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L'interview de Moungounga
Cest avec aplomb que lancien ministre de léconomie et des finances NGuila Moungounga Nguila aborde tour à tour les différents volets ( politique, économique et social ) de notre pays. La description quil en fait est presquapocalyptique. Son fond de pensée est loin dêtre alarmiste puisquil fait des propositions de sortie de crise idoines.
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Dans tous les cas, « le Congo est un pays à reconstruire de fond en comble », martèle-t-il.
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Je vous propose cette interview réalisée par Radio Mangembo FM et Citv ( dérivée du Moustique).
Djess
Cliquez ci-dessous
1ère partie:
http://video.google.com/videoplay?docid=3304730574261372073
2ème partie
http://video.google.com/videoplay?docid=3653269198689989541
3ème partie
http://video.google.com/videoplay?docid=-629986096417142964
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LÉgypte est au reste de lAfrique Noire ce que la Grèce et Rome sont à lOccident. Les nouvelles Humanités Africaines devront sédifier sur les soubassements de lantique culture pharaonique. Légyptien ancien et le méroïtique devront remplacer le latin et le grec dans les programmes.
Cheikh Anta Diop
http://www.dailymotion.com/related/1221208/video/x101ml_celebrer-le-genie-africain_news
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Le fédéralisme en question
par Blanchard AliceDepuis quelques jours, le sujet sur le Fédéralisme occupe les débats du forum. Entre les tenants et les opposants, lattitude raisonnable serait dapprofondir la question de manière objective .
Le Fédéralisme est en train de hanter les esprits de certains congolais (République du Congo). Pour ma part, je crois que derrière cette aspiration se cache certainement lidée de vouloir voir le Congo sen sortir. En soi, lintention est bonne.
Pour commencer, voici ce que certains dictionnaires nous donnent comme définitions du Fédéralisme : Cest lunion de plusieurs Etats qui, tout en conservant chacun une certaine autonomie, reconnaissent lautorité dun pouvoir unique dans certains secteurs et constituent un seul Etat pour létrangers (Larousse). Dans le Petit Larousse Illustré, il est défini comme un : Mode de regroupement de collectivités politiques tendant à accroître leur solidarité tout en préservant leur particularisme. Une autre définition tirée du Robert nous apprend que le Fédéralisme est un système politique dun Etat fédéral, régissant les rapports entre le gouvernement central et les gouvernements des collectivités (Etats fédérés, républiques, cantons, provinces) qui forment cet Etat.
Ces différentes définitions nous renvoient à un désir dunité, de regroupement (dEtats séparés), de solidarité entre Etats tout en gardant une autonomie. Mais cela nexclut pas le fait que dans certains secteurs il y ait une autorité unique à tous les Etats et quà lextérieur lEtat fédéral soit considéré comme un seul Etat.
Ce qui revient à dire que si nous lisons lhistoire des Fédération comme les Etats-Unis ou la Suisse, nous allons nous rendre compte que les différents Etats ou cantons dont ils sont constitués, étaient séparés les uns des autres et cest pas souci de devenir plus fort quils ont choisis de se fédérer. Beaud Olivier écrit ceci : La fédération est une solution institutionnelle inventée par des petites républiques pour faire face au péril de la guerre représentée par les vues bellicistes des monarchies ou des empires despotiques. [1]
Il y a certes un cas particulier en ce qui concerne la Belgique, mais même dans ce cas là on peut apprendre qu : En vertu de lautonomie institutionnelle propre au système fédéral, régions et communauté "font la loi" dans une série de domaines. Lautonomie conférée implique en corollaire, conformément à la même idée fédérale, létablissement de mécanismes de participation et de coopération entre toutes les composantes de lEtat belge. Cette nécessité est encore plus aiguë dans le fédéralisme belge qui comporte cette particularité dêtre le fruit dun processus de dissociation et non dun phénomène dagrégation. [2].
En effet la Belgique sest fédéralisée dans le souci de répondre aux besoins de ses deux communautés (flamande et wallone), les néerlandophones voulaient être reconnus comme autonome culturellement et les wallons francophones ont voulu plus tard assumer seuls leur avenir économique. Nous pouvons aussi constater que la différence linguistique a beaucoup joué dans le choix vers la fédéralisation de la Belgique.
Sans rentrer dans les détails, nous voyons donc que le modèle belge semble mieux nous "correspondre", dans ce sens que le Congo nest pas un pays composé de différents Etats qui veulent se mettre ensemble, mais un seul Etat qui veut se fédéraliser pour une autonomie des différentes présentations. Mais la différence avec nous cest le fait que les belges, même en ayant voulu se séparer en vue dune autonomie, ressentent de manière plus intense la nécessité de travailler ensemble (cf. citation de De Wilde dEstmael)
Nous constatons donc que par rapport aux Etats fédéraux comme les Etats-Unis et la Suisse, nos motivations sont différentes. Même les définitions citées plus haut ne confirment pas les motivations qui semblent être les nôtres aujourdhui dans ce choix pour la Fédération. Il semble que lidée qui motive les tenants du Fédéralisme au Congo, est celle de se séparer pour devenir indépendants les uns des autres afin de se gérer et de profiter des richesses personnelles. Parce quaujourdhui il semble que ce sont les mêmes qui profitent des biens de tout le monde.
Cest ici que des problèmes risquent de surgir, car notre idée du Fédéralisme risque de relever plus dun idéal que de la réalité. Parce que comme il est écrit plus haut, si nous aspirons à une Fédération née dun désir dautonomie, donc dune séparation plutôt que dune union, il nous faudra encore plus tenir aux valeurs qui vont nous permettre de coopérer les uns avec les autres pour que cela ne tourne pas en affrontement entre les différents Etats.
Dans la situation qui est la nôtre, sommes-nous prêts à coopérer ?
Une autre idée qui semble être très forte dans le fédéralisme cest que celui-ci comporte un paradoxe né du danger de guerre, il risque dy succomber si ce danger potentiel est constamment actualisé [3].
Nous pouvons aussi lire ceci : le fédéralisme sert à établir la paix, cest-à-dire limpossibilité de la guerre. Dans le domaine de la politique intérieure, personne ne songerait à appeler "paix" une situation dans laquelle une agression est possible et où il faut en permanence être armé pour faire face à lagresseur éventuel, même si, dans le moment présent, aucune réaction nest nécessaire La paix existe à partir du moment où une organisation a le pouvoir dempêcher les hommes, isolés ou en groupe, de recourir à la violence pour régler leurs différends et de les contraindre à les régler par des moyens juridiques [4]
Si nous lisons bien ces lignes, nous nous rendons compte que le Congo se trouve dans la situation décrite et donc nous pouvons de ce fait nous demander si dans notre contexte le Fédéralisme est la solution pour nous aider à nous en sortir ? Ne sommes nous pas en train de désirer un modèle dEtat qui est en contradiction avec ce qui nous caractérise actuellement ?
En ce moment le Congo na pas une pression qui le pousse à se protéger contre lextérieur, même si le danger de guerre par rapport aux autres pays est toujours permanent. Le Congo est en guerre contre lui-même. Ce sont des groupes à lintérieur dun même pays qui soppose pour des problèmes qui leur sont internes. Le Congo veut se fédéraliser pour se protéger de lui-même. Lennemi du Congo don il devrait se protéger, serait-ce le Congo lui-même ?
Dans notre situation, le choix pour la fédération avec le contenu que nous lui conférons (la volonté de se séparer pour devenir autonomes) ne serait-il pas le coup fatal qui va achever le Congo ? Quand les autres, à linstar de lUnion Européenne, se mettent ensemble pour plus defficacité, le Congo serait-il en train de vouloir se diviser pour devenir plus fort ? (Plus faible ?)
Avant de penser à fédéraliser le Congo, ne semble t-il pas plus judicieux de chercher les racines des problèmes qui minent les différentes régions qui ont du mal à vivre ensemble et dessayer den trouver des solutions ?
Je nai pas la prétention de répondre à ces questions, car il sagit là de la vie de toute une Nation. Je voulais simplement, pour ma part, apporter une contribution à cette réflexion. Quoiquil en soit, aucun système politique ne porte en lui la formule magique pour aider les Etats à sen sortir. Cest à chaque Etat de trouver celui qui lui convient le mieux tout en restant le plus réaliste possible.
Blanchard Alice.
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[1] Beaud O., « La Fédération entre lEtat et lEmpire », Les Fédéralismes Travaux et recherches Presses Universitaires du Septentrion, 1996, p. 43
[2] De Wilde dEstmael T., Les Fédéralismes, Travaux et recherches Presses Universitaires du Septentrion, 1996, p. 95
[3] Beaud O., « La Fédération entre lEtat et lEmpire », Les Fédéralismes Travaux et recherches Presses Universitaires du Septentrion, 1996, p. 44
[4] Barthalay B., « Le Fédéralisme », Que sais-je ? n° 1953, pp. 25.27
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Une solution : le fédéralisme
Aujourdhui des voix sélèvent en disant de ne pas faire aux autres ce que lon ta fait, ce que tu as subi, ce que tu as vécu. Quil faut pardonner ! Ils le disent afin que tu ne commettes dans le futur, un acte qui tidentifiera au bourreau. Comment toi qui as toujours prié Dieu, toi qui as toujours eu foi en Dieu, as-tu pu subir cela ? Une de tes filles, traumatisée dans sa foi tenait ce langage : « Ou bien Dieu est tout puissant et omniprésent, alors il est coupable davoir laissé faire cela, ou alors il nest ni lun ni lautre. Sil existait, alors sa présence simposait ».
Il ne faut pas désespérer, car tu dois affirmer fièrement que tu es Koongo. La vérité est que le 18 décembre 1998 est tellement insupportable pour les gens, que les auteurs de ce crime essaient de transformer les victimes en bourreaux. Ils justifient rétrospectivement le mal qui a été fait, en montrant que finalement tu méritais ce que tu as subi. En quelque sorte, une punition infligée de façon préventive, mais justifiée. Cest quils sont habiles dans la désinformation !. Pourquoi cette habileté ? Simplement parce quen expliquant le mal, ils mettent un voile sur la monstruosité. Cest pour cela que certaines régions préfèrent dissimuler lacte coupable et faire comme sil navait nullement existé. Ces régions ont oublié quil ne peut y avoir de rationalisation dans le mal, qui serait un moyen pour un futur bien.
Pool as-tu regardé les visages des miliciens, lorsquils revenaient de leur pillage des quartiers sud de Brazzaville ? En les regardant attentivement, tu te serais aperçu quils appartenaient à une autre catégorie. Une catégorie qui nétait nullement humaine. Tu aurais alors compris que ces hommes sont toujours ces monstres dont aucun animal natteindra jamais la cruauté. Cétait le mal, le mal transcendant, indicible, impensable. Cétait la forme la plus absolue du mal. Ils donnaient la mesure unique de ce quétait le mal tout court. Ce crime pour la réalisation duquel, des fils de la région hélas ! il faut le dire, ont participé par carriérisme pour les uns, par lâcheté pour les autres, pour lestomac enfin certains.
Pool, je te demande de te tourner vers lavenir. Une solution existe, mais une seule : ton autonomie qui conduira au fédéralisme. Nécoute surtout pas les baratineurs, qui te bercent par des formules qui conduiraient à une nation utopique. Ceux-là te diront quil faut espérer une nation avec les autres. En réalité, ils espèrent eux, nous utiliser, utiliser nos suffrages pour parvenir au perchoir. Cest à eux et uniquement à eux quils pensent, à eux seulement et pas à nous. Que cette date cauchemardesque du 18 décembre 1998, soit pour toi un pallier ! un pallier qui te permettra davoir la force de faire des choix justes, tant dans les hommes censés te guider, que dans les objectifs à poursuivre. Tel le phoenix, tu te relèveras des cendres. Les âmes de tes filles et de tes fils sans sépulture, qui errent dans la nuit te seront dun apport, car, il y a toujours Rédemption, même après la pire des atrocités. Pool, je ne te demande pas de renoncer à lidée de lomnipotence et de lomniprésence divines [ ]
Memorial
Surtout ne te laisse pas entraîner par ceux de tes fils qui diffusent le quantique de la haine et de la vengeance. Mais vengeance contre qui ? Nous voulons dun Etat où chacun puisse vivre en paix, et la réalisation dun objectif aussi noble ne peut sentourer de sang. As-tu besoin dune victoire militaire sur une autre région, dans la mesure où tu sais, que ce genre de victoire à la Pyrrhus se relève être une défaite de la civilisation ? Toute réflexion militaire, toute démarche militaire est nulle et rabaisse son acteur. Elles signifient seulement une incapacité à réfléchir autrement. Une victoire militaire est une défaite. Une défaite pour TOI POOL, car tu te retrouveras au même niveau mental et daccomplissement que tes agresseurs.
Tu ne pourras plus revendiquer ta différence. Ce quil te faut, cest une victoire qui va transcender les temps, une victoire qui va défier lentendement national et qui servira à la fois de leçon et de référence. Une victoire qui rappellera aux autres et qui leur fera dire : Plus jamais ça ! Il te faut bâtir un MEMORIAL pour toutes tes filles et tous tes fils tombés parce quils étaient fautifs dêtre Koongo. Noublie surtout pas que pour saccrocher au pouvoir, les autres justement brandissent lépouvantail du Sud et singulièrement du Pool, qui trancherait les têtes des autres une fois parvenu au pouvoir. On veut nous présenter en revanchards, ce que nous navons jamais été et que nous devons refuser de devenir, telle démarche étant contraire à notre weltanschaung [conception du monde, NDLR].
Ne donnons pas raison à nos bourreaux. Recherchons une victoire politique propre, car nous sommes un peuple civilisé, cela est une certitude. Nous navons nullement à prouver notre force, car si nous faisons peur, cest justement parce que nous sommes forts, cela nos adversaires ne le savent que trop bien. Le peuple Juif parle de lHolocauste. Et toi, peuple Kongo de quoi feras-tu état aux générations futures ? Devront t-elles se contenter dune oralité semblable à celle qui accompagne le nom de Matsoua André Grenard ? Auras-tu le courage de te bâtir un Mémorial ? Oui, ce Mémorial avec les noms de toutes tes filles et tous tes fils tombés, victimes de la barbarie. Et surtout, ne pas oublier de bien mentionner les noms de ceux qui en ont été les auteurs, les metteurs en scène. Car seule la mémoire est connaissance. Ne loublie pas !
Daniel Nkouta
(article également publié dans " Le Défi africain " N°077 du 09 décembre 2003)
NDLR - Daniel Nkouta est Capitaine de Vaisseau (Colonel) dans larmée congolaise. Il vit actuellement au Congo.
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