dissimulation et la conversion des détournements des revenus du pétrole Congolais dans des comptes offshore aux seuls profits de certaines personnalités congolaises dont Christel SASSOU NGUESSO et Denis GOKANA.

    Il est constant que la BNP PARIBAS, à travers ces montages financiers et juridiques au bénéfice des sociétés dirigées par Denis GOKANA et Christel SASSOU NGUESSO, a justifié de façon mensongère, la légalité de toute la chaîne de transactions faisant intervenir des sociétés écrans, alors que cette chaîne concourrait à des détournements massifs des revenus du pétrole Congolais.

    Le blanchiment est établi lorsqu’il existe une justification mensongère des liquidités et que, parallèlement, son bénéficiaire a commis un crime ou un délit et en a obtenu profit, sans qu’il existe nécessairement une corrélation entre cette activité criminelle et les fonds dont l’origine a été mensongèrement justifiée.

    Ce faisant, les montages financiers et juridiques de la BNP PARIBAS ont justifié, ou à tout le moins couvert, au bénéfice de Denis GOKANA et de Christel SASSOU NGUESSO, le délit de détournement dont ils ont tiré profit comme l’atteste leurs acquisitions en France.

    L’intention de la BNP PARIBAS de participer à la dissimulation des détournements des revenus pétroliers Congolais au profit de quelques personnalités politiques s’évince de ces circonstances factuelles objectives.

    Dans tous les cas, le blanchiment est constitué par toute tentative visant à participer à une transaction monétaire qui met en jeu des biens d’origine illicite.

    Par ailleurs, Denis GOKANA à lui-même admis dans son témoignage, avoir profité des ventes, malgré le fait que ses sociétés n’apportaient aucune valeur aux transactions et ne prenaient aucun risque commercial ( Témoignage de Denis GOKANA dans l’affaire Kensington international contre la République du Congo, à la haute cour de justice de Londres, 4ème jour d’audience, jeudi 27 octobre 2005,page 44 de la transcription).

    Dans ce même témoignage, il affirme que la société LONG LIMTED BEACH avait reçu un paiement de centaines de milliers de dollars provenant de AOGC en 2004.

    Il est constant que les contrats conclus entre la COTRADE, AOGC et Sphynx Bermuda étaient factices et visaient à interposer des sociétés écrans entre la société nationale des pétroles Congolais et la bénéficiaire finale de la vente.

    Les parties prenantes à ces montages juridiques et financiers complexes, ne pouvaient pas ne pas savoir que la finalité de tout ce mécanisme était entre autres de dissimuler le détournement des revenus de pétrole Congolais et de les convertir dans des circuits économiques licites.

    Conversion qui se constate par l’achat d’une villa de 10 pièces à 1 600 000 euros acquis en 2005 par Monsieur Christel Sassou Nguesso, se situant au 20 bis, rue Jean Giraudoux, Paris 16eme.

    Conversion qui se constate aussi par la création d’une société civile immobilière dont la raison sociale est « PRESTIGE » par Monsieur Denis GOKANA à Paris.


    La BNP PARIBAS, Denis GOKANA, Christel SASSOU NGUESSO, étaient tous intentionnellement mus par la volonté de dissimuler des détournements des revenus pétroliers du trésor public du Congo.

    Détournements établis par la disparition entre 2003 et 2005 , de près d’un milliard de dollars de revenus pétroliers.

    Cette intention explique pourquoi la BNP PARIBAS acceptait d’émettre des lettres de crédit à des sociétés intermédiaires, aussi faiblement capitalisées comme c’est le cas de Sphynx Bermuda ou de la société Quantic ( le principal actionnaire de cette société étant Monsieur Samy Maroun, proche du président Sassou Nguesso) pour des montants jusqu’à 225 millions de dollars.

    Cette intention explique aussi pourquoi la BNP PARIBAS persistera à accorder des montages juridiques et financiers importants à des sociétés qui rachètent le pétrole Congolais à un prix très en dessous de celui du marché pour les revendre au prix du marché, et transférer ensuite les produits de cette vente à des comptes bancaires offshore.

    Il est constant que l’élément intentionnel des acteurs cités dans cette plainte est établi par les circonstances de fait ici évoquées.

    Ces faits, en ce qu’ils visent à faciliter la justification mensongère de l’origine des biens ou revenus de l’auteur d’un crime ou d’un délit ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect, constitue l’infraction de blanchiment accompli en bande organisée.

    Ces agissements caractérisent le blanchiment d’argent en bande organisée, tels que définis par l’article L 324-2 du code pénal.



    En conclusion, la démonstration est faite aux termes de la présente plainte et des pièces annexées de :

    1) L’existence des montages financiers et juridiques complexes réalisés par la BNP PARIBAS concourrant à l’achat du pétrole Congolais par des sociétés intermédiaires (SPHYNX Bermuda, AOGC, COTRADE ).
    2) La sous capitalisation de ces sociétés intermédiaires (Sphynx Bermuda, AOGC, LONG BEACH LIMITED) dirigées par Denis GOKANA et Christel SASSOU NGUESSO, et le rachat à des prix inférieurs à ceux du marché du pétrole Congolais.
    3) La dissimulation des détournements des revenus du pétrole Congolais à travers des transferts de ces revenus dans des comptes bancaires offshore.
    4) La conversion de ces revenus détournés dans l’achat des biens meubles et immeubles en France.

    Du reste, le parlement Français est actuellement en train d’examiner un projet de loi visant à insérer l’infraction de blanchiment dans la catégorie des procédures pénales dérogatoires concernant les crimes organisés.

    Cette volonté de la France répond à la nécessité de lutter contre des crimes économiques internationaux qui ont des conséquences les plus graves pour des pays d’Afrique.

    En effet, les conséquences du blanchiment de ces détournements massifs des revenus pétroliers du Congo, est l’appauvrissement de sa population, l’absence des infrastructures sanitaires de base, et la condamnation des Congolais à la famine et à l’immigration.

    Les plaignants sont tous citoyens Congolais, et de ce fait, ont qualité et intérêt à agir contre ce blanchiment en bande organisée qui leur cause aussi bien un préjudice personnel ( impossibilité pour eux d’avoir en tant que citoyens congolais, des infrastructures économiques et sanitaires viables au Congo) que moral ( souffrance morale de voir autant des revenus du pétrole disparaître alors que les congolais vivent à peine avec 1 euros le jour.)

    Le délai de prescription du blanchiment aggravé ne peut commencer à courir qu’à compter de la prescription du délit originaire de détournement d’argent public constitué par les détournements des revenus pétroliers.

    Or ce délit originaire, en ce qu’il a été commis dans l’opacité et n’était pas encore connu, sa prescription ne saurait courir qu’à partir de sa connaissance.

    Par conséquent, l’infraction de blanchiment en bande organisée cours encore, en tout cas , elle a été réalisée depuis temps non prescrit.

    Cette infraction en ce qu’elle a été accomplie à Paris, notamment dans l’octroi des concours à travers les montages financiers et juridiques complexes de la BNP PARIBAS, les achats des biens meubles et immeubles pour convertir le fruit de ce blanchiment aggravé, emporte la compétence du procureur de la république de Paris.

    Par ailleurs, les sieurs Denis GOKANA et Christel SASSOU NGUESSO, disposent des résidences en France, le dernier à Paris même.

    La BNP PARIBAS dispose de son siège social à Paris aussi.

    Il en résulte que la résidence d’au moins une des personnes soupçonnées à Paris, la réalisation des éléments constitutifs de l’infraction de blanchiment à Paris, à travers les montages financiers et juridiques, et la conversion des fruits de ce blanchiment, toujours à Paris, emportent la compétence du procureur de la république de Paris.

    C’est dans ces conditions que les citoyens Congolais soussignés ont l’honneur, Monsieur le Procureur de la République, de déposer plainte entre vos mains, en l’état, du seul chef de blanchiment en bande organisée, délit vu et réprimé par l’article L324-2 du code pénal, contre les sieurs Denis GOKANA , Christel SASSOU NGUESSO et la BNP PARIBAS


    Fait à Paris le 27 novembre 2009



    Brice Nzamba

    Jean pierre Ibouanga

    Gertrude Dibangou-Goma née Malalou Koumba





































































































































































































































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